Le 445ème Régiment de Pionniers

Bonjour

Il y a quelques mois, j'ai pu acquérir ici même une vareuse modèle 1939 d'un sergent du 445ème Régiment de Pionniers. Curieux de connaître l'historique du régiment, j'ai parcouru comme souvent le net à la recherche d'info mais comme c'est fréquemment le cas avec ces unités non combattantes, il y a peu de témoignages.
Je me suis donc résolu à aller à la source même ! Direction le château de Vincennes et le Service Historique de la défense. Dans de splendides locaux que j'avais déjà pu visiter auparavant, j'ai donc consulté le dossier du 445ème R.P. et je vous livre ici quelques une des infos trouvé lors de cette consultation.
Dossier : 34 N 336





Le 445ème RP est mis sur pied à partir du 25 août 1939 et rattaché à la 9ème Armée. Les cadres et hommes de troupe sont pour une part originaires de la Sarthe.

Parler du régiment dans son ensemble serait difficile car comme tout les RP, celui-ci est dispatché sur un front énorme... Le secteur du 445ème Régiment de Pionniers fait 110 km de long sur 65 de profondeur. Les compagnies sont dispersées et éclatés empêchant une cohérence d'ensemble.

Je me suis particulièrement intéressé au 3ème Bataillon car celui-ci avait conservé son JMO sur toute la période.
Les tâches allouées aux pionniers sont diverses : creusement de tranchées, garde de pont, protection des cantonnements, garde des dépôts d'essence et de munitions, travaux agricoles.

Ainsi, aux premiers jours de l’offensive allemande , le 3e Bataillon est organisé comme suit :
9e Cie : défend le Q.G. de la IXe Armée à Agnicourt où stationne l’État Major du Régiment et du Bataillon. La majeure partie de ses hommes sont faits prisonniers en protégeant le repris de l’État Major.
10e Cie : Isolée à Aubenton, la compagnie combat mais est rapidement faite prisonnière.
11e Cie : Chargée de la garde du pont d’Agnicourt, les hommes sont isolés des autres compagnies. Ceux-ci sont fait prisonniers avec leur commandant.

Les autres bataillons sont également aux contact de l'ennemi ce qui vaut notamment à la 5ème Cie une citation à l'ordre de la 28ème DIA : "Unité qui, sous le commandement énergique du Capitaine Georges Ringenbach, mérite d'être cité en exemple. Composé d'hommes de très vieilles classes, anciens combattants de la guerre 1914-1918 pour la plupart, a interrompu spontanément son mouvement de repli, le 18 mai 1910, pour retourner à la rencontre des Allemands, avec une division chargée du colmatage d'une partie du Front" "Mise à la disposition d'une demi brigade de Chasseurs Alpins, a participé aux combats meurtriers du 19 mai au 9 juin, rivalisant avec les compagnies de chasseurs, d'endurance, d'ardeur au travail, de bonne tenue sous le feu, de discipline et de bon ordre dans la retraite".

Au 5 févier 1941, 7 citations individuelles ont été homologuées par la VIIème armée et 14 par la VIème armée.

Pour ses différentes actions et sa bonne tenue, le 445ème R.P. est définie comme unité combattante du 8 au 20 juin 1940 malgré plusieurs courriers d'anciens cadre demandant l'extension de cette période aux vu des affrontements de mai !

Pour le 3ème bataillon, après le choc de l'attaque début mai, les effectifs entament un long repli. L'état major du régiment essaie tant bien que mal de regrouper les pionniers isolés et constituent la Formation C à partir du 24 Mai. L'unité, composé d'hommes de toutes les compagnies est forte d'environ 250 hommes.
Celle-ci se replie sur Compiègne, Melun (où elle passe la Seine), Sully sur Loire et fini la guerre à Vitrac en Dordogne. Beaucoup de pionniers ont été faits prisonniers et les quelques rescapés sont soit démobilisés fin juillet soit rengagé au sein du 445e Pionnier de l'Armée d'armistice.



Je vous présente donc un début de buste qui représente un sergent lors de la revue du 15 avril 1940 par le commandant du bataillon. La revue est faite en tenue de campagne hormis les sacs qui ne sont pas portés.
Ce sergent dont la vareuse enfreint clairement le règlement de l'armée (un col ouvert pour un sous-officier !) porte un bonnet de police en drap peigné de nuance claire. Son équipement est constitué d'un étui de pistolet Ruby, un bidon 1877 et un ANP 31.
Choses à modifier : le ceinturon est du modèle officier et non SOR, la chemise du modèle 1941 et la cravate n'en est pas une.

Bonjour,

un court instant, j'ai songé à une unité pour laquelle j'ai fait quelques recherches et dont des éléments ont combattu au nord des Mureaux (78). Unité non combattante, mais les 4 hommes du 435 R.P. objets de mes recherches (et non 445 comme le tien) ont reçu l'ordre de retarder l'aide d'un canon de 37, tant bien que mal, la ruée allemande deferlant sur la Seine.
Ce 10 Juin 1940, ces malheureux  soldats Rolland, Renard et Truffeaud, âgés d'une trentaine d'années et originaires de l'Indre et des Charentes Maritimes, ont été tués sur leur pièce.

Bel ensemble que le tien; c'est tout l'intérêt de "rentrer" des pièces avec quelques éléments permettant d'en identifier l'origine et parfois de les relier aux faits historiques, dans le meilleur des cas.

C'est un bon début, mais pour ce qui est de la cravate blanche (je ne vois qu'elle...) il va falloir se mettre en quête d'un mod un peu moins voyant!

Bonjour,

Nous pouvons noter aussi le positionnement inhabituel du galon de grade de sergent, à l'horizontale, comme un grade d'adjudant et grades supérieurs encore. 

Cordialement

Salut

Sergent ou sous lieutenant ? Difficile de voir la nature de ce galon ?
Au vu de l'ensemble, pour moi ce serait plus sous lieutenant !

Cordialement.

Bonjour, 

Le galon est bien visible et lézardé, non côtelé.

Salut

Vous avez une meilleure vue que moi !
Je suis incapable de voir la différence !
A moins d'une meilleure photo ?

Cordialement

Il suffit de zoomer dessus.

Salut

Tentative sans succès ! Pas plus visible.

Cordialement

Bonjour,

Pas grave. Mais on le voit bien sur la première photo.

Cordialement

Bonjour
Bravo à 4ème bcp pour son travail de recherche et d'avoir pris le temps de nous le retranscrire ici
Merci aussi pour la présentation du mannequin qui colle parfaitement au thème, même si bien sûr il y aura quelques retouches à prévoir, j'ai eu les yeux brûlé par la cravate
Encore merci pour le partage et bonne continuation pour la suite
Cordialement

Bonjour,

Je vous remercie pour vos différents retours ! :-) l'uniforme est bien entendu amené à évoluer, surtout pour la cravate n'ayez crainte ;-). J'essaie de construire des tenues au fur et à mesure.
Je vous confirme bien qu'il s'agit d'un galon lézardé de sergent. Le mannequin et l'angle des photos peut donner l'impression que celui ci est à l'horizontal mais en réalité il est légèrement incliné. La piste de l'imitation du galon de sous-lieutenant (avec comme but recherché, comme la coupe de la veste, de se rapprocher des tenues des officiers) n'est pas à exclure mais il s'agit en tout cas d'un sous-officier !

Au plaisir,

Maël

un court instant, j'ai songé à une unité pour laquelle j'ai fait quelques recherches et dont des éléments ont combattu au nord des Mureaux (78). Unité non combattante, mais les 4 hommes du 435 R.P. objets de mes recherches (et non 445 comme le tien) ont reçu l'ordre de retarder l'aide d'un canon de 37, tant bien que mal, la ruée allemande deferlant sur la Seine.
Ce 10 Juin 1940, ces malheureux  soldats Rolland, Renard et Truffeaud, âgés d'une trentaine d'années et originaires de l'Indre et des Charentes Maritimes, ont été tués sur leur pièce.

Bonsoir,
Je me permets de relancer ce sujet très intéressant.
Tout d'abord, c'est un buste très sympathique !
Deuxièmement et c'est tout l'objet de mon message, mon arrière grand-père était soldat au 435ème régiment de pionniers, il s'agit de Paul Renard, tué à Averses le 10 juin 1940 et dont il semble être fait référence ici ! Il est né le 28 mai 1907 à Azay-le-Ferron, dans l'Indre et est décédé a à peine 33 ans. Les circonstances de sa mort ont toujours été floues malgré la consultation des archives du régiment.
Il a été dit qu'il s'était fait "bêtement" tué en essayant de retarder une avant-garde allemande composée de side-car avec son fusil-mitrailleur mais je ne connaissais absolument pas la version indiquée ici ! Cela m'intéresserait beaucoup d'en avoir la source !
Je vous remercie.
Bien cordialement,
Clément

Je rajoute par ailleurs que je connais très bien Mézières-en-Brenne (dans l'Indre) qui est dans l'itinéraire de retrait du 435ème RP. C'est dans cette partie de l'Indre (à l'ouest) que les plus importants combats (retardateurs) ont eu lieu. Mézières est défendu par le 31ème RTA (appartenant à la 7ème DINA) à partir du 22 juin. Le régiment est soutenu par des blindés de la 4ème DC. En plus de défendre la ville, les soldats français repoussent de plusieurs kilomètres les Allemands. Ils ne pénétreront dans la ville que le lendemain après que les éléments français se soient repliés.

Bien cordialement,
Clément

Bonsoir Clément,

c'est noté, si je peux vous aider, ce sera avec plaisir.

Il s'agit de la commune d'Avernes, à l'Ouest de Paris.

Les combats de 1944 ont comme trop souvent occulté ceux de 40, mais il est fait mention de ces derniers dans cet article, sur le site de la commune:
https://avernes95.fr/decouvrir-avernes/un-peu-dhistoire/la-liberation-davernes/

Bonsoir,

Merci beaucoup pour votre réponse !

En effet, j'ai fait une petite faute d'orthographe en ce qui concerne le nom de la commune mais, j'en avais connaissance.

Ne pouvant vous écrire un MP sur ce forum, je l'ai fait sur MCIII.

Bien cordialement,
Clément

captain3693 a écrit:

Bonsoir,

Merci beaucoup pour votre réponse !

En effet, j'ai fait une petite faute d'orthographe en ce qui concerne le nom de la commune mais, j'en avais connaissance.

Ne pouvant vous écrire un MP sur ce forum, je l'ai fait sur MCIII.

Bien cordialement,
Clément

Je vous ai envoyé un MP sur MCIII.

bonjour

très belle