Un Adrian 15 de la police

Bonsoir

Voici un casque modèle 15 trouvé il a quelques années (déjà!) qui a la particularité d'avoir eu une deuxième vie... dans la police. A la place de l'attribut frontal se trouve un insigne peint en blanc, au pochoir, qui représente 3 croissants entrelacés. Les habitants de la ville de Bordeaux auront tout de suite reconnu le "chiffre" de leur belle cité.
Pour les autres, rapidement, on appelle le port de Bordeaux, le port de la lune ; il a d'ailleurs une forme en demi-cercle. Les croissants entrelacés sont à l'origine, l'emblème du port et apparaissent sur les petites armoiries vers le milieu de 17ème. Ils sont aussi appelés "chiffre de Bordeaux" et sont aujourd'hui le logo de la ville.

Pourquoi police ?
Pour faire court, en 1941, sous le gouvernement de Vichy, une loi "étatise" d'autorité les polices des communes urbaines (plus de 10000 habitants) pour en faire (une première fois), la Police Nationale. Avant cette date donc, les villes ne possédaient que des policiers municipaux sauf quelques exceptions dont Paris.
C'est dans ce cadre que se situe cet Adrian peint en noir qui a donc équipé un policier municipal de Bordeaux vraisemblablement dans la période de l'entre deux guerres.  Les photos font apparaitre que la couleur d'origine, encore visible à l'intérieur, tire sur le moutarde. Une des dent de loup porte un cachet plus ou moins lisible : D.T.N ? 345. dont j'ignore la signification. J'espère que ce casque peu courant vous plaira.Cordialement

Les photos

Bonsoir,

Très beau casque, de chez DUPEYRON visiblement ! Bravo.

Poddichini

Bonjour;
merci pour cette rare découverte.

Amitiés. JC

Bonsoir,
très beau casque , visiblement peu commun dans cette cette configuration.
Cordialement.

Bonsoir,

Merci à vous pour ces sympathiques commentaires. Cordialement

Sympa ce casque, effectivement peu commun. j'en avais vu de la milice en M26 mais pas de réutilisation en M15. Bonne pioche.
Cdlt
L

Bonjour,

Merci 143600. En ce qui concerne les modèles 26, il semblerait que la ville de Bordeaux en ait utilisé pour sa police, toujours avec ce même "logo" des 3 croissants et toujours dans l'entre deux guerres, voire peut-être un peu plus tard. Peut-être un heureux possesseur de ce modèle nous fera le plaisir de nous le présenter. Cordialement

Salut,

Pour être bordelais et pour avoir eu quelques un de ces casques "police" en collection, je confirme qu'il y a bien eu des modèles 26 sous cette configuration.

Cordialement,
Pat

Salut Pat,

Merci pour cette confirmation. Juste par curiosité, auriez une quelconque idée d e la signification du marquage cité plus haut, à savoir : DTN 345. Pour le "N" le marquage n'est pas très lisible. Merci en tous cas.

Salut

Il est superbe, bravo....

Salut firstblood

Merci pour ton commentaire positif. Il doit me rester une ou deux bricoles en casque police. Je les dépoussiérerais un jour ou l'autre pour les présenter. Cordialement

Bonjour,
Je ne comprend pas trop l'insigne frontal?
Quel rapprochement vous fait dire que ce soit un casque de la Police Municipale?
Je crois que la police municipale avant le régime de Vichy avaient des képis Non ?sauf erreur de ma part.
Je prends toutes les informations,car je pense que c'est un sujet important
Cdl

Bonjour Marc 1

Vous posez 3 questions

L'insigne frontal : tout est dit dans ma présentation. C'est le logo de Bordeaux.

Casque de police municipale : Là encore, je ne peux que répéter ce qui est dit plus haut. Mais vous pouvez utilement consulter le remarquable site "World War Helmet" dans le sujet "Les casque Adrian de la police". Vous pourrez y voir notamment un modèle 26 arborant le même logo.
Extrait du commentaire " Dans l'entre 2 guerres, les polices municipales sont équipées en fonction des budgets communaux. Les casques, quand ils existent, sont des Adrian 15 peints en noir, bleu foncé ou blanc"

Sur le site "Chasseurs de mémoire" dans le sujet "gendarmes bordelais" vous pourrez voir notamment une belle photo de policiers municipaux bordelais avec képis au logo des 3 croissants.

Procédons maintenant par déduction: la couleur noire (police); le modèle Adrian 15 (entre deux guerres puisque avant mod 26) donc forcément police municipale puisque nationale = 1941; logo 3 croissants (Bordeaux). Je crois qu'il n'y a pas trop de doute.

Les képis : Il est évident que nos braves municipaux de l'époque (comme aujourd'hui d'ailleurs) avaient pour coiffure habituelle un képi ( aujourd'hui  casquette type base-ball, comme la Nationale).
Les casques (je suppose) devaient plus ou moins être réservés pour des usages de  maintien de l'ordre un peu plus "musclé", exactement comme aujourd'hui. Même pratique dans l'Armée, coiffure de repos ou de service et casque de combat.

J'espère avoir répondu à vos légitimes interrogations. Je ne désespère pas qu'un collectionneur distingué féru sur les "choses bordelaises" nous apporte confirmation à l'aide d'un quelconque règlement d'époque. Cordialement

Bonjour,
Merci pour toutes ses informations très fructueuses pour moi, car je suis gradé dans cette profession.
Toutes mes questions étaient pour enrichir mes connaissances encore Merci
Marc

Bonsoir Marc 1

Etant de la "maison", vous lirez avec beaucoup d'intérêt un remarquable historique sur la police, toujours sur World War Helmet, dans le sujet des casques Adrian de la police et plus particulièrement en tête du chapitre- Les casques mod 26 de la police. Bonne lecture. Cordialement

Merci beaucoup
Cdl

Bonjour,

Comme tout nouveau, je vais déterrer quelques sujets anciens.

AUBRAC a écrit:

Peut-être un heureux possesseur de ce modèle nous fera le plaisir de nous le présenter

Voici le mien Mle 26

Je n'avais pas identifié de mle 15 avec la pelte bordelaise au pochoir. je suis donc heureux de ce complément.

En 2019, nous ne sommes pas beaucoup plus avancé sur la période d'utilisation de ces casques et surtout de cet attribut Dès 1920, plusieurs municipalités ont distribué des casques Adrian Mle 15, à leur policiers. Citons les cas de Nancy ou de Parthenay. Par ailleurs l'hypothèse de son appartenance à l'équipement de la Police Municipale reste probable. Contrairement à d'autres agglomérations l'étatisation de la police bordelaise est assez tardive. A l'imitation de Paris, la municipalité de Bordeaux a longtemps désiré conserver sa police municipale. Aucun décret ne signale cette étatisation avant 1941 date à laquelle toutes les polices deviennent Polices Régionales d'Etat. Reste à considérer que Bordeaux se trouvant en zone occupée de 1940 à 1944, la police comme à Paris a pu conserver ses attributs sur les coiffures. Ce qui complique la possibilité de déterminer précisément la période de port de ces casques.

Encore un sujet à approfondir.

Gérard

Bonjour,

Je viens de tomber sur le post réanimé par lescure40. Merci Gérard de cette présentation. Pourquoi le croissant pour la ville de Bordeaux, et bien car la ville est aussi connue sous le vocable du "port de la lune" en référence à la courbe de la Gironde qui à l'époque romaine présentait un centre large et une entrée et une sortie plus étroites.

Re,

Oui la pelte Bordelaise avec ces trois croissants vient bien du port de la lune. Il y a quelques explications sur le site de la mairie de Bordeaux. Compte tenu de l'insécurité qui régnait autour du port dans les années 30, il est fort possible que le casque fut nécessaire pour se protéger des malfrats que la police (municipale ou d'Etat) essayait de combattre et d'éradiquer.


Gérard

Bonsoir,

Oui le pont c'est le pont de pierre j'habitais à 2 pas dans le quartier St Michel et les récits des anciens étaient (même si un peu gonflés) très instructifs sur cette pègre. En face de Saint Michel il y a celui de Saint Pierre où la pègre et certains éléments des soldats indigènes s'étaient réfugiés pendant la guerre.

Une des histoires racontées dit que 2 allemands ont pénétrés le quartier ... on attends toujours qu'ils en sortent, après je n'ai pas vérifié, mais ces deux quartiers ont gardés le charme de l'ancien voir du très anciens, et j'ai pu assister dans ma rue au repas des Marseillais du film "la Marseillaise" ou encore au tournage de "Charly champagne", la vie de Charles Heidseick (fondateur des champagne du même nom) ou encore de Valmont. Les Chartrons à l'époque étaient déjà huppés mais les Bacalans ... ressemblait à un livre de Zola par certains côtés et je ne parle pas de l'ancien Mériadeck que j'ai connus ...

Je n'ai pas l'impression que la rue de Galles existait toujours quand j'y était, je pense que ce devait être à Mériadeck, quartier presque entièrement rasé et reconstruit, mais la rue présentée est typique de plein de rue Bordelaise d'aujourd'hui avec ses "échoppes" à un seul étage, car en dessous ce sont d'anciens marécages.

Bonjour Maupain et Lescure
Merci d'avoir remonté ce post en y apportant (merci Lescure), la preuve de l'utilisation du modèle 26 pour cet usage. Lors de la trouvaille du mod 15, la personne avait associé ce casque au milieu portuaire de Bordeaux. Est ce à dire que, contrairement à la ville proprement dite, le port, nécessitait un équipement plus musclé, compte tenu de l'insécurité qui y régnait? Quoi qu'il en soit, ce sont des pièces sympa. Reste plus qu'à trouver le propriétaire d'un képi....qui voudra bien nous le montrer. Amicalement

Bonjour à tous,
Pour l’Adrian 15, fautes d’éléments nouveaux, nous resterons dans le domaine des hypothèses.
Hypothèses 1 : Equipement municipal de l’entre-deux guerres. Comme de nombreuses communes en France, les dotations se font à partir de stocks cédés par l’armée. Ici un Adrian moutarde ou reconditionné kaki (à voir de plus près la peinture interne).
Pourquoi cette dotation ? Pour participer au maintien de l’ordre
Dans l’entre-deux guerre, le maintien de l’ordre lors de manifestations (1er mai) ou d’émeutes (affaire Stavisky) confronte les forces de l’ordre à des heurts très violents (déjà !)
En 1920, après la Grande Guerre, l’emploi de l’armée contre les fauteurs de troubles ne correspond plus à son image « d’armée victorieuse symbole du prestige national »* . La gendarmerie poursuit ses missions de maintien de l’ordre dans les campagnes jusqu’au 22 juillet 1921, date de création, dans la gendarmerie départementale des pelotons mobiles, qui par décret du 10 septembre 1926 deviennent la Garde Républicaine Mobile (G.R.M.). Dans les grandes métropoles, la police municipale dispose de suffisamment de personnels pour assumer pleinement cette fonction. C’est peut-être le cas de Bordeaux.
Un bémol cependant : l’adoption en 1936, d’abord par la PP puis par toute la police d’Etat, d’un modèle spécifique à la police (cimier et jonc nickelés). La police de Bordeaux à partir de cette date aurait pu en être dotée. Je n’ai jamais rencontré cette version depuis que je collectionne.
Hypothèse 2 : Equipement municipal pendant l’occupation. Entre 1940 et 1945, nous observons fréquemment le reconditionnement de casques Adrian 15 par des organismes civils dans les grandes villes : défense passive, croix Rouge Française, Equipes nationales et…maquisards.





Alors, pourquoi pas les polices municipales ? la ville de Bordeaux est particulièrement touchée par les bombardements.

Dans cette atmosphère de black-out, le képi n’est plus de mise.
Un modèle vraiment très intéressant. Il est temps que les bordelais se réveillent

* La loi du 22 juillet 1921 met fin à l'utilisation des conscrits pour réprimer les manifestations et laisse cette charge à la gendarmerie mobile.

Gérard

Re

Très intéressantes précisions, merci. Le casque recyclé à la SNCF est particulièrement craquant. Amicalement

Bonjour, deux très beau casque même si j'ai une petite préférence pour le mle 15

Très joli casque, ça doit être peu courant !