5+1+2 sabres à restaurer pour des membres du forum et des copains.

J'avais déjà fait les lames cet automne, elles sont prêtes à être remontées.

Bonjour,
ce matin, remontage de 3 sabres, les deux 1821 et le 1822:


Il restera encore à faire les rivures.
Tout compte fait, la fusée en galuchat (au milieu de la photo) s'est remontée plus facilement que je le craignais.

La branche de garde du 1882 reste encore à resouder.

Bonjour,

Un feuilleton passionnant ! et de surcroit instructif.

Merci


Cordialement

Ce matin rivure du 1822.

C'est une rivure "plate" (très légèrement bombée) comme elle l'était à l'origine.
Je pense l'avoir bien réussie.
Elle est bien régulière et surtout n'accroche ni au doigt ni à la laine d'acier 000 quand on la passe dessus.

Pour bien réussir un tel bouton de rivure, il faut plusieurs conditions.
Le trou de la calotte doit être très légèrement chanfreiné à 45°.
La soie ne doit dépasser que d'environ 1,5 à 2 mm grand maximum.
Tapoter en cercle très légèrement mais fermement avec un petit marteau mais pas trop léger (j'utilise un marteau de vitrier entièrement en acier manche compris, voir mes restaurations antérieures) en partant de l'extérieur du bouton pour arriver à l'intérieur.
Au besoin aplanir à la lime le bouton déjà formé s'il dépasse trop, et recommencer à tapoter. Comme la rivure est déjà formée, 1 mm seulement de dépassement suffit amplement.
Ca peut durer longtemps, il faut être patient!
Surtout éviter de frapper avec le marteau sur le laiton de la calotte!
Ne surtout pas frapper trop fort, ça ne sert à rien sauf peut-être à faire fendre la soie.

Par contre pour faire une rivure très bombée comme c'est le cas sur certains sabres plus anciens, là il faut une bouterolle bien adaptée et du savoir faire que je n'ai pas encore vraiment...

Bonjour à tous!

Admiration Crevette!! et respect!

Quaren'tro

Seconde rivure de la journée, celle du 1821 de Klingenthal, elle aussi bien réussie:

3° et dernière rivure de la journée, celle du 1821 privé:


C'est une rivure belle mais très fine.
Depuis le début de cette restauration je m'aperçois que comparé à un 1821 de manufacture d'état, ce 1821 privé est certes bien fini (fusée recouverte de galuchat, lame très courbée et un peu gravée au dos), mais sa fabrication est nettement moins bien faite.
Garde comportant des défauts de moulage, soie bien trop fine et donc fragile, alésage du pommeau un peu trop grand par rapport au diamètre de la soie...
J'imagine que ce sabre a été celui d'un officier de la garde nationale qui voulait paraître, mais ne voulait pas mettre trop cher pour un sabre de grande qualité.
En tous cas si cet officier avait dû s'en servir pour sabrer un ennemi, son sabre n'aurait pas bien résisté
Mais comme maintenant il est fait pour être au calme dans une collection, il sera parfait

Bonjour les Passionnés,
Bonjour Crevette

Je rejoins les uns et les autres dans l'expression de leur émerveillement.
Etant sans voix devant tant de travail minutieux et performant

que je chausse mes lunettes noires pour reposer ma vue !
Cordiales félicitations, tant pour le travail d'atelier que pour la présentation dans le post !

LCD qui n'a que deux mains gauches !

Eh bien merci à tous
Reste la branche de garde du 1882 que je devrais pouvoir souder la semaine prochaine puis son remontage.
Ensuite le dernier 1821 pour le copain, mais avant ça il me faudra une coupe de basane et un filigrane.

Bonjour,
ce matin, soudure de la monture du 1882:


Je commence à en voir la fin!
C'est le dernier des sabres Passion Militaria (avant l'arrivée imminente prévue de deux autres sabres...).

Et voilà, c'est enfin terminé.
Belle rivure:


Et résultat final:


Ce 1882 a enfin retrouvé sa beauté, ses filigranes et sa solidité

Avant c'était ça:

Je ne suis pas "branché" sabres, ni épées, mais je suis tombé sur ce fil et j'ai lu les 4 pages avec intérêt et plaisir.

La restauration/remise en état de couteaux, je connais et je peux comparer...

Le boulot de Crevette est excellent et à la hauteur de sa passion pour les armes blanches qui suinte au travers de chacun de ses posts.

Bonjour,
maintenant que j'ai quasiment fini la restauration du képi 1884, je reprends celle du dernier sabre que j'avais à faire depuis plsieurs semaines, c'est celui du bas:

C'est un 1821 qui a sacrément été raccourci!
C'est celui d'un copain et rien ne presse.

La soie dépasse d'au moins 5 mm!


Je lime la rivure, toujours en essayant au maximum de ne pas limer la calotte en même temps:


La monture prend appui entre les mâchoires de l'étau sans serrer les mors, et à l'aide d'un chasse goupille je chasse la soie vers le bas:

Malgré une bonne couche de rouille elle vient avec quelques difficultés après plusieurs petits coups de marteau.




Je passe sur les opérations de "nettoyage" des pièces (brosses rotatives de divers modèles, papier de verre fin, laine d'acier 000, "graton" en bout de perceuse) qui ont déjà été détaillées ici même.

Une fois fini ça donne ça:

La ficelle est réutilisable.

La lame est maintenant propre:



Il me reste une basane et un filigrane, yapuka...

Petite suite ce matin.
La ficelle est en place sur la fusée, et elle a été collée à la colle blanche:


Un rectangle de fine basane noire est découpé:


Son bord (intérieur de la poignée) est encolle (colle néoprène, ainsi quela partie adéquate de la fusée:


Une fois la colle sèche, c'est appliqué et le relief est marqué:

Après une nuit passée enserrée entre les spires par un fil électrique:


La fusée est démaillotée.
L'endroit précis du chevauchement entre les deux extrémités de la basane étant bien visible, il suffit de couper cette basane à cet endroit précis:


Je remets une petite bande de colle néoprène au bord de la basane et sur la fusée:


Une fois la colle sèche, je remmaillote la fusée pour quelques heures:


A suivre demain car pour l'instant j'ai un robinet de samovar à resouder

Bonjour Crevette,

Merci pour ce reportage photos !
C'est une étape de restauration que je n'ai encore jamais eu à faire.

Amicalement.

Le robinet du samovar ayant été resoudé, le filigrane est alors remonté:




Ficelle et filigrane passent par leurs trous respectifs.
A noter le repérage en rouge de celui du filigrane, car une fois la basane reposée il est invisible de l'extérieur:

Bonjour

Travail soigné, c’est de la belle ouvrage


Cordialement

Bonjour,
Splendide, bravo pour cette démonstration.
Cdlt

Et voilà après assemblage final:


Une belle rivure bien plate et qui ne se sent pas sous le doigt:


Le copain va pouvoir récupérer son second sabre