4e compagnie d'ouvriers d'artillerie coloniale - certificat bonne conduite 1905

Bonjour,

ci-dessous un type de document que j'affectionne particulièrement car permet de se plonger dans une époque, dans une vie d'homme à découvrir : un certificat de bonne conduite de la 4ème Compagnie d'ouvriers d'Artillerie coloniale, en date de février 1905, et au nom de Constant Hommet, dont je vous prie de trouver quelques éléments de biographie.


Constant André Joseph HOMMET est d'abord né PERBEAU, du nom de sa mère, Honorine Victorine Perbeau, marchande. Il change de nom de famille et devient HOMMET avec le mariage entre sa mère et Edouard Hommet, marchand, le 29 décembre 1890 en la mairie de Rochefort.

Serrurier de métier, Constant s'engage volontairement le 13 mars 1902 pour trois ans, à la mairie de Rochefort, pour la 4ème Compagnie d'ouvriers d'artillerie coloniale. Il arrive rapidement au corps, le même jour. Il est envoyé en campagne au Sénégal entre le 31 octobre 1902 et le 17 décembre 1904. Il était passé maître ouvrier le 25 mai 1904. Il est mis en congé le 30 décembre 1904 et obtient par la même occasion son certificat de bonne conduite, celui-là même présenté ici.
Il passe dans la réserve de l'armée active le 13 mars 1905.
Comme de nombreux hommes, il est convoqué pour une période d'exercices. C'est pour lui au sein du 1er RAC, du 1er au 17 février 1911.
Comme de nombreux hommes, avec le déclenchement de la Grande Guerre, il est rappelé à l'activité par l'ordre de mobilisation générale du 1er août 1914. Il arrive au corps deux jours plus tard. Il reste dans la Coloniale et passe au 3ème RIC le 21 février 21 février 1915. Le 1er juillet 1917, il quitte la Coloniale pour l'Infanterie, plus précisément au sein du 86ème RI.

Qu'en est-il de son parcours au cours du conflit ? Il est aux armées du 3 août 1914 au 27 janvier 1917, en intérieur du 28 janvier 1917 au 1er juillet 1917, puis à nouveau aux armées jusqu'au 12 février 1919.

Au cours de l'entre-deux-guerres, il est affecté dans les réserves du 57ème RI, le 1er janvier 1924.


Il se marie quatre ans plus tard dans le XIIIème arrondissement de Paris, le 24 novembre 1928 avec Marie Thérèse Robin.
Bien que né en Charente Maritime, sa vie est parisienne et il a vécu successivement dans le XVème (rue de l'Harmonie du 3 juillet 1905 au 31 janvier 1907), le Xème (rue d'Austerlitz jusqu'au 8 septembre 1908), le XVIIème (boulevard Pereire jusqu'au 2 janvier 1914) et le XIIIème (rue Jeanne d'Arc).


Il est décédé jeune malheureusement, le 28 janvier 1930, dans le IVème arrondissement de Paris. Il avait reçu l'année précédente, le 23 juillet 1929, le certificat de combattant.


Sources :
- Archives départementales de Charente-Maritime, registres matricules, Rochefort, classe 1901, 1_r_263
- Archives départementales de Charente-Maritime, Rochefort – Collection communale – Etat civil – Naissances, 1881, non coté.

Cordialement

Bonjour Thomas

Document émouvant ou, comment, à partir d'un simple certificat de bonne conduite, tracer le parcours d'un homme.
On se prend à imaginer quel extraordinaire récit cela aurait pu être s'il avait eu l' envie de raconter son expédition au Sénégal....Et peut-être le reste de son expérience militaire.

Merci pour ce beau document. Très cordialement

Bonjour poddichini,
Très sympathique document que vous avez su magnifiquement faire "parler" pour retracer la carrière de cet homme. Comme le dit si bien Aubrac l'on ne peut qu'imaginer les récits de son expédition au Sénégal.
Merci pour sa présentation si détaillée.
Bien cordialement.

Bonjour à vous deux,

je vous remercie pour vos messages. C'est ce que j'apprécie avec ce type de document : pouvoir les faire parler, et imaginer les lieux traversés.

Amicalement

Il est fort probable que son départ au Sénégal fut le fait d'une nomination à titre individuel, comme ce fut le cas de manière régulière pour cette compagnie, au départ de Rochefort, vers les différents territoires de l'Empire. Quelques exemples : 

- nomination d'un canonnier ouvrier ferblantier en Guadeloupe au détachement d'artillerie coloniale pour le 26 mai 1902;
- nomination du maréchal-des-logis Marchessou au sein de la 3ème compagnie pour servir en Nouvelle-Calédonie;
- nomination de deux canonniers ouvriers ajusteurs en Martinique au sein du détachement d'armuriers pour le 26 novembre 1902;
- nomination d'un canonnier ouvrier tourneur à Tananarive au sein du détachement d'ouvriers;
- nominations d'un canonnier ouvrier dessinateur et d'un canonnier ouvrier mouleur au Tonkin pour servir au sein de la Compagnie mixte d'ouvriers et d'artificiers au 1er avril 1903;
- nomination d'un canonnier ouvrier ferblantier au Bas-Sénégal au sein de la 8ème compagnie d'ouvriers pour le 15 novembre 1903.

La République des Charentes, 18 mai 1902, 24 septembre 1902, 31 octobre 1902, 14 décembre 1902, 11 mars 1903 et 28 octobre 1903.

Cordialement