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| Quelques extraits lettres Stalingrad | |
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Tassigny Aspirant
Nombre de messages : 389 Age : 24 Localisation : Vienne(86) Thème de collection : Objets Militaires français 1804-1962 / Amateur de phaléristique / Passionné par les Troupes de Marine Date d'inscription : 03/07/2017
| Sujet: Quelques extraits lettres Stalingrad Mer 10 Jan - 18:56 | |
| Bonsoir,
J'ai retrouvé dans mon début de bibliothèque historique, un ouvrage assez ancien (Janvier 1957) et je ne sais pas comment je l'ai acquis, enfin bref je me suis plongé dedans et j'ai été beaucoup étonné qu'un tel ouvrage est pu sortir a peine plus de dix ans après la fin de la guerre. Il se nomme: Lettres de Stalingrad (édition Buchet/Chastel) et traduit de l'allemand par Charles Bily. Il regroupe 39 lettres de combattants (pas toujours) allemands qui ont réussi à partir avec le dernier avion partant de Stalingrad. Les extraits que je vous présentent sont selon moi les plus beaux, souvent fatalistes mais forts car ces hommes savaient comment cela aller se finir...
Extrait de la lettre n°1: "[...] Dans cette nuit splendide, Andromède et Pégase scintillent au-dessus de moi, je les ai longuement observées, car bientôt je serais auprès d'elles. [...] J'aurais aimé durant encore de longues années, pouvoir étudier les étoiles, mais de cela, il ne sera plus jamais question..."
Extrait de la lettre n°5:
"Quand j'ai vu la carte des opérations, j'ai été horifié !.... Hitler nous a laissé choir; nous sommes totalement isolés, sans possibilité de secours de l'extérieur, et cette lettre ne partira que si l'aérodrome reste encore entre nos mains. Nous sommes dans le quartier nord de la ville. [...] Hannes et moi nous ne serons jamais faits prisonniers. Hier, lors de la reprise d'un point d'appui par notre infanterie, j'ai pu voir quatre gars qui avaient été capturés par les Russes... Non !... Pas la captivité !... Quand Stalingrad sera tombé, tu le liras dans les journaux et tu en entendras parler... Alors, tu sauras que je ne reviendrai plus..."
Extrait de la lettre n°6:
"Bien etendu, j'ai tout essayé pour me tirer de cette affaire, mais il n'y a guère que deux directions: le ciel ou la Sibérie. Attendre est encore ce qu'il y a de mieux..."
Extrait de la lettre n°9:
"Si cela continue ainsi, je me sens capable de tenir cent ans. Mais pas sans toi. Aussi longtemps que cela durera, nous compterons chaque jour jusqu'à la minute où nous partirons d'ici...[...] Depuis hier, cette joie me transforme et, chaque matin, j'efface un j our sur le calendrier; chauqe trait est un pas de plus en avant vers toi..."
Extrait de la lettre n°12:
"Personne ne pourra plus me persuader que les camarades tombent en prononçant les mots "Allemagne" ou "Heil Hitler". Qu'ils soient morts, c'est indéniable, mais leur dernière parole fut pour leur maman, pour un être qu'ils aimaient ou pour appeler à l'aide."
Extrait de la lettre n°16:
"Je leur ai donné la Communion sous forme de pain noir... [...] Pour finir, nous avons échangé nos adresses et fait le serment, au nom de ceux qui sortirait vivants de cette guerre, d'aller trouver les parents de tous et de leur conter comment fut fêtée la Noël 1942..."
Extrait de la lettre n°28:
"Je suis à l'hôpital de Gumrak et attends mon évacuation par avion. Mais plus mon impatience croît, plus ce départ semble reculer. Si je reviens à la maison, ce sera une grande joies pour moi et aussi pour toi, ma chère épouse que tu es. Mais l'état dans lequel je rentrerai ne te réjouira pas et je suis épouvanté de penser que, devant toi, rampera un infirme car, tu dois quand même l'apprendre, mes jambes ont été emportées..."
Extrait de la lettre n°29:
"Très bien, père. Cette lettre ne sera pas seulement brève; ce sera aussi la dernière que je te t'adresse car je n'aurai plus l'occasion d'écrire. [...] Il n'y a pas de victoire, mon général ! [...] Stalingrad n'est pas une nécessité militaire, mais une entreprise politique. Et, à cette expérience-là, votre fils ne s'asociera pas, mon général ! Vous lui avaez barré un chemin de la vie; il choisira une autre route, dans le sens opposé: elle conduit aussi à la vie, mais de l'autre côté du front."
Extrait de la lettre n°34:
"Si jamais j'arrive un jour à sortir indemne de cette guerre, j'aurais compris ce que signifie la profonde et sincère communion d'esprit entre mari et femme. Et, dès maintenant, alors que ces lignes vont partir, je l'ai déjà comrpis."
Extrait de la lettre n°39:
"Très cher père, [...], Tu es colonel, mon cher père, et officier de l'Etat Major général. Tu sais donc ce qu'il en est et tu m'épargneras toutes les explications à raisonnance sentimentale. C'est le bout du rouleau. [...] Je finis: tu peux compter que tout se terminera très convenablement. C'est un peu tôt pour mes trente ans, je sais. Pas de sentiments. Serre la main à Lydia et à Hélène. Baisers à maman (sois prudent - pense à sa maladie de coeur). Baisers à Gerda. Salutations de principe à tout le reste. La main à la visière du casque, père, le lieutenant... prend congé..."
Voilà, elles sont toutes magnifiques ! Certaines ont un but philosophique, où l'auteur essait de faire réflechir son correspondant, c'est passionnant ! Certaines m'ont aussi pincé le coeur (la dernière notament). Je précise que malgré quelques prénoms, elles sont toutes anonymes.
Bien cordialement, MG |
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