Les sabres de cavalerie modèle 1896

Bonjour à tous !

J'ai bien aimé l'excellent sujet publié ici [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] par l'ami mc à propos du modèle 1822 de cavalerie légère, et, à l'occasion de l'acquisition  d'un nouveau 1896, je vais tenter de faire un sujet comparable, et de vous présenter les exemplaires en ma possession.

J'aime bien ce modèle; certes sa lame semi-industrielle n'était pas à la hauteur des belles lames forgées des modèles 1854 et antérieurs, ce que les "utilisateurs professionnels" de l'époque ont senti tout de suite; mais le temps à passé, l'on n'a plus guère de nos jours l'occasion ni l'envie d'expédier en enfer un uhlan d'une magistrale estocade dans la gorge en tentant de ne pas casser sa pointe , et surtout, je trouve ces 1896 impressionnants et esthétiques.  

Les voici donc, à gauche le dernier arrivé daté de Juillet 1914, une date qui prend à la gorge; c'est un modèle d'officier de deuxième taille; vous pardonnerez son aspect, je n'ai pas encore eu le temps de le rendre tout beau...  

Puis, de gauche à droite, un modèle d'officier, réglementaire mais d'exécution récente, un modèle d'officier de 1915 pourvu d'une monture à la Dérué, un modèle de troupe de 1905, à fixation à vis fendue, ce qui le distingue des modèles officiers.








Les détails des fixations :

- officier :



- troupe :



Et pour finir, et à propos de Juillet 1914, un petit texte de Céline, à la fois magnifique et dérisoire, qui illustre avec une acuité cruelle ce qu'aurait dû être la "guerre fraîche et joyeuse" dans l'esprit de nos officiers de cavalerie de l'été 14; les malheureux ont rapidement déchanté......

Céline a écrit:

Un matin en rentrant de reconnaissance, le lieutenant
de Sainte-Engence invitait les autres officiers à constater
qu’il ne leur racontait pas des blagues. « J’en ai sabré
deux ! » assurait-il à la ronde, et montrait en même temps
son sabre où, c’était vrai, le sang caillé comblait la petite
rainure, faite exprès pour ça.
— Il a été épatant !Bravo, Sainte-Engence !... Si vous
l’aviez vu, messieurs ! Quel assaut ! appuyait le capitaine
Ortolan.
C’était dans l’escadron d’Ortolan que ça venait de se
passer.
— Je n’ai rien perdu de l’affaire ! Je n’en étais pas loin !
Un coup de pointe au cou en avant et à droite !... Toc ! Le
premier tombe !... Une autre pointe en pleine poitrine !... À
gauche ! Traversez ! Une véritable parade de concours...
messieurs !... Encore bravo, Sainte Engence ! Deux lanciers !
À un kilomètre d’ici ! Les deux gaillards y sont encore ! En
pleins labours ! La guerre est finie pour eux, hein, Sainte-
Engence ?... Quel coup double ! Ils ont dû se vider comme
des lapins !
Le lieutenant de Sainte-Engence, dont le cheval avait
longuement galopé, accueillait les hommages et
compliments des camarades avec modestie. À présent
qu’Ortolan s’était porté garant de l’exploit, il était rassuré et
il prenait du large, il ramenait sa jument au sec en la faisant
tourner lentement en cercle autour de l’escadron rassemblé
comme s’il se fût agi des suites d’une épreuve de haies.

Bonjour Castelnau,

Tes sabres sont absolument magnifiques, bravo. J'apprécie beaucoup le 1896 pour sa monture, je la pense tres esthétique.

Merci, cher mc, pour ton appréciation.

Oui, c'est un beau modèle.........

Bonjour

Très beaux sabres dont la variété pourrait presque en faire un thème de collection.

toutefois les dragonnes d'officier dont vous les avez équipé m'intriguent. De quel type de dragonne s'agit-il?

Cordialement

PP

Bonsoir, et merci pour cette élogieuse appréciation.

Les dragonnes ne sont absolument pas conformes, hélas; ce sont des dragonnes récentes, je pense sur un modèle anglais, vraisemblablement Royal Navy pour les or et noir, lequel noir est en fait un bleu très sombre tirant sur le noir........

Elles ont toutefois le mérite d'habiller les sabres............

Tu sais que j'ai un faible pour les Dérué...

Bonsoir Castelneau.

Bel article que voilà illustré par de jolies lames.

J'aime beaucoup la petite insertion de Céline.

C'est extrait de voyage au bout de la nuit je suppose ?

vincenzo06 a écrit:

Tu sais que j'ai un faible pour les Dérué...

Tu as un faible pour les grands sabres, les cuirasses rutilantes et les casques empanachés, les jolies dames habillées par Worth et par Poiret et couvertes de pierreries par Mellerio, par Chaumet et par Cartier.....................

Tu as beaucoup de faibles, et tous tes faibles te perdront !

Tu le sais, je t'ai pourtant mis en garde mainte et mainte fois, et néanmoins tu persistes.............

frederic82 a écrit:

Bonsoir Castelneau.

Bel article que voilà illustré par de jolies lames.

J'aime beaucoup la petite insertion de Céline.

C'est extrait de voyage au bout de la nuit je suppose ?

Bonjour Frédéric 82,

Oui, l'un des passages cataclysmiques du tout début, juste après que le colonel, arpentant à pied la route de long en large d'un air courroucé, indifférent à la mitraille allemande, finisse par éclater glorieusement sous l'impact direct d'un obus de 77.


En 2000, il y a quinze ans, une brochette de gens de lettres des cinq continents, tous plus distingués les uns que les autres, s'étaient réunis dans des conditions de confort décentes pour déterminer entre deux banquets quel était le roman le plus marquant du XXème siècle; et c'est le "Voyage" qui l'a emporté, haut la main !

Point n'est besoin d'ajouter que j'approuve ce choix....

Bonjour,
très beaux sabres en effet, et aussi belles photos!
Cordialement,
CG

Merci, mais je dois reconnaître que le dernier venu a besoin d'un sérieux astiquage !

Ah, j'ai aussi oublié de préciser un point : sur ce modèle, la monture de troupe, en dehors des différences tenant à l'ornementation et à la fixation, est beaucoup plus massive que la monture règlementaire d'officier. Cela se perçoit bien sur la première photo. Elle devait bien mieux résister en cas de coup de taille porté par un cavalier ennemi....

Castelnau a écrit:

vincenzo06 a écrit:

Tu sais que j'ai un faible pour les Dérué...

Tu as un faible pour les grands sabres, les cuirasses rutilantes et les casques empanachés, les jolies dames habillées par Worth et par Poiret et couvertes de pierreries par Mellerio, par Chaumet et par Cartier.....................

Tu as beaucoup de faibles, et tous tes faibles te perdront !    

Tu le sais, je t'ai pourtant mis en garde mainte et mainte fois, et néanmoins tu persistes.............

Et oui, que veux-tu, mon côté d’éternel adolescent m'empêche d'écouter les conseils de mes pairs...

...........et de tes grand-pères !

Bonjour !

Revoici l'exemplaire de 1914, un peu plus propre:







C'est un sabre qui a vécu, je pense, et pas uniquement pour la parade; cela lui donne un petit charme supplémentaire...

Bonsoir,

Sous cet angle on en resterait médusé !

Cordialement.

Bonsoir,

Il est tres beau ce 1896, comme tous les autres du reste. Encore bravo, ami Castelnau !

Bonjour,

Cathelineau a écrit:

Sous cet angle on en resterait médusé !

Méduse est tout à fait à sa place chez moi, puisque Hésiode, en sa Théogonie, nous indique qu'elle réside en l'extrême occident.........

Et puis je la préfère de loin à sa célèbre sœur, celle qui avait épousé le grand écrivain auteur de la lettre ouverte "J'accuse"........

Belle brochette,
Le 1914 semble vouloir nous parler,
belle présentation au demeurant

Merci, chers amis !