Esponton de garde vignes 1805

Bonjour les Passionnés

Je vous présente aujourd'hui une "arme" symbolique que j'avais découvert par hasard il y a quelques années. J'avais déjà vu cet "outil" au très beau musée alsacien de Strasbourg, et aussi dans le magnifique livre "L'art du vignoble alsacien"' de Georges KLEIN, il s'agit d'un esponton de garde vignes.
Il était utilisé par les gardes embauchés dans les villages viticoles, afin de protéger les vignes notamment la nuit contre les voleurs et les animaux. Ils patrouillaient aussi dans le village afin de protéger les habitations contre les voleurs, mais aussi contre les incendies. De même ils annonçaient l'heure lors de leurs tournées.

Il mesure 1,85 m de long.



Le fer ajouré est long de 22 cm.



On a sur une face une serpe et des initiales (je ne sais pas à quoi elles correspondent).



De l'autre coté on a une date "1805" surmontant une grappe de raisin.



Cet esponton possède encore son talon en fer forgé.



Je me demandais si de telles "armes" étaient également utilisées dans d'autres régions viticoles. J'attends vos contributions.

Bien cordialement.

Marc.

intéressant,
jamais vu, belle pièce, merci pour le partage

bonjour,

très belle pièce , utilisation aussi dans le pays de la loire mais peut être aussi dans d'autres terres de vignoble (jamais vu par contre dans le sud ouest),

collectionnement

Bonjour,
on en voit au musée de la vigne et du vin de Tours.
Certains étaient fabriqués à Paris.
Ce sont surtout les viticulteurs alsaciens et du Val de Loire qui les utilisaient.
Je n'en ai jamais vu dans le Jura, la Bourgogne ou le Mâconnais.
Cordialement,
CG

Bonjour à tous

Merci pour vos informations. Apparemment on ne pourra pas faire le tour de France des espontons de garde vignes.
J'apprend pas Crevette que "certains étaient fabriqués à Paris" pourriez vous un peu développer votre information s'il vous plait. Car il devait alors y avoir un marquage permettant de localiser le fabricant ?

Les gardes vignes en Alsace se retrouvaient principalement dans les gros bourgs viticoles (Barr, Obernai, Riquewihr, Kaysersberg, Turckheim où il y a encore toujours, en été, un veilleur de nuit pour le folklore .....), car il s'agissait de les payer. Les vignerons se mettaient à plusieurs pour assurer ainsi la surveillance de leurs biens.

Cordialement.

Marc.

Bonjour,

C'est intéressant.
Quid de la signification du "5" sous le I de I805 ?
Quid également du N inversé de FAN. Les N inversé sur les AN des piques révolutionnaires faites en partie par des illettrés et à la va vite, je veux bien. Mais là ne serait-ce pas intentionnel ?

Bien cordialement.

Ca vient d'un livre intitulé "Les outils tranchants" que je n'ai pas sous la main pour en indiquer l'auteur, et dans lequel il dit que des fabricants parisiens en faisaient.
Je suppose que plusieurs fabricants parisiens ou autres faisaient ce genre de hallebarde ou d'esponton, mais je n'ai aucun autre renseignement.

Bonjour Crevette

Merci pour votre réponse. J'ai tendance à penser que ce genre d'"outil" a peut être dû être fait par un homme qui savait travailler le métal et avait du goût quand on voit la décoration (collerette en laiton , pastilles en laiton sur la lame, dessins gravés ...) tout cela pour un simple esponton ! Ce n'était de toute évidence pas le maréchal ferrant du coin.

Pour Cathelineau

J'ai l'esponton en main et je ne peux vraiment pas vous dire à quoi correspond les lettres "FAN". Je pense que la région Alsace avait beaucoup de gens qui parlaient peu ou très mal le français. Le dialecte voire l'allemand étaient très présents notamment dans les campagnes (maintenant encore en ce qui concerne l'alsacien qui est bien vivant). Hoplà donc ! Alors pourquoi pas une correspondance avec cela ? En tout cas "FAN" ne veut rien dire en alsacien, et je ne vois pas en allemand.

Quant au chiffre, je ne crois pas que cela soit un 5 sous le 1, car comparé au 5 de la fin de l'année, la boucle de fin monte haut, et il n'y a pas la barre droite sur la partie verticale. Elle est arrondie. On pourrait penser a un S (pas tout à fait fini), mais je reconnais que je ne sais pas à quoi correspond cette ligne courbe. De même pour les dessins identiques au recto et verso, gravés au dessus, je ne sais à quoi ils correspondent. C'est peut être tout simplement un effet décoratif ?

Bonne journée.

Marc.

Mortimer 67 a écrit:

Bonjour les Passionnés

Je vous présente aujourd'hui une "arme" symbolique que j'avais découvert par hasard il y a quelques années. J'avais déjà vu cet "outil" au très beau musée alsacien de Strasbourg, et aussi dans le magnifique livre "L'art du vignoble alsacien"' de Georges KLEIN, il s'agit d'un esponton de garde vignes.
Il était utilisé par les gardes embauchés dans les villages viticoles, afin de protéger les vignes notamment la nuit contre les voleurs et les animaux. Ils patrouillaient aussi dans le village afin de protéger les habitations contre les voleurs, mais aussi contre les incendies. De même ils annonçaient l'heure lors de leurs tournées.

Il mesure 1,85 m de long.


Le fer ajouré est long de 22 cm.

Marc.

Bjr Marc, une rapide réponse sur cet objet du folklore viticole alsacien que je ne connaissais pas car dans le SO entre Tlse et l'Andorre il n'y pas de voleur. Je plaisante bien évidemment! EN tout cas le rôle de titulaire de cet esponton me fait penser au "sereno" espagnol qui se promenait dans les rues ( je ne me souviens pas à quelle époque) et avait tous les trousseaux de clé des maisons de son domaine de compétence.
En tout cas plus efficace que les batons des garde-voies pendant le 2WK.
BIen cordialement
Jean
Jean

Bonjour à tous

Un grand merci pour vos contributions.

Je constate que la plupart des régions n'auraient pas eu de "garde vignes". Je n'ose penser qu'il n'y avait pas de voleur de raisin qu'en Alsace !

J'imagine plutôt que quand un vigneron constatait qu'il avait eu de la "visite" sur ses parcelles, il n'attendait pas longtemps, et prenait sa fourche ou une pique, et faisait ainsi sa tournée pour débusquer le ou les intrus. Pas besoin de garde vignes pour protéger son bien. Dans les villages riches, un homme était payé pour ce travail !
L'esponton fait aussi "plus représentant de l'ordre" qu'une simple fourche ...

Merci à tous.

Bien cordialement.

Marc.

Bonjour,
le garde des récoltes et des fruits est appelé généralement "messier" ou "garde messier". L'iconographie le donne équipé d'une trompe pour donner l'alerte et d'une pique. Le terme tapé dans un moteur de recherche vous en dira plus long.
Cordialement
Semperfidelis

Bonsoir semperfidélis

Merci pour votre intervention. On en apprend tous les jours.
Effectivement en consultant le Larousse : "Messier : officier chargé de surveiller les cultures avant l'ouverture des bans de moisson, sous l'Ancien Régime."

Bien vu.

Cordialement.

Marc.

Bonjour,

merci du partage, je ne connaissais pas.

Bonjour:

Est correct ce que CHAPE48 nous dit. Les espagnols qui on travaillé toute la nuit comme "serenos" étaient des civils avec une casquette, les clés des maisons du quartier et une petite lanterne suspendue du bout de leur petite "lance" ou "esponton" et qui en Espagne s'appelait "chuzo"

La chose la plus curieuse est que, parfaois, la lame des "chuzos" venait de la pointe d'une vieille lance de Cavalerie et que, à son tour, venait de la transformation de la lame d'un vieux sabre héroïquement brisé dans une bataille.
Les "serenos" ont disparu vers le milieu du 20ème siècle.

Bonjour Peninsula

Les "serenos" étaient donc aussi les gardiens des maisons qu'ils étaient chargés de protéger.
On constate aussi que rien ne se perdait, ils récupéraient les vieilles lances ou lames de vieux sabres (ce n'était pas encore la société de consommation !)
On parle de folklore, mais en fin de compte c'étaient les ancêtres de nos sociétés de surveillance actuelles.

Merci à vous.

Bien cordialement.

Marc.

Bonjour:

Certainement, Mortimer67. Même j'ai eu l'occasion de voir, il y a des nombreuses années, qu'à l'entrée de chaque village, une petite cabane où un homme taxait les voitures et chariots qui y entraient.
En hiver, il alluma un petit feu et déplaça les charbons du bout de son sabre.
C'était toujours un briquet...

Bonjour Peninsula

Merci pour cette anecdote très intéressante d'autant plus qu'elle a été vécue ! Ou l'on voit également l'usage multiple des armes, pas uniquement belliqueuses.

Bien cordialement.

Marc.