Sabre de bord mod 1833 d'entrainement

Bonjour,


Petit tour sur la bourse aux armes de Brignoles ce dimanche. Première incursion véritable dans le milieu de la chine depuis très longtemps. Retrouvailles (émues !) avec des connaissances des deux côtés de la barrière. Heureux d’être là mais précautions obligatoires.
Pas de recherche particulière mais l’œil plein de curiosité. Jolie bourse avec pas mal de matériels. Tous les volets du militaria sont bien représentés. Aperçu un rarissime fusil réglementaire modèle 1861 dit, de tirailleurs sénégalais, à double canon en table….Trop cher pour moi, beaucoup trop cher !
Après plusieurs tours plein de sérénité, j’ai arrêté mon choix (*) sur ce sabre de bord mod 33, reconverti pour l’entrainement à l’escrime, des matelots, par adjonction d’un bout moucheté.
A priori, cette arme qui n’en est plus vraiment une n’est pas d’une attirance folle ..Sauf que celle là a le mérite d’être complète avec un beau fourreau en parfait état, une lame magnifique, les deux ancres sont bien là, le marquage du dos de lame est particulièrement frais encore. La coquille n’a aucun coup, la peinture est bien présente malgré quelques inévitables écaillures. Bref, la bête me fait de l’œil et après une amicale tractation, le prix demandé est plus que raisonnable. Affaire faite, il ira rejoindre son « collègue » qui lui, est toujours « entier ».
Marquage du dos de lame : Manufacture Nationale de Chatellerault Octobre (xbre ) 1849.
Petite découverte pour moi, le rivet laiton qui se trouve en bout de mouche porte la lettre « L », dont j’ignore la signification.(marque de l’intervenant en arsenal ?)
Une dernière réflexion : Les sabres de bord destinés à servir pour l’entrainement des marins à l’escrime, sont en principe choisis parmi les armes « bonnes pour la réforme ».Or celle là me semble particulièrement en bon état (monture et lame). Je note mais ce n’est pas moi qui m’en plaindrait !

Cordialement

(*) Un choix qui doit certainement un peu au travail de notre ami FAbien, paru dans le n° 37 de la Gazette des Armes

Bonjour Cher Ami,

C'est tout simplement génial, je suis heureux pour toi
Posséder les deux (combat & entrainement) est un réel bonheur


Cordialement

Bonjour Aubrac,
Un grand bravo pour avoir déniché ce magnifique sabre et un grand merci de nous l'avoir présenté.
Bien cordialement.

Bonjour,

Très jolie trouvaille, et effectivement en très bon état!
C'est la saison des sabres de bord en ce moment! j'ai acheté le mien fin Mai! ( https://www.passionmilitaria.com/t210506-sabre-de-bord-modele-1833 )
Il y avait d'ailleurs 2 modèles similaires au tien (modèle d'entraînement) à la Bourse aux armes de Bourges, sur le même stand!
Le tiens est effectivement bien complet! il y a même le reste de la languette en cuir sur le pontet du fourreau!

Par contre, le marquage "xbre 1849" est plutôt pour le mois de Décembre que celui d'Octobre.

Bonjour

Admiration bravo, très rare et superbe état.

Bonjour à tous

Merci pour vos sympathiques retours. Merci Quentin pour la rectif.

Il y en avait un autre (moucheté également) sur le même stand, mais le fourreau avait pas mal souffert. Dommage car j'aurais été bien tenté de discuter les deux. Ah, la marine!
Cordialement

Rectification

Mes gros doigts ont sauté un chiffre. L'article de Fabien sur " le sabre de bord transformé pour l'escrime" se trouve dans le n° 537 de janvier 2021 (et non pas 37) de la Gazette des Armes.

Bonjour
très intéressante découverte.
JC

Bonjour jchfab

Merci. Reste maintenant à trouver un 1833 T. Il s'agit d'un 1833 mais amputé de sa coquille ( en tapant, j'avais sauté le q, si j'ose dire, et cela a donné quelque chose d'inattendu....Fin de la parenthèse).
Redevenons sérieux. Le 1833 T est intéressant car il demeure une arme à part entière mais en principe, destiné au combat terrestre.
Cordialement

Bonjour,

Je rebondi si j'ose dire. Il existe une expression "coquille d'imprimerie" qui provient du journal officiel du mois de mars 1914 (je n'ai plus le jour en tête) à savoir qu'un décret est sorti ce mois la prescrivant, je cite :

"que pour être mise à l'étalage, les coquilles d’œufs devaient être parfaitement lisses et dépourvut de duvet"

Seulement voila comme pour toi Aubrac, le q était absent ...ce qui donne bien un autre mot qui est couille !!

Je tiens cette anecdote du fait qu'en 2000 j’occupais une fonction qui m'a amené à faire un emploi quotidien du journal officiel. Cet organisme pour le 200 ème anniversaire de sa création nous a envoyé la copie du premier JO (ou de ce qu'il était à l'époque) de celui de 1900 et donc celui de 2000 de la date anniversaire. Il y avait également un certain nombre d'anecdotes dont celle-la.

Bonjour,

Heureux de voir que mon article a pu participer à relancer un peu l'intérêt sur ces sabre d'entrainement !
Le poinçon sur la mouche est très atypique ! On pourrait penser à un poinçon de contrôle de la conversion, par Langlois, à Châtellerault. Sa période d'activité correspondrait à la période où furent posées ces mouches.

Bien cordialement.

Bonjour Aubrac,

Merci. Reste maintenant à trouver un 1833 T. Il s'agit d'un 1833 mais amputé de sa coquille  ( en tapant, j'avais sauté le q, si j'ose dire, et cela a donné quelque chose d'inattendu....Fin de la parenthèse).
Redevenons sérieux. Le 1833 T est intéressant car il demeure une arme à part entière mais en principe, destiné au combat terrestre.
Cordialement[/quote]

Il est vrai qu'un modèle 1833 T serait du plus bel effet aux côtés des sabres déjà présenté.
Si vous voulez poussez un peu plus vos recherches, la version laitonisée du 1833 T est aussi très belle mais très difficile à trouver. Vous pouvez admirer un bel exemplaire à Nantes au Château des ducs de Bretagne.
Cordialement.

AUBRAC a écrit:

Bonjour jchfab

Merci. Reste maintenant à trouver un 1833 T. Il s'agit d'un 1833 mais amputé de sa coquille  ( en tapant, j'avais sauté le q, si j'ose dire, et cela a donné quelque chose d'inattendu....Fin de la parenthèse).
Redevenons sérieux. Le 1833 T est intéressant car il demeure une arme à part entière mais en principe, destiné au combat terrestre.
Cordialement

Bonjour,

En plus de l'ablation de la coquille, la branche de garde à été amincie sur le sabre 1833T.
J'ai noté que la transformation s'était faite durant les années 1880-1890, mais sans preuve officielle.

Je me suis toujours demandé si ce ne serait pas une modification des manufactures civiles ayant racheté les stocks de la marine à partir de 1903, pour les revendre soit dans le civil, soit aux marines d'autres pays (en tant que sabre ou machette) ?

Selon Pétard, les 1833T auraient été transformés vers 1880 / 1890, en arsenal, pour en réduire l'encombrement lors des opérations terrestres. Affirmation qui mériterait toutefois d'être étayée par des sources d'époque.
Il peut d'ailleurs y avoir plusieurs origines à ces sabres: des modifications civiles et des militaires.

Les versions laitonisées ou nickelées sont quant à elles bien des modifications civiles destinées aux collectionneurs et costumiers.

Bien cordialement.

Merci Cathelineau pour ces précisions.

Ma documentation sur les sabres de bords étant inexistante, je viens d'investir dans Le sabre d'abordage - histoire du sabre de bord de la marine française, de Louis XIV à la Troisième République, de Michel Pétard.

Je vais attendre de le recevoir pour voir ce qu'il y a dedans.
J'essaierai de voir si je ne trouve pas ce texte consacré aux 1833T, en complément de ces écrits.

Re

Oui, mon cher Fabien, tu es bien « responsable » en partie (seulement), de ce nouveau regard plein d’intérêt que j’ai porté sur ce type de sabre d’entrainement. Soyons justes, j’en avais bien croisé auparavant mais leur état de fatigue avancé n’était pas très incitatif pour s’en rendre acquéreur. A contrario, celui là, il ne fallait pas le laisser passer.
Merci pour cette petite précision concernant la marque sur le rivet de la mouche.
Concernant le 1833 T, il semble difficile d’avoir une preuve irréfutable de son emploi terrestre comme le suggère M Pétard dans son ouvrage sur les sabres d’abordage. Sous réserve que l’usage en soit avéré, il a du être confidentiel et du coup quasi impossible à tracer. Mais comme disait le sage (ou le fou), « on n’est jamais à l’abri d’un miracle ».
Qu’importe, le 1833 T, pour le collectionneur, s’inscrit dans la logique d’une déclinaison de l’arme initiale et à ce titre, est intéressante à posséder dans le souci de marquer l’évolution du modèle. Il en passe assez régulièrement dans les ventes.
En revanche, les mêmes sabres ayant subi une laitonisation ou un nickelage semblent très discrets. Jamais vu autrement qu’en photo.
Mon cher Quentin, l’ouvrage de M Pétard te fera d’abord rêver puis tout doucement t’incitera à passer à l’acte pour en matérialiser certains modèles…..accessibles

Pour Gwalsh : la frappe sur ordi n’est pas avare d’erreur (gros doigts !) dont l’effet à la relecture est quelquefois savoureux et d’autres fois, carrément des petits traits d’humour. Cordialement

Je te dirai ça une fois l'ouvrage reçu, lu, relu et rerelu!
Quand au passage à l'acte, on verra bien ! (ma femme lis derrière mon épaule! )