Vu mais pas pris !

Bonjour,

La caserne dénommée la " CASBAH" à BONE abritait également durant la guerre un petit détachement de l'armée de l'Air chargé du fonctionnement d'un relais VHF au profit du terrain d'aviation de BONE "Les Salines" situé à une dizaine de kilomètres.

Le patron était un adjudant chef pied noir, très sympha, qui commandait à une dizaine de spécialistes.

Nos rapports étaient amicaux sans plus jusqu'à la disssolution de ce relais à la fin de la guerre.

Il restait seul avec deux ou trois hommes pour garder le matériel.

Un dimanche après midi, en 1963, je revenais du mess de garnison après avoir joué à la pétanque dans le petit parc du mess de garnison.

Je pénète dans le quartier vers 1600h et je vois mon adjudant chef de l'armée de l'Air charger un DODGE 6X6 acculé à la porte principale de son bâtiment.

Je stoppe et je lui demande s'il veut un coup de mains pour le chargement ? Pas de refus, me répondit il et je l'aide à charger ds caisses qui contenaient des fusils, deux ou trois MAT 49, un FM, des grenades et des documents.

Il vidait les lieux, ce brave homme !

Je lui demande où est son personnel et de me répondre qu'il leur a donné la permission de la journée.

Nous buvons une bière, on se serre la main, il me remercie et démarre au volant du DODGE.

Lendemain matin vers 1000h, des véhicules de l'armée de l'Air, de la SM et autres services entrent en trombe dans le quartier.

Je descends de mon bureau et je vois que l'on tente d'ouvrir la porte du détachement de l'armée de l'Air tandis que les deux ou trois permanents étaient interrogés.

Je me renseigne et avant d'avoir la moindre réponse, un officier inconnu me demande qui je suis, qu'est ce que je fais là etc etc.

Sortant de mon différent avec le chef d'escadrons D...., je me voyais encore mal barré surtout qu'ils étaient tous furieux.

Le fin mot de l'histoire est que cet adjudant chef était membre de l'OAS de BONE et qu'il venait tout simplement de voler l'armement et des documents !

Le DODGE fut retrouvé le lendemain ou surlendemain complètement désossé (déja à l'époque !), l'armement court certainement toujours quelque part en AFRIQUE et moi, je fus enquiquiné durant plusieurs jours par des interrogatoires.

Juste avant mon départ définitif pour la FRANCE en juillet 1963, j'ai reçu une carte postale mise dans une enveloppe postée d'ESPAGNE avec lesexcuses de cet adjudant chef pour les en...nuis qu'il m'avait causés.

Je ne me souviens plus de son nom et je n'ai jamais su ce qu'il était devenu par la suite .

Bien amicalement.

Gantheret

Sur GOOGLE EARTH, on peut voir l'emplacement de la caserne rasée, sans nouvelles constructions,situé au dessus du port au sommet d'une petite colline.

Histoire tres interessante, dommage que ne vous rappelez pas de son nom