Recherche sur un sabre ouest africain portant de nombreuses inscriptions

Anthropologue, historien de formation, je réside en Afrique depuis une dizaine d'années pour raisons professionnelles. Voila plus de dix ans que je mène une recherche sur un objet énigmatique, sans équivalent dans les collections répertoriées.

Cette brève description vous donnera une idée plus précise de l'objet. Peut être aurez vous des pistes qui me permettront de mener cette recherche à son terme.






L'objet de notre recherche a été acquis à Bamako, capitale du Mali en 2004 chez un marchand d’antiquités au Marché de Ngolonina. Le marchand indiquant que l’objet provenait de Djenné, l'une des régions du Mali les plus « riches » en patrimoine archéologique. Concrètement, l’objet malgré une surface visiblement oxydée, laissait entrevoir qu’il était orné d’inscriptions, qui se sont révélées être en bon état après un premier traitement mécanique sommaire  effectué par son nouveau propriétaire. De même, la lame présente un état de surface particulièrement bien conservé pour un objet en « fer ».

C'est une lame non-montée, sans manche ni fourreau d'origine, présentant une légère courbure, et un bord plus épais que l'autre, qui constitue ce que l'on appelle le dos de la lame.

Contrairement aux épées pour lesquelles les tranchants sont parallèles, cette lame n'est pas symétrique. Il s'agit donc d'un sabre, arme de taille (dont le tranchant est principalement utilisé, contrairement aux épées, arme d'estoc, dont on utilise plus la capacité de pénétration de la pointe).

Cependant, le tranchant, simplement biseauté, semble n'avoir jamais été aiguisé pour être véritablement coupant. La soie (extrémité rétrécie de la lame qui sert de support au manche), n'est pas percée, ce qui indique que le manche - s'il y en eu un - n'a pas été monté par rivetage de deux plaquettes de bois, d'os ou de corne, par exemple.

Deux hypothèses se dégage de cette première description, soit la lame n'a jamais été montée, soit un autre système d'emmanchement fut prévu à l'origine, comme l'enroulement d'une étoffe autour de la soie, par exemple. Mais il existe en Afrique des exemples d'armes blanches - dont la soie n'est pas pointue - qui peuvent être montées à chaud en enfonçant la soie brûlante dans un manche de bois . Ce type de soie assurant un montage plus résiliant qu'une soie en « queue de rat », la lame paraît solide, souple et équilibrée, la pointe en est aiguë bien qu'abîmée.

Globalement et concrètement, cette lame peut donc servir d'arme de combat, toutefois la richesse de ses inscriptions (ou ornementations) peut aussi indiquer une autre utilisation.

Présentes sur les deux flancs de la lame, les inscriptions diffèrent selon le flanc. Alors que le flanc gauche est pratiquement recouvert, le flanc droit est orné de façon plus sobre.

Sur le flanc gauche du sabre, les décors sont organisés en registres horizontaux. Ils sont de deux types, suivant la technique employée qu’il s’agisse de poinçonnage ou de gravure.

Le premier type de motif vraisemblablement frappé à l’aide de poinçon, est le plus présent. Il est constitué de grains de forme semi-oblongue, qui les fait ressembler à des grains de café ou, peut-être plus vraisemblablement, à des cauris  qui sont organisés en série de trois bandeaux horizontaux séparés par deux motifs gravés. Nous parlerons ici de « bandeaux de cauris ». Ces « cauris » sont accompagnés par une série de points qui encadrent les cauris (cet élément punctiforme se retrouve à plusieurs endroits du sabre notamment sur les autres motifs). Les bandeaux de « cauris » sont délimités, sur les bords de la lame, par une série de poinçons en forme d'ogive ou de « demi cauris » disposés verticalement.

Le second type de motifs présent sur le flanc gauche de la lame est plus spécifique et semble davantage relever du symbole. Nous en distinguons cinq (5) :

- Le premier est situé du côté de la garde, avant le premier bandeau de « cauris »;

- Le second est situé entre le premier et le second bandeau de « cauris » ;

- Le troisième est situé entre le second et le troisième bandeau de « cauris » ;

- Le quatrième est situé lame après le troisième bandeau de « cauris » (ce motif semble être la suite du premier motif, interrompu par la série de bandeaux de « cauris » et les deux autres motifs) ;

- Le cinquième est situé à l’extrémité de la lame du coté de la pointe (un motif quasiment similaire apparaît en miroir sur l’autre flanc du sabre).

Le flanc droit du sabre est orné de façon plus sobre que le flanc gauche.

Du côté de la garde, apparaît le sixième motif, qui est comparable au cinquième motif. Il est composé de quatre lignes verticales terminées par un point (ou un croissant), qui se terminent par des bulbes, complétés en leur milieu par le même motif punctiforme que celui cité précédemment (sur le flanc gauche). La première ligne, située le long du dos, se poursuit jusqu'à la moitié de la lame, sous la forme de deux ondulations sinusoïdales, disposées symétriquement en feston selon l'axe de la lame.

Les deux sinusoïdes en forment une série de vingt-huit (28) festons, saillants, au centre du chacun desquels se trouve le même motif punctiforme (que celui représenté entre les cauris et sur les symboles ou ornements représentés sur le flanc gauche).

Les ondulations sinusoïdales , disposées symétriquement s’interrompent au dix-neuvième (19ème) feston pour prendre la forme de deux courbes parallèles (orientées vers le tranchant du sabre).

Remarquons que cette interruption dans le feston se situe à l’opposé (en miroir) du second motif est de forme ovale présent sur le flanc gauche.

On remarque à cet endroit une série de quatre points disposés en losanges, similaire à celle représentée sur le flanc gauche. Les ondulations sinusoïdales se poursuivent et se terminent au neuvième (9ème) feston par une courbe qui se termine par une nouvelle série de quatre points disposés en losanges.

Bien que le symbole semble similaire, nous remarquons que les points apparaissant sur le flanc droit sont de facture différente de ceux apparaissant sur le flanc gauche (pas uniquement les points en losange mais tous les points estampillés sur ce côté).
Enfin, le septième et dernier motif, du côté de la pointe, quasiment similaire au cinquième motif placé à l’opposé de la lame, en miroir. Il est constitué d’une série de trois lignes verticales terminées par un point (ou un croissant), disposées symétriquement selon l'axe de la lame, et dont les bulbes ainsi formés sont complétés en leur milieu par le même motif punctiforme.

Pour terminer cette description du sabre, il convient de signaler que le dos de la lame est orné de plusieurs séries de stries (huit par série) particulièrement fines et rapprochées, ce qui semble techniquement très délicat à réaliser.

De plus, à partir des quinze derniers centimètres de la lame, nous remarquons que la lame est déformée, comme si elle avait été tordue puis remise en forme de façon maladroite.

Bonjour,

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Cordialement

Passage éclair......

uchronie a écrit:

Passage éclair......

Connexion internet éclair.....

bonjour,

très belle lame et effectivement que l'on rencontre peu , avec de beaux symboles ; je pense par sa configuration à une arme de combat mais de dignitaire ou de chef ;

collectionnement