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| Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM | |
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poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Dim 22 Mar 2020 - 9:35 | |
| Bonjour à toutes et tous, Ce sont deux belles rentrées que j'ai effectué il y a peu. Ces calots sont vraiment peu courants. En quelques années de collection, ce sont seulement les deuxième et troisième que je vois. Ce sont donc deux calots de promotion en lien avec l’École coloniale/Ecole nationale de la France d'Outre-mer (depuis 1934). Ils étaient en effet portés par les élèves se préparant au concours d'entrée à Colo, dans les classes préparatoires ouvertes depuis 1927 (date de la réforme pédagogique au sein de l'école) dans de grands lycées parisiens ou de province. Parmi eux le lycée Henri IV. Et c'est de ce lycée qu'il est question avec ces deux calots, reconnaissables par les lettres en métal (H IV). Précisons cette préparation. De 1896, année où l'école s'installe dans ces nouveaux locaux de l'avenue de l'observatoire à Paris, à 1927, une division préparatoire existait pour les candidats à l'entrée à Colo. Cette division à l'avantage d'être incluse au sein de l'école, donc de permettre aux futurs élèves de se familiariser avec leur futur environnement scolaire. Ce sont des jeunes gens qui peuvent être admis dans cette division préparatoire, âgés entre 17 et 22 ans. Chaque jeune choisi d'être élève de cette division préparatoire ou auditeur libre de cette division préparatoire (quelle différence ? Celle de ne pas avoir à payer les frais d'exercices militaires pour les auditeurs libres, alors obligatoires pour les élèves). Les élèves, d'abord nombreux, devinrent minoritaires dans les années 1920. Les cours étaient calqués sur le programme du concours d'admission à l'école coloniale, ce qui permet une réussite plus grande à ce concours. On étudie l'histoire de la colonisation française, la géographie physique, notamment celle des colonies, la topographie, mais aussi l'économie politique. Cette division eut les résultats escomptés, car, dans les années 1900 la presque quasi totalité des élèves admis à l'école sont issus de la division préparatoire. Entre 1896 et 1926, plus de 2200 jeunes gens de la division préparatoire ont été admis à l'école coloniale. En 1927 s'opère alors une réforme importante qui va associer les lycées à l'école pour la préparation des futurs élèves de l'école. C'est le décret du 15 avril 1927 qui consacre cela (paru au Journal officiel du 7 mai 1927) : le rapport du ministre des colonies Léon Perrier, précédant ce décret, précise : « Il m'apparaît notamment, en ce qui regarde le concours d'admission, que le recrutement de l'école est trop limité et que la culture générale occupe dans les épreuves de ce concours une place insuffisante ; d'autre part, l'enseignement à l'école coloniale demeure un peu trop éloigné des réalités coloniales, trop exclusivement juridique et administratif, trop peu soucieux d'initier nos futurs administrateurs aux problèmes multiples, complexes et changeant de la vie indigène. C'est cette double constatation qui m'a fait désirer une double réforme : la réforme du concours d'admission à l'école coloniale, la réforme du plan d'étude. Il était pratiquement impossible jusqu'ici d'entrer à l'école coloniale sans passer au moins deux années dans une division préparatoire annexée à ladite école, et il est aisé de voir que cette obligation détournait de l'administration coloniale un grand nombre de jeunes gens trop peu fortunés pour venir mener à Paris la vie d'étudiant libre : j'ai voulu qu'on pût en province se préparer à l'école coloniale et je prévois du même coup que la création de centres de préparation dans les grands lycées de France constituera un instrument solide et permanent de propagande coloniale. Mais cette préparation en ordre dispersé n'était possible que si l'on éliminait du concours des épreuves par trop spéciales, qui exigent un ensemble de professeurs formés, de longue main à l'enseignement colonial ; j'ai en conséquence communiqué aux épreuves du concours d'admission un caractère aussi général que possible et j'ai, par la même, essayé de fonder le recrutement de nos futurs coloniaux sur l'ouverture d'esprit et la vraie culture plutôt que sur les efforts de mémoire et de hâtives spécialisations ». Ainsi sont mises sur pied dès 1927 ces classes préparatoires à Paris et dans plusieurs villes de province. La séance du conseil de perfectionnement de l'école coloniale du 22 janvier 1927 avait également amené à la nécessité de l'ouverture de ces classes préparatoires : « Cet effort recevra sa consécration le jour seulement où des cours spéciaux seront créés dans les Lycées et où, par là, on saura en France qu'il y a des colonies puisqu'il y a une École coloniale pour laquelle on demande des candidats ». C'est à partir de 1929 que des élèves issus de classes préparatoires peuvent se présenter au concours d'entrée à Colo. Colo devient aussi le surnom de ces classes préparatoires que l'on retrouve à Paris (Chaptal, Louis-Le-Grand et donc Henri IV) et ailleurs (Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Alger, Grenoble, Strasbourg, Nancy, Nîmes, Rennes, Marseille, et une institution privée : l’École Ste-Geneviève de Versailles). Près des 2/3 des élèves ont fait leur préparation dans un des trois lycées parisiens et assez peu ont changé d'établissement au cours de leur préparation Parmi ceux qui ont changé, on a notamment des exemples de jeunes ayant quitté la prépa provinciale pour une prépa parisienne. En plus des cours, les élèves devaient obtenir le certificat de 1ère année en droit, cela afin d'être admis pour les épreuves orales. Les élèves entraient dans ces préparations après obtention du baccalauréat. Cette préparation se déroulait sur deux ans globalement. De nombreux élèves de l'école coloniale ont montré l'importance de cette préparation avant l'intégration à l'école. En effet, ils expriment notamment le fait que ce sont des prépas qui forgeaient l'esprit de l'école. Ainsi un élève de l'école de la promotion 1948, s'exprime à ce sujet : « Pour moi, c'est en prépa, plus qu'à Colo, que s'est formé l'esprit d’École ». Il est intéressant d'évoquer l'organisation de ces classes préparatoires : dans les lycées qui fournissent le plus d'élèves au concours d'entrée, on avait deux Colos : « Colo I » et « Colo II ». Les enseignants peuvent plus efficacement diviser leur enseignement d'un programme assez dense. Les épreuves d'admissibilité comportent quatre épreuves d'admissibilité et des épreuves orales d'admission. Le travail au sein des prépas était dense si on voulait intégrer l'école. Le travail était si difficile, long, que de nombreux élèves ont préparé leur entrée à l'école coloniale/ENFOM en plus de deux ans ou trois ans, parfois cinq années. Henri IV faisait partie des prépas qui comptaient le plus grands nombre d'étudiants, avec les deux autres lycées parisiens : Chaptal et Louis-le-Grand. Bordeaux était aussi dans la liste des établissements comptant le plus d'étudiants. Mais, Henri IV ne semblait pas être l'établissement qui était le plus en vue. Louis-le-Grand semble être le lycée qui obtenait les meilleurs des résultats. Les élèves de la prépa à Henri IV ont pu bénéficier des cours de professeurs aux noms connus, à l'image de Georges Pompidou, Émile Tersen et Raoul Audibert. Le calot était porté par les élèves de la préparation au lycée Henri IV. Il était visiblement remarqué. Une description nous en est donné par un ancien élève de Colo (promotion 1947) : « les élèves portaient des calots couleur kaki ornés d'inscriptions célébrant les grands coloniaux et les territoires lointains ». On peut alors souligner l'esprit « Colo » qui animait les élèves ayant fait le choix de se préparer à l'entrée à l'école coloniale, puis, ensuite cet esprit qui animait leur entrée à l'école, « un choix qui n'était pas commun et qui nous rapprochait » selon le témoignage d'un élève de la promotion 1948 cité dans l'ouvrage de Jean Clauzel (voir sources). On peut relever la volonté, dans les prépas, de se démarquer des autres élèves des lycées. A Henri IV particulièrement, qui nous intéresse ici directement. Un autre élève de la promotion 1948, cité ici dans la thèse de Timothy Collier, mentionne l'ambiance au réfectoire mis par les élèves de Colo, avec cette question « Qu'est-ce qu'un agro, un khâgneux, un colo ? » ; réponse à propos des deux premiers : « C'est de la m... », alors que le troisième est « un type énorme ». Cette esprit de corps, de solidarité est important dans les moments de joie ; il est aussi important dans les moments de doute, ou de fragilité. Ainsi, les prépas furent-elles solidaires au moment où l'on a appris la réduction du nombre de places pour le concours de 1947 : de 95 places à 35 places par l'arrêté du 15 avril 1947 : un vent de protestation se leva dans toutes les prépas pour demander la hausse de ce nombre de places. Les mouvements divers, comme les courriers officiels, grèves, portèrent malheureusement que peu leurs fruits, le chiffre ayant été relevé de 10 places seulement. Enfin, l'esprit « Colo », c'est aussi l'esprit même de la prépa, avec ses codes, ses traditions, sa hiérarchie. C'est un bureau qui dirige la préparation, avec plusieurs personnages à sa direction et son fonctionnement : - le « Sultan » ou le « Z », qui est le responsable de la classe, et le responsable du maintien des traditions scolaires et de l'ordre ; - le(s) « pacha( s) » ou « VZ », qui assiste(nt) le « sultan » ou « Z » dans sa mission ; - un « Caïman » ou « caissier » a en charge la tenue des cotisations des cartes de préparation ; - le « grand eunuque » ou préfet des mœurs ; - d'autres personnages comme les « CDO » ou « chef d'orchestre », le « grand vizir » ou encore le « satyre officiel ». Des noms qui évoquent déjà les terres lointaines. Intéressons-nous aux calots en eux-mêmes. Le premier à une forme assez intéressante, dans l'esprit du bonnet de police modèle 1918 de l'armée, mais différent tout de même. Il comporte donc les mentions Colo Dupleix et Promotion Auguste Pavie, avec un croissant en métal d'un côté, les lettres relatives au lycée Henri IV, un insigne lié à la Justice (peut-être le lien avec les carrières de la magistrature coloniale) et un dromadaire de l'autre côté. Le second calot a une forme tout à fait différente, plus proche des modèles fantaisie des années 1940-1950 de l'armée (voire du modèle 1957). On retrouve les référence à la promotion Pavie et Colo Dupleix, la référence au lycée Henri IV, et les insignes de la Justice, le dromadaire (là aussi, on a des témoignages expliquant que les calots de promotion portaient des insignes évoquant des territoires lointains), et un insigne aux croissant et étoile. Relevons enfin la présence de ces deux soutaches à l'avant de chacun des deux calots : peut-être est-ce une évocation de l'appartenance à « Colo II » évoquée plus haut. Enfin, sur la promotion Auguste Pavie, très très peu d'éléments. Je suis en contact avec les ANOM pour tenter de trouver la date exacte de cette promotion, mais après recoupement des idées, il semble que nous soyons autour de l'année 1957, donc une des dernières promotions de l'Ecole nationale de la France d'Outre-mer. Sources : - CLAUZEL Jean : La France d'Outre-mer (1930-1960) Témoignages d'administrateurs et de magistrats ; Karthala ; Paris ; 2003. - COLLIER Timothy : L’École coloniale : la formation des cadres de la France d'Outre-mer, 1889-1959 ; thèse de doctorat en Histoire du droit , soutenue le 10 décembre 2018 à l'université Aix-Marseille (Eric Gojosso étant le président du jury de la soutenance). - Rapport du ministre des colonies Léon Perrier au président de la République suivi du décret du 15 avril 1927 relatif au concours d'admission et à l'organisation de l'enseignement à l’École coloniale ; Journal officiel du samedi 7 mai 1927, p. 4901. Cordialement. |
| | | AUBRAC J'habite sur le forum !
Nombre de messages : 2521 Localisation : Sud Thème de collection : Ce qui me plait Date d'inscription : 28/09/2017
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Mar 24 Mar 2020 - 9:09 | |
| Bonjour Thomas
Deux bien belles pièces ces calots de promo. Pas de doute sur leur rareté (jamais vus pour ma part). Une couleur de fond particulièrement sympathique qui gomme le côté artificiel de ceux qu'on rencontre généralement, à fond noir.
Comme toujours, le plus intéressant se situe dans le texte explicatif particulièrement complet. A ce sujet, on ne peut qu'apprécier la pertinence de point de vue du ministre Léon Perrier qui souligne la nécessité d'instruire les futurs cadres colo, aux réalités du terrain et ne pas s'en tenir qu'à une formation purement théorique.
Merci pour ce post très intéressant.
Amicalement |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Mar 24 Mar 2020 - 9:33 | |
| Bonjour AUBRAC,
Je vous remercie pour votre message. En effet, l'enseignement au sein de l'école a fait l'objet de multiples réformes depuis sa création à la fin des années 1880, afin de coller davantage aux réalités des situations sur le terrain, dans l'Empire, jusqu'à l'instauration d'un stage. En effet, le directeur de l'ENFOM, Robert Delavignette (directeur de 1937 à 1946) a encouragé les voyages d'études. Le stage de pratique est institué par ce directeur, stage qui devient un passage quasi obligatoire dans les années 1950. Ce stage durait huit mois (ce qui correspondait à la première année des trois passées à l'ENFOM). Chaque élève devait rendre un mémoire à l'issue de la deuxième année. Gaston Deferre, qui donne des cours à Colo, s'adresse de la manière suivante aux élèves avant leur départ : « Votre tâche y sera légère mais passionnante ; sous la tutelle de vos anciens, vous circulerez en brousse, sans autre mission que celle de voir, d'interroger, écouter ; et aussi celle de noter et réfléchir, puisque vous devez préparer ce ''mémoire de stage'', qui sera votre chef d’œuvre d’École que beaucoup d'entre-nous, je l'espère, transformeront un jour en thèse de doctorat de lettres ou de droit » (1er mars 1956).
Amicalement |
| | | yeoman49 Aspirant
Nombre de messages : 412 Localisation : Maine-et-Loire Thème de collection : insignes et coiffures militaires du monde Date d'inscription : 07/03/2017
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Jeu 26 Mar 2020 - 18:46 | |
| Bonsoir,
vos sujets sont toujours aussi passionnants et permettent de découvrir des aspects souvent ignorés de notre histoire coloniale
Cordialement |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Jeu 26 Mar 2020 - 18:51 | |
| Bonjour,
je vous remercie pour votre sympathique message.
Cordialement. |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Mar 31 Mar 2020 - 7:49 | |
| Bonjour, L'intérieur des deux calots est assez simple, avec une petite bande de sudation. Certains de ces calots sont d'une fabrication encore plus simple, sans bande de sudation. Cordialement. |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Mer 22 Avr 2020 - 16:17 | |
| Bonjour, trois calots de promotions et/ou de prépa : - promotion Maspero de 1946; - promotion Pavie, possiblement de 1957 donc. Témoignage d'un ancien élève de l'ENFOM, de la promotion 1947, cité plus haut depuis l'ouvrage de Jean Clauzel : « les élèves portaient des calots couleur kaki ornés d'inscriptions célébrant les grands coloniaux et les territoires lointains ». On retrouve ici sur ces trois exemplaires des similitudes notamment dans les symboles : on retrouve le croissant et l'étoile, des insignes aux animaux lointains : éléphant, lion, dromadaire. On retrouve lien avec, je pense, la magistrature coloniale. On a le même code couleur pour la Colo Gallieni et la Colo Dupleix; on retrouve enfin le nom de la promotion. Cordialement. |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Mer 22 Avr 2020 - 20:53 | |
| Il semble qu'une autre prépa a fait l'objet d'une intention d'ouverture du côté de Brest. Il faut que je retrouve cela.
Cordialement |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Jeu 23 Avr 2020 - 0:15 | |
| C'est bien cela. Brest a émis le souhait d'accueillir dans la ville une ENFOM en 1950. La session extraordinaire du conseil municipal de la ville émet ce souhait le 25 septembre 1950. Objectif : "resserrer les liens entre la France et les territoires d'Outre-mer". En vain, ce projet ne verra jamais le jour.
Cordialement |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Sam 25 Avr 2020 - 6:53 | |
| Bonjour,
Quelques années plus tard, un nouveau projet d'ouverture d'une classe préparatoire en province est réfléchi. C'est à Toulon que cette classe pourrait ouvrir en 1954. Mais, tout comme à Brest, le projet ne semble pas avoir vu le jour.
Cordialement |
| | | chesterfield Général de Division
Nombre de messages : 1284 Localisation : IDF Thème de collection : Coiffures Date d'inscription : 02/12/2011
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Sam 25 Avr 2020 - 8:42 | |
| Bonjour Très intéressant. Je penses qu'il faut rapprocher ces coiffures des coiffures d'étudiants tel que la faluche. C'est une confrérie étudiante très normée et chaque insigne a une signification: Cursus, école, diplômes, compétences… Par exemple le chameau indique si le porteur est célibataire (a l'endroit) ou cœur prix (a l'envers). Quand il est marie, c'est un pendu Bruno |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Sam 25 Avr 2020 - 8:45 | |
| - chesterfield a écrit:
- Je penses qu'il faut rapprocher ces coiffures des coiffures d'étudiants tel que la faluche.
Bonjour, Oui, possiblement. Cordialement |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Sam 16 Mai 2020 - 7:42 | |
| Bonjour,
Les recherches avancent au sujet de ces deux calots et leur histoire. Il y a une probabilité pour qu'ils aient bien appartenu à la promotion 1957. En effet, l'homme qui aurait porté ces calots aurait terminé Colo lors de l'année scolaire 1958-1959. Né à Kankan en Guinée (AOF), dans les années 1930, il y est retourné après son passage par Colo pour une seule année, au regard de la décolonisation, en tant que magistrat (piste qui peut-être probable au regard du symbole de la Justice présent sur les deux calots). Il avait une licence de droit.
Cordialement |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Mer 28 Oct 2020 - 15:12 | |
| Bonjour,
je complète mon sujet sur ces calots de prépa avec une photo de la prépa Colo à Henri IV 1942-1943. On y voit les élèves, et leurs noms, avec notamment, au bas, les fonctions, comme le Sultan, le Grand Eunuque :
http://alger-mexico-tunis.fr/wp-content/uploads/2014/03/IMG_3249.jpg http://alger-mexico-tunis.fr/wp-content/uploads/2014/03/IMG_3252.jpg
Cordialement |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Mer 28 Oct 2020 - 20:58 | |
| J'évoquais aussi le nom de quelques professeurs d'Henri IV, notamment Georges Pompidou. Ci-dessous un article de L'Express du 16 juin 1969 sur son passage par Henri IV.
https://www.lexpress.fr/actualite/politique/1969-le-professeur-pompidou_1996399.html
Cordialement |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Jeu 29 Oct 2020 - 18:51 | |
| Bonsoir,
il est intéressant de relever dans cet article ce qui me restait à identifier avec plus ou moins de certitude sur ces deux calots de promo : "Colo Dupleix". Il s'agirait donc du surnom donné aux classes préparatoires à l'ENFOM, comme l'est Colo Henri IV. Reste la question de "Colo Gallieni" dans mon troisième calot. Si quelqu'un a une idée ?
Merci d'avance, cordialement. |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Sam 31 Oct 2020 - 23:30 | |
| Bonsoir,
Pour mieux comprendre ce que fut Colo à Henri IV, il convient de lire les témoignages des anciens étudiants. Ainsi prenons par exemple le témoignage de Pierre Verin, élève de l'ENFOM de la promotion 1953 (promo « Laurent Barbagelata »?), cité dans l'ouvrage dirigé par Bernard Mouralis et Anne Piriou : Robert Delavignette savant et politique (1897-1976), aux éditions Khartala en 2003 : « L'entrée à l'école avait pour préalable la réussite à un concours difficile qui se préparait dans des sections « Grandes écoles » de certains lycées parmi lesquels figuraient Paris, les sections de Louis le Grand et d'Henri IV ; à Bordeaux, le lycée Montaigne ; à Versailles le lycée caotholique Sainte-Geneviève. Autrefois, les « prépas colo » avaient été plus nombreuses, mais au fur et à mesure que les échéances de la décolonisation se rapprochaient, Paris et Bordeaux assurèrent seuls la formation. Celle-ci était complétée par des études de licence en droit pour laquelle des chargés de cours venaient compléter les enseignements de la Faculté. Dans ces « prépas colo » où le régime de travail était chargé, se tissaient des liens relationnels entre les candidats, liens qui se maintinrent souvent outre-mer puis après 1960 dans les ministères de rattachement en métropole. La « Colo des Isles » de Bordeaux, où je passais la première année de prépa, avait des élèves issus pour la plupart de milieux modestes. A Bordeaux on travaillait beaucoup, mais les professeurs maintenaient un enseignement provincial, loin des thèmes développés par les enseignants parisiens, dont certains étaient très versés dans les affaires politiques de la France et de ses colonies. La deuxième année je me retrouvais à la prépa du Lycée Henri IV, à la suite de ce qui avait été estimé une incivilité à l'égard d'un surveillant du Lycée Montaigne. L'atmosphère à Henri IV était détendue, les sorties du jeudi et du samedi après-midi aisées. La salle d'études me paraissait être une abbaye de Thélème que l'on pouvait quitter à tout moment pour aller dans des dortoirs gigantesques et confortables. Les condisciples de l'externat étaient très versés dans les modes de vie de la société parisienne de l'époque. Cinéma et théâtre faisaient partie de leur vivier, mais beaucoup d'entre eux échouèrent en face de ceux qui, internes et sans relations à Paris, restaient le week-end en sarrau avec les clés du casier attachées à leur blouse. Ceux-là se sentaient rivés au « bahut » où ils accumulaient le savoir, et « chiadaient dur », disait-on dans l'argot lycée d'alors. En plus il fallait préparer la 2ème année de droit à laquelle on était inscrit à la Faculté. Là encore, au « bahut », quelques chargés de cours de talent venaient nous transmettre leur pratique juridique, complétant ainsi les polycopiés des Editions Cujas. Le concours en 1953 comportait, entre autres, une épreuve relative aux Mémoires de Saint-Simon, auteur au programme, et une dissertation d'Histoire d'outre-mer sur la colonisation de l'Algérie. Sur les 650 candidats 28 furent admis après des épreuves orales subies à l'Ecole 2, rue de l'Observatoire. Je traitais en histoire de la conquête de Madagascar [son mémoire traita de la destruction de la forêt dans la zone orientale de Madagascar, soutenu sur l'année 1954/1955]. L'expédition de 1895, où de milliers d'appelés laissèrent leur vie lors des terrassements pour faire passer les voitures Lefèvre m'avait édifié sur l'entêtement des militaires qui se disputaient l'honneur de mener l'exploit. La responsabilité de la conquête revint à l'armée de terre aux dépens de la Marine. Je crois que le professeur Brunschvieg me sut gré de dire, malgré mon inexpérience, ce que je pensais de ce désastre. Comme au concours de l'ENA aujourd'hui, l'épreuve la plus redoutée était celle de Culture générale. Je répondis à une question sur l'opinion publique et l'outre-mer. Lors de la discussion qui suivit, je ressentis l'utilité de ces « colles » du samedi où, en prépa, on apprenait à faire face à un professeur qui ne vous passait rien. Mes examinateurs, tous hauts fonctionnaires, apprécièrent la mention des prophéties de Loti aux ruines d'Angkor, mais se montraient préoccupés de la vision qu'un jeune homme de 19 ans avait du devenir colonial. L'esprit de Bandung n'était pas loin. A la rentrée, la promotion se retrouva à 32, conséquence d'une liste complémentaire destinée à englober les premiers collés dont le fils d'un membre du cabinet d'Edgar Faure. Il fallait choisir sa section selon son rang à l'entrée. Les premiers prirent l'administration en Afrique. Je choisis l'administration à Madagascar, en mémoire d'un oncle, Roger Pineau, élève en 1926, qui avait été le chef de cabinet du gouverneur Berthier. ».
Cordialement |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Lun 2 Nov 2020 - 18:45 | |
| Bonsoir,
Par la suite, Pierre Verin fut stagiaire à Madagascar en 1954, a enseigné à l'université de l'île. Il y fonda le Musée d'Art et d'Archéologie.
Très intéressant témoignage, à la fois sur le statut et la qualité des prépa, régionales et parisiennes, mais aussi sur la vie quotidienne dans la prépa colo d'Henri IV, qui m'intéresse particulièrement dans ce sujet, lié aux deux calots présentés. On peut se rendre compte des sacrifices et du travail à effectuer pour réussir.
Cordialement |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Ven 13 Nov 2020 - 18:50 | |
| Bonjour à toutes et tous,
Un autre témoignage est celui de Gabriel Lisette dans son ouvrage « Têtes ensemble » Djiraïta Pour la décolonisation, la fraternité, la solidarité, paru en 1988, dans le chapitre II : « Jours d'études, jours de guerre » : « Hébergé au même hôtel que ma tante étudiante, l'Hôtel Broca, au pied de la pittoresque rue Mouffetard, non loin du lycée Henri IV où, une semaine plus tard, je devais entrer comme pensionnaire pour la préparation du concours d'entrée à l'Ecole nationale de la France d'Outre-mer qui formait les cadres supérieurs de l'Empire français. A peine le temps de découvrir la montagne Sainte-Geneviève, le Panthéon, la Faculté de Droit, le boulevard Saint-Michel, et me voici confronté aux brillants élèves métropolitains de la classe préparatoire à « Colo ». J'ai compris très vite que j'avais un vide à combler du fait des insuffisances de l'environnement culturel, à l'époque, dans les « quatre vieilles colonies » (c'est ainsi que l'on dénommait la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion et la Guyane). « Quatre vieilles » auxquelles on assimilait les villes de Dakar, Gorée, Saint-Louis, Rufisque au Sénégal. Il fallait « bûcher » dur, d'autant que le Lycée Henri IV préparant « à colo » pour la première fois, tous les camarades souhaitaient être reçus dès la première année, alors qu'à Louis le Grand les « bizuths » baissaient volontiers la garde devant les « carrés » ou les « cubes ». A l'heure de vérité, en juin 1939, j'eus la chance d'avoir à traiter trois sujets qui m'inspirèrent : - en français : le commentaire d'un vers de Victor Hugo « Gravir le dur sentier de l'inspiration » - en histoire : le Traité de Paris de 1763, qui faisait une nouvelle répartition des terres colonisées entre la France et l'Angleterre - en philosophie : « de nos jours les Traités et les Accords sont considérés par certains comme des chiffons de papier ». C'était une allusion directe à l'attitude d'Hitler. Quand la Seconde Guerre mondiale fut déclarée, en septembre 1939, j'étais admis à l'Ecole nationale de la France d'Outre-mer. La Maison de la rue de l'Observatoire m'ouvrit ses portes en octobre mais, étant de classe 39, je fus mobilisé début novembre et dirigé sur l'Ecole des aspirants de Laval. »
Elève administrateur 1er échelon en 1943, il est promu élève administrateur 2ème échelon par l'arrêté en date du 27 aout 1943, puis administrateur-adjoint de 3ème classe en août 1944. Administrateur-adjoint de 2ème classe en 1948 et député à l'Assemblée nationale.
JORF des 6 septembre 1943, 17 août 1944 et 24 avril 1948.
Cordialement |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84580 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM Mer 18 Nov 2020 - 7:39 | |
| Bonjour,
L'on apprend, à la lecture du livre d'Henry GUIDEL : Les Pompidou, aux éditions Flammarion en 2014, que sept élèves de la prépa Colo d'Henri IV ont rejoint le maquis de Sologne en 1944. J'aurai souhaité en savoir plus sur ces élèves, dont les noms ne sont pas mentionnés. Merci d'avance.
Cordialement. |
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| Sujet: Re: Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM | |
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| | | | Calots de prépa pour l'entrée à l'ENFOM | |
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