LES BOUTONS D'UNIFORME DE LA MARECHAUSSEE ET DE LA GENDARMERIE

Bonjour.

Comme convenu, un petit article sur les boutons d'uniforme de la Maréchaussée et de la Gendarmerie Nationale.
Bonne lecture.
Cordialement.
JPP

Depuis les temps les plus anciens, les boutons ont constitué un attribut distinctif d'un Corps de troupe, d'une Arme ou d'une Armée. Il suffit, à titre d'exemple, de rappeler l'expression « guerre des boutons », qui symbolise les rivalités internes pouvant exister au sein de l'institution militaire entre différents Corps.
Le Gendarmerie porte traditionnellement les boutons de couleur « argent » ou « argenté », marque des Troupes à cheval. Cette règle  ne souffre d'exception que pour les Officiers de haut niveau(Généraux) et pour certaines formations spécialisées comme la Garde Républicainen et la Gendarmerie Mobile.
Suivant les époques, les boutons ont présenté différents aspects :

Sous l'Ancien Régime.

Lieutenants des Maréchaux de France : boutons dorés, gravés de deux épées de Connétable croisées avec un bâton de Maréchal de France .
Officiers et Exempts : boutons d'argent sur bois.
Troupe : boutons d'étain argentés(Ordonnance du 16 mars 1720)
Tous militaires de la Maréchaussée : boutons argentés sur l'habit à la Française(27/12/1769)
boutons de métal blanc avec écusson de trois fleurs de lys, environné de branches de laurier et d'olivier(Ordonnance du 28/04/1778)

Période Révolutionnaire.

En prenant l'appellation de Gendarmerie Nationale, le Corps se vit doter le 16 février 1791 de bouton de métal blanc portant l'inscription «  Force à la Loi ». Après la promulgation de la Loi du 25 pluviôse AnV(13 février 1797), s'y ajoutent deux numéros : l'un, au dessus de l'inscription, indiquant la Division, l'autre au-dessous, correspondant à l'Escadron.
L'arrêté du 12 thermidor An IX(31 juillet 1801) ayant substitué l'échelon Légion à celui de la Division, les boutons ne comportèrent plus qu'un numéro, celui de la Légion entouré de branches de laurier et d'olivier avec la légende «  Gendarmerie Nationale ».

Premier Empire.

Le 24 frimaire An XIII (15 novembre 1804), la Gendarmerie Nationale prit la dénomination de « Gendarmerie Impériale » : l'aigle couronnée tenant les foudres dans ses serres orna dès lors les boutons d'uniforme qui conservèrent néanmoins le numéro de la Légion de rattachement(boutons dits  « à l'aigle ».

Restauration.

Avec le Roi Louis XVIII, ont vit revenir les Armes de France, soulignant l'inscription « Gendarmerie Royale ».

Sous Louis-Philippe.

L'avènement du Roi des Français fit disparaître les trois fleurs de lys qui furent remplacées par le « Coq Gaulois » surmontant la légende «  Sûreté Publique », accompagnée, selon le cas de l'inscription « Gendarmerie Départementale » ou « Gendarmerie des Ports » ou encore « Gendarmerie des Colonies », cette dernière appellation devenant «  Gendarmerie des Colonies » le 18 avril 1836.

Second Empire.

Avec Napoléon III, le Coq disparaît ; les boutons, toujours argentés, retrouvèrent l'aigle impériale aux ailes déployées et portèrent pour exergue «  Sûreté Publique » avec l'inscription «  Gendarmerie  Départementale »  ou « Gendarmerie d 'Elite » ou «  Gendarmerie de la Corse ». A partir de 1853, ce fut la légende «  Gendarmerie Impériale » qui s'imposa ( confirmée par l'Instruction du 20 octobre 1857 – article 2).

Troisième République.

La Gendarmerie Impériale n'ayant pas survécu au désastre de Sedan, l'aigle fut remplacée par la grenade à flammes épanouies. Cet attribut avait fait une brève apparition en 1802 sur les boutons de la Gendarmerie d' Elite mais on peut considérer que les boutons d'uniforme de la Gendarmerie portent la grenade traditionnelle depuis 1871.
Le règlement du 7 décembre 1871 spécifiait en outre que cette grenade devait être accompagnée de deux inscriptions : au dessus, «  Gendarmerie », au dessous, «  Ordre Public ».
A la fin du XIXè siècle, ces deux mentions furent remplacées par une seule, celle de « Gendarmerie Nationale » ( Ordonnance du 9 juin 1895). Boutons en argent pour les Officiers et en maillechort nickelé pour la Troupe.


Actuellement, la Gendarmerie porte sur ses boutons  la grenade de tradition sans inscription.
Soit en « argent » pour la Gendarmerie Départementale et les formations rattachées(grenade à flammes épanouies et à bombe unie brunie sur fond mat azuré, avec filet extérieur uni.
Soit « or » pour la Gendarmerie Mobile.(mêmes caractéristiques).
Tous ces boutons sont métalliques et composés de trois pièces : la coquille, le culot et la queue. Ils ont la forme dite « bombée ».
Quant à la la Garde Républicaine, il faudrait plusieurs pages pour retracer l'évolution de leurs boutons, celle-ci ayant changé une quinzaine de fois d'appellation au cours des siècles. A chaque changement de dénomination la légende dût être modifiée, et avec elle, le motif central qui pris successivement la forme d'un blason de France, , d'une nef, d'un faisceau de licteur, de main entrecroisées, d'une aigle couronnée et de l'écusson de Parmi, parmi les principaux symboles.
Actuellement, la Garde Républicaine porte les boutons « or » ou dorés ayant pour motif les armoiries de la ville de Paris, avec la légende « Garde Républicaine ».

Sources :  - Ouvrage "Gendarmerie Nationale" du Général Besson et Pierre Rosière. Editions Xavier Richer . 1982

Bonsoir,

Merci à vous pour cette présentation et cette documentation !

Très cordialement.

bjr,
très intéressant
voir ce lien
https://www.passionmilitaria.com/t191859-astuces-conseils#1677799
a+