Parcours d'un soldat français de l'Armée de Libération

bonjour, j'ai acquis il y a quelques temps ces plaques d'identité françaises :



Voici le fruit de mes recherches à propos de ce soldat :

Louis Lignon est né le 13 avril 1920, à Constantinople, l'actuelle Istanbul en Turquie. Il s'engage volontairement dans l'Armée d'Armistice le 2 mars 1941, et sert avec le 2ème Régiment de Hussards, un régiment de réserve générale. Le 25 avril 1942, il s'engage au 8ème RCA, une unité qui fait alors partie de l'Armée d'Armistice et qui est stationnée à Ségou, au Mali. Louis Lignon rejoint l'AOF à bord du « Hoggar ».



Il embarque à Marseille le 8 mai 1942 et débarque à Dakar le 27 mai. Il rejoint Ségou le 4 juin 1942 et est affecté au 1er Escadron. Il passe 1ère Classe le 16 décembre 1942. Avec le 8ème RCA, il rejoint Oran le 24 mars 1943. Il est nommé Brigadier le 16 août, puis Brigadier-Chef le 1er décembre. A Oran, il embarque sur le navire James Birney le 17 décembre, et débarque au sein du CEF à Naples, le 30 décembre. Le 8ème RCA rejoint le secteur des Abruzzes, rattaché à la 2ème DIM. Louis Lignon est à nouveau promu et devient Maréchal des Logis le 1er février 1944. Sa première montée en ligne a lieu le 23 février, dans le secteur du San Croce, au nord de Venafro et de Cassino. Louis Lignon fait alors partie du peloton du Lieutenant Malavoy, du 1er Escadron (reconnaissance). Il raconte :



Fin mars, après une courte période de repos au sud d'Isternia, le 8ème RCA se déplace près de Gallucio, puis au sud du secteur français, près de Lauro, en avril. Durant cette période, des reconnaissances à pied sont faites le long du Garigliano. Au cours de l'une d'entre elles, Louis Lignon et le brigadier Maitte se déguisent en paysan et en paysanne italiens et s'en vont, « bras-dessus, bras-dessous, l'outil sur l'épaule, se promener au bord du Garigliano essayer de déceler des positions ennemies. ».

Le 11 mai est déclenchée l'offensive du Garigliano, visant à briser la résistance de la ligne Gustav. Le 8ème RCA, rattaché à la 1ère DMI (anciennement 1ère DFL), franchit le fleuve sur le « pont du Tigre » et attaque en direction de San Ambrogio, puis San Appolinare et San Giorgio, dans la vallée du Liri, qu'il atteint le 14 mai. La progression des M10 Tank Destroyers est rendue difficile, le terrain n'est pas propice au mouvement des blindés, mais la ligne Hitler est franchie le 20 mai. Les villes de Pico, puis Castro dei Volci sont libérées, puis la crête du Boscetto est atteinte le 29 mai. A cette occasion, Louis Lignon est à nouveau cité dans le JMO du 8ème RCA :



Puis le 8ème RCA remonte le cours du Sacco et atteint la ville de Colle Ferro, à 50 kilomètres au sud de Rome, le 2 juin. A cette date, le régiment est mis au repos et n'aura pas l'honneur de participer à libération de la capitale de l'Italie, mais ses hommes sont exténués par les combats, qui ont eu lieu sans discontinuer depuis le 11 mai.

Le 16 juin, le 8ème RCA est intégré au « corps de poursuite » du Général de Larminat. Ses escadront sont répartis entre la 1ère DMI (DFL) et la 3ème DIA. Le 1er Escadron intègre le groupement Breuil et prend position au nord du lac de Bolsena. Le 30 juin, l'Escadron atteint Radi, à 9 kilomètres au sud de Sienne. Ce jour-là, après la prise de Radi, Louis Lignon est blessé par des éclats de mortiers et doit être évacué vers un hôpital militaire de campagne. Le 17 juillet, il quitte l'Italie en avion sanitaire et rejoint l'hôpital de Blida.

Il quitte l'hôpital le 28 décembre 1944, et arrive à Sète, en France, le 5 janvier 1945. Il est repris en compte au 8ème RCA à compter du 21 février. Avec le régiment, Louis Lignon franchit la frontière franco-allemande à Lauterbourg le 2 avril 1945, puis franchit le Rhin à Mannheim.le 4 avril. Il est alors au peloton Steidel, toujours au sein du 1er Escadron. Le régiment, rattaché à la 5ème Division Blindée, combat (entre autres) dans le secteur de Pforzheim entre le 6 et le 9 avril, puis dans la région de Tubingen entre le 17 et le 19 avril. Il franchit le Neckar au sud de Tubingen, puis le Danube à Sigmaringen. Durant cette période, le 1er Escadron a l'occasion de mener des incursions, d'attaquer des points de résistance ennemis et de libérer des villages, avec un certain panache, dans la plus pure tradition de la Cavalerie française. Début mai, la frontière autrichienne est franchie près de Bregenz, mais le secteur montagneux dévolu au 8ème RCA ne permet pas la progression des M10 Tank Destroyers, et le régiment est stationné à Wangen im Allgäu quand il apprend la fin des combats en Europe.

Louis Lignon reste au 8ème RCA, en Allemagne, jusqu'au 8 septembre 1947. Il sert comme Sous-Lieutenant en Indochine du 26 février 1952 au 5 juin 1954, au sein du 5ème Régiment de Cuirassiers, puis comme Lieutenant en Algérie, du 9 mai 1956 au 1er août 1958 (avec le 121ème RI en Kabylie, puis au 6ème Régiment de Hussards), et à nouveau comme Capitaine du 4 août 1960 au 9 novembre 1962 (avec le 6ème Régiment de Hussards, puis le 2ème RCA). Il prend sa retraite et quitte l'armée avec le grade de Capitaine, le 7 avril 1966.

Quelques cartes montrant son parcours en 1944-45 :

Bonjour,

Bravo et merci pour ce sujet comme on aimerait en voir plus souvent.

S'agit-il de Louis Eugène Joseph Lignon ?

Si oui, ajoutons à son parcours le fait qu'il était adjudant, Chasseurs d'Afrique toujours, lorsqu'il est décoré de la médaille militaire au décret du 30 décembre 1948. Il est proposé au tableau d'avancement de 1951 au grade de sous-lieutenant.

JORF des 5 février 1949 et 23 décembre 1950.

Cordialement

poddichini a écrit:

Bonjour,

Bravo et merci pour ce sujet comme on aimerait en voir plus souvent.

S'agit-il de Louis Eugène Joseph Lignon ?

Si oui, ajoutons à son parcours le fait qu'il était adjudant, Chasseurs d'Afrique toujours, lorsqu'il est décoré de la médaille militaire au décret du 30 décembre 1948. Il est proposé au tableau d'avancement de 1951 au grade de sous-lieutenant.

JORF des 5 février 1949 et 23 décembre 1950.

Cordialement

en effet, c'est bien lui :

Parfait. Date en revanche différente pour le décret concernant la médaille militaire.

avez vous le lien vers ces 2 mentions au JORF, s'il vous plait?

merci

Voici dans l'ordre chronologique :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k15655024/f6
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1569698m/f25

c'est bien le JORF du 5 février 1949, pour la médaille militaire.

Oui, mais ce n'est pas décret correspondant indiqué sur votre feuille.

Bonsoir,

belle rentrée!

Rien de tel que d'arriver à tirer le petit bout de fil qui dépasse de la pelote, afin de la dévider et remettre en lumière des trajectoires de vies parfois hors du commun.

Bonsoir,
La clé H700 qui accompagne les plaques permettait notamment d'ouvrir les coffres latéraux des Jeeps US .
Bertrand

Bonjour
Belle rentrée et surtout Belle recherche...je trouve passionnant de pouvoir relier des objets avec une tranche de vie.
Merci pour le partage
Cordialement

mb399579 a écrit:

Bonsoir,
La clé H700 qui accompagne les plaques permettait notamment d'ouvrir les coffres latéraux des Jeeps US  .
Bertrand

Bonjour,

Quelle est la signification du code H700 ?

Cordialement

poddichini a écrit:

Bonjour,

Quelle est la signification du code H700 ?

Cordialement

Bonjour, j'ai l impression que c'est le n° de nomenclature standard pour la clé de démarreur et de divers accessoires de Jeep comme les coffres ou la roue de secours?

Pierre-Olivier

Bonjour,

Je vous remercie.

the_shadock a écrit:

poddichini a écrit:

Bonjour,

Quelle est la signification du code H700 ?

Cordialement

Bonjour, j'ai l impression que c'est le n° de nomenclature standard pour la clé de démarreur et de divers accessoires de Jeep comme les coffres ou la roue de secours?

Pierre-Olivier

Bonsoir,
C'est effectivement le numéro de nomenclature de cette clé.
Bertrand