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 Le témoin qu'on ne voulait pas entendre

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MessageSujet: Le témoin qu'on ne voulait pas entendre   Le témoin qu'on ne voulait pas entendre EmptySam 11 Juil 2015 - 8:45

J'ai traduit librement cet article à propos des rapports du Lt-colonel Van Vliet.
Il illustre assez bien les inhibitions des Alliés face à l'URSS.
En 1943, les Allemands envoyèrent un lieutenant-colonel U. S. à Katyn, pour confirmer l'assassinat des officiers polonais. Son rapport fut  considéré au Pentagone comme top secret. Il n’avait aucun doute sur ce qui était  arrivé aux soldats polonais en Union soviétique. 

Le témoin qu'on ne voulait pas entendre Katyn_polska_zbrojna_180-1-

Le lieutenant-colonel John H. Van Vliet (premier à droite) regarde les objets appartenant à des officiers polonais, extraits des fosses communes
(fot. Polska Zbrojna)

Le témoin qu'on ne voulait pas entendre Katynf11

http://ia801406.us.archive.org/31/items/katynforestmassa07unit/katynforestmassa07unit.pdf
John H. Van Vliet Jr,  diplômé de l'Académie militaire de West Point, avait 28 ans lorsqu’il se trouvait en Afrique du Nord. D'abord, il a combattu en Algérie, puis sur le front tunisien. Il  est tombé dans une embuscade tendue par les Allemands en mars 1943 et fut capturé. Dans le même temps, l'armée du maréchal Erwin Rommel a été retirée d’Afriquvers l'Europe. Les prisonniers ont également été transférés sur le vieux continent.
Ainsi, Van Vliet se retrouve en Italie. Après deux semaines de quarantaine, il arrive dans le camp de prisonniers de Rotenburg, en Allemagne.
En tant que lieutenant-colonel, il y était le plus ancien officier supérieur américain. Lorsqu'en avril 1943, la presse allemande rapporta des informations sur la découverte de fosses communes d'officiers polonais à Katyn, Van Vliet, comme les autres prisonniers du camp à Rotenburg, ne crut pas les rapports, étant convaincu que c’était encore un autre produit de la propagande de Göbbels.
Peu de temps après, le commandant du camp  exigea que Van Vliet,  comme «dirigeant» choisisse deux personnes qui pourraient aller à Smolensk. La même demande fut  envoyée à l'officier britannique le plus gradé. Les deux  refusèrent, arguant que l'affaire était politiquement motivée et non militaire. En réponse, ils  entendirent qu’étant donné qu'ils ne voulaient désigner personne, ils partiraient eux-mêmes pour Smolensk.
Dans le groupe qui partit pour la Russie le 12 mai 1943, il y avait des Américains et des Britanniques. Ils venaient  de camps différents. Avant de quitter l'Allemagne, les Allemands leur  impos
èrent le terme de « prisonniers d'honneur » promettant de ne pas tenter de s’échapper. Ils refusèrent. 

Dans cette situation, ils furent  escortés, ainsi que des civils qui subirent le même traitement que les militaires.

Sur le lieu d'exécution


Selon les rapports de Van Vliet, ils parvinrent sur le lieu d'exécution dans la matinée.
Ils passèrent près de deux heures et demie sur les fosses ouvertes. Ils purent lire la documentation et étudier chaque détail sur les corps exhumés. Les Allemands leur répétaient : « Souvenez-vous de l’odeur des corps en décomposition. » Il a vu les victimes les  mains entravées avec des trous dans le crâne. Il ne pouvait pas y croire, se demandant comment un tel crime était possible. Van Vliet ne doutait pas que les hommes tués, des officiers de l'armée polonaise, étaient  au moment de leur mort vêtus d'uniformes qui, à la différence des bottes, étaient restés en bon état. 
Dans les poches des victimes se trouvaient des objets personnels, des documents familiaux écrits en polonais. Alors que dans les environs de Smolensk Van Vliet ne put parler avec les personnes vivant dans le voisinage de la forêt de Katyn ou avec les représentants polonais de la Croix-Rouge.
Il communiqua uniquement avec des Anglo-Saxons et des personnes s'exprimant en  anglais. Personne ne mit d’obstacle à la rédaction de ses propres documents, notes et prises de photos. Après leur retour de Russie, tous les prisonniers alliés ont été transportés à Berlin, où on les a persuadés de raconter leurs impressions à la presse locale. Ce n'était pas facile pour les prisonniers, parce qu'ils auraient dû admettre que la propagande allemande avait dit la vérité. Ils  refusèrent, ne voulant pas collaborer avec l'ennemi. Après quelque temps, les Allemands les renvoyèrent  au camp. Ils n'y parlèrent à personne de ce qu'ils avaient vu dans la forêt de Katyn.

A l’écart des libérateurs

Le colonel Van Vliet a séjourné dans le camp de prisonniers de guerre numéro 64 de Szubin, sur le territoire polonais. Lorsque l'armée soviétique a commencé à s’approcher du camp, les Allemands ont donné l'ordre de faire marcher les prisonniers vers l'Ouest. Ils ont réussi à atteindre le camp de Luckenwald, situé à environ 60 kilomètres au sud de Berlin. Ils ont été libérés par les troupes soviétiques dans la nuit du 21 au 22 avril 1945. 

Van Vliet avait toujours sur lui des photos et des notes apportées de Katyn. Les Russes n'avaient aucune idée de la présence de l'officier américain. En tout état de cause, il préféra se tenir éloigné de ses libérateurs en cherchant à leur fausser compagnie. Il s'est échappé avec plusieurs collègues. Les lignes américaines étaient à environ 90 kilomètres. Lorsqu’ils furent finalement arrivés, Van Vliet a immédiatement transmis à l'officier de renseignements les matériaux, avec l’intention de les faire parvenir dès que possible au Pentagone. Van Vliet fut séparé de ses compagnons d’évasion et traité comme un VIP. Il passa au QG de Dwight Eisenhower, puis à Paris d’où il partit vers les États-Unis.
Au Pentagone, Van Vliet rencontra le général Clayton Bissel, du Ministère de la Guerre. Il lui relata en  détail son voyage à Katyn. On lui ordonna de rédiger un rapport sur son séjour en Union soviétique en lui interdisant de discuter de cette question sans le consentement de ses supérieurs. Plusieurs années plus tard, Van Vliet reçut des nouvelles choquantes de Washington. Il  apprit que son rapport avait été classé strictement confidentiel puis égaré. On lui demanda d’en rédiger un nouveau, daté du 5 mai 1950. Comme officier d’active, Van Vliet a pris part à la guerre de Corée en 1952. Après un certain temps la direction a reconnu que son séjour au front était trop risqué. Il a été décidé de le renvoyer aux Etats-Unis, dans un service de logistique. 
En décembre 1989 le colonel John H. Van Vliet a eu une conversation avec le scientifique politique polonais et historien, résidant depuis 1948 aux Etats-Unis, le professeur [size=19]Janusz Kazimierz Zawodny. La réunion a eu lieu à Omaha, Nebraska. L'officier américain a une fois de plus témoigné de la vérité.
[/size]
L'enregistrement de cette conversation a été versé par le professeur Zawodny aux Archives contemporaines de Varsovie. 
John Annusewicz pour "Polska Zbrojna"
 [size=16]http://konflikty.wp.pl/kat,1020231,title,Nie-mogli-uwierzyc-ze-padlismy-ofiara-takiej-zbrodni,wid,13686622,wiadomosc.html[/size]
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