Nouveau casque dans la collection, assez rare !

Bonsoir,
Je ne l'avais pas vu !
Super ton casque, je ne connaissais pas, ça ne doit en effet pas être courant du tout bravo Poddichini

Bonjour Alexandre !

Merci beaucoup pour ton message, c'est gentil. J'ai également vu le sabre que tu as rentré, très sympa aussi et très ancien ! Bravo !

Poddichini

Existe-il un moyen qui me permettrait de solidifier la fissure que l'on voit sur un des côtés du casque ? Une colle particulière ? Le casque est en polyester, si cela peut aider à déterminer le moyen de solidifier cela.

Merci d'avance !

Poddichini.

poddichini a écrit:

Bonjour à tous,

le casque en question est enfin arrivé. Il s'agit donc d'un casque de l'entreprise Gueneau-Geno (celle qui fabriquait notamment les casques pour l'armée de l'air) dont la dénomination officielle est « casque de maintien de l'ordre sous les tropiques ». Cette dénomination est assez exotique mais doit être précisée.
En effet, ce casque équipait les forces de l'ordre dans les colonies françaises, en Afrique. Plus particulièrement, on note l'utilisation de ce casque dans les colonies de l'Afrique occidentale française, et de l'Afrique équatoriale française. Il fut en service à la suite de la Seconde Guerre mondiale et équipait surtout la gendarmerie coloniale. Mais, plus particulièrement, il équipait les forces auxiliaires dites « indigènes » de la gendarmerie coloniale.
Ce casque en question remplaça en Afrique française le casque colonial modèle 31 que voici.





Il était plutôt pratique, confortable, notamment pour lutter contre le soleil. Mais, en cas de révolte, ou de tensions, il ne servait pas à grand chose pour protéger la tête.
Ainsi, face aux premiers mouvements insurrectionnels, en particulier en Indochine, après la Seconde Guerre mondiale, et la volonté de la France de rétablir son autorité sur la colonie occupée par les Japonais, pendant la guerre, l'armée française eu l'idée de concevoir un casque plus protecteur, et recouvrant davantage le tour de tête.
C'est ainsi que fut confiée à la société Gueneau, qui équipait déjà les paras en Indochine, la conception de ce casque là.
Fabriqué en polyester et en liège, il apparaît plus efficace.

Trois modèles de ce casque furent réalisés par la société Gueneau. Le premier modèle fut peu fabriqué. Ce sont surtout les deuxième et troisième modèles qui furent le plus répandus, depuis leur fabrication à partir des années 1950. Le dernier modèle, de couleur gris-bleu, équipa après la décolonisation, les forces de gendarmerie des pays comme le Tchad, l'Oubangui-Chari devenue République centrafricaine, ou bien le Dahomey, devenu Bénin, donc les colonies de l'ex-AEF et l'ex-AOF.

Ici, mon casque est un modèle de deuxième type. Sur l'avant du casque, des suspensions rivetées permettent de faire tenir la grenade de la gendarmerie,un modèle 51. Deux aérations sont présentes de part et d'autre du casque. Quant à l'intérieur, on trouve une doublure, au fond, en liège, et une coiffe en toile. Il y avait normalement une étiquette au fond de la coiffe, sorte d'étiquette de réception avec la taille et la date de réception du casque. Là, elle n'y est plus, avec l'usure elle a dû se décrocher.
La jugulaire, elle, est une jugulaire qui équipait aussi les casques Adrian modèle 26.

Place aux photos :





















Maintenant, afin de compléter cette longue description, voici quelques éléments d'histoire des unités ayant porté ce casque. Il fut donc porté, je le rappelle en AOF et en AEF, mais surtout dans les colonies de l'AEF. Sa présence est attestée à la fin des années 1950, au Moyen Congo, en particulier, au moment où les Européens venus du Congo belge commençaient à arriver au Moyen Congo, du fait des velléités d'indépendance du Congo belge.
Après la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle organisation de la gendarmerie coloniale apparaît en AEF. Le décret n°49-1366 du 23 août 1949 créé le détachement de gendarmerie de l'Afrique équatoriale française – Cameroun.  Un lieutenant-colonel est alors en poste à Brazzaville, la ville du gouvernement-général de l'AEF. Il est assisté d'un capitaine adjoint et de trois sous-officiers secrétaires. Pour les territoires de l'AEF, on avait au total après guerre 12 officiers, 198 officiers et des forces auxiliaires prises parmi les populations locales. La gendarmerie du Cameroun, elle, comptait 5 officiers et 300 sous-officiers.
Pour les deux gendarmeries, AEF et Cameroun, on comptait au total 503 auxiliaires. Ce sont ces auxiliaires qui portaient, entre autres, ce casque.
En 1957, une nouvelle appellation est donnée : le Détachement de gendarmerie de l'Afrique équatoriale française-Cameroun devient le Groupement de Gendarmerie de l'Afrique équatoriale française-Cameroun. L'année suivante, on décide de diviser ce groupement en deux gendarmeries : la gendarmerie de l'AEF et la gendarmerie du Cameroun.
Pour la gendarmerie de l'AEF, l'appellation est encore modifiée : cela devient le commandement de la gendarmerie de la zone d'Outre-mer n°2, dont le siège est à Brazzaville. Quatre sections sont alors créées : groupe du Moyen-Congo, groupe de l'Oubangui-Chari, groupe du Tchad et groupe du Gabon.
Dernière appellation enfin, avant la décolonisation : en 1959, le groupement de gendarmerie de la zone d'Outre-mer n°2 devient la légion de gendarmerie d'Afrique équatoriale.

Voilà pour le détail des unités ayant pu porter ce casque là. Donc, des unités de la gendarmerie coloniale surtout en AOF et AEF, davantage que dans les autres colonies africaines, ou en Indochine.

Poddichini.

Bonjour Pondichini, je m'excuse de réouvrir un sujet un peu ancien mais j'aurais souhaité savoir si vous aviez les chiffres pour l'AOF ? En effet j'ai sorti un guéneau de maintien de l'ordre sous les tropiques de Dakar et j'aurais voulu savoir quels étaient les effectifs de la gendarmerie coloniale là bas.

Merci d'avance !

HerrDieElster

Bonjour,

il faut que je retrouve cela.

Cordialement

La gendarmerie de l'AOF-Togo a fait l'objet d'une réorganisation après la guerre, par le décret n°49-1365 du 23 août 1949.
Ce décret précise qu'il y aura un commandement du détachement en poste à Dakar, 9 compagnies ou sections dans les territoires de la fédération de l'AOF, 21 pelotons mobiles de gendarmerie (répartis de la manière suivante : un groupe mobile à deux escadrons de trois pelotons à Dakar; 15 pelotons dans le reste de l'AOF), une section maritime de gendarmerie à Dakar, une section aérienne de gendarmerie à Dakar également, une section de gendarmerie des transports aériens à Dakar toujours, enfin des officiers et sous-officiers des supplétifs dans la fédération.

Les effectifs sont les suivants : 36 officiers toute affectation confondue,  538 sous-officiers et 1500 auxiliaires, donc 2074 hommes.

La Gendarmerie de l'AOF est réorganisée par la décret n°57-1113 et la décision ministérielle du 27 novembre 1957, mais je n'ai pas encore accès à ces textes.

Cordialement

Bonjour Thomas
Belle pièce pas courante.....bravo et merci du partage.
Bien a toi.

Bonjour Jérôme,

je vous remercie !

Amicalement

poddichini a écrit:

La gendarmerie de l'AOF-Togo a fait l'objet d'une réorganisation après la guerre, par le décret n°49-1365 du 23 août 1949.
Ce décret précise qu'il y aura un commandement du détachement en poste à Dakar, 9 compagnies ou sections dans les territoires de la fédération de l'AOF, 21 pelotons mobiles de gendarmerie (répartis de la manière suivante : un groupe mobile à deux escadrons de trois pelotons à Dakar; 15 pelotons dans le reste de l'AOF), une section maritime de gendarmerie à Dakar, une section aérienne de gendarmerie à Dakar également, une section de gendarmerie des transports aériens à Dakar toujours, enfin des officiers et sous-officiers des supplétifs dans la fédération.

Les effectifs sont les suivants : 36 officiers toute affectation confondue,  538 sous-officiers et 1500 auxiliaires, donc 2074 hommes.

La Gendarmerie de l'AOF est réorganisée par la décret n°57-1113 et la décision ministérielle du 27 novembre 1957, mais je n'ai pas encore accès à ces textes.

Cordialement

C'est parfait, merci beaucoup, c'est exactement l'info que je recherchais.

Bonjour,

je vous en prie.