Prisonnier en Algérie (1962)à lire

Souffrir en silence et montrer du doigt par le pouvoir. Il a survécu, mais à quel prix. Cette souffrance et ce cauchemar mérite mieux que 650 euros par mois. Hélas, beaucoup d'autres ne sont pas revenus parce-que le pouvoir les ont abandonnés.
A mediter. A plus.
Bien amicalement kwk

Dur témoignage d'un appelé torturé après le cessé le feu du 19 mars 1962
André Aussignac raconte après 50 années de torture morale étant obligé de se taire sous l'ordre de l'état.

https://www.youtube.com/watch?v=wEk__7roL1M

4 Mai 2010.
Témoignage d'André AUSSIGNAC enlevé en 1962 en Algérie par le FLN.
Le témoignage d'André Aussignac, militaire appelé en Algérie, enlevé par le FLN, après l'indépendance, raconte, en détail, son enlèvement par le FLN, après l'indépendance et le calvaire inhumain qu'il a subi dans une mine de fer près de Miliana, avec d'autres français civils ou militaires.
(Le témoignage écrit ci-dessous correspond tout à fait à ce qu'il avait dit lors de cette conférence.

André Aussignac, 68 ans, appelé du 23e Rima à Alger, a été déclaré disparu le 21 juillet 1962 par l'Armée française.

« Le soir du 21 juillet 1962, j'ai quitté, en uniforme, la Maison carrée (caserne) d'Alger pour aller acheter des cigarettes.
Je suis tombé sur un barrage de musulmans en uniforme. Ils m'ont pris ma carte d'identité militaire et l'ont déchirée.
Je me suis retrouvé dans une camionnette avec des civils européens, dont le propriétaire du véhicule.

On a été conduits dans une briquèterie, déshabillés et jetés dans un four encore tiède.
Dans la nuit, d'autres Européens sont arrivés. A la fin, on était 17. Nous sommes restés là, entassés, sans boire ni manger, à redouter qu'ils allument le four.
Au bout de quarante-huit heures environ, nous sommes partis en camion bâché.
Une fois dans le djebel, on nous a fait descendre et on a entamé une marche forcée de plusieurs semaines pour arriver à la mine de fer de Miliana.

Là, on nous a jetés à moitié nus dans une galerie. Dans la mienne, on était environ 60, mais il y avait d'autres galeries avec d'autres Européens.
On nous obligeait à creuser avec des petites pioches.
On avait droit à un verre d'eau par jour et parfois à un plat de semoule.
Pour ne pas mourir de soif, on mettait nos slips dans les parois humides de la mine et on suçait les gouttes d'eau.
Quand le plat de semoule arrivait, on se battait comme des chiens entre nous.
Certains sont morts d'épuisement, d'autres se sont volontairement tués.
Une fois, l'un d'entre nous a planté sa pioche dans la terre et s'est jeté sur la lame.

Un jour, un ministre algérien est venu visiter la galerie. Je ne me suis pas levé pour le saluer.
Il m'a balancé un grand coup de pied dans la tête [la cicatrice à l'arcade sourcilière est encore visible].
J'ai essayé de m'évader deux fois sans succès.

-La première fois, en représailles, on m'a donné de grands coups de bâton sur les chevilles.
-La deuxième, on m'a assis sur une pierre, ligoté à un pieu et arraché les ongles des orteils avec une pince.
-La troisième tentative a été la bonne.
J'étais avec deux autres copains qui ont été abattus. J'ai marché jusqu'à l'épuisement.

Des pieds-noirs m'ont découvert évanoui et nu dans un fossé.
Ils m'ont soigné, puis embarqué dans un chalutier en direction de Marseille.
Quand je suis arrivé chez moi, à Bordeaux, ni mes parents ni ma fiancée ne m'ont reconnu.
Je pesais moins de 40 kilos [contre 70 avant son départ].

Le 22 juillet 1963, j'ai été arrêté par la gendarmerie de Villeneuve-sur-Lot.
C'était pendant mon voyage de noces. On m'a interné au fort du Hâ pour "désertion en temps de paix" !
J'ai été brutalisé. On voulait que je livre les filières qui m'avaient permis de revenir d'Algérie.
Je suis resté muet.
On m'a ensuite conduit à l'hôpital militaire Robert Piquet. Sur la porte de ma chambre, on avait inscrit : "Individu dangereux",à ne pas mettre en contact avec les autres recrues".

Le tribunal militaire de Bordeaux m'a finalement acquitté.
Je rends hommage au commissaire du gouvernement qui a plaidé pour ma non culpabilité.
Il a ensuite été muté.

En novembre 1963, le sénateur Etienne Dailly a évoqué mon cas au Sénat (Journal officiel du 24 novembre 1963, p. 2572).
Quelques jours auparavant, la Sécurité militaire m'avait menacé pour que je me taise.
Mon histoire gênait. Je me suis tu, jusqu'à aujourd'hui.

"J'offre ce témoignage à la mémoire de mes compagnons qui ont été sacrifiés. »
Combien ne pourront jamais témoigner!

En ce qui concerne la medaille militaire : voir sur internet ???

assez incroyable

Bonsoir,
Démentiel....avec la complicité du gouvernement français qui ne voulait pas compromettre les accords secrets passés avec le nouvel état algérien ( gaz, pétrole et essais nucléaires, accueil des algériens en France pour l'industrie) Quel honte....
Cordialement.
Jean.

jean, Après un tel récit je crois que vous pouvez jeter aux ordures votre avatar.

Jean67 a écrit:

Bonsoir,
Démentiel....avec la complicité du gouvernement français qui ne voulait pas compromettre les accords secrets passés avec le nouvel état algérien ( gaz, pétrole et essais nucléaires, accueil des algériens en France pour l'industrie) Quel honte....
Cordialement.
Jean.

La vérité commence a sortir
Il y a eu plus de 3000 disparus après les accords d'Evian
Qui la su, qui le sais et qui le saura...
Bruno

Bonsoir,

Un documentaire à ete produit et diffuse par la chaine Histoire (Patrick Buisson) sur le sujet, avec le témoignage d'Andre Aussignac.

Pauvre France.
Que de lâchetés politiques!
Merci à ce soldat pour son terrible témoignage.
JC

Et c'est pas fini...
Moblo

Bonsoir,

Le livre "Les harkis au services de la France" du Bachaga Boualam évoque les affres de cet après cessé le feu de manière assez vives au travers de témoignages.

Une très bon livre oublié.

Bruno

bonjour
JE VIENS de tomber sur ton temoignage,je dis pas incroyable,car ce que tu as vecu,je sais que des milliers d'europeens l'ont subis apres les accords d'evian,des femmes ont été misent dans des bordels pour le FLN,des gens ont été victimes dans les hopitaux de prelevement de sang,jusqu'a la mort,le general de gaulle a couvert tout cela,honte a lui.
cordialement

chesterfield a écrit:

Bonsoir,

Le livre "Les harkis au services de la France" du Bachaga Boualam évoque les affres de cet après cessé le feu de manière assez vives au travers de témoignages.

Une très bon livre oublié.

Bruno

très bon livre effectivement.

Rebonjour ; merci de rappeler ces horreurs que beaucoup ne connaissent pas.
JC

oui,maintenant les gens parlent de geopolitique,du socialisme,de le chine,mais beaucoup de gens,meme des vieux comme moi,savent pas que l'algerie etait francaise,le 93 etait,le numero du departement d'alger,ci mes souvenirs sont bon,cela ferait drole a certain qui habitent dans le 93 qu'ils portent le numero d'un ancien departement d'algerie francaise,cordialement.

Bonjour,

Effectivement, c'est un épisode très triste pour ces prisonnier d'une guerre qui n'en avait pas le nom.

Voir là :
http://combattantsafn.free.fr/page47.html

Depuis 1848 (Constitution de la 2° République) et jusqu'en 1947 l'Algérie comptait  3 départements français :
91 (Alger, 92 (Oran), 93 (Constantine)

En 1947 le Sahara (Territoire militaire) devient le N° 94 (des Oasis et la Saoura)

En 1956 on a découpé ces départements en 14 en les dénommant 9A, 9B, etc...

Puis en 1958 on a redécoupé ces 14 départements en 17 Alger,   Aumale,   Batna,   Bône,   Bougie,   Constantine,   Médéa,   Mostaganem,   Oasis,   Oran,  Orléansville,   Saïda,   Saoura,   Sétif,   Tiaret,   Tizi-Ouzou,   Tlemcen

PS : Mon N° sécu est le 1 36 02 91 110...... et l'Essonne n'existait pas en 1936

victor a écrit:

oui,maintenant les gens parlent de geopolitique,du socialisme,de le chine,mais beaucoup de gens,meme des vieux comme moi,savent pas que l'algerie etait francaise,le 93 etait,le numero du departement d'alger,ci mes souvenirs sont bon,cela ferait drole a certain qui habitent dans le 93 qu'ils portent le numero d'un ancien departement d'algerie francaise,.

Avec tt le repect que je vous dois ,des personnes de 72 ans comme vous ,qui pourraient ignorer que l'Algérie a été Française ,étaient dans un congélateur ou n'ont pas toutes leurs facultés cognitives.

victor a écrit:

bonjour
JE VIENS de tomber sur ton temoignage,je dis pas incroyable,car ce que tu as vecu,je sais que des milliers d'europeens l'ont subis apres les accords d'evian,des femmes ont été misent dans des bordels pour le FLN,des gens ont été victimes dans les hopitaux de prelevement de sang,jusqu'a la mort,le general de gaulle a couvert tout cela,honte a lui.
cordialement

Est ce que ,avec tt le respect que je vous dois eu égard à votre âge avancé ,vous connaissez la différence entre la magie et l'histoire?

Rebonjour ; le mien est:
1 59 01 99... !!
pour Algerie française.
A+. JC

jchfab a écrit:

........ le mien est:
1 59 01 99... !!........

Lorsque j'ai retravaillé, en métropole, j'ai donné ma carte sécu d'Algérie et je n'ai donc pas été ré immatriculé, avec 99 comme né a l'étranger.

Témoignage émouvant ! hélas des milliers de Pieds-noirs et d'appelés ont fini comme cela dont beaucoup de femmes (dans les bordels) !!! la France les a oublié volontairement ...pour ne pas heurter le FLN et les accords d'Evian merdiques !!! ne jamais oublier

bonsoir,
je viens de lire de poche,de Pierre Sergent,JE NE REGRETTE RIEN,ancien capitaine du 1 REP,il parle de ces milliers d'européens enlevé ,jamais retrouvés ni reclamé par la France,il parle aussi du massacre de 110 civils européens,tués a l'a52 par des gardes mobiles,postés sur les toits,d'aprés lui ce n'est pas les soldats qui ont tirés,mais des gendarmes sur ordre des autorités,De Gaulle voulait cré une cassure.
je vous recommande ce livre qui parle de l'histoire du 1 rep.
cordialement

Pierre Sergent n'est pas historien, loin s'en faut. C'est un politicien, anti gaulliste revendiqué. Toute sa publication doit être prise avec la plus grande prudence surtout quand il évoque de Gaulle.

Bonjour,

C'est un témoin, il ne s'est jamais revendiqué du titre d'historien. Son témoignage, passionnant, est partial bien évidemment ! A lire, et relire.

A lire si on veut, mais à prendre comme tel : un témoignage engagé et non neutre.

C'est tout à fait cela, un témoignage passionnant d'un officier du 1er REP en Indochine et Algérie, puis sur l'OAS Métro.

c'est un officier qui a vécu ce qu'il écrit,lorsque il écrit que c'est les gardes mobile qui ont tiré sur la foule ,je vois pas pouquoi je devrais pas le croire,c'est plus crédible que des écrits fait par des journalistes qui étaient a Paris.

...

C'est le témoignage à posteriori d'un membre de l'oas, élu Front National. Par essence-même cette personne est fondamentalement anti gaulliste, et il en a le droit c'est pas le problème. Le fait qu'il soit officier ne rend certainement pas plus crédible son discours.

Son témoignage est donc particulièrement à prendre avec des pincettes concernant cet épisode.

Par ailleurs dans ce que vous évoquez, il ne l'a pas vécu lui même, il donne son interprétation. Il n'a aucune preuve ni témoignage direct d'un quelconque ordre de qui que ce soit.


D'une manière générale n'importe quel témoignage doit être remis en perspective et ne pas être pris pour argent comptant. Ça vaut pour les documents les plus anciens comme l'actualité.


C'est un peu la base quand même, ça s'apprend au collège.

Son témoignage est d'importance pour l'étude de l'OAS Métro : son action, ses luttes internes...


L'historien Olivier Dard a écrit en 2011 un excellent ouvrage sur l'OAS : "Voyage au cœur de l'OAS". Une référence sur le sujet.

il était un homme d'honneur,pas une marionnete comme beaucoup de journalites,il était contre De Gaulle ,mais dans l'oas il y avait des gens de tous les partis aussi.il faut pas oublié que de Gaulle a trahi sa parole.
je n'irais pas plus loin,il est interdit ici de parler politique.

Vous faites de la politique, ça n'est pas de l'histoire.

Croire et relayer sans conditions la parole d'un homme parce que son combat ou son pedigree vous est sympathique est très très loin d'une démarche historique.

Aligan, voyons, nous ne sommes pas ici pour jouer aux historiens.