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 temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie

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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyVen 18 Avr 2014 - 16:33

bonjour
Le GI Harold Baumgarten blessé cinq fois à Omaha Beach

..........

Harold Baumgarten , survivant d' Omaha Beach

.........
Appartenant à la compagnie B/116 de la 29ème division, il a débarqué à Omaha Beach vers 7h du matin le 6 juin 44, après la compagnie A/116, juste devant la descente de Vierville, au milieu des obstacles minés.

Immédiatement pris pour cible par les mitrailleuses, alors qu’il pataugeait encore dans l’eau, il a vu mourir à ses côtés la plupart de ses compagnons de bateau. Dans son voisinage immédiat, 2 chars tiraient sur les blockhaus allemands.

C’est alors qu’il a reçu une première balle qui a été amortie par le chargeur de son fusil et ne l’a pas blessé. Il a tiré un premier coup de fusil vers les tranchées allemandes, mais son fusil endommagé s’est tout de suite cassé en deux.
La marée montait rapidement (25 cm toutes les 10 minutes) et un éclat d’obus l’a frappé comme un coup de bâton, sous l’œil gauche, lui arrachant la joue, les gencives et des dents. L’eau froide de la mer a lavé sa blessure et il a alors rampé vers la digue, se cachant à moitié dans la mer montante.

Le choc l’avait mis en fureur mais il pensait aussi qu’il allait mourir bientôt. Il avait eu du mal à se débarrasser de sa brassière de sauvetage, il n’avait plus d’équipement sauf son kit de secours accroché à sa jambe.

Arrivé sous la digue, il a remarqué sa forme encore actuelle : verticale puis inclinée, elle était surmontée de barbelés, mais protégeait mal des tirs latéraux venant de sa droite.

Le soldat Surro de la A/116, appuyé contre le mur, l’a regardé avec horreur et il est parti vers la droite pour lui chercher des secours. Mais Baumgarten s’est vite aperçu qu’il ne fallait pas rester là, il a ramassé le fusil d’un mort et il a suivi Surro qui a été tué d’une balle traversant son casque. Il s’est retrouvé plus à droite dans un coin un peu abrité sous les blockhaus principaux de Vierville. Derrière lui, partout des morts et des blessés sur la plage, poussés par la marée, vision sinistre pour un jeune soldat.

Plus tard, peut-être vers 9 ou 10 heures, toujours abrité derrière la digue, il a vu venir vers lui, venant de la gauche, le Sergent Cecil Breeden, un des 3 infirmiers de la Compagnie A/116, réconfortant les mourants et soignant tous les blessés qu’il rencontrait le long de la digue. Il s’en souvient : « un ange de bonté », qui l’a soigné, lui a donné de la morphine, sans se soucier des obus de mortiers qui éclataient dans le voisinage. Cecil lui a dit : « Tu es blessé maintenant. Quand je serai blessé, tu pourras m'aider ». Cecil est reparti, il ne l’a plus revu, mais il s’en souviendra toute sa vie. Un peu plus tard, pendant qu’il tirait à l’abri du mur un soldat blessé, un obus lui a envoyé 3 éclats à travers son casque, nouvelle blessure.

« Devant le mur, il y avait à peu près quatre rangées de blessés et de morts, soit une quarantaine de soldats. Il y avait six ou huit infirmiers pour s'en occuper. Ils avaient des croix rouges sur leurs casques. L'un d'eux me conseilla de rejoindre le secteur de Saint Laurent sur Mer pour être évacué par bateau. Je me suis dit "Pourquoi ne pas abandonner le combat" et puis je me suis dit que je ne devais pas arrêter. Cependant, sentant que la mort était proche, j'ai prié, ».

Il est resté, la tête lui tournait à cause de la morphine.



En milieu de journée, il a vu le Général Cota sur la digue, revenant à pied de Vierville par la route, accompagné de quelques gardes et de 2 ou 3 officiers. Le Général a incité les survivants à sortir de la plage et a pris des dispositions pour que le Génie fasse sauter le mur antichar. Baumgarten ne pouvait pas parler « mais quelques gars appelèrent le Général pour qu'il vienne. C'était rassurant pour nous de voir cet homme courageux sur la plage, méprisant les snipers
Baumgarten s’est joint à un groupe de soldats de la 29ème , dont la moitié étaient blessés, mais valides. Ils ont alors quitté la plage, en grimpant le long de la falaise, cotoyant des tranchées allemandes avec des soldats morts, en se dirigeant vers l’Ouest, l’objectif de leur unité. Ils sont passés à travers champ vers les maisons de la route de Grandcamp. Baumgarten se sentait remarquablement fort, malgré sa double blessure, et excité par l’action et la morphine, il ne ressentait aucune douleur. Un jet de grenade (les américains y étaient très entraînés par leur pratique du baseball) a éliminé un groupe d’allemands et ils n’ont pas fait de prisonniers, mais ils n’étaient plus que 7 à continuer, tous blessés « ambulatoires ».



Ils ont finalement atteint la route de Vierville à Grandcamp, l’ont traversée et c’est là que Baumgarten a reçu une 3ème blessure, une balle lui a traversé le pied gauche. Il a saupoudré de sulfamides la blessure, s’est rechaussé et a continué en boitant sous des tirs d’obus. Il se faisait tard dans l’après-midi, ils ne voyaient personne et sont restés un long moment, tous les sept, à se reposer. La nuit est tombée, la pleine lune s’est levée, brillante. Des obus tombant de nouveau, ils ont fait le mauvais choix de traverser la route. Un rafale de mitrailleuse les a surpris et tous balayés. Ils sont tous tombés les uns sur les autres dans un fossé, les blessés hurlant ou gémissant. Cela n’a pas duré longtemps, ses camarades sont morts et lui était blessé une 4ème fois à la lèvre gauche , perdant encore des dents et de la gencive

Il s’attendait à voir arriver les allemands pour en finir, mais personne n’est venu. Il a perdu connaissance, et a eu des hallucinations.

Peut-être vers 3 heures du matin, il s’est senti mourir, il avait froid, ne sentait rien (il s’était fait encore des piqûres de morphine sous la peau de sa main gauche). Il buvait l'eau des gourdes dont les propriétaires n'avaient plus usage . Et puis, miracle, une ambulance américaine est passée. Ne pouvant parler, il a tiré une rafale de Thompson Gun. La voiture s’est arrêtée, et les infirmiers l’ont assis sur le plancher et il s’est assoupi en les entendant dire « ce gars là vient de mourir ».

Il s’est retrouvé sur la plage à St-Laurent, allongé sur un brancard, soigné sommairement. Vers 11heures, des snipers ont blessé un des infirmier et il a reçu sa 5ème blessure, au genou. Son tour n’était pas venu. A 15 heures il a été embarqué sur un grand bateau, le jour le plus long de 32 heures était fini pour lui.

Après la guerre Harold Baumgarten a repris ses études et il est devenu médecin.
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyVen 18 Avr 2014 - 18:29

Bonsoir,

Quand ces pas ton jour, un sacré courage soldat ...  temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 Usflag7h 

Respect et Honneur ..
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyVen 18 Avr 2014 - 18:57

Quelle histoire. incroyable !
Et il a transcendé tout cela en devenant médecin .
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyVen 18 Avr 2014 - 19:27

il a tenu debout , il est trop fort ce gars , et je dit , c'est possible , en tant de guerre , blessure , morphine, combat, faut y aller , pour finir médecin !
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyMer 23 Avr 2014 - 17:54

bonsoir
témoignage du Dr. Robert Buckley


Parmi ceux qui ont survécu au massacre d'Omaha Beach se trouve le commandant Robert Buckley, chirurgien détaché auprès de 116ème régiment d'infanterie de la 29ème division d'infanterie. Ce témoignage, posté en Allemagne le 27 janvier 1945, fait suite à une question du lieutenant-colonel américain Harold A. Cassell du 116ème régiment d'infanterie.

Après la guerre, Robert Buckley a travaillé comme chirurgien dans le privé, avant de rejoindre l'équipe médicale de la Kecoughtan Veterans Administration Hospital. Décoré de la Bronze Star, il est mort subitement à l'âge de 52 ans en 1960.



"Vous m'avez demandé ce que je sais à propos de la mort du commandant John Sours le Jour J, puisque lui et moi étions dans la même péniche de débarquement. Je me souviens très clairement de ce qui s'est passé, et voici comment tout cela a eu lieu.

Très tôt en ce matin du Jour J, après le petit-déjeuner, "Big John" et moi avons fini de préparer nos affaires, et comme nos couchettes étaient l'une en face de l'autre, nous nous sommes aidés à fixer le filet de camouflage sur nos casques. Lorsque l'heure est venue nous avons grimpé sur le pont du navire, ce qui n'était pas facile ce matin-là à cause de la houle et du poids de nos sacs... Malgré tout, nous y sommes tous arrivés (nous étions alors 26) et nous nous sommes éloigné du gros navire dans nos péniches de débarquement. Nous avons un petit peu tourné en rond dans l'eau, puis nous nous sommes dirigé vers le rivage, dont on ne pouvait distinguer qu'un fin tracé à cause de la distance qui nous en séparait.

Le commandant Sours se tenait à ma droite dans la péniche, il était en deuxième position à l'avant de la barge. Tandis que nous arrivions, nous nous sommes dit qu'il serait facile de traverser sous les balles des mitailleuses. Nous étions tous accroupis au fond du navire qui était glissant et recouvert d'eau de mer.

Puis le bateau est resté coincé contre un obstacle de plage qui était surmonté d'une mine type Tellermine. Il y avait environ 80 mètres de distance entre nous et la plage. Les différentes vagues successives ont éloigné la péniche de l'obstacle qui s'est alors dirigée vers la côte, puis nous avons débarqué.



J'ai jeté un coup d'oeil à ma droite, et j'ai pu observer Big John venir dans ma direction. Il me vit le regarder, et me cria : "Comment ça va, toubib ?". Après avoir atteint un muret étroit qui nous permettait d'être plus ou moins à couvert, j'ai regardé l'affreux paysage en direction de la mer. J'ai alors pu immédiatement repérer deux hommes qui avaient besoin qu'on les sorte de l'eau. Avec un soldat du rang, je suis allé leur porter secours. L'un d'entre eux avait une blessure à la jambe. L'autre, un officier, était étendu, la tête plongée dans l'eau. Lorsque je l'ai soulevé, j'ai alors reconnu le commandant Sours. Il était déjà mort lorsque je l'ai trouvé. De ce que j'ai pu observer, il m'a semblé qu'il avait été tué par une balle de mitrailleuse dans la tête.

J'ai alors aidé le soldat blessé à la jambe à traverser la plage. Alors que nous étions toujours dans l'eau, j'ai repéré un casque qui flottait. Il appartenait à Sours, et avait été traversé par une balle qui était entrée puis ressortie. Aussi rapidement que possible, le corps du commandant Sours a été déplacé à un endroit protégé de la plage. J'ai pris soin de bien le recouvrir, tout comme de nombreux soldats tombés ce jour-là.

Je sais que vous allez raconter tout cela à madame Sours. C'est pourquoi j'aurai aimé rajouter autre chose. Je tenais à lui dire que c'était un homme bien, un homme vraiment très bien, qui avait mérité le respect et l'admiration de tous. Et les gars du régiment qui ont connu le commandant Sours pensent comme moi."

Robert Buckley, 27 janvier 1945



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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyMer 7 Mai 2014 - 13:52

bonjour
SOUVENIRS D'UNE MERE DE FAMILLE





6 juin - Dix sept heures –

Ça recommence, inutile de rester ici, autant fuir avant la nuit, il y a encore un pont PARIS-CHERBOURG (Note de MLQ: le viaduc de la ligne de chemin de fer) à traverser.





le viaduc de la ligne Paris-Cherbourg, autre nom de ce pont Pont du Lido.



Alors on entasse les provisions, les vêtements, les pansements, les chaussures, quelques couvertures. On installe Anne-Marie dans une remorque sans pneus, sans ressorts ; je l'assieds sur un édredon. Alain, 2 ans, est dans sa voiture archibondée, Dominique, 4 ans, assis sur le porte-bagages d'une bicyclette. On sauve quatre bicyclettes qu'on charge au maximum. Le triste cortège s'ébranle, les cordes (en papier) cèdent, il faut tout arrimer de nouveau. Tâchons de ne pas nous trouver pris dans un convoi. Les avions piquent et mitraillent, quel enfer !



Eterville

Nous nous éloignons de six à sept kilomètres ( Note de MLQ: Eterville est au Sud-ouest de Caen) , nous trouvons asile chez des gens modestes, mais bon cœur, il faut pouvoir se caser à douze. Le bonhomme chez qui nous sommes est un boucher clandestin, nous aurons toujours à manger. On fourre les gosses trois par trois dans les lits avec les enfants de notre hôte. Pierre couche en face avec trois des nôtres. La nuit fut quelque chose d'inénarrable comme horreur : bombardements, incendies, tout saute, il ne va plus rien rester. Au jour, on inspecte l'horizon, Venoix semble épargné, c'est notre quartier. Partout ailleurs, ce n'est que ruines, fumées, incendies, décombres.



Nous sommes à un carrefour, les Allemands vont et viennent avec leurs chars au bruit infernal, ils circulent dans des autos toutes déglinguées, ils se camouflent au maximum, mettent des branches sur leurs casques, leurs autos, leurs motos. Sur chaque véhicule, un homme est debout, inspecte le ciel pour signaler l'avion susceptible de les mitrailler. Vingt, trente fois par jour, il faut se mettre à l'abri de la mitraille. On voit les « Boches » lâcher leur véhicule, se cacher dans les fossés, rentrer dans les maisons. Cette vie là dure quinze jours. Pendant ce temps là, CAEN continue à brûler, à sauter.

Les beaux parents sont restés à Venoix, ils vont et viennent chez nous (la maison ne semble pas abandonnée) la préservant peut-être du pillage.



Pendant une accalmie, Pierre parcourt les champs, à la recherche d'un peu de bois, de paille. II trouve des baraques abandonnées par les Allemands, construites en contrebas et dont le toit affleure le sol. L'abri lui paraît intéressant. Il y à du bois tout autour pour faire du feu. II y a des poêles, des lits, même une réserve d'eau qui peut servir au ménage. C'est une trouvaille. Je vais avec Pierre visiter l'endroit, nous décidons d'y aller le soir même, la tranchée est si inconfortable.



Cinq heures - Démarrage. Nous faisons plusieurs voyages avec les remorques à travers les champs, ça cahote, mais on est content. L'installation se fait rapidement, nous songeons au souper. Marie-Thérèse va au milieu chercher le pain et le lait. Pierre abat une cloison pour aller dans deux pièces sans sortir. D'un seul coup arrive une rafale d'obus. Nous nous serrons tous les uns contre les autres. Jacques et Jean-Pierre sont seuls dans la pièce voisine, je tremble qu'ils ne cherchent à sortir pour nous rejoindre. Tout tremble, tout vibre, nous ne sortirons pas de là vivants. Marie-Thérèse doit être sur le chemin du retour. La plaine n'offre aucun abri, ma pensée va vers cette pauvre petite, la reverrons nous ? Après vingt à vingt-cinq minutes d'un vacarme effroyable, le calme renaît. Vite on retourne à la tranchée, elle est blindée, l'abri est plus sûr, tant pis pour le confort. Nous abandonnons les trois quarts de notre matériel et nous revenons chargés au maximum.



Nous apercevons Marie-Thérèse et ma mère qui n'avaient pas encore quitté le village, s'y étant trouvées attardées, Dieu merci. Elles ne s'étaient pas rendu compte de la sauce qui nous était tombé dessus et se demandaient pourquoi nous revenions. Le soir tombait, il ne fallait pas songer à faire un nouveau voyage là-bas pour ramener du matériel.



Dès le petit jour, le lendemain matin, Pierre y va. Les S.S. sont là, défense d'entrer, ils menacent du révolver. Ces messieurs vident les valises et choisissent ce qui leur convient. Pierre y retourne l'après-midi et rapporte ce que ces messieurs ont bien voulu laisser. Cette équipée nous a coûté cher comme pillage.



Deux jours après, 29 juin : Ordre d'évacuation, on a deux heures pour quitter le village. II faut se diriger soit sur SAINT-ANDRE-SUR-ORNE (Note de MLQ: 6 km au Sud-est) , soit sur CAEN. Nous préférons rentrer à CAEN. Nous nous disons que pour avoir enduré depuis trois semaines tout ceci, il vaut mieux tenir et attendre l'arrivée des Anglais, quitte à remonter les lignes si le front n'avance pas assez vite. Nous jetons dans la tranchée tout ce que nous ne pouvons pas emporter, et retour vers CAEN sous les obus. Tous les villages environnants évacuent, la route est un interminable convoi de malheureux, traînant des brouettes, des vélos, des remorques ; seuls les cultivateurs ont chargé leurs chariots.



Tout à coup les rafales nous obligent à abandonner les bagages au milieu de la route. On se couche à plat ventre, on se plaque dans les haies, contre les maisons, je couvre les enfants avec mon manteau, les éclats crépitent de tous côtés. Cent mètres avant la maison, même sérénade, les gens crient, près de moi une fille de vingt ans hurle, appelle sa mère. Je lui enjoins sévèrement de se taire :« Quand vous serez blessée, vous aurez le temps de crier ». Tout de même on arrive à la maison, un calme relatif s'établit, on remet de l'ordre rapidement. Nous ne pouvons songer à aller à la cave, l'issue est extérieure et précisément du côté où arrivent les obus. Nous décidons de coucher dans le bureau, nous sommes dix sur six mètres carrés. Tous habillés, naturellement, nous resterons dix semaines sans quitter nos vêtements et nos chaussures.



30 juin - Calme relatif

Dix sept heures - Grand déploiement d'artillerie ; Les obus sifflent, pleuvent autour de la maison. Par bonheur, tout le monde est là. La maison tremble, les carreaux tombent ; un éclat entre dans le bureau et va casser la glace de la cheminée. Chez les voisins d'en face : deux morts, un blessé. Je cache les enfants sous la table, si le plafond tombe, ils seront un peu protégés. Nous n'osons plus rester là, il y a un endroit à CAEN qui a été épargné jusqu'alors, il s'agit de l'Eglise Saint-Etienne (l'Abbaye aux Hommes) et le Lycée Malherbe qui occupe l'Abbaye elle-même, puis l'établissement du Bon-Sauveur.







Le Bon-Sauveur est précisément la maison où mes filles sont en pension. Cet établissement important abrite mille huit cent personnes en temps normal, il comporte la Maison Mère des Sœurs du Bon-Sauveur, un asile d'aliénés, une école de sourds-muets, un institut pour former des institutrices libres et un pensionnat de jeunes filles. Cette Maison hospitalière abritera jusqu'à douze mille réfugiés. Quand nous décidons d'y aller, il y a encore six mille personnes. Nous arrivons donc à nous caser, d'abord dans un dortoir avec lits, puis au bout de quelques jours, nous devons abandonner nos lits aux blessés, nous couchons ailleurs sur des paillasses.







Les repas sont pris au Centre d'Accueil, le ravitaillement est médiocre. Jacques et Pierre profitent d'une accalmie pour aller à Venoix chercher du ravitaillement et enterrer l'argenterie, du linge et différentes choses précieuses.



7 juillet - Dix huit heures –

Une nuée de bombardements lourds survolent la ville à faible altitude. Nous nous réfugions au bas d'un escalier à vingt-cinq personnes. Anne-Marie, livide, tremblante, se tasse dans un tout petit coin. Que va t'il se passer ? Est-ce sur nous que cela va tomber ? Et toujours cela passe et toujours cela vibre, les hommes risquent un œil à l'extérieur, le ciel est noir de bombardiers et ce, ronflement qui couvre tous les bruits ! Pendant une heure et demie ce sinistre défilé va durer, les bombes tombent sans arrêt. Encore tout un quartier qui disparaît, ensevelissant de nombreuses victimes venues des quatre coins de la ville. Ce quartier jusqu'alors à peu près intact semblait offrir une certaine sécurité, il était bâti dans la carrière et les gens avaient des mètres de roc pour s'abriter. Ces épaisseurs de pierre ont cédé à la violence du bombardement, engloutissant maisons et victimes.



Les rescapés arrivent vers vingt heures au Bon-Sauveur, les grands blessés sont hospitalisés immédiatement, les blessés légers rapidement pansés sont joints au troupeau des indemnes. Ces nouveaux arrivés n'ont rien sauvé, que ce qu'ils ont sur le dos. Ils sont hagards, accablés. Une petite compagne des enfants est là, son père est mort il y a deux mois, sa mère et ses deux petites sœurs ont disparu dans l'éboulement de la maison. Cette petite fille de onze ans a juste pu tirer son frère d'un an plus jeune et qui est blessé. De la maman et des petites filles, on ne retrouvera jamais trace, même après le déblaiement.



La population hébergée dans le Bon-Sauveur ne tient plus dans les bâtiments, il y en à partout, sous les cloîtres, les corridors et jusque sous les ifs du jardin. Tous les couvents de la ville sont là, l'hôpital, le corps médical et les pharmaciens. Le corps médical n'a pas quitté CAEN et a été admirable de dévouement. Un obus est tombé sur le pavillon de chirurgie pendant une opération, ils sont descendus travailler à l'étage inférieur, tout simplement. La maternité est installée dans les caves à charbon, mais pour les interventions délicates, forceps, versions césariennes, il faut remonter à la surface. Heureusement, il n'y a pas souvent de pépins. Plus tard on expédiera les grands malades et les cas difficiles sur BAYEUX ou CHERBOURG.



Actuellement CAEN est encerclée, il ne faut compter que sur soi. Plus moyen d'aller au ravitaillement à l'extérieur, principalement pour le lait. Les petits enfants sont privés. Pour les tout petits il y à le lait concentré, ceux qui sont au-dessus de dix huit mois s'en passeront. Justement mon petit Alain qui est dans cette catégorie ne mange plus depuis quelques jours, il a des aphtes dans la bouche. Tout le monde est dérangé. Moi qui voulait laisser ignorer mon état pour n'alarmer personne, je fais de la colibacillose. Je me traîne lamentablement et passe la moitié de mes journées sur ma paillasse.



9 juillet - C'est dimanche

On n'entend plus rien ? Aucun bruit, pas de chocs, pas de bottes. Qu'est-ce que cela veut dire ?



II faut vous expliquer que nous sommes campés dans les bâtiments de l'asile de fous, ces malades ayant été évacués depuis plusieurs mois déjà. Donc, grands murs à perte de vue, fenêtres, cabanons, décor enchanteur, il ne nous manque plus que la camisole de force. Heureusement nous jouissons de la plus grande liberté à l'intérieur de l'établissement et les jardins sont à notre disposition. Nous pouvons aller en ville si nous voulons, mais ce matin là, personne ne bouge. Que présage ce silence ? Tout à coup : « Tac, tac, tac, tac », on aperçoit un soldat sur une cheminée, qu'est-ce que c'est ? C'est un Canadien, mais on l'identifie mal et, avec précaution, quand on est bien assuré de sa nationalité c'est une ovation. Pierre et Jacques se risquent dans la rue. Les « Boches » sont partis, les Canadiens prennent la ville, mitraillette au poing. On n'ose pas croire à son bonheur. Le soir, distribution de biscuits à tous les enfants. Les soldats lancent des cigarettes et des chocolats.



10 juillet - Détente

A peine quelques obus sifflent, on circule en ville.



11 juillet

Les « Boches » sont partis, mais nous ne sommes pas quittes pour autant. L'artillerie se met en branle, et commence pour nous un autre calvaire. A propos de tout, à propos de rien, ce sont des rafales, et cette fois ci nous ne sommes plus sur un territoire sacré, il semble qu'au contraire les « Boches » veuillent nous atteindre, sachant toute la population concentrée dans ce coin. D'ailleurs ils ne sont pas loin les « Fritz ». Immédiatement après l'Orne, ils occupent encore la partie de la ville qui est sur la rive droite.



12 juillet

Exténuée, je vais consulter le docteur qui me propose un lit à la maternité, en haut j'aurais de l'air, en bas la sécurité. Je préfère être en haut, quitte à gagner le sous-sol en cas d'histoires. Oh, le bien être d'un lit après tant de semaines sur la dure. Je dors, je n'ai plus peur, je suis trop lasse pour cela. Pierre vient me voir, il à juste le temps de reculer de la fenêtre, un fusant éclate, je lui dit de ramper jusqu'à moi. Il sort dans le couloir en m'entraînant, mais je ne suis ni vêtue, ni chaussée et je ne veux pas perdre mes chaussures. La rafale continue, les blessés étant couchés dans les couloirs, ceux-ci étant du côté le moins exposé. La pétarade se calme, je prends mes souliers et je file au sous-sol où je passe la nuit ; mais on étouffe là-dedans.



Le lendemain, je remonte à la surface. Ça recommence, décidément je dois me résoudre à rester sous la rafale. Les infirmiers, infirmières galopent dans les escaliers, à travers les étages avec des brancards pour recueillir les blessés éventuels. Les obus tombent au triage, là où l'on reçoit les blessés pour les renvoyer dans les différents services. II faut transférer les services à nouveau. D'heure en heure la situation s'aggrave, les Canadiens mettent des voitures à la disposition des gens qui veulent remonter dans la région de BAYEUX. Cette contrée a été tout a fait privilégiée, absolument intacte... Toutes les pauvres épaves Caennaises iront échouer par là.



« Archives départementales du Calvados ». Evacuation des réfugiés sur le parvis de Saint-Etienne.



14 juillet

Nous décidons de partir, Venoix est inhabitable, les Allemands sont à FLEURY (Note de MLQ: Fleury sur Orne à 5 km au Sud de Caen), en face, et canardent sans arrêt. La maison est debout, c'est dommage de l'abandonner. Tant pis, on sacrifie tout le matériel pour sauver nos existences. II est déjà venu deux convois de voitures sans que nous puissions prendre place. Un troisième convoi doit venir, on attend toujours sous la rafale. Enfin, contre-ordre, il faut s'arranger pour passer encore une nuit ici. Nous voulons un cabanon de préférence au dortoir, il semble que l'on y sera plus en sécurité. Nous en trouvons un, nous y entassons nos affaires, on secoue la paille, mais il est sept heures, il faut se rendre au réfectoire du Centre d'Accueil pour y prendre le premier repas. Pierre, ses parents, les cinq enfants et la bonne s'en vont. Mère s'attarde, je la presse d'aller rejoindre les autres.



Je reste seule avec mes trois petits, Jean-Marie, Jean-Dominique et Alain. Je leurs dis : « Maman est fatiguée, vous allez être bien sages à côté de moi ». Je les installe sur la paillasse avec une grosse couverture sur eux. Je m'absente quelques secondes et reviens près d'eux. A l'instant un fracas assourdissant, je suis aveuglée par la poussière, les plâtres, je n'entends plus, j'ai eu la présence d'esprit de rabattre la grosse couverture sur les petits. A peine remise de ma surprise, un deuxième obus tombe à moins de trois mètres. Les éclats crépitent partout. Un pauvre chien est coupé en deux sous mes yeux, un autre tout sanglant se réfugie près de moi, semant du sang partout. Mes voisins crient, se jettent dans la cour au risque de se faire tuer, les gens sont fous.



Enfin, tout s'apaise. Je reste abrutie, incapable de réagir, je suis couverte de poussière, j'en mange, j'en respire, les petits sont indemnes, ils n'ont pas eu le temps d'avoir peur, ils sont tout étonnés de me voir dans cet état. Là-bas, au réfectoire, il y a eu affolement, mais ils ne se doutent pas où c'est tombé. On mange, il le faut bien, quand l'alerte est passée. Seule Maman est inquiète, elle revient et n'ose avancer, quand elle voit le chaos de cette cour, on n'entend rien, pas un bruit. « Vous êtes là Lily ? »

« Oui, tout va bien ».

On ne se parle plus, on reste abasourdi, que se dirait-on ? On est saufs, c'est l'essentiel. II ne nous reste qu'à tout sortir dehors, à secouer, à brosser. Toutes nos affaires sont perforées par les éclats, les bouteilles brisées, la batterie de cuisine percée, les vêtements, les chaussures, les valises. Quelle perte que toutes ces choses abîmées, détériorées. On ramasse tout quand même et on s'enferme pour la nuit. On fait la prière, les enfants s'endorment.



10 heures - La nuit vient, les obus sifflent de nouveau, c'est rafale sur rafale, chaque engin vient éclater avec fracas, tantôt sur un pavillon, tantôt sur un autre, au milieu des cours, des jardins, l'arrosage est copieux. Chaque obus qui arrive est un martyre renouvelé, « c'est pour nous celui-là ». Non, pas encore. De temps à autre, riposte. Un feu bien nourri, on espère, mais quel vacarme, les départs sont ahurissants. Après cela, quelques minutes de calme. Je pense que la batterie ennemie a peut-être été touchée, on va être tranquille. Que non, hélas, la sérénade reprend de plus belle. Nous allons vivre là, une des nuits les plus terribles de la libération.



2 heures du matin - Naturellement je ne dors pas, je regarde l'heure toutes les cinq minutes, tout à coup, la cour devient lumineuse, je n'ose parler, exprimer mes craintes, Pierre somnole, des voisins s'agitent, crient :

« Monsieur Leullier, il y a le feu, qu'est-ce que vous faites » ?

Pierre sort pour se rendre compte, le feu, en effet embrase un bâtiment voisin qui abrite des blessés. II est tombé un obus incendiaire. Pierre me dit :

« qu'est-ce que tu fais » ?

Reste-t-il une issue possible ? Trois sont prises, il en reste une toute petite par un étroit corridor.

« Restons, lui dis-je, ne courrons pas le risque à douze de nous faire tuer par les obus pour échapper à l'incendie ».

Le Bon-Sauveur est bien équipé, il y à un matériel d'incendie, les Canadiens arrivent, branchent les pompes sur l'Odon qui passe au fond de la propriété, une heure à une heure et quart après le feu est maîtrisé. Aucune victime, les blessés ont été sauvés, les gens réfugiés dans ce bâtiment ont pu s'échapper, il n'y à que des dégâts matériels. On n'a entendu ni un cri, ni une plainte. Heureusement les obus ne pleuvent plus.



Le jour vient, on ne se fait pas prier pour se lever. Ablutions rapides, un coup de jus, on se rééquipe avec manteaux, couvertures, sacs, etc... On charge les remorques, tâchons de décamper. Pierre parle assez bien l'Anglais et cela nous sera bien utile. Le voilà qui revient avec une voiture, on nous appelle, nous nous entassons avec les colis, les remorques, les bicyclettes, la voiture d'enfant qui n'a plus que trois roues depuis le retour d'ETERVILLE. On forme un convoi, il y a répit pour les obus, tout au moins ils ne tombent plus de notre côté. On aspire au départ.



Le cortège s'ébranle. Petit à petit on parcourt la ville, on gagne les faubourgs, la route monte, on plonge sur CAEN, on ne reconnaît plus la ville, CAEN, la ville aux cent clochers, on n'en compte plus guère, ce n'est que ruines fumantes, branlantes et croulantes. De loin en loin monte une fumée noire, ça saute toujours, un obus éclate au loin. On gagne la campagne, cette campagne que j'ai tant parcourue en vélo, j'ai bien de la peine à la reconnaître, plus de maisons, en certains endroits j'oserais même dire : pas de décombres. Des routes arbitrairement tracées par la troupe, des monceaux, des montagnes de munitions dans la plaine, des camps, des champs d'aviation, c'est incroyable pour qui ne l'a pas vu.
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyMer 7 Mai 2014 - 19:54

dur de dur pour les civils
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyJeu 8 Mai 2014 - 13:16

bonjour Daniel
10 semaines sans se laver, quelle misère !
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyVen 9 Mai 2014 - 20:16

pas facile tout les jours pour les civils  pale 
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyVen 9 Mai 2014 - 22:08

Merci a toi pour ce post .. vraiment instructif  temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 30243 
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyVen 9 Mai 2014 - 22:10

Merci les gars , je vais reprendre tout doucement ...
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptySam 10 Mai 2014 - 19:59

bonjour
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptySam 10 Mai 2014 - 22:50

Salut ,

Merci pour l'ensembles de tes postes, très bonne sources d'informations à lire avec intérêt.
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyDim 11 Mai 2014 - 0:51

Salut ecri60
merci pour ton intérêt, comme tous les autre amis qui suivent et qu'ils me montre leur intérêt, c'est du boulot, qui me faire plaisirs pour les autres, qui me suivent, cela me motive pour continuer avec plaisirs!
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyDim 11 Mai 2014 - 12:47

Bonjour,

Toujours aussi intéressant ...Merci Cedo ... temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 261606 

Respect et Honneur ..  temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 283533 
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyDim 11 Mai 2014 - 19:58

bonsoir D-Day
merci D-Day,  Very Happy 
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyLun 12 Mai 2014 - 13:25

bonjour
temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 10367110

2nd Lt Paul E. Lehman est jumpmaster de son stick de la HQ Co, 3rd Bn, 508th Parachute Infantry en Normandie. Vers 4 heures 30 du matin, il est sérieusement blessé de la plus stupide des manières ; Alors qu'il progresse le long d'une route, il tombe sur un groupe de 5 hommes de son régiment, tranquillement engagés dans une vive discussion. Lehman leur ordonne de se mettre en ordre de marche vers leur objectif quand une fusillade éclate à quelque distance. Tous les troopers se jettent au fossé. Dans l'obscurité et la confusion, Lehman tombe… sur la pointe de la baïonnette dénudée de l'un de ses hommes. La lame pénètre entre son menton et sa trachée artère. Son ami, le lieutenant Briand Beaudin se précipite et tente d'arrêter l'hémorragie. Pas facile de fixer un garrot à cet emplacement! Ce n'est qu'au premières lueurs du jour que Beaudin trouve un "bundle" de matériel médical et lui fait une perfusion de plasma. Il est porté dans une petite grange qu'occupe deux vieilles femmes françaises terrifiées. Beaudin reste avec Lehman. Quelques heures plus tard, une patrouille d'une vingtaine de soldats allemands se présentent, et les fait prisonniers. Il frappe à la porte de l'habitation où se sont réfugiées les deux femmes. devant l'absence de réponse, il balance un potato masers, et tuent instantanément les deux femmes. Beaudin, un media et Lehman sur une civière improvisée sont emmenés vers une infirmerie allemande. Ils sont chargés dans des camions et emmenés à Orglandes dans un hôpital de campagne. Un chirurgien allemand l'opère, tandis que Beaudin aide à soigner les blessés des deux camps qui affluent. Au bout de huit jours, des obus alliés tombent dans les parages. Lehman, qui a récupéré, déchirent des draps pour écrire en grand dans la cour les lettres USA. Deux jours plus tard, les troupes américaines libèrent Orglandes. Lehman retrouve le 508th, où la rumeur de sa mort avait circulé. Il est accueilli en héros. Le col Mendez, CO du 3/508th le prend comme S-2 (planification). Le 4 juillet, le 508 mène une sanglante attaque à l'est de la Poterie, pour s'emparer d'une hauteur connue sous l'appellation Hill 95. Les pertes sont terribles dans les 3 bataillons. Un obus explose à côté de Lehman qui est arrosé par les shrapnels. Mendez lui-même charge Lehman sur son dos et tente de le ramener vers l'arrière. C'est alors qu'une balle frappe Lehman dans le dos, et met fin à son martyre. Il meurt dans les bras du colonel…
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyLun 12 Mai 2014 - 18:21

bonsoir
OMAHA la sanglante.
Troublante photo que l'histoire des galets qui saignent.
En haut a gauche. La flèche désigne l'emplacement de Severloh au WN 62
temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 10363710
temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 10311210

on a une idée sur cette couleur ? peut être de la rouille qui remonte du sable
oui c'est cela, troublant non?
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyLun 12 Mai 2014 - 18:43

Bonsoir,

Impressionnant ces galets...

Alex'
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyLun 12 Mai 2014 - 18:49

bonsoir alex
je dirais même, étonnant!  Very Happy 
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyLun 12 Mai 2014 - 18:55

Bonjour,

Avec toute la ferraille qu'il y a dans le sable l'oxyde de fer suinte sur
les galets rien de miraculeux ( vente de journaux oblige ) ...

Respect et Honneur ..  temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 641861 
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyLun 12 Mai 2014 - 19:15

salut D-Day
Il suffit de constater que cette couleur est celle de la rouille, et que
l'emplacement est celui de l'épave du LCI(L)- 93 USCG qui s'y est échoué définitivement le 6 juin. L'épave (il y a des photos) est restée jusqu'à son ferraillage au début des années 50, mais comme toujours, la quille a dû rester ensouillée dans le sable ou les galets, et n'a pas dû être découpée. Dans ce cas il n'est pas étonnant qu'elle continue à rouiller tranquillement et que si la couverture de sable et galets diminue au gré des mouvements de matériaux, des coulées de rouille peuvent apparaître, mais de manière assez aléatoire.
Enfin il peut aussi s'agir des restes du causeway Est d'Omaha Beach, qui se trouvait immédiatement à l'Est du LCI(L)- 93. Ce causeway métallique peut aussi être à l'origine de suintements de rouille
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyLun 12 Mai 2014 - 19:17

exemple Wink

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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyLun 12 Mai 2014 - 19:21

Re-

Ta raison mais des galets qui saignent franchement c'est plus poétique ...

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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyLun 12 Mai 2014 - 19:24

lol ca déchaine les passions cette histoire !
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyMar 13 Mai 2014 - 16:06

bonjour
un peu d'avant après Wink
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Un allemand blessé avec son blindé est pris en charge par les US Medic. Notez que c'est un anglo-canadien qui l'aide a sortir de l'engin
Chambois, Avenue Gambetta (Le même endroit de nos jours). La photo n'est pas de moi (Trouvée sur le net, merci à l'auteur )
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyMar 13 Mai 2014 - 16:33

ANGOVILLE-AU-PLAIN Manche - 4 km nord de Carentan
Combats indécis pour le 506e Régiment
Prendre Saint-Côme-du-Mont, telle est la mission du 2e Bataillon du 501e Régiment d’infanterie parachutiste américain pour le 6 juin 1944. Dans la nuit du 5 au 6 juin, les hommes du lieutenant-colonel Ballard sautent sur la drop zone D à Angoville-au-Plain. L’officier réunit 150 parachutistes et tente de s’emparer du village des Droueries, où les Allemands sont retranchés. Un poste de secours est installé à Angoville-au-Plain. Pendant que les Américains échouent aux Droueries, les parachutistes allemands reprennent Angoville-au-Plain ; le village est pris et repris plusieurs fois. Les Allemands entrent dans Vierville le 7 juin au matin. Le 8 juin, le colonel Sink, chef du 506e Régiment donne l’ordre de reprendre le bourg. Les Américains poursuivent leur contre-attaque et chassent les Allemands d'Angoville-au-Plain dans l’après-midi ; le colonel Sink y transfère son poste de commandement.
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temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 Sans-t14
temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 Angovi10
viens de mr stephane Duret
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyMar 13 Mai 2014 - 17:34

le temoignage de Heinrich SEVERLOH, Omaha Beach vu par les allemands
http://m.ina.fr/video/RCC09018066
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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyMer 14 Mai 2014 - 16:02

bonjour
avant après
les HJ pendant les combats secteur Rot, le grenadier Otto Funk

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temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 9juinr10

temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 91138211
temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 77055210

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MessageSujet: Re: temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie   temoignage, photo et reportage journaux sur la bataille de normandie - Page 8 EmptyJeu 15 Mai 2014 - 14:11

cedo14 a écrit:
 le temoignage de Heinrich SEVERLOH, Omaha Beach vu par les allemands        
http://m.ina.fr/video/RCC09018066

les chiffres de Severloh sont totalement farfelus : 2000 tués ou blessés face au WN 62, c'est impossible. Sur toute l'étendue d'Omaha on dénombre un peu plus de 2100 tués (morts sur la plage ou morts des suites de leurs blessures. Le front total d'Omaha couvre 7 kms environ alors que le WN 62 atteint à peine 250 mètres de large. Par ailleurs, l'armement principal de ce WN est constitué par 4 pièces de KwK 50 et deux canons de 75 mm. Si Severloh avec une arme légère peut revendiquer un tel palmarès, combien de milliers d'hommes furent abattus par les armes lourdes en ce cas ?.... De tels chiffres frisent le délire, ils sont dix fois supérieurs à la réalité. Je suis d'ailleurs assez étonné de savoir qu'au milieu du chaos ambiant, des landser ont eu le temps de comptabiliser leur tableau de chasse. C'est la raison pour laquelle le témoignage de Severloh est connu par tous les spécialistes du DDAY comme une supercherie.
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