Reconstitution GVC août 1914 et printemps 1915.

Bonjour,
pour le centenaire de 1914 nous allons reconstituer des Réservistes de l'Armée Territoriale, les RAT.
C'étaient des hommes de 41 à 45 ans, puis très vite jusqu'à 49 ans, qui étaient mobilisés dans le régiment territorial le plus proche de leur domicile.

Ils étaient chargés de la surveillance des voies de communication (Gardes Voies Communications), plus spécialement des gares, tunnels, ponts ferroviaires.

Ils étaient habillés avec ce dont disposait le dépôt du régiment territorial en fonction de leur éloignement de la zone des armées.
Les plus proches du front étaient dotés de l'habillement quasi réglementaire de l'infanterie (képi, capote et pantalon garance).
Plus ils en étaient éloignés, moins leur habillement était réglementaire.

Ils pouvaient être dotés de bourgerons de travail, de vestes de manoeuvre d'été, de bonnets de police, de pantalons civils, même de vestes et de manteaux civils et de coiffures civiles.

Nous avons choisi de représenter le 53° RIT dont le dépôt était à Lons le Saunier dans le Jura.
Lons n'est pas précisément proche du front, mais il n'en est pas pour autant trop éloigné, ce qui laisse un choix assez vaste dans les tenues.

Voici, d'après photos d'époque, une tenue de bourgeron de travail mle 1882, d'un képi mle 1884 avec un écusson du 53°RIT (chiffres blancs sur fond bleu), d'un ceinturon à plaque, d'une cartouchière Gras mle 1884, de brodequins et de guêtrons civils.

Il a reçu un vieux fusil Gras avec sa baïonnette, en calibre 11 mm comme tous les autres GVC.




Une veste en cuir de l'administration, une culotte bleue de l'administration et un bonnet de police mle 1891.



Comme il n'a reçu qu'une seule paire d'écussons de col (chiffres blancs sur fond garance), il a choisi d'en mettre un sur le col (qu'il a rajouté lui-même) de son bourgeron, et l'autre sur le col de sa veste.
Comme ça dans n'importe quelle tenue il aura un aspect à peu près militaire.

NB: le bourgeron n'a pas de col ni d'écusson à l'origine, tout comme la veste cuir ne reçoit pas d'écusson réglementairement.


Le brassard mle 1910 se lit de la façon suivante:
Section A, groupe 4, Garde Communications, poste 1, homme n°3.
Le n°1 était de chef de poste, le n°2 son adjoint.


Quelques sites sur les GVC:
http://combattant.14-18.pagesperso-orange.fr/Representer/RImg03c.html
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/photos-14-18/sacres-peperes-sujet_56_1.htm
http://combattant.14-18.pagesperso-orange.fr/JMO/JMO_020.html
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/photos-14-18/divers/b7-gc-rit-sujet_282_1.htm
http://rosalielebel75.franceserv.com/fusil-gras.html
http://gvc.14-18.pagesperso-orange.fr/
http://combattant.14-18.pagesperso-orange.fr/Pasapas/E315GVC.html
Cordialement,
CG

salut crevette!

Est-ce que les jeunes "inaptes" au service militaire furent incorporés dans des RAT?

Ma tenue est actuellement en cours pour l'année prochaine mais ou trouver des repros de képis 1884?

a plus

Salut,
que des vieux dans les RAT!
On devrait commencer de fabriquer des képis 1884, j'apporte le modèle à l'eugène ce WE.

Ah y vont être beau les gardes voies  je viendrais vous bottez les fesses en Landwehr Prussienne... 

Landwehr 3° ban au moins  

Les réservistes qu'ils soient de l'armée ou de la territoriale ont déjà fait leur service militaire, tout comme les territoriaux.
Ils connaissent donc un minimum l'armée (5, 2 puis enfin 3 ans de service militaire selon les époques), les armes et la discipline.

Un réformé ne peut donc pas être réserviste ni territorial, s'il veut réellement participer à la guerre il peut tenter sa chance en s'engageant dans l'active.

Bonsoir,

Bravo pour ce projet, et merci pour le lien vers mon site dans votre 1er message ci-dessus, lien grâce auquel j'ai pu arriver jusqu'ici.

Les GVC cumulent de nombreuses particularités :
- par l'âge ils sont de la réserve de la territoriale
- administrativement ils sont rattachés au régiment territorial d'infanterie de leur subdivision de mobilisation
- pour les tenues et l'équipement en revanche il était prévu qu'ils soient équipés à la mobilisation avec des effets fournis par le régiment d'active d'infanterie de leur subdivision, notamment avec des effets prélevés sur la collection d'instruction dite collection N°3 (= les plus usagés)

Donc les GVC de Lons-le-Saunier pouvaient aussi porter des effets marqués au N° du 44e régiment d'infanterie, donc N°44 rouge garance sur fond bleu sur le képi, et N° gris de fer bleuté sur fond rouge garance pour les pattes de col.
Avec en plus des marques distinctives de collection d'instruction pour certains : pour les képis une (parfois même 2 !) petite pastille de tissu jaune ou de métal jaune à côté ou au dessus du N°, ou attesté aussi pour des GVC avec képis du 44e RI des écussons de N° de képi aux couleurs inversées = N° bleu foncé sur rectangle rouge garance.

J'ai 2 ou 3 photos de GVC tous avec des képis et capotes du 44e RI je vous retrouve ça.

En attendant pour les képis une retranscription des instructions de création du képi modèle 1884 avec quelques données sur les dimensions qui peuvent aider pour faire des fabrications de modèles de reconstitution : https://gvc-14-18.pagesperso-orange.fr/LeGVC/LeGVCtenue01Kepi1884.html

Je reviens avec des photos...

Cordialement,
Yannick

Re...avec les images des GVC portant des tenues du 44eRI de Lons-le-Saunier



Cette image porte au dos une correspondance datée du 31 octobre 1915 la prise de vue est donc antérieure à cette date, probablement probable courant 1915, au plus tôt fin 1914, deux des hommes portent déjà des képis bleu horizon (devant le volet), et les brassards ont été découpés et cousus directement sur les manches et portent ici les mentions atypiques " F  GC  2"

à suivre détails des képis avec marques de collection d'instruction...

 

d'abord un képi sans marque , puis 3 avec marques de collection d'instruction : 1 avec pastille de au dessus du N°, puis 2 avec couleurs inversées.

Cordialement,

Yannick LG

Bonjour, bravo pour votre très beau site, et merci pour ces commentaires et ces photos!

Les tenues des GVC sont en effet très variées.
On aurait en effet fort bien pu prendre le numéro du 44° de ligne qui était nettement plus connu à Lons le Saunier (et qui est toujours aussi connu!), mais après quelques réflexions on a plutôt choisi le régiment territorial.
Les chiffres blancs montreront ainsi très distinctement la territoriale qu'il ne faut pas oublier dans ces cérémonies et commémorations.

Bravo à toi pour ces superbes mannequins!  
Amitié, Simon

Salut ,

là j'apprend quelques choses , je ne savais pas du tout que cela existé !
Le fait de savoir ça est un + !

Nicolas

Bonsoir,

Le choix du N° territorial en blanc reste historiquement valable pour les GVC en effet, ceci s'explique par l'instruction confidentielle de prescriptions de détail pour la fourniture et l'expédition des effets d'habillements [...] aux hommes préposés à la garde des voies de communications du 2 juin 1891 dont un exemplaire du tirage de 1897 est conservé au SHD sous la côte 7 N 12 qui prévoit article 6 page 3 :

"En principe, le régiment actif subdivisionnaire est seul chargé de fournir tous les effets [...] Toutefois :
1° En ce qui concerne les effets d'habillement et de grand équipement : les régiments régionaux (note = territoriaux en 1914) et les bataillons de chasseurs peuvent être appelés à participer aux fournitures à faire"

Ces prescriptions bien que de mémoire non reprises dans l'instruction générale de 1910 sur les GVC, étaient toujours en usage en 1914, de nombreux GVC ,parfois des postes de GVC entiers, parfois avec à la fois des effets du RI et du RIT, pour le même poste, ont été équipés avec des effets marqués aux N° de RIT ou de bataillons de chasseurs, ceci est attesté par de nombreuses photographies.

A vrai dire comme vous l'avez bien décrit dans votre premier message, les GVC étaient habillés avec n'importe quoi, ou pas (partiellement ou totalement en effets civils) et il existe aussi quelques cas de postes de GVC en tenues d'artilleurs ou de chasseurs à cheval.

Vos deux tenues sont très réussies, j'ai moi-même pour l'instant fabriqué le mois dernier un bonnet de police et commencé à assembler un bourgeron, votre brassard est très réussi et son agrafe en métal brille comme neuve, ces agrafes sont elles toujours commercialisées si oui où ? je n'ai réussi pour l'instant à en trouver de ces modèles que sur des brassards de réquisition militaires d'occasion, sur lesquels les agrafes sont parfois un peu voire beaucoup rouillées, et puis sur le principe je n'ai pas encore osé dépouiller un brassard historique authentique pour fabriquer un brassard de reconstitution ! à tel point que j'ai même commencé à réfléchir à fabriquer ces agrafes moi-même !

Amicalement,
Yannick LG

Ce sont des boucles de sangles de maintien du blessé pour brancards français des années 50.
J'en avais deux dont la sangle avait été réutilisées pour un autre usage et dont j'avais conservé les boucles "au cas où".
C'est notamment pour cette raison qu'elles sont quasi neuves, ce matériel médical ayant été stocké moins longtemps et dans de meilleures conditions que les brassards de réquisition.
Mais je n'en ai plus et je ne vois pas comment en trouver d'autres.

Petite question concernant l'armement et l'équipement:
s'il me semble impossible qu'un GVC soit armé du Lebel, est-il possible que certains aient été équipés de cartouchière 1888?
Je n'ai rien trouvé qui aille dans ce sens.

Bonjour,

Les GVC étaient réglementairement exclusivement dotés de fusils modèle 1874 (fusil Gras), c'est le cas sur toutes les photos de GVC que j'ai pu examiner (quelques centaines).

L'instruction générale de 1910 sur le service des GVC prévoit les armes et accessoires suivants :

1 fusil modèle 1874 avec épée baïonnette ( fusil Gras)
20 cartouches modèle 1879-83 dont 2 cartouches libres et 18 en paquets
1 ceinturon d'infanterie avec porte-sabre (en fait porte baïonnette)
1 cartouchière
1 bretelle de fusil

Il n'y a pas de précision de modèle de cartouchière, sur les photos de GVC on peut voir que tous les modèles de cartouchières en stock dans les dépôts de l'armée française en 1914 sont utilisés par les GVC, des plus anciens jusqu'au plus récent qui est aussi très souvent distribué aux GVC selon les photos d'époque (c'est le cas sur la photo des GVC postée plus haut) ; donc tout à fait courant les 1888 chez les GVC.

En résumé : comme bien vu sur vos tenues : 1 seule cartouchière (n'importe quel modèle possible) et pas de bretelles de suspension des cartouchières.

L'instruction de 1910 pour les GVC a été intégralement retranscrite sur le site "Parcours du combattant 14 18" accessible avec ce lien, vers le bas de l'article l'annexe II liste tout le matériel qui doit être distribué aux GVC à la mobilisation : https://combattant14-18.pagesperso-orange.fr/Pasapas/E315GVC1910.html

Merci pour l'information sur les boucles de sangles, donc je vais continuer à surveiller le marché de la récup, sinon envisager un atelier bricolage !

Amicalement,
Yannick LG

Merci!

Salut

Pour la boucle,un petit tour en mercerie ou magasin d'art créatif, tu devrait trouvé ton bonheur.

Hello,

oh tien salut Rougeau

Crevette, j'ai reçu ton salut par le billet du papé

Donc que des vieux chez dans le GVC, impossible pour Antonin et moi de participer alors ! :p

Très sympas sinon comme côté 'peu connu' de la grande guerre !

Il y a moyen de participer en soldat de la ligne tout simplement.

Bonsoir,

Pour faire le lien entre les magnifiques tenues reconstituées de Crevette et les photos d'époque voici :

des hommes en bourgerons et pantalons de treillis, ceux assis au premier rang portent le bourgeron de toile 1882, la boutonnière sur la poitrine n'est ouverte que sur 35cm, il s'enfile donc par la tête, les hommes avec fusil et baïonnette aux deux extrémités du second rang portent le bourgeron blouse de 1895 ouvert par une boutonnière sur toute la longueur du bourgeron, il s'enfile comme une veste.

Des hommes en bonnets de police et vestes de cuir (quelques sabots et vestes civiles...)

Pour finir un groupe qui, à part l'homme en capote,  semble n'avoir reçu que les képis tous les autres effets semblent civils, et l'intégrale 100% sabots !

Cordialement,
Yannick

Pas mal du tout!

Deux autres membres ont fait leur tenue, cette fois-ci en capote:

Salut,

Sympatoche tout ça !
Vous avez trouvez les capotes où ?

Tres sympa cette poo

on es reconnais bien les deux loustics du groupe....
un grand bonjour aux deux

patrice10
ancien du 14ème de ligne

Je ne manquerai pas de leur donner le bonjour à Nouvel An!
Mais le la part de qui exactement?

Les capotes de cette photo sont soit entièrement confectionnées, soit ce sont des capotes suisses modifiées (col, manches et boutons).
Celle de gauche est une reconstitution de mle 1867, porté en attendant d'avoir terminé les mles 1877.

Les képis ont été confectionnés il y a quelques semaines, comme les guêtrons, les brassards et les pattes de col.

On fera une petite reconstitution Campagne de France 1814 dans les alentours de Brienne le Château fin janvier avec le 14° de ligne.
On sera l'envahisseur, des russes en l'occurrence.

de patrice du 14ème de ligne

on se voit egalement lors de la bourse de Besançon et sur diverses autres manifestations....

L'eugene me reconnaitra sans probleme

a bientot

patrice10

D'accord!

Voici maintenant ma tenue de GVC pour le printemps 1915:


Capote mle 1877 modifiée à l'automne 14 avec col rabattu, poches de hanches.
Une seule rangée de boutons car l'autre a été cannibalisée.

Pantalon garance mle 1897 reconnaissable à la bande de renfort blanche de 6 cm cousue au bas de chaque jambe.
Il est porté ainsi, avec le bas retroussé, en tenue de marche et de cantonnement.

Il a enfin perçu un couvre képi en toile bleue.

Il est toujours armé de son fusil Gras.


La capote est un modèle suisse de la fin XIX° modifiée en capote française (parements de manches, épaulettes et patte de ceinturon). Coût: 50 à 60€ en Suisse.
Le pantalon est une copie Maratier (75€), modifié avec les bas de jambes blancs et des boutons d'époque.
Le ceinturon est toujours une copie perso avec une plaque de fouille, tout comme la cartouchière Gras.
Les brodequins sont des Brogans US (une cinquantaine d'euros), ils figurent parfaitement des brodequins civils de l'époque après avoir subi des modifications visant à les renforcer (semelle notamment).

A suivre, dans quelques mois il percevra un képi mle 1914 bleu-horizon et un couvre pantalon de toile bleue comme l'armée en portait dès l'automne 1914.

Merci pour ce sujet qui m'a fait découvrir le forum.
Cela m'amène à poser une question personnelle.
Je cherche pour une tenue reconstituée (reproduction) d'adjudant-chef de 1914 des chaussures à porter pour aller avec. Dans mes recherches, j'ai trouvé que les adjudants n'utilisaient pas en principe les brodequins de troupe, modèle 1912 ou antérieur, ni les bottes d'officier. Ils utilisaient des brodequins civils qu'ils se faisaient faire (avec une guêtre plus grande que la jambières du soldat). N'arrivant pas à trouver à quoi ressemble un brodequins civils de l'époque, je tombe sur ce sujet qui dit qu'on peut prendre des Brogans US en les modifiant un peu. Serait-il possible d'en savoir un peu plus ? A quoi ressemble vraiment un brodequin civil français du début du 20ème siècle ? A quoi ressemble un Brogans US ? Peut-on en trouver des neufs ? Quel guêtre mettre par dessus ?
Merci de vos réponses.

Bonjour,
des Brogans conviennent parfaitement, c'est ce que je porte.

Les brodequins civils ressemblaient parfois aux modèles 1917 français:
https://www.passionmilitaria.com/t45831-ces-objets-qui-sont-civils-et-que-l-on-croit-etre-militaires

Le Brogan est juste un peu plus bas que le brodequin règlementaire militaire, et donc la jambière tient moins bien.

Pour en trouver des neufs:
http://www.blockaderunner.com/Catalog/catpg14a.html
http://www.jarnaginco.com/

Ils sont en principe de qualité.


Sinon voici les chaussures d'équitation de Décathlon:
http://www.decathlon.fr/boots-dequitation-classic-lacets-noir-id_8162052.html
Elles ont une coupe sympa, ne sont pas chères et sont confortables, en plus on peut les essayer sur place.
Les groupes de reconstitution 1914 en ont acheté pas mal, ce qui a surpris quelques magasins Décathlon!

Il faut juste éviter les brodequins français des années 40 et 50 qui sont vraiment trop typés de cette époque avec leur coupe derby!

Pour les jambières civiles, voir mon lien ci-dessus, on peut les prendre moulées à ressort ou souples à lacets, pourvu qu'elles soient noires.

Sinon on peut se fabriquer des jambières règlementaires de sous-officier, ce sont les mêmes que pour la troupe mais environ 5 à 7 centimètres plus hautes.
Certains cordonniers ont encore les petits crochets nécessaires et l'outil de pose, j'en ai acheté l'an passé.
Cordialement,
CG

Un grand merci Crevette !
Je débute, donc pas facile à trouver les infos pour faire quelque chose de bien...
On est pas très loin, je suis du 01 et le régiment d'active de mon arrière grand-père dont je cherche à faire la tenue, le 23ème RI était à Bourg-en-Bresse, Salins-les-Bains et Pontarlier...