Brimades, bizutages et duels à Saint Cyr.

Bonjour,
le fait n'est pas nouveau et chaque année apporte de nouveaux faits de brimades, exemples:
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/07/09/un-jeune-militaire-victime-de-brimades-apres-la-revelation-de-son-homosexualite_1731108_3224.html

http://www.liberation.fr/societe/1997/11/27/des-officiers-de-saint-cyr-aux-arrets-ils-avaient-brutalise-des-eleves-au-cours-de-l-instruction-mil_220906

Et chaque année il y en a de nouveaux.

Voilà comment ça se passait avant.
Sous l'Empire le nouveau était accueilli par ces cris aux fenêtres "au conscrit, au conscrit!".
On les suspendait au plafond dans un sac à distribution, on leur volait leur fourchette pour les empêcher de manger, on leur cachait leur bonnet de police au moment de l'exercice etc...

A Fontainebleau un conscrit qui portait le n° 2000 fut carrément jeté par la fenêtre.
Le n° 3000 dut être accompagné pendant plusieurs jours pour lui éviter le même sort.

On se battait pour montrer son courage.
Un jour Napoléon demanda au général commandant l'école s'il y avait des duels.
Le général Bellavène répondit "je voudrais bien voir qu'on se battît à l'école!".
L'empereur lui dit "de mon temps on se battait à Brienne".

Ce fut alors un encouragement tacite pour les élèves qui se battirent de plus belle avec leurs baguettes de fusils aiguisées pour suppléer les armes qu'on leur enlevait!

Les élèves inventèrent des sociétés secrètes: les Gastons, les Normands, les Fléchois etc...
Ceux qui étaient admis dans aucune d'elles furent nommés les Busons.
Ils n'avaient alors aucun moyen de laver leur honneur car on ne se battait jamais avec les Busons!
Mais la nuit venue ils recevaient parfois une raclée..


Pour éviter les duels, le général Bellavène fit épointer les baïonnettes et supprimer les fleurets.
Peine perdue car les élèves se battirent alors avec leur compas fixé au bout d'un manche à balai

En 1812 quatre élèves furent tués et l'un d'eux mourut après plusieurs coups de compas.

En 1837 quatorze élèves furent renvoyés pour faits de brimades, mais furent réintégrés l'année suivante par les ducs d'Orléans et de Nemours.

En septembre 1882, des élèves qui assistaient à une messe à la mémoire du comte de Chambord furent renvoyés comme simples soldats, mais réintégrés peu après.

En 1886 des élèves furent également renvoyés comme simple soldats pour avoir transformé nuitamment le drapeau tricolore en drapeau blanc au sommet du toit.

On ne plaisantait pas avec la République en ce temps!

cf Histoire de Saint Cyr, P. Chazel 1886.
Cordialement,
CG

Bonjour,

Que de témoignages de la stupidité humaine et de l'impact de l'effet de groupe sur les êtres influençables...

Cordialement.

Cathelineau a écrit:

Bonjour,

Que de témoignages de la stupidité humaine et de l'impact de l'effet de groupe sur les êtres influençables...

Cordialement.

je plussoie...

perso, je n'ai pas fait l'armée, juste les scouts.

le bizutage pouvait aussi être "malheureux".

quand je repense à certains qui se sont fait battre ou attacher à un arbre pendant plusieurs heures...

perso, j'ai du boire d'immonde breuvage... j'ai eu un peu mal au crane le lendemain...

à la fac, on devait me badigeonner d'eau, de farine et d’œufs... le mec qui devait me le faire n'a pas osé, il a du avoir peur de recevoir ma main dans sa face (quoi ? un première année récalcitrant ) (Vive la fac de droit... bon médecine, ils ne sont pas en reste !!!)

Pour mon école militaire de Tulle Issoire en 72 c'était un peu banal:
bite au cirage, vidage d'armoires par les anciens, lits en cathédrale et c'est à peu près tout.

Les plus vicieux étaient les caporaux PDL d'encadrement qui nous faisaient des revues caméléon dans la cour, reconstituer la chambre dans la cour et autres brimades, mais c'était surtout considéré comme "punition collective" quant on mettait le souk le soir

Bonjour.Les"brimades"n ont pas pour but de briser l eleve mais d en faire un homme;sinon ce n est pas la peine de l envoyer a la guerre.Madame Segolene ..... a interdit le bizutage,mais demandait en meme temps le retour aux bat d af pour les jeunes voyous......de quoi rester songeur.Ancien du college militaire de Saint Cyr et de l ESM (4eme bataillon) j ai voulu consulter il y a quelque temps le service "copains d avant",j y ai retrouve les pires victimes des bizutages du coldo,des chomeurs,des divorces,des demandeurs d emploi.Que font ils sur ce site?rechercher leurs anciens copains qui les ont fait marcher a quatre pattes ou nettoyer au cirage les parties?Cordialement.

Il faut quand même admettre que se faire jeter par la fenêtre ou tuer à (plusieurs) coups de compas c'est ni plus ni moins que de la méchanceté bête et gratuite de la jeunesse!
Tout était bon pour inventer le pire.

Dans les années 90 il y a eu un appelé dans je ne sais plus quelle unité qui s'est fait sodomiser à coups de pied de tabouret, je ne vois pas en quoi ça peut aider pour une quelconque guerre

Tous les jeunes de toutes les époques étaient bêtes et méchants entre eux depuis la maternelle, ça n'a guère varié et chacun ou presque d'entre nous l'a été.

Bonjour Crevette.Les coups de compas n etaient pas propres aux établissements militaires.Ils faisaient partie des techniques de combat des groupes de choc des "compagnons" qui se disputaient le travail a une epoque ou il n y avait pas de legislation sur la concurrence professionnelle(a part la loi de 1824 sur la protection des marques de fabrique).Les metiers de bouche se battaient au couteau,les macons a coups de pierres,les menuisiers a la scie,et les cochers au fouet.Ceci dit ,il y a des salauds partout et en tous temps,y compris chez les enfants de maternelle.Cordialement.