Mon fusil Modèle 1822 T Bis

Bonjour à tous.  

Hier, j'ai reçu un classique de chez classique. Archi connu, on le rencontre dans les moindres challenges ADF de province.

Voici mon fusil 1822 T Bis.

Fabriqué à Tulle en 1827 comme fusil d'infanterie à silex.
Transformé T vers 1843 à Mutzig : mise à percussion et alésage à 18. Le canon reste lisse.
Transformé Bis en 1859 à St Etienne : mise en rayure du canon, raccourcissement canon et bois, déplacement embouchoir.
A chaque étape, marquages et poinçons sur le canon et la crosse.
La monture n'a pas été remplacée : elle a conservé la joue d'origine et la pastille MR.
Les garnitures non plus.

Vu son état, après une période en unité (matricule sur le canon et la crosse), il a dû prendre tranquillement la poussière au fond de l'armurerie d'une Garde Nationale Sédentaire dans une sous-préfécture rurale. On en trouve encore parfois dans les combles d'anciennes mairies ...

Le fusil est bien homogène, mêmes matricules 330 puis 1870 (se répétant sur le canon, la crosse, la platine ...)
Bois en noyer teinté brun rouge (avec des coulures noires moches que je vais traiter à l'acide oxalique). Pas de vers, peu de chocs. Très bon état du bois, encastrements nickels, arètes vives.
Pièces métalliques propres, nécessitant un très léger polissage.
Canon propre et bien rayé, un peu marqué vers la bouche (comme d'hab sur ces fusils)

Voici un petit reportage.

Portrait, vues droite et gauche.
On remarque que l'embouchoir a été reculé sur la monture avec son ressort.



La crosse.
Vue de gauche, la joue et le matricule 1870 :

Vuede droite. Macaron MR, identification de la Manufacture de la transformation T : Mutzig et de celle ayant opéré la Bis : St Etienne :


Le canon.
Identification du modèle 1822 T Bis et hausse à cran de mire :

Poinçon R (?) du contrôleur initial. Marquage C de 18 pour Canon de 18 (mm) et matricules :

Millésime (usé) de la fabrication initiale : 1827. Poinçons de recette et de contrôleurs. En dessous - caché par la platine - initiale de la manufacture ayant mis le canon en rayure et millésime de cette modification. S de St Etienne en 1859 (transformation précoce) :


La platine.
Vue extérieure. C'est une Corrézienne Royale. On remarque la pièce d'obturation du logement de la batterie :

Vue de l'intérieur. On retrouve le matricule 330 :

Zoom sur la noix ... à 3 crans !


A bientôt

Beau, Beau, Très beau,
Bravo à toi, bien négocié !
Celui là, je l'aimerais aussi.
Aussi beau dedans que dehors.
Et en plus en état de tir !
Je donne les 2 miens contre un comme celui-ci.
Mais il m'apparait que tu es un spécialiste des embouchoirs reculé, non ?

Bonjour,
bel état!
En 1827 c'était la dernière année de Jean Merley contrôleur des canons, je ne connais pas son successeur.
Cordialement,
CG

dbiker a écrit:

Beau, Beau, Très beau,
Bravo à toi, bien négocié !
Celui là, je l'aimerais aussi.
Aussi beau dedans que dehors.
Et en plus en état de tir !
Je donne les 2 miens contre un comme celui-ci.
Mais il m'apparait que tu es un spécialiste des embouchoirs reculé, non ?

Merci Daniel, c'est vrai qu'il a de la gueule, ce T Bis. Et pas trop cher.  
Mais à propos des embouchoirs, regarde mon fusil 1853 T Car :



Construit neuf à St Etienne comme fusil de voltigeur, il n' a pas été nécessaire de le raccourcir en 1860, et partant de là, pas besoin de reculer l'embouchoir.

Pour ce qui est de la noix à 3 cran, j'ai eu cette explication que je vous livre.
Les fusils à silex - y compris les 1822 - ont une noix à 3 crans :
1er cran : cran de repos, le chien est à l'abattu, mais n'appuie pas sur la batterie
2eme cran : cran de sécurité, la batterie est fermée, le chien ne peut être actionné par action sur la détente.
3eme cran ; cran d'armé, le chien sera projeté sur la batterie dès l'action sur la détente.
Dès lors il est logique que mon 1822 T Bis, en tant que fusil à silex, ait gardé sa noix à 3 crans.
Sur mon fusil, tout a été conservé : canon, monture, garniture, platine. Seule la baguette date de 1859.
En cas de pose d'une platine construite neuve, on aurait une noix à 2 crans.

Vrai ? faux ? Moi pas savoir ...  

Je vous propose cette explication des 3 crans, mais je donne la parole à l'ami Christian sur ce point, car je suis loin de posséder sa culture.  

A bientôt

Aucune idée pour les crans.
Boudriot n'en parle pas.
J'ai de tout: du silex à 2 ou 3 crans, du T et Tbis pareil, une platine arrière italienne genre 1842 à 3 crans, une 1842 à un seul cran etc...

Vraiment une très belle pièce, belle acquisition !

Bonsoir St Etienne,
Félicitation pour cette belle acquisition.J'en possède un,et c’était un plaisir de tirer avec.
Par contre sa platine est à 2 crans.
Cordialement.JA

Samedi dernier, j'ai fait un aller-retour à la campagne, pas mal de trucs à rapporter.
J'en ai profité pour prendre la compagne de mon fusils :





Vous aurez reconnu la baïonnette Modèle 1822.
Elle se fixe en place sans le moindre jeu. On remarque que le canon est en retrait par rapport à la douille d'environ 1 mm. C'est le signe que la bouche du fusil a été reprise.

Voici le 1822 T Bis photographié avec ses collègues ainsi que leurs copines :


Tous en très bel état.

A bientôt

Un bien joli tableau que ces trois fraiches beautés sans toiles d'araignées dans les fûts.

Bonsoir.
De superbes pièces , et dans quel état    
Et des commentaires qui permettent d'en apprendre toujours plus sur ce thème.
Cdt.

Bonjour   

Voici le fusil après nettoyage en règle :
• Bois dégraissé à l'acétone, puis nettoyage à l'acide oxalique.
Un bon rinçage à l’eau claire puis encaustique incolore d'antiquaire et lustrage au chiffon de laine.
• Canon, platine et autres pièces métalliques passées au tampon à polir très fin, puis polissage doux au tripoli.







Ça change pas mal, non ?

Plus de détails sur mon blog Graphistoire :
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A bientôt

Beau travail Paul,
Il est superbe.

Après lavage à la st.Marre je vais aussi essayer l'acétone sur mon voltigeur mle 1854. Ces taches d'huile sont tellement incrustées, je ne sais plus
quoi essayer d'autre.

Daniel,

Pour dégraisser le bois : acétone (faut ventiler quand on l'utilise)

Pour l'éclaircir et faire disparaître les taches sombres c'est l'acide oxalique en préparation tiède. Laisse agir 2 - 3 heures puis rinçage copieux à l'eau claire.

On recommence tant qu'il faut.

Sur la crosse de mon T Bis (avant nettoyage), on voit des coulures sombres. Elles ont été faites par le précédent propriétaire qui a utilisé un produit anti rouille ... Ces produits sont souvent fait un mélange de gasoil, d'eau oxygénée et de détergent. C'est impeccable sur les métaux mais ça marque le bois. Ca part avec l'acide oxalique (Sel d'oseille)

Te connaissant, tu vas y arriver.

A bientôt   

Bonjour

Magnifique, beau travail!!

Cordialement
Thierry

ça a bien avancé et c'est nettement mieux, mais j'ai travaillé à l'eau à froide.
En fonction du résultat, demain j'attaque à l'acide et à chaud.

ça c'est pris :

" Pour dégraisser le bois : acétone (faut ventiler quand on l'utilise)

Pour l'éclaircir et faire disparaître les taches sombres c'est l'acide oxalique en préparation tiède "

plus qu'a essayer.

En tout cas tu à de belle pièce.

Bonsoir,
L'oxalique a chaud a très bien fonctionné.
Demain quand ce sera bien sec, j'aurai peut-être un endroit ou un autre à fignoler à l'acétone.
J'ai réussi à sauver le macaron, même si l'année est moins facilement lisible.

Trés beau travail que tout cela.

Et celui-là, a nettoyer ou garder en l'état ? Il parait neuf sous sa fleur de rouille.

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La question se pose.

Hé bé, il n'est pas de la première fraîcheur, l'ancêtre ...

C'est pas ça, la fleur de rouille. La fleur de rouille reste en surface et s'enlève au tripoli et au chiffon gras.

La, c'est de la corrosion. C'est perforant par endroits (autour de la masselotte, les garnitures ... etc ...)
La corrosion perforante ne se traite qu'à la brosse métallique rotative.
De l'abrasif, donc des dégâts prévisibles sur les arêtes, les marquages ...
Des pièces risquent d'êtres noircies, le chien en particulier.
La monture est encore pas mal.

Dans son état, sa mise à prix équivaut à sa valeur maximum.
Compare avec l'état (photos en tête de post) du mien que j'ai eu à 620 € ...

A bientôt   

Bonsoir,
Je le trouve pas mal du tout. Pour 500, il serai même superbe.
Les garnitures sont plus marquées que le reste.
Canon, chien platine, pas de soucis. La fleur de rouille va facilement disparaitre et tout va re-devenir super (avec mes instruments rotatifs...)
Le bois est pas si mal.
Enigme: l'intérieur du canon ?
En ce qui me concerne, il n'y aurait pas soucis, c'est juste pour accrocher   

Bonsoir,
Très beau le Tbis de notre ami St Etienne. Je souhaite un jour avoir le même !

@+
Stéph.

Bonjour à tous,
Voici donc ce fameux 1822 Tbis, ici en charmante compagnie de 3 baïonnettes modèles 1822 (de Klingenthal) et 1847 de Tulle comme le fusil.







Le positionnement de la baïonnette modèle 1822 sur le canon en 3 étapes :





La baïonnette modèle 1847, fabrication après 1856, en position sur le canon :






@+
Stéph.

Bel achat Stéphane, en bonne et belle compagnie

Merci Daniel pour le compliment.   

Stéph.

Bonsoir
Félicitation, belle rentrée!
De fait, un Tbis bien accompagné.

Cordialement
Thierry

Belles armes, bravo aux acquéreurs ! C'est encore un des modèles de fusils qu'on peut espérer trouver en parfait état avec tous ses marquages, à un prix raisonnable de nos jours.
Cordialement
Philippe