Anecdote chasseurs vs simples fantassins

Bonjour

Chacun sait que l’esprit de corps chez les Chasseurs est tellement fort qu’ils ont tendance à sous estimer un peu leurs camarades simples biffins.

La scène se passe en août 1918, en première ligne mais dans un secteur calme. Un jeune capitaine du 30ème RI, accompagné de son ordonnance, un mineur du Nord, de 15 ans son ainé, s’apprête à relever une unité de chasseur.

Il pénètre dans la sape où l’attend le capitaine de chasseurs déjà tout équipé et prêt au départ. Accueil amical. Quelques phrases sur la guerre, d’autres sur le secteur et on arrive au passage de consignes.
« Vous voyez, dit le capitaine de chasseurs, nous avons 2 sections en ligne et 2 en réserve. Elles alternent entre elles toutes les 48 heures. Le téléphone est plombé pour éviter les indiscrétions. On ne doit s’en servir qu’en cas d’événements graves. »

« Mais dites moi, mon cher camarade en cas de repli, que prévoient les consignes ? »

« Monsieur, vous saurez que cette éventualité n’est jamais envisagée chez les chasseurs ! »

Le capitaine du 30ème accuse le coup. Le sang lui rougit les joues et les oreilles. Il cherche la phrase qui sauvera l’honneur des fantassins. Sils envisagent la conduite à tenir en cas d’abandon toujours possible des éléments avancés, ceci ne veut pas dire qu’ils se battent avec moins de vaillance….

Son ordonnance, occupé à disposer dans l’abri, les affaires de son chef, a admirablement compris la situation. Il dit à mi-voix mais suffisamment fort pour être entendu de tous : « Vous frappez pas mon capitaine. Il est possible que les chasseurs en aient….trois, mais elles sont certainement beaucoup plus petites que les nôtres. »

Extrait de : Philibert Engagé volontaire 1914 1918 aux Editions du Triomphe

Bonjour,

Excellent

J'avais entendu le même genre d'anecdote mais dans un contexte 2GM avec comme protagonistes des Waffen et des Fallschirmjager.
Durant une relève sur position, une compagnie de Waffen aurait été remplacée par une section de FJ.
Au commandant d'unité qui s'en étonnait, le chef de section para lui aurait expliqué que la perte en effectif était compensée par l'efficience des FJ.
Bref, l'esprit de corps

Elgo

Salut Elgo

Merci pour ta réponse.

 J'ai posté cette anecdote car je l'ai trouvée assez humoristique avec son allusion à la morphologie virile des uns et des autres.

 Pour le reste, effectivement cette joute  sur le thème " nous, nous sommes les plus forts et les plus malins!" est intemporelle et n'affecte pas seulement d'ailleurs, la sphère militaire, bien qu'elle s'exprime avec force dans ce milieu particulier.

Reste que les forts et les malins se font laminer aussi sûrement que les autres dès lors que l'homme avec sa pauvre carcasse est confronté au feu.

Comme l'ont découvert bon nombre de généraux français en 1914, après les premiers mois de guerre, "le feu tue!". Mais c'est une autre histoire.

Cordialement