Pas vu, pas pris !

Bonjour,

Une petite anecdote dont je ne citerai pas le pays dont il est originaire !

Comme chaque année, je me rendais en cure thermale durant trois semaines pour le traitement de mes blessures.

Nous nous retrouvions une quinzaine d'anciens d'Indo à l'hôtel désigné par les AC où le séjour était gratuit, le vin étant même fourni par l'intendance au restaurant de l'hôtel.

Un jour, en 1995 approximativement, nous voyons un grand gaillard dégustant un whisky au bar tandis que nous nous en approchions.

Bien entendu, nous voilà partis sur l'Indo et notre nouvel arrivant qui nous écoutait discrètement s'excuse de nous interpeller mais il tenait à rectifier ce qu'un d'entre nous venait de dire.

Il se présente : Ahmed ......., colonel de l'armée ......, en cure aux frais des AC suite à mes blessures reçues durant en Allemagne et en Indo.

Il nous raconte qu'étant adjudant chef chez nous, le gouvernement formé à l'issue de l'indépendance avait nommé sous-lieutenant plusieurs adjudants chefs pour former l'ossature de la nouvelle armée et qu'aujourd'hui, il approchait de la retraite.

Surpris, je lui fais remarquer qu'il en était à son deuxième whisky et qu'en bon musulman, le paradis s'éloignait !

Ne vous en faîtes pas ! pendant toute l'année je suis au régime sec dans mon pays aussi j'en profite durant la cure et je ne prends jamais un avion de la compagnie nationale pour venir et repartir car il n'y a pas d'alcool à bord mais je vole sur Air France !

Chaque année, nous retrouvions avec plaisir cet ancien titulaire de la Médaille Militaire et de plusieurs citations.

Je ne sais pas si les cures furent bénéfiques mais il est certain que la quantité de whisky épongée a dû être salutaire pour ses artères !

Bien amicalement.

Gantheret

Bonjour Guy,

Comment allez vous ?

Merci pour cette petite anecdote !

Que trouvait on comme soins particulier pendant ces cures, qui ne pouvaient être réalisés dans un hôpital ou une clinique standard ?

Bonne journée et à bientot
Loïc

Bonjour Kartman 27,

Merci de prendre de mes nouvelles, toujours les mêmes problèmes que j'aurai à vie et ce n'est pas évident.

Les cures militaires étaient identiques à celles de la sécurité sociale, les militaires atteints de maladies ou ayant des séquelles de ces dernières ou de blessures ont le droit une fois par an (sauf les ex prisonniers du viet minh à deux cures) d'effectuer une cure au titre de l'article 115 des AC qui gère et assume tous les frais de santé imputables à l'état.

Les cures étaient effectuées dans les principaux établissements thermaux de France avec pension complète à l'hôtel désigné en fonction de votre grade, ainsi, un général avait droit à un 4 étoiles, de commandant à colonel, 3 étoiles, adjudant et adjudant chef, 1 étoile.

Quant aux soldats, ils étaient dans ce qu'il y avait de moins cher et plusieurs par chambre.

Les villes d'eau choisies avaient une "infirmerie" composée d'un médecin militaire spécialiste détaché qui indiquait le traitement, telle eau à boire, kiné ou pas , boue etc.


Un sous-officier bureaucrate l'accompagnait ainsi que deux ou trois hommes du rang.

Les soins étaient contrôlés inopinément pour savoir si nous n'étions pas ailleurs qu'aux soins aux horaires fixés en début de cure car pour certains, il était plus rentant de passer la journée au bord de mer ou à la pêche à la truite que subir une matinée de soins ! les" civils" qui le désiraient donnaient à l'époque 100 francs à chaque manipulant qui fermait les yeux sur les absences.

C'est pour ces agissements que l'on dit que les cures thermales sont le lupanar de la sécu tandis que nous, militaires d'active ou retraités, nous avions donc des contrôles ; le sous-officier infirmier frappait à votre cabine, vous demandait votre nom et prénom et comparait avec les rendez-vous pris en début de cure.
En cas d'absence non motivée, vous étiez radié à vie des cures.

Les épouses nous accompagnaient souvent, la chambre étant déjà réglée par les AC, l'hôtelier demandait en général 100 francs pour l'eau et le linge auquel il fallait ajouter le prix des repas.

A VICHY, Napoléon III avait fait construire en plein centre ville, un quartier baptisé "hôpital militaire" ouvert que l'été et destiné aux malades du foie qui étaient légions dans la coloniale ! C'était une espèce de caserne avec pension complète où régnait une certaine discipline et interdite aux épouses.
Cet hôpital fut détruit voici une vingtaine d'années et remplacé par un parking souterrain avec centre commercial.

Aujourd'hui, les curistes sont de plus en plus rares et es AC accordent un forfait qui ne couvre pas le séjour dans la plupart des cas.

Si vous voulez d'autres détails, faîtes moi signe.

Bien amicalement.

Guy

Merci Guy pour ce complément d'informations !

C'est toujours un plaisir de vous lire !

A bientot

Amicalement,
Loïc

Bonsoir, et encore merci pour vos anecdotes. Tout comme Kartman c'est un plaisir de vous lire.
Cordialement Pierre

Bsr
merci d'évoquer tes souvenirs avec nous.
moblo

J'adore !