Nicole Girard Mangin

Venez voir ma vidéo sur le sujet : https://www.youtube.com/watch?v=VgHIaoG-6us



Les bombes retentissent tel un fléau, les hommes partent au front, et perdent la vie face à l’aigle. Là où des milliers d’hommes sont blessés une femme s’affaire à soigner les milliers de soldats, voici l’Histoire de Nicole-Girard Mangin


Née en 1878 à Paris de parents originaires de Véry dans la Meuse, Nicole Mangin se lance dans une brillante carrière médicale, en commencant par des études de médecine à Paris. Mariée à André Girard en 1899 dont elle un aura un fils, Etienne, elle divorce quatre ans plus tard. Professionnellement, dans cet univers quasiment exclusivement masculin, elle se distingue en présentant avec succès sa thèse sur les poissons cancéreux en 1909. En 1913, elle obtient également une médaille d’or pour ses actions dans la lutte contre la tuberculose à l’exposition universelle à Gand.

En 1914, lorsque la guerre éclate, elle est mobilisée sous le nom du docteur « Gérard » Mangin. Elle figurait sur des listes comme médecin de l’Assistance publique et comme membre du Comité de Secours aux blessés militaires. L’administration ne se doute pas un seul instant que ce docteur fut une femme.
Mal accueillie à l’hôpital de Bourbonne-les-Bains, car le médecin chef la reçoit avec ahurissement et méfiance : “ Une femme ! On m’envoie une femme et on m’annonce un homme ! ” » déclara-t-l. Elle en avait vu d’autres et elle présenta ses diplômes de médecine et répliqua : « Vous m’en voyez désolée, mais je suis affectée dans votre établissement et je me sens parfaitement apte à remplir les fonctions qui m’incombent. »
Sa situation est rapidement régularisée devant l’évidence : l’armée française manque cruellement de personnel médical.



Durant l’hiver 1914-1915, elle fut mobilisée dans la région de Verdun. Là, à l’hôpital n° 7, le médecin lui interdit l’entrée des salles puis l’affecta dans des baraquements bombardés où elle dut soigner des personnes atteintes du typhus. Elle y resta pendant toute « l’épopée de Verdun », soignant les non-transportables et les 168 typhiques. Elle coupait du bois et allait aux champs pour traire les vaches afin de les nourrir. Quand les bombardements éclatèrent, Nicole dut évacuer les non-transportables sous la mitraille. Elle fut au volant d’une voiture d’ambulance jour et nuit et c’est à ce moment qu’elle fut blessée à la joue. Elle fut promut, en 1916, médecin-major.
Elle prend ensuite la direction de l’hopitâl-école Cavell à Paris où elle forme les infirmières auxiliaires destinés à servir sur le front et y prend la tête.
En 1918, Nicole Girard-Mangin figure parmi les fondateurs de la Ligue Contre Le Cancer, elle milita à l’Union des femmes françaises, un mouvement féministes. Elle assista également aux séances de la Croix-Rouge américaine pour la lutte antiberculose. Après l’armistice, le Dr Girard-Mangin fut rendue à la vie civile, sans honneurs ni décoration. Elle décèdera à 41 ans.
Au matin du 6 juin 1919, son corps fut découvert sans vie à son domicile de Paris. Les pots de médicaments vides ne laissèrent aucun doute. Son biographe, le Dr Jean-Jacques Schneider avance une hypothèse : Nicole se savait atteinte d’un cancer incurable. Après avoir assisté tant et tant de mourants pendant la Grande Guerre, elle ­aurait préféré, en médecin, abréger ses propres souffrances.
Une seconde hypothèse dit que : Nicole Girard-Mangin est probablement victime de ce que l’on n’appelait pas encore un « burnout ». Nerveusement épuisée, elle se donne la mort en avalant des médicaments.