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| 3 avril 1913, un dirigeable allemand en panne atterrit à Lunéville. | |
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Crevette Administrateur
Nombre de messages : 45488 Age : 68 Localisation : Haut Doubs Thème de collection : reconstitution XVII° et XVIII°. Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: 3 avril 1913, un dirigeable allemand en panne atterrit à Lunéville. Dim 07 Avr 2013, 11:49 | |
| Le Gaulois - 4 avril 1913
Un dirigeable allemand atterrit à Lunéville Un incident à la frontière - Un « Zeppelin avec quatre officiers allemands évolue au-dessus de nos forts et atterrit sur le champ de manœuvres de Lunéville (Par dépêche de notre correspondant particulier) Nancy, 3 avril. Avant-hier, un journal rémois annonçait qu'un dirigeable allemand, monté par des officiers, après avoir longuement plané au-dessus camp retranché de Verdun, avait atterri sur le champ de manœuvres de Reims. Ce n'était qu'un poisson d'avril. Il n'en va pas de même, aujourd'hui, de la nouvelle qui nous est arrivée, cet après-midi, de Lunéville, et qui a causé à Nancy, comme sur toute la frontière, une énorme émotion. Les habitants de Lunéville étaient fort intrigués, vers midi et demi, par l'apparition, dans le ciel brumeux, d'un grand dirigeable rigide, qui évoluait à une très grande hauteur et semblait venir de la direction de Nancy. Le ballon disparut bientôt pour revenir une heure plus tard cette fois, après avoir fait à plusieurs reprises le tour de l'église Saint-Jacques, il allait atterrir sur le champ de manœuvres. A ce moment; trois escadrons de chasseurs à cheval de la division de cavalerie de Lunéville opéraient sur le terrain. Les officiers donnèrent aussitôt l'ordre de former un cordon autour du dirigeable puis ils s'approchèrent de la nacelle, où se trouvaient dix passagers, dont quatre officiers en tenue, un capitaine et un lieutenant prussien et deux lieutenants wurtembergeois. Le ballon était un Zeppelin, le Z-4, d'un modèle tout nouveau.
Ce que racontent les officiers allemands Immédiatement interrogés, les officiers allemands racontèrent qu'ils étaient partis le matin même du port d'attache de Friedrichshafen, sur le lac de Constance ils se dirigeaient sur le nord du grand-duché de Bade, où ils comptaient atterrir mais, en cours de route, ils avaient dévié sans s'en douter et avaient franchi le Rhin. Puis, poussés par un fort vent d'est, ils avaient été entraînés au-dessus du fort de Manonviller - ce fort d'arrêt est situé sur 'l'extrême frontière française, en vue d'Avricourt - et, finalement, apercevant des cavaliers qui manœuvraient, ils avaient atterri, croyant avoir atteint le champ de manœuvres de Sarrebourg. Les officiers allemands ont ajouté que le ballon effectuait un des trois essais auxquels il doit être soumis avant d'être reçu par l'administration militaire les officiers qui se trouvaient à bord étaient chargés de surveiller ces essais. Enfin, ils ont déclaré qu'il leur eût été impossible d'aller plus loin, leur provision d'essence étant épuisée. Le général Lescot, commandant la division de Lunéville, prévenu aussitôt, s'est rendu sur le champ de manœuvres, où il a procédé lui-même à un nouvel interrogatoire des officiers allemands. Ceux-ci n'ont ajouté aucun détail à leur premier récit.
Après l'atterrissage Pendant ce temps, le 2e bataillon de chasseurs à pied était arrivé pour garder le dirigeable et empêcher la foule, vite accourue à la nouvelle de l'incident, de se livrer à quelque manifestation. Le ballon, solidement fixé au sol par des cordes attachées à des piquets de fer, a été dégonflé et l'on a démonté les moteurs. Ce dirigeable a sa nacelle, ses agrès et ses accessoires en aluminium la nacelle, très vaste, s'étend sur toute la longueur de l'aérostat quatre hélices géminées sont placées à l'avant et à l'arrière et actionnées par deux puissants moteurs de douze cylindres. Le ballon a été saisi jusqu'à nouvel ordre et les passagers priés de rester à Lunéville à la disposition des autorités. On leur a donné l'autorisation qu'ils demandaient de téléphoner à Friedrichshafen pour avoir de l'hydrogène destiné au regonflement du dirigeable. On assure qu'ils' ont également demandé à téléphoner à l'ambassade d'Allemagne à Paris pour que des instructions leur fussent envoyées.
L'émotion sur la frontière Cet incident - on s'en doute - a vivement ému la population de Lunéville. On. peut dire que toute la ville a défilé cet après-midi sur le champ de manœuvres pour voir le dirigeable allemand, et il a fallu organiser un service d'ordre avec les chasseurs à pied et la cavalerie. On craignait des incidents ; il n'y en a eu aucun. Certes, les commentaires étaient parfois vifs, mais aucun cri, aucune menace sur la frontière; on sait, toujours conserver le calme qui convient, surtout dans les circonstances les plus sérieuses. A Nancy, la nouvelle n'a pas causé une émotion moindre. L'incident est partout,.ce soir, l'unique objet des conversations. On se demande si le Zeppelin de Lunéville n'est pas le même qui évolué ce matin sur plusieurs localités de la Haute-Saône, à proximité des Vosges, et qu'on a vu ensuite prendre à une vive allure et à une très grande hauteur la direction de Remiremont, d'Epinal et Nancy.
Ce Zeppelin avait décollé le matin de Friedrichshafen pour des essais en haute altitude. Le froid glacial à 2000m a endommagé la structure. La toile se déchire et le temps se gâte. La visibilité est nulle et survient une panne de moteur. Le dirigeable doit donc se mettre dans le lit du vent, franchit le Rhin et survole l'Alsace alors allemande. Quand la visibilité revient, les montagnes vues à droite ne sont pas la Forêt Noire mais les Vosges. Repartir vers la base de départ est impossible, l'équipage tente de rallier Metz (Allemande) mais en vain. Se poser dans un champ c'est s'exposer à la vindicte populaire et cette possibilité est donc écartée. Finalement il atterrira vers midi en catastrophe sur le Champ de Mars de Lunéville, un terrain de manoeuvres et en plein exercice militaire. L'équipage se met ainsi sous la protection de l'armée et les militaires forment un cordon de sécurité. Le lendemain un train venu d'Allemagne amène les 200 tubes d'hydrogène nécessaires pour le regonfler. Il pourra alors repartir librement vers Metz, mais après avoir été examiné par les autorités françaises. Les autorités allemandes féliciteront la France de son attitude chevaleresque autorisant son retour au pays. Tout sur cette affaire: http://www.blamont.info/textes135.html Cordialement, CG |
| | | gégé68 Je fais partie des murs
Nombre de messages : 18068 Age : 84 Localisation : Alsace Thème de collection : l'Empire Allemand ( 1870---1918 ) Date d'inscription : 28/11/2010
| Sujet: Re: 3 avril 1913, un dirigeable allemand en panne atterrit à Lunéville. Dim 07 Avr 2013, 13:35 | |
| bonjour ma contribution salutations gégé |
| | | | 3 avril 1913, un dirigeable allemand en panne atterrit à Lunéville. | |
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