Bonjour à tous,
Voici un petit résumé qui permettra de vous familiariser et de mieux comprendre les détails d'une armure de samouraï....
Pour commencer, un peu d'histoire....
C'est durant la période Heian, entre 794 et 1185, que l'armure du samouraï évolue dans sa forme la plus connue, dou ou dō. Des pièces de cuir imperméabilisées avec de la laque sont employées conjointement avec du métal, de la soie et différents alliages comme le shakudo (or et cuivre) ou le shibuichi (argent et cuivre). Les armures sont de type lamellaire, constituées de petites plaques de métal ou de cuir lacées les unes aux autres.
L'armure se nomme ō-yoroi. En raison de sa lourdeur, elle évolue vers un modèle plus léger et mobile, l'armure dō-maru. Grâce à l'acier utilisé, l'armure ne pèse que 10 à 20 kg, contre les 35 kg de la lourde armure européenne.
Au XVIe siècle, le commerce avec l'Europe enrichit l'armure japonaise...
L'arrivée des armes à feu impose un renforcement de l'armure qui sera désormais construites de plaques, faites de fer et d'acier, au lieu de lames.
De même, le besoin d'armures en raison des conflits amène l'introduction de plastrons faits de larges bandes lacées ou rivetées au lieu du long laçage d'écailles alors en vigueur.
Durant la période Edo, les armures, moins nécessaires en ces temps de paix, se développement en vêtements d'apparat pour les samouraïs, rivalisant de richesse et de sophistication, jusqu'à la fin des samouraïs en 1877.
LE CODE DU GUERRIER:
Les guerres civiles qui ravagèrent le Japon au XIIème siècle marquèrent le triomphe de la force et de l'épée.
De toutes les régions du pays, des hommes vinrent grossir les rangs des Taira et des Minamoto, les deux grandes familles qui se disputaient le pouvoir. Une nouvelle classe de nobles vit le jour : celle des farouches samurai. Les artisans mirent tous leurs talents à leur confectionner des armures et des épées dont la beauté n'avait d'égale que leur terrible efficacité.
Le Japon tout entier avait revêtu sa cuirasse de guerre....
Mais il fallait plus qu'une épée et une cotte de mailles pour armer un samurai. Il leur fallait aussi des qualités qui formaient un code moral de courage et de loyauté analogue aux règles qu'observaient les féaux de l'Europe médiévale.
Le code, connu sous le nom de bushidô, ou "code du guerrier", exigeait une dévotion quasi religieuse à la vie militaire, en faisant de la souffrance physique la règle et de la mort héroïque sur le champ de bataille le but le plus noble.
L'ARMURE DE GUERRE.... A L'ARMURE D'APPARAT:
L'apparition des armures du japon ancien est assez dur à déterminer...
Les premières représentations ont été retrouvées sur des haniwa qui sont de petits cylindres de terre cuite, utilisés comme objets funéraires au IVe siècle de notre ère.
Haniwa période Kofun (an 300 à 552 avant J.C)
Ces armures du Japon ancien étaient de deux types, l’une appelée Tankô qui signifie “carapace courte” et l’autre, Keïko , qui signifie “carapace suspendue”. Elles sont classées en plusieurs catégories. Elles seront déterminées, par la suite, selon leur fonction et l’évolution de leur forme, mais aussi du type de combat et de l’époque : O’yoroi, Dômaru, Harakami, et Tosei Gusoku (les plus modernes).
L'ARMURE TANKÔ : “carapace courte”(IVème siècle au VIIème siècle)
L’armure Tankô est constituée d’un plastron en bois ayant conservé le mode d’attache des différents éléments.
Le corset est lui composé de plaques et de segments en bronze liés et entre cousus avec des lanières de cuir ou rivetées entre elles.
La jupe, elle, peut varier, soit elle se compose de plaques transversales attachées par des lanières en cuir (les plus courantes), soit elles sont attachées les unes aux autres de manière à donner un effet d’écaille de poisson.
Armure Tanko, plaques en fer tenues par des lacets de cuir.
Cette armure vient Du tumulus d’Omaruyama.
Période Kofun, IVème siècle.
L'ARMURE KEIKO :”carapace suspendue”(VIIème au XIIème siècle) :
Ressemblant aux armures chinoises à lamelles, elle se caractérise par des lamelles “sane”, lacées par des lanières en cuir ou rivetées donnant un aspect de plaque semi-rigide. Une seconde rangée de lamelles vient renforcer la poitrine et les hanches, et de la laque était apposée pour protéger le métal de la corrosion.
L'ARMURE O'YOROI ( fin XIIème siècle) :
Les armures O’yoroi sont de grandes armures destinées aux guerriers de haut rang.Elles sont l’exemple même des armures traditionnelles.
Ce type d’armure est destiné plus particulièrement aux archers à cheval. Elles doivent être légères et pratiques, pour permettre le mouvement aisé des bras et l’utilisation de l’arc plus grand que le guerrier lui même....
Caractéristique d'une armure O'Yoroi
Muni de plaques de fer rectangulaires sur le torse protègent le coté exposé lorsque le guerrier tend son arc.
Ces armures sont constituées d’un casque( kabuto), d’une cuirasse (dô) et de grandes épaulières (ôsode).
Le casque constitué de plaques de métal rivetées, protègent aussi le visage et la gorge grâce à 2 grandes ailes (fukigeashi). La cuirasse était complétée, elle, par un tablier fendu (kusasuri) et composée de plusieurs plaques de fer. Les épaulières , elles, étaient rectangulaires.
Archer Samourai
LES ARMURES DÔMARU ET HARAMAKI ( fin XIIIème au XVIème siècle) :
Celles-ci sont réservées aux troupes.
la Dômaru est issue de l’évolution du combat à pied dans les régions montagneuses (terrain peu pratique pour les guerriers à cheval). Elles se caractérisent par leur légèreté et leur simplicité.
Elles sont constituées de lamelles flexibles sur le tronc, renforcée par 8 pièces d’armures qui, protègent le bassin et les cuisses qui ne gênent pas les mouvements des jambes, appelée jupe-braconnière.
Samourai en armure Dômaru
Samourai et homme de troupe
L’ARMURE TOSEI GUSOKU “moderne” (XVIème au XIXème) :
L’armure évolue pour être fabriquée plus rapidement et en
fonction de l’apparition des armes à feu, avec l’arrivée des portugais.
Elle se compose des éléments issus des armures antérieures.
La cuirasse est en 2 parties (avant et arrière) qui s’attachent sur les cotés, des épaulières plus courtes, de brassards avec un gantelet articulé au pouce et d’une plaque qui protège le reste des doigts( appelé miton).
Il y a aussi la jupe-braconnière avec 7 tassettes, un tablier d’armes à cuissards et de jambières avec des genouillères.
Elles sont renforcées par des plaques d’acier à l’épreuve des balles(apparition des armes à feu au XVIème siècle). Elles s’inspirent des armures Dômaru anciennes mais aussi des armures occidentales.
L’époque Edo (1603-1868) sonnera le glas pour l’armure à fonction guerrière et laissera la place à l’armure d’apparat.
Armure Tosei
L’ARMURE OBJET D'ART DE L'EPOQUE EDO :
Bien que certains guerriers de haut rang continuent à faire fabriquer des armures de guerre, cet usage perd de sa popularité pour laisser place à l’armure d’apparat, essentiellement revêtue pour les cérémonies et les parades.
Ces armures de parade qui sont conservées dans de nombreux musées aujourd’hui, sont réalisées dans la plus pure tradition japonaise. Les matériaux sont plus légers et plus raffinés avec l’utilisation de couleurs symboliques, alliant l’élégance des formes et la précision de techniques ancestrales.
Elles se composent d’une cuirasse en deux sections (nimaidô), d’un tablier à 7 pans suspendu à la cuirasse. Les manches (kote) en cotte de maille sont doublées en soie et prolongées par des gantelets en métal.
Les cuissardes, faites de plaquettes de cuir laqué maintenues par des cordelettes de soie, sont placées sous le tablier pour renforcer la protection.
Les jambières, elles, sont composées de lamelles de fer liées par des mailles et doublées de soie assortie aux manches et sont maintenues en place grâce à des bandes de tissu.
Les casques ont parfois un aspect plus extravagant sur certains éléments, en fonction de l’importance du guerrier, surtout au niveau du croissant de lune.
L'HABILLEMENT DE L'ARMURE :
LA BANDE-CULOTTE DE COTON remontant presque par dessus la poitrine était le premier sous-vêtement du samurai.
LE KIMONO A MANCHES COURTES était fixé confortablement à la taille par un noeud spécial.
LA CULOTTE BOUFFANTE ( HAIDATE ) portée sur le kimono laissait aux deux jambes une complète liberté de mouvement.
LES ROBUSTES JAMBIERES ( SUNEATE )de toile ou de cuir étaient renforcées de lanières de fer qui protégeaient la jambe à l'avant.
LES CUISSARDS AMOVIBLES ( KUSAZURI ) que le samurai portait quand il était à cheval étaient ôtés quand il était à pied.
LES MANCHES METALLIQUES ( KOTE ) étaient faites de mailles et de lamelles de fer cousues sur un épais tissu.
GAINE-CORSET ( DO ) faite de lamelles de fer et de plaques pour les hanches
PROTEGE-EPAULES ( SODE ) faits de lamelles accrochés comme des épaulettes à la gaine-corset.
COL DE FER ( NODOWA ) avec bavette de métal, protection supplémentaire contre la décapitation.
CALOTTE DE COTON aidant à supporter le poids du casque, fixée sur le crâne du guerrier.
MASQUE ( MENPO ) menaçant en fer laqué et assez résistant pour briser la pointe d'une lance
CASQUE A VISIERE ( KABUTO ) à bord métallique pour la protection du cou, complément de l'équipement du samurai.
SAMURAI S'ENFILANT rapidement dans son armure. suspendue à un crochet.