Hausse de canon

Bonjour à tous
Voici une hausse de canon incomplète en bronze
Mes recherches m on dirigées vers d ancien canon équipant les cuirassés de classe Danton
Type 240 modele1902, car quelques uns ont équipés des batteries côtière pendant la seconde guerre mondiale
Dimensions du cadran
215mmx155mm hauteur 95mm
Quand pensez vous? Un d entre vous à une autre idée ?
Merci d avance pour vos réponses
Cordialement Robert

Bonjour
je ne vois rien
Cdl

Bonjour 
Une p'tite photo peut-être ?  Ou plus d'une...

Excusez moi
J ai des problèmes avec les photos

Bonjour,

Ci-dessous la bonne rubrique pour votre demande :

https://www.passionmilitaria.com/f173-armes-et-munitions

Cordialement

La molette fait tourner les axes des aiguilles manquantes

Veuillez m'excuser une deuxième fois pour aujourd'hui
La je pensais vraiment être au bon endroit avec ma hausse d artillerie navale française
Je suis un peu perdu
Désolé

Bonjour 
E.Bourdon est connue pour divers manometres et baromètres

Bonsoir
Vous pensez que cette boîte que j appelle hausse à aussi était fabriqué par cette même société ?

Cette pièce a été récupéré avec beaucoup d autres sur une île occupée en 39/45 en méditerranée.

Bonjour,

Je déterre un peu mais je fais suite à une sollicitation de Robichon

Il y a fort à parier qu'il s'agit d'un témoin de distance tirée, ou indicateur continu de hausse, pour un conjugateur de tir de batterie côtière.
Je ne sais pas pour quel modèle précis est le tiens par contre.

Le conjugateur c'est un calculateur mécanique qui sert à résoudre des calculs balistiques complexes, rapidement, pour déterminer une solution de tir pour un canon. En d'autres termes, c'est l'ancêtre du processeur électronique moderne. Le premier opérationnel apparait en 1912
Dans une batterie côtière, ils sont hébergés dans le Poste à Calcul qui reçoit les informations nécessaires à l'élaboration de la solution de tir du Poste de Direction de tir. Quand les deux postes sont dans le même local, on parle simplement de Poste de Tir


Poste de tir de la batterie de Carqueiranne


Poste de la batterie de Ras Dourdas à Tunis

Ci-dessus deux postes de tir équipés du conjugateur de tir C modèle 1926. C'est l'ensemble sur la droite sur les deux.
Sur la première photo à gauche c'est un indicateur de circulaire. Il est accouplé à la lunette périscopique dans la seconde photo. La lunette permet de repérer la cible, l'indicateur de circulaire de connaître son azimut. Un télémètre sur le toit du poste de tir vient apporter la distance à la cible. On mesure également direction et vitesse du vent et on estime la vitesse de la cible via un appareil dédié
Toutes ces informations sont mises à jour en permanence par un servant dédié au moyen de manivelles, engrenages et autres sur des plateaux dédiés. Ainsi le conjugateur C Mdl 1926 requiert 11 servants, plus un officier directeur de tir et son adjoint.

A l'azimut, la distance à la cible, sa vitesse, et la direction et vitesse du vent, on ajoute les bonds de hausse : les corrections que l'on fait pour maintenir les tirs sur la cible. On appelle l'ensemble de cette méthode la chronotélémétrie. Ces données sont les informations d'entrée du conjugateur.



On retrouve le plateau cible (ou but), le plateau vent, l'appareil de chronométrie de la distance, ainsi que l'affichage de la hausse et des bonds de hausse.
J'imagine que tu as repéré où se situe ta pièce ? En sortie du conjugateur, on récupère alors la dérive et la hausse pour un canon qui se situerait sur le toit du Poste de Tir. Pour adapter ces résultats à une pièce distante, on utilise la méthode des parallaxes :



Cette opération est réalisé par le calculateur des parallaxes, à coté du correcteur de dérive, ce sont les deux boitiers noirs sous le conjugateur. Ensuite on transmet par téléphone aux artilleurs de chaque pièce les données de dérive et hausse qui les concernent.

Des conjugateurs plus récents permettent d'exploiter plus de données. Le D Modèle 1930 conçu par SAGEM intègre également l'état des poudres, usure des pièces, température, pression...
Naturellement les conjugateurs déployés sur les navires sont un peu plus complexe, puisque contrairement au cas de la batterie côtière où seule la cible bouge, ici le tireur aussi est en mouvement, notamment du au roulis ou au tangage (le secret résidant dans le gyrocompas magnétique). Tout ce qu'on mesure de l'ennemi, il faut aussi le mesurer sur son propre navire et appliquer des corrections pour prendre en compte l'effet de relativité



A titre d'illustration, ci dessous le synoptique du conjugateur Modèle 1917 et celui de la conduite de tir du croiseur Colbert (1931)





Bien sur des navires qui n'emportent que de l'artillerie légère et tirent à des distances faibles n'ont pas besoin de tant de complexité, exemple d'un conjugateur d'aviso :



Avant tout ça on utilisait des règles à calculer et des tables de tir construites à partir d'essais sur les champs de tir, ce qui était très insuffisant pour la Marine : vitesse et direction du vent ne sont pas considérées, les portées sont plus importantes, les obus davantage soumis aux effets balistiques, et surtout la cible comme le tireur sont en mouvement permanent.
Pour répondre à ces difficultés, il faut complexifier les calculs en y intégrant davantage de paramètres (usure du tube, vent, dérive de coriolis, humidité de la poudre...), mais il y a un impératif de rapidité de calcul : tout bouge ! Il faut une solution de tir avant que les paramètres n'aient trop changé, il faut automatiser ces calculs.
Le premier prototype est le Plateau calculateur Le Prieur de 1911, qui se perfectionnera en le premier conjugateur mécanique en 1912. Les premiers essais sont réalisés en 1913 et sont convaincants, 4 conjugateurs sont commandés par la Marine en 1914. Le système est généralisé à partir de 1922 puis de nombreux autres modèles seront développés dans l'entre guerre. De purement mécaniques, ils deviennent électromécaniques à compter de 1941. L'arrivée des radars de contrôle de tir les place au sommet de leurs performances avant que l'électronique ne les fasse disparaitre après guerre.


(Le Plateau Calculateur le Prieur, la génèse des conjugateurs)

Pour illustrer ces différentes évolutions de la conduite de tir, quelques exemples. En 1905 à la bataille de Tsushima, les cuirassés s'engagent à l'artillerie lourde à une distance d'environ 9km sans réel succès. Ils sont forcés de s'approcher à une distance d'environ 5km où les canons lourds peuvent mettre des coups au but. Pendant la seconde guerre mondiale, les cuirassés engagent le combat entre 20 et 25km et sur la durée guerre, le Naval War College américain estime qu'en moyenne un cuirassé en touche un autre à une distance de 9km environ 1 coup sur 3. En 1942, avec l'aide d'un radar de conduite de tir, le Washington pulvérise le Kirishima à 14 km dès sa première salve où l'ensemble des 9 obus de la bordée touchent tous. On enregistre plusieurs autres cas où un cuirassé réussit un tir encadrant dès la première salve à des distances allant jusqu'à 18km

Robichon a écrit:

Mes recherches m on dirigées vers d ancien canon équipant les cuirassés de classe Danton
Type 240 modele1902, car quelques uns ont équipés des batteries côtière pendant la seconde guerre mondiale

Aucune chance qu'on soit dans un poste pour des 240mm 1902, ces derniers tirent à 23km et les batteries étant généralement en hauteur, on peut dépasser ce nombre et à fortiori la limite de 20 km de ta pièce.
Plus raisonnablement un 240mm antérieur, modèle 1876 ou 1870-87 ou 1884 ou 1903. Ou alors un 138mm, aussi très commun en pièce de batterie côtière.
Pour être fixé si tu connais la batterie d'où vient cette pièce, il suffit de regarder quel canon elle portait à partir de ~1922

En parcourant tes anciens postes suite à notre échange j'ai vu ça :
https://www.passionmilitaria.com/t208998-mecanisme-d-un-equipement
Si ce que tu présentes dans ce post vient du même endroit, c'est peut-être un bout du conjugateur. La pièce indiquant "Vitesse latérale" pouvant faire partie du plateau Vent ou Cible


La batterie côtière de Peyras à la Seyne sur Mer est conservée dans un très bon état, il y a peut-être toujours un conjugateur sur place ? Je retourne à Toulon cet hiver, si j'y pense j'irai y jeter un oeil  


Toutes les photos sont issues du travail de Jean-Jacques Moulins qui fait référence sur le sujet "La défense du golfe de Tunis (1939-1945)" & "Fortifications & Patrimoine"
Les schémas en français viennent de "Historique de la conduite du tir dans la marine 1900-1940"
Ceux en anglais d'un cours donné dans l'US Navy "Principles of Naval Weapons Systems , (Naval Science 202 - Naval ShipSystems II)"

Bonsoir Sirocco
Whaouuuu, sacré travail de recherche, un grand merci, quelle technique, je viens d apprendre plein de choses en quelques minutes.
Je dois avouer que je n'ai pas tout compris il va falloir que je relise au calme.
Pour les autres pièces, oui, elles viennent de la même île.
Et je dois avoir encore une règle articulée, qui peut être irait dans ce poste.
De plus, j'habite à une demi heure de La Seine sur mer, je vais faire des recherches et organiser une visite du site
Par rapport où ils ont été trouvés,je ne connais pas la batterie, mais je connais l'île, j'étais parti sur du 240,mais je vais reprendre mes recherche sur internet avec les informations que tu m'as fournies.
As tu, stp, une photos du 138 dont tu parles ?
Encore merci pour ton aide et tes recherches
Cordialement Robert

Voici le lien pour la règle
https://www.passionmilitaria.com/t195965-regle-articulee
Merci d avance

Hello,
Pas de soucis, disons que tu me devras une anisette à l'occasion
N'hésite pas si je dois reprendre quelque chose, j'essaie d'éviter les longs pavés trop techniques mais j'ai toujours du mal à éviter le surplus de détails.

Pour la défense côtière de la Méditerranée, les vieux canons de 240 et 138mm sont les plus courants :
240mm Mdl 1903
240mm Mdl 1902
240mm Mdl 1884
240mm Mdl 1876
138mm Mdl 1910
138mm Mdl 1893
138mm Mdl 1888
138mm Mdl 1887
138mm Mdl 1884
(NB : Avant 1905 on parle plutôt de canons de 24 et 14cm, les désignations 240 et 138mm arrivent après)

Oui ça en fait un paquet, l'artillerie côtière c'est là où on range tous les vieux canons encore en état.
Tous sont des candidats potentiels, sauf le 240mm Mdl 1902 qui excède la limite de 20km de ta pièce
D'autres calibres existent en artillerie côtière, mais pour être équipé d'une direction de tir, et donc toujours être déployé en ~1920, il y a plus de chance que ça soit un 240 ou 138, en particulier 240 Mdl 1903 ou 1884, ou un 138mm Mdl 1910 ou 1893.


Pour des photos, j'ai trouvé ce très bon site qui présente certains 240mm
http://www.fortiffsere.fr/artillerie/index_fichiers/Page2829.htm

Pour le 138mm Mdl 1893 je ne trouve guère plus que cette photo sous casemate, dans une canonnière fluviale


Pour le 138mm Mdl 1910 en version cotier :


Pour la règle, je t'ai donné une piste dans le sujet dédié

Bonsoir Sirocco
Merci pour ce complément d information.
Avec elles je vais regarder sur internet s'il donne plus info par rapport à son lieu de trouvaille.
Pour l'anisette, pas de problème, tu habites dans le Var ? De quel côté, sans être indiscret?
Pour la règle graduée, je n'ai rien trouvé de bien concret.
Cordialement Robert