Les objets du fumeur sous le consulat et le premier empire

Bonsoir,
À l'occasion d'achats récents, j'ai eu l'idée d'ouvrir ce post sur les objets du fumeur sous le consulat et le premier empire. Je suis sevré depuis une bonne vingtaine d'années et n'ai jamais été vraiment un gros consommateur, mais je trouve les objets de cette époque particulièrement sympathiques et représentatifs. En voici un premier pour ouvrir le bal :
Une tabatière en ébène de Macassar, finement sculptée de petits pans creux, avec un couvercle orné d'une épreuve en étain, sous verre, de la médaille de jean Bertrand Andrieu (1761-1822) pour la bataille de Marengo, LE XXV PRAIRIAL/ AN VIII, «Bonaparte Premier Consul de la République» en exergue, le Consul tête nue à droite au centre d'un trophée d'armes, et au dessus d'une scène de la bataille. Le dessous de la tabatière orné d'une grande étoile à huit branches dans l'esprit d'une plaque d’Ordre.

Le sujet n'a pas l'air d'attirer les foules.
Un dernier essai cependant avec les photos de cette pipe en écume de mer ayant appartenu au citoyen Jean François Roux né le 7 ou 8 novembre 1778 à Sollies-Pont dans le Var, fils de Barthélémy Roux et Marie Florens. 1m65, cheveux noirs, yeux gris, il entre au service le 10 fructidor an 4 dans l’artillerie à cheval, passe aux guides à cheval le 19 brumaire an 7, puis entre le 13 Nivôse an 8 comme brigadier maréchal ferrant dans le 2ème escadron des grenadiers à cheval de la garde des consuls. Passé maréchal des logis, Il reçoit un sabre d’honneur le 28 fructidor an X (15 septembre 1802) pour avoir fait plusieurs prisonniers à marengo, lors d’une charge contre la cavalerie autrichienne. Il est versé le 16 Ventôse an 9 dans l’escadron complémentaire du 22ème régiment de chasseurs à cheval. Forgeron il se marie le 1er avril 1819 à Toulon avec Angélique Audemars née en 1789. La pipe comporte un fourneau en écume de mer à garnitures et couvercle en métal argenté de 10,5 cm de hauteur, et un tuyau en corne et tressage de fils de soie. hauteur 21,5 cm.

Excellent! J'aime beaucoup la tabatière!
De mon côté, j'ai quelques briquets anciens (XIXe), dont un à silex-amadou, pour compléter un peu ce post, si tu veux.

Quentin1873 a écrit:

Excellent! J'aime beaucoup la tabatière!
De mon côté, j'ai quelques briquets anciens (XIXe), dont un à silex-amadou, pour compléter un peu ce post, si tu veux.

Super, j'attends avec impatience ces objets, ça change des briquets

très sympa la tabatière belle collection.

Il s'agit d'un briquet début XIXe.
Ici, il ne servait pas à allumer une pipe, bien entendu, car il ne fait pas de flamme!
Il servait surtout à allumer le feu au bivouac.
c'est une évolution des briquets antiques en forme de "U" sur lequel on frotte le silex.

On glisse une mèche d'amadou dans le corps cylindrique creux, qu' on accroche par un crochet (manquant) a la chaine du capuchon.

On frotte le silex contre la lame, cela produit des étincelles, qui allument l'amadou (braise) et cela permettait de faire ensuite partir un feu.







(bien sûr, il fallait un sabre briquet à côté! )

Bonjour,

Thème intéressant.
Tabac à fumer, à chiquer, à priser... Les types de consommation sont variées sous l'Empire.
Napoléon lui-même prisait.
Pour le lignard la pipe en terre est la plus commune. Ces pipes étaient fragiles, elles sont à l'origine de l'expression "casser sa pipe". En effet pendant les opérations chirurgicales certaines patients serraient la pipe entre les dents, si le patient venait à décéder et à lâcher son emprise la pipe pouvait chuter et se briser... C'est du moins ce que j'ai pu lire dans le passé comme explication de cette expression.

Le premier empire m'intrigue et ce sujet alimente cette curiosité, merci d'avoir commencé à l'étayer je le suivrai avec attention.

Le sergent Bourgogne dans ses mémoires évoque à plusieurs reprises la consommation de tabac.
A Moscou, les Fusiliers-Grenadiers auxquels il appartient récupèrent la belle collection de pipes de luxe d'un boyard. Ils fument même des tabac aromatisés comme du tabac à la rose, originaire des Indes.
En marche la pipe pouvait être rangée un peu partout: dans le sac, dans les poches ou même dans le bonnet d'oursin pour les grenadiers !
Il parle aussi de son ami Picard entretenu dans une famille polonaise et qui y fume dans une longue pipe en écume de mer, montée d'un long tuyau, comme celle présentée plus haut. La pipe était à une personne venant de décéder dans la famille et il en est fait cadeau au soldat. Dans ses mémoires, Parquin raconte aussi qu'il a acheté une pipe en écume de mer, cadeau d'une demoiselle qui lui donna l'argent car elle ne pouvait aller l'acheter elle même.
Quand ils n'ont pas de pipe, les soldats peuvent se faire un cigarillo "à l'espagnole", c'est à dire avec une feuille de papier...

J'aime beaucoup cette illustration Catherineau !
Je vois la légion d'honneur sur la cuirasse, elle donne des idées pour le contenu de la tabatière :

Bonjour
Détails méconnus de l'Empire. Très intéressant. Merci pour le partage.

Superbe !!!

Bonjour,
Sujet extrêmement interessant que je suis avec attention !
Merci aux participants