Deux soldats - deux histoires : les Bretons Aristide Gratien et Jules Crossouard

Bonjour à toutes et tous,

Voici une carte postale montrant des hommes de la 53ème batterie du 3ème RAP, le 23 octobre 1914. L'homme qui l'a rédigé est Aristide Marie GRATIEN, matricule 1129.

Aristide Marie Gratien est né le 12 janvier 1875 à Sant Juluan Gouwent entre Ankiniz et Kastell-Briant. Il est le fils de Pierre Gratien, né en 1834, laboureur à la Couasdière sur la commune, à la sortie nord, et de Sophie Lépicier, né en 1843, cultivatrice.

Le 12 septembre 1896, il est dirigé vers le 16ème Régiment d'artillerie de forteresse comme « jeune soldat appelé ». 2ème canonnier, il est envoyé en congé le 18 septembre 1897 et a reçu son certificat de bonne conduite. Puis, il passe dans la réserve le 1er novembre 1899. Avant la Grande Guerre, il accompli plusieurs périodes d'exercice : la première au 18ème bataillon d'artillerie à pied du 20 octobre au 16 novembre 1902 ; la seconde au même bataillon du 21 août au 17 septembre 1905 ; la dernière au 3ème Régiment d'artillerie à pied du 16 au 24 février 1911. Il s'était marié, avant la guerre, le 22 septembre 1908, dans la commune voisine de Sant Suleg al Lanneier, avec Désirée Marie Boisneau. Comme de nombreux hommes, il est rappelé à l'activité le 1er août 1914 et arrive au corps le 3. Il est au 3ème Régiment d'Artillerie à pied donc, le 23 octobre 1914, à Brest, lorsqu'il écrit cette carte à ses proches restés au sud de la Bretagne. Il est en intérieur jusqu'au 1er août 1917, date où il passe au 73ème Régiment d'Artillerie lourde. Il change d'affectation l'année suivante, le 16 octobre 1918, pour se rendre au 159ème Régiment d'Artillerie à pied.
La guerre se termine, il est mis en congé illimité de démobilisation le 1er janvier 1919 et rentre dans ses foyers. Néanmoins, il est affecté au 90ème Régiment d'artillerie lourde tracté le 10 novembre 1921.

Il meurt dans sa commune natale le 28 décembre 1949.

Assis, il s'agit de Jules François CROSSOUARD. Nous le savons car Aristide nous parle de son compagnon de régiment dans ce courrier : « il y a Crossouard du Pin ».

Jules François Crossouard est né à Ar Bineg, commune voisine de Sant Juluan Gouwent, le 20 avril 1875. Son père s'appelait Pierre, sa mère Françoise Leroueil. Ils étaient laboureurs à la Rinière, sur la commune d'Ar Bineg.
Jules François était cultivateur.
Matricule 917, il arrive au 16ème Bataillon d'Artillerie à pied le 19 novembre 1896, lui aussi comme « jeune soldat appelé », en tant que 2ème canonnier servant. Il est envoyé en congé le 20 septembre 1899, après l'obtention de son certificat de bonne conduite. Il passe dans la réserve le 1er novembre de la même année. On le retrouve à Paris en 1900, domicilié rue Perdonnet.
Comme Aristide, il a accompli plusieurs périodes d'exercice : la première au sein du même bataillon, du 20 octobre au 16 novembre 1902 ; la seconde toujours au sein du même bataillon du 21 août au 17 septembre 1905. Cette même année 1905, il se marie avec Marie Louise Perrault à Ankiniz. Le 1er octobre 1909, il passe dans l'armée territoriale, et le 1er mars 1910 il est au 3ème Régiment d'Artillerie à pied où il y accompli une troisième période d'exercice du 16 au 24 février 1911. Il est rappelé à l'activité le 1er août 1914 et arrivé au corps le 3.
Il est détaché agricole le 17 juin 1917 et est dirigé sur la préfecture de Loire-inférieure comme père de 5 enfants. Il passé au 65ème Régiment d'Infanterie le 1er janvier 1918 comme détaché agricole et mis en congé illimité de démobilisation le 7 février 1919. Il se retire sur la commune de Gwerid, non loin d'Ar Bineg. Enfin, le 10 novembre 1921, il est affecté au 51ème Régiment d'artillerie.

Il meurt à Freigné le 1er février 1953.

Archives départementales de Liger-Atlantel, Sant Juluan Gouwent, naissances, 1875, 3E170/10
Archives départementales de Liger-Atlantel, registre matricule 1895, 1129, Sant Juluan Gouwent.
Archives départementales de Liger-Atlantel, Ar Bineg naissances, 1875, 3E124/18
Archives départementales de Liger-Atlantel, registre matricule 1895, 917, Ar Bineg.

La transcription (en l'état) de cette lettre :
« Brest, le 23 octobre 1914.
Chers frères et sœurs, je vous écrie pour vous dire que je suit en bonne santée et je désire que vous soyez de même je vous envoit ma photographie et des camarades il y a Crossouard du Pin qui est assie vous devez être bien avanser a semer et il fait très beau moi je voudrait bien être à la Couasdière que d'être en s'être mauvaise saison que l'on est. Je termine en disant un bon courage et le plaisire de se revoir touse ensemble. Gratien Aristide ».

Cordialement.

Bonjour
Tres beau sujet
Amicalement
Kevin

Bonjour,

merci pour votre message.

Cordialement.

Bonsoir,

Mémoires des hommes ne semble pas avoir le parcours de cette batterie. Si certains ont des éléments précisément sur elles, et particulièrement dans les premiers mois du conflit ?

Merci d'avance, cordialement.

Bonsoir Poddichini ,
de beaux parcours.....
Amicalement.

Bonjour uchronie,

Je vous remercie pour votre sympathique message.

Cordialement

Bonjour poddichini
Merci pour ce partage, j'aime beaucoup ces recherches sur les parcours des hommes qui ont traversé tant d'épreuves et c'est aussi l'occasion de leurs rendre hommage
Cordialement

Dumas a écrit:

Bonjour poddichini
Merci pour ce partage, j'aime beaucoup ces recherches sur les parcours des hommes qui ont traversé tant d'épreuves et c'est aussi l'occasion de leurs rendre hommage
Cordialement

Bonjour Dumas,

Je vous remercie pour votre message.

Cordialement

poddichini a écrit:

Bonsoir,

Mémoires des hommes ne semble pas avoir le parcours de cette batterie. Si certains ont des éléments précisément sur elles, et particulièrement dans les premiers mois du conflit ?

Merci d'avance, cordialement.

Merci d'avance.