Les motos de l'administration, du HPK 503 à Ratier.

Bonjour,
au cours de la Seconde Guerre Mondiale, les allemands installent à Paris un atelier de réparation et d'entretien pour leurs motos militaires.

Cet atelier sera d'abord situé rue Pierret à Neuilly, mais déménagera vite au 58 avenue Mozart dans le 16° arrondissement.

C'est le HPK 503, dont je ne connais pas hélas la signification...

Les ouvriers qui y travaillent sont principalement des civils français requis au titre du STO, le Service du Travail Obligatoire.

Les pièces ont deux provenances: certaines viennent d'Allemagne et sont de bonne qualité, d'autres sont sous-traitées en France mais sont souvent sabotées lors de leur fabrication (principalement des pignons).


En 1944 Paris est libéré et l'administration des Domaines (qui gère tous les surplus notamment) obtient la tutelle de cet atelier qui est renommé CMR (Centre de Montage et de Réparation).
Il déménagera ensuite de l'avenue Mozart pour aller dans l'avenue de Neuilly.

Toutes les pièces existant en France sont récupérées par le CMR: pièces saisies chez les sous-traitants, motos récupérées en France, stock du HPK.

Des motos sont alors assemblées par le CMR, mais les pièces sabotées pendant l'occupation nuiront fort à sa réputation!


En 1946 suite à ces problèmes, les dirigeants du CMR créent leur société privée: le CEMEC: Centre d'Etude de Moteur à Explosion et à Combustion.
Cette société s'installe alors à Bièvres au sud de Paris.
Fin 1947 voit la disparition complète du CMR.


1948 voit sortir les premières CEMEC, des BMW R12 montées avec le stock restant de pièces.
Le manque de pièces obligera la CEMEC à fabriquer son propre modèle: la L7 qui se fabriquera entre 1500 et 1800 exemplaires.



Toutes ces motos seront livrées à l'administration, principalement à la Sûreté Nationale.
La CEMEC reconditionnera également divers moteurs: Gnome & Rhône AX2, Royal Enfield 350 Bullet, Cushman.


Fin 1954 la CEMEC est mise en faillite, et comme elle entretient de bonnes relations avec Ratier (fabricant de petit tracteur), cette dernière la rachète.


La première Ratier L7 sort le 12 avril 1955, il y en aura plusieurs versions allant de L7-1 à L7-8 (excepté la L7-7 qui n'existera jamais...).

1959, le 12 décembre voit la sortie de la dernière des 1035 Ratier L7.

Toutes ces L7 ont été livrées à l'administration.
Les Douanes se tourneront vite vers les BSA, les Ratier connaissant quelques problèmes de conception hérités de la BMW R12 dont le givrage du carburateur dans sa version monocarbu.

L'armée engagera quelques L7 au Bol d'Or.

Et on les verra évidemment accompagnant les coureurs du Tour de France!



Deux beaux sites:
http://motos-anciennes-limousine.blog.sfr.fr/page-3309925.html

http://moto.caradisiac.com/BMW-R73-l-art-d-accommoder-les-restes-319

cf La Vie de la Moto n°860 par J.L. Cholot.
Photos du site motos anciennes limousine.
Cordialement,
CG

Merci pour cette page d'histoire

bonsoir,

sujet interessant!

merci

Petit rectificatif:
ce n'est pas la CEMEC qui assembla les BMW R12, mais l'ancien CMR.
A l'époque de la CEMEC les pièces BMW manquaient, d'où l'idée de construire leurs propres motos.

Le CMR assembla également des R66, R71 et R73.

La R73 étant en fait un moteur de R75 monté dans une partie cycle de R71...
Ces CMR R73 seront engagées par l'armée pour le Bol d'Or 1951.

Le logo de réservoir de ces CMR était le logo BMW mais en bleu-blanc-rouge: