mes sabres-briquets de la vieille garde

Bonjour à tous,

Le dieu de la chance m'a enfin souri et j'ai réussi à mettre la main sur un briquet de la vieille garde.

Le sabre a ... bien vécu et va avoir besoin d'un bon lifting mais le plus important est là:

-pas de marquage régimentaire (je penche donc plutôt pour un sabre de chasseur à pied)
-poinçon sur la lame de Mouton et un autre devenu illisible
-marquage au dos de lame disparu (la lame semble avoir connu un grand nombre de polissage)
-poinçon sur la branche de garde d'Antoine Chapelle (AC) et Nicolas Boutet (NB)
-filigrane à 14 spires -correspondant au 1er modèle selon le Resek)

Que pensez-vous de cette analyse ?
Avez-vous des informations à apporter à cette description ?

les photos:











Merci de votre passage et de vos commentaires !

J'ai oublié un poinçon qui m'a échappé au 1er coup d'oeil: un B sur la croisière...  Quelqu'un a-t-il une idée de sa signification ?

De plus, l'un de vous aurait-il l'amabilité de me transmettre un scan de la planche d'Aries sur le briquet de la vieille garde impériale svp.

MP envoyé

Bonsoir,

Superbe rentrée, tu as beaucoup de chance !
Tu as à présent la pièce maitresse de ta collection de briquets !
(sauf si tu nous dégottes un sabre d'Honneur...  )

Lhoste met aussi les 14 spires dans la première variante, de 1803 à 1807. Mais je pense que pour le dater il faut surtout se fier aux poinçons.

En infanterie de la Vieille Garde il n'y a que les Grenadiers et les Chasseurs. Les premiers régimentant leurs armes, ce doit donc être les seconds. Je n'ai pas de sources précises là dessus mais je pense que ça peut aussi venir d'un régiment de Conscrits de la Garde. Cette unité dépend de la Jeune Garde, mais officiers et sous-officiers sont en fait détachés de la Vieille Garde, je suppose que ces sous-officiers gardaient leur briquet spécifique. Ces unités prennent ensuite le nom de Tirailleurs-Grenadiers et Tirailleurs-Chasseurs (1809). En 1810 ils deviennent Tirailleurs de la Garde et Voltigeurs.

Le B sur la croisière me rappelle les lettres que j'ai sur mes An XI de Klingenthal du Premier Empire. J'ai une poignée avec un F et l'autre je ne sais plus, je regarderai. Surement un simple poinçon d'ouvrier.

Bonne pioche en tout cas !

Amicalement.

Le soucis est que mon 2ème poinçon sur la lame me semble être un reste de B mais c'est vraiment loin d'être évident... Ensuite, il y a de très forte chance pour que ce soit bien Beaumaretz.

Et je n'ai pas assez de doc sur Versailles pour m'aider des poinçons sur la garde.

Il faut que j'épluche le "garde impériale" de Pigeard pour voir toute les possibilités d'affectation jusque vers 1806 environ (ce qui exclut l'artillerie à pied comme j'ai pu le penser un moment puisque celle de la vielle garde ne naît qu'en 1808).
Ca déterminera le choix de dragonne (peut-être une de sous-officier de chasseur.... à voir)

Quoiqu'il en soit, c'est en effet une belle pioche ! Vivement qu'il soit restauré !

Vraiment beau !
Si c'est pas indiscret ca se trouve a combien a peu près ?
Et tu vas faire quoi comme restauration ? Refaire une basane ?

On en a vu partir 2 sur une vente aux enchère: un à 900€ et l'autre à 1200€. Buigné en vend un à 2700€.

Nettoyage de la lame et nouvelle basane en effet. Je n'ai ni les compétences ni le matériel pour refaire une belle restauration sur ce genre de pièce donc j'externalise.

Et question aux connaisseurs et possesseurs d'une telle pièce : cravate en cuir/feutrine écarlate/laine épaisse ?

Comme on en discutait l'autre fois, je n'ai toujours pas de sources fiables sur les cravates Premier Empire. Mais pour l'instant je pencherai plus pour de la laine épaisse, certainement de la couleur distinctive de l'unité (rouge ou vert). Mais ça reste à prouver.

Je n'ai pas encore vu de briquet de la vieille avec cette épaisse cravate en laine mais il y en a un modèle dans "les armes de blanches" de Dominique Venner :



Le modèle en photo dans le Lhoste et Resek a une cravate très fine dont je ne saurai dire s'il s'agit de cuire ou de feutrine...

J'irai faire un tour au musée des Invalides ce week end pour observation.

Bonsoir,
il est vraiment magnifique, dans son jus comme on dit, une pièce de choix dans une collection !
bravo

Bonjour,

Buigné est un bon connaisseur et vend de belles armes, mais ses prix semblent destinés à une clientèle qui ne regarde pas trop à la dépense. Je pense qu'il faut diviser ses prix par deux pour se faire une idée de la valeur marchande d'une arme.

Bien cordialement.

Merci alexandre12 !

Buigné surestime le prix des pièces Révolution et Empire mais ses autres pièces le sont beaucoup moins je trouve.

Pour revenir à mon briquet de la Vieille, j'envisage pour la restauration de la fusée:
-une basane en cuir de veau noire,
-garder le filigrane actuel qui ne semble pas rompu sous la calotte et qui comporte le bon nombre de spires,
-pour le bois, bien que fissuré,s'il est encore sain et qu'il ne tombe pas en miette au démontage, le garder.

Reste la question de cette cravate...je vais poursuivre la recherche d'exemplaires en ayant encore une pour comparaison. Tous les apports sont les bienvenus !

Pour la lame, un bon nettoyage et voilà. En parlant de celle-ci, je l'ai mesurée et elle ne mesure que 65 cm...3cm de moins que selon le règlement mais elle est aiguisé de telle manière à sa pointe que je suis certain qu'elle a été retaillée.

Faut il restaurer en profondeur ce sabre au risque de le dénaturer ou de le banaliser ?
La tentation est grande, j'avoue ne pas avoir la réponse...
Concernant le prix de ce type de sabre, je comprends volontiers qu'il y ait un important différentiel entre une pièce en bon état jamais touchée traçable (avec le bon fourreau, la bonne longueur de lame, les bons marquages, la bonne poignée, etc...) et une pièce à défaut ou encore pire mal restaurée.
Mais le plus dur est certainement de payer cher un exemplaire bidouillé

nansouty a écrit:

Faut il restaurer en profondeur ce sabre au risque de le dénaturer ou de le banaliser ?

Pour moi, la réponse est toute vue
Puis en résumé, je lui rend une basane et je nettoie sa lame, de là à parler d'une restauration en profondeur...
Mais je pense que le laisser en l'état ne lui rend pas honneur au regard des actions dans lesquelles il a probablement été impliqué.

nansouty a écrit:

Mais le plus dur est certainement de payer cher un exemplaire bidouillé Rolling Eyes

Une expérience à partager ou cela est-il votre avis au sujet de mon exemplaire ?

Rednax a écrit:

nansouty a écrit:

Faut il restaurer en profondeur ce sabre au risque de le dénaturer ou de le banaliser ?

Pour moi, la réponse est toute vue
Puis en résumé, je lui rend une basane et je nettoie sa lame, de là à parler d'une restauration en profondeur...
Mais je pense que le laisser en l'état ne lui rend pas honneur au regard des actions dans lesquelles il a probablement été impliqué.

nansouty a écrit:

Mais le plus dur est certainement de payer cher un exemplaire bidouillé Rolling Eyes

Une expérience à partager ou cela est-il votre avis au sujet de mon exemplaire ?

Non ce n'est aucunement une critique vis à vis de votre exemplaire qui est très bien, c'est une réflexion d'ordre universel

Comme rednax dit ce n est qu un changement de basane, c'est plus ou moins une pièce qui est vouée a être changée dans le temps, si on veut que le sabre n ait pas l allure d'une ruine !
Et en plus c'est pas si compliqué que ça a réaliser sois même, quand on fait ça avec passion le résultat est là, et c'est sacrément gratifiant!

Le même type de cravate en laine dans l'Osprey n°153 sur la Garde Impériale:

Merci Cathelineau !

Ca commence de plus en plus à pencher en faveur de cette piste... Reste à trouver comment refaire une cravate de ce type.

Question à tout ceux de passage : Quelqu'un aurait-il un scan des articles de magazine suivants à me fournir :
-"L'homme de 1807. Le chasseur à pied de la garde impériale" dans Uniformes n°81, 90 et 91
-"le sabre des chasseurs à pied de la garde impériale" dans Tradition n° 90 et 91
-"1810, le chasseur à pied de la garde - revue de détails" dans Tradition n°33

Merci à vous !

Bonsoir,

Dans le Lhoste et Resek il est écrit: "Il y eut encore les fabrications non signées que Louis-Philippe fit faire pour la Garde Nationale".
Comment interprétez-vous ce "non signées ? Sans poinçon et/ou sans marquage de la Manufacture du Klingenthal sur le dos de la lame ?

Ps. La question ne se pose pas pour le sabre présenté ici, mais c'est pour bien les différencier.

Bonsoir Cathelineau,

C'est comme ca que j’interpréterais le "non signé": ni poinçons ni signature de la manuf.

Un exemplaire illustrant l'absence totale de tout marquage:

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Tu l'aurais interprêté autrement ?

Du coup que penser d'un sabre sans poinçon (ou presque, voir mon autre sujet sur Beaumartez) mais avec "Klingenthal" sur le dos de la lame ?...

Je me demandais s'il pouvait y avoir des modèles louis-phillipard signés sur le dos de lame.

Bonsoir,

J'ai retrouvé dans mes archives une photo de l'exemplaire du château de Joux, mais je ne sais pas si la cravate est originale:



Amicalement.

Super Cathelineau ! Merci beaucoup.

Une doc en plus pour la restauration ! La fusée de celui-ci est très rétrécie vers la calotte.

Bonsoir
j'ai arête la restauration d'un petit montmorency car avant de ré sertir la lame je voulais avoir une certitude sur la matière et la couleur de la cravate à mettre......le post à été enterré car je ne le retrouve pas
si quelqu'un a une idée
petit montmorency ou plutôt sabre de mineur .....pas de photos sur la plage.....

Bonjour
Très bon exemple de briquet vieille garde, avec sa monture de Versailles.
En ce qui concerne le dilemme habituel, restaurer ou pas, pour ma part la réponse est pragmatique : si c'est pour ne pas garder, à laisser en l'état. Si c'est pour garder, je pencherais en faveur d'une restauration... Après chacun voit midi à sa porte !
A+
Loren

marlain4648 a écrit:

une certitude sur la matière et la couleur de la cravate à mettre

Pour un sabre des années 1790, j'aurais tendance à penser que la cravatte devait plutôt être une épaisse cravate en laine comme l'exemple du château de Joux que nous présente Cathelineau. Ensuite nous manquons de sources sur la description des cravates tant dans les années 1790 que pendant l'Empire.
Je pense qu'un règlement a dû préciser, plus ou moins précisément la cravate des sabres. Ce sont quand même des éléments techniques qui doivent préserver la lame de l'humidité, pas juste une fantaisie décorative.

loren a écrit:

Si c'est pour garder, je pencherais en faveur d'une restauration...

Rien à ajouter votre honneur !

Et le voici de retour après un brin de ... remise en condition !

Fourreau en provenance de chez Empire Costume.

Mes remerciements et compliments à Choumac !





Et des poinçons que je n'avais pas repéré sur le pommeau:

Bonsoir,

Mouton a échappé à la meuleuse... Bon pour la lame on ne peut pas faire de miracles mais la poignée a reprit un sacré coup de jeune !
Une chance que le filigrane ne soit pas devenu cassant avec le temps.
Il rentre comme il faut dans le fourreau ?
Une fois dedans il doit paraitre comme au premier jour ?

Reste à l'équiper de sa dragonne et de sa cravate...

Amicalement.

Pour la lame, à part un nettoyage, il n'y avait pas grand chose à faire en effet... Une chance que Mouton soit encore bien visible et il ya un reste de Beaumaretz au dessus mais la photo ne le rend pas bien.

Le filigrane a été ressoudé en un seul endroit mais le restaurateur a bien sauvé la mise.

Il rentre parfaitement dans le fourreau ! La bonne forme et longueur adaptée.

Je lui ai fait une cravate temporaire en feutrine de laine écarlate (comme pour mes autre briquets) mais il faudra que je trouve le temps pour me lancer dans la confection de cravate en pompon.

Reste donc la dragonne en effet. Tu as commandé la tienne ?
Et as-tu aussi des poinçons sur ton pommeau ? Les miens sont un "2" et un cercle.

Il est nickel avec ce fourreau !

Je suis en déplacement, je vérifierai pour les poinçons mais je ne pense pas. Par contre la monture de mon An IX, qui vient aussi de Versailles, a le même 0 au même endroit.

Comment comptes-tu procéder pour réaliser une cravate en pompon ?

Sinon oui, ma dragonne est commandée, la Manufacture de la Grande Armée est en train de la retravailler pour qu'elle soit bien fidèle. Je devrais pouvoir présenter mon sabre nettoyé et avec sa cravate d'ici une quinzaine de jours.