port d'armes de 1778

Bonjour,
voici rédigé sur une demi-feuille l'autorisation de port d'armes accordée par le comte de Jovyac au sieur Audoir en 1778



Le document est revêtu du sceau du comte



"écartelées au premier & quatrième quartier d'azur au lévrier courant d'argent, surmonté d'une tour de même, qui est De Jovyac ; au deuxième & troisième de synople au cygne d'argent, membré d'or, qui est De Toulon"  (Dictionnaire de la noblesse - La Chesnaye Desbois)

Jean-Antoine d'Hilaire de Jovyac de Toulon (1731-1802) :
Il commença la carrière militaire comme cornette  le 12 mai 1746 dans le régiment de cavalerie de son oncle maternel, le Marquis de Chabrillant, il est ensuite capitaine au régiment de dragons d'Egmont le 14 juillet 1751 ; c'est en cette qualité qu'en septembre 1758, à l'occasion de la descente des Anglais, il participa à la bataille de Saint-Cast où les troupes de Bligh furent rejetées à la mer.
Il devient colonel du régiment des Grenadiers de France le 1er décembre 1762, chevalier de l'ordre de Saint-Louis le 20 mars 1763. A la réforme des Grenadiers il devient colonel du régiment provincial d'Anduze le 4 août 1771, régiment réformé en 1776. Il devint colonel en second du régiment de Lyonnais infanterie le 18 avril 1776 puis colonel du régiment provincial d'artillerie de La Fère le 1er juin 1778.
Sur le document il indique "colonel du régiment provincial d'artillerie de Chalon" En effet une ordonnance du 1er mars 1778, concernant les troupes provinciales, affecta au corps de l'artillerie les régiments provinciaux de Chalons, Valence, Verdun, Colmar, Dijon, Autun et Vesoul. Ces troupes de milice royale, destinées à doubler en temps de guerre les formations d'artillerie de campagne, abandonnèrent le nom de leur garnison d'attache pour prendre respectivement le nom de Régiment-Provincial d'artillerie de La Fère, Grenoble, Metz, Besançon, Strasbourg Toul et Auxonne.

Nommé Brigadier des Armées du Roi le 1er mars 1780, il est colonel du régiment des Grenadiers Royaux de Lyonnais le 13 avril 1780, enfin Maréchal de Camps le 5 décembre 1781. Le général de Jovyac se retira du service en 1786 et vint alors habiter sur ses terres; il sera élu député suppléant de la noblesse du Vivarais en 1789. Il émigre en octobre 1791 et rejoint l'armée des princes. À l'époque du Consulat, le comte de Jovyac profita de la première amnistie pour rentrer, il mourut à Rochemaure le 17 juin 1802.

Au sujet du port d'armes :
Le port de l’épée et des armes à feu est normalement défendu, par de multiples édits royaux ou provinciaux depuis le 16ème siècle, à quiconque sauf a ceux qui bénéficient d’un droit ou d’une charge pour en porter.
L’interdiction du port d’armes vise essentiellement à contrôler la population et à maintenir l’ordre public, pour autant, toute la population n’y est pas astreinte. Nobles, militaires et officiers sont autorisés à porter des armes blanches. Le privilège du port de l’épée par la noblesse ne repose sur aucun texte normatif, mais relève plutôt d’un usage qui a fini par être entériné par la législation. À partir du règne de Louis XIV, la législation royale autorise les « gentilzhommes faisant profession des armes » à porter des armes à feu, mais cela ne concerne qu’une partie de la noblesse. Les employés des fermes ou plusieurs officiers comme ceux des eaux et forêts peuvent aussi porter des armes à feu. Pour le reste des roturiers, les autorisations de port d’armes ne sont que temporaires et ponctuelles, mis à part pour les voyageurs qui peuvent porter des armes dès qu’ils sont sur les routes. Les dérogations s’inscrivent souvent dans trois domaines : la chasse aux loups, l’arrestation des malfaiteurs et les prises d’armes dans le cadre des levées de communes. Les paysans peuvent donc s’armer sous le contrôle de la noblesse locale.  Plusieurs arrêts datant des guerres de la Ligue et du début du 17ème siècle autorisent les habitants des paroisses à prendre les armes contre des ennemis : ce sont les levées de communes.

Enfin, depuis le règne de Louis XIV, le port des armes dites « secrètes » telles que les pistolets de poche, les baïonnettes, poignards, cannes-épées, sont interdites à tous les sujets, y compris aux nobles.

Merci pour ce pan d 'histoire, intéressant, du moins pour moi.

Bonjour,

il y a une erreur dans la lecture du blason. Le 1 et 4 sont les cygnes et 2 et 3 la tour et le lévrier. De plus c'est la tour qui est le meuble principal et non le lévrier. Par ailleurs la couronne présente n'est pas de comte mais de marquis.

Bonjour,
pour la description du blason j'ai recopié ce qu'indique le dictionnaire de la noblesse dans l'édition de 1783...
Il utilisait peut-être en tant qu'aîné le sceau de son père qui avait le titre de marquis ?