Mousqueton de la Gendarmerie servant à la protection des institutions 1793

Bonjour,
je vous présente ce mousqueton absent des documentations moderne ; inutile de consulter votre Boudriot



Il est plus grand que le mousqueton de maréchaussée modèle 1770, encore en service dans la Gendarmerie Nationale de cette époque
Principales dimensions :
Longueur totale 1254 mm ( en anciennes mesures : 46 pouces, 4 lignes)
Longueur du canon 866 mm (32 pouces), calibre 17,5
Longueur de la platine 146 mm ( 5 pouces 4 lignes 3/4)

La Gendarmerie parisienne servant à la protection des institutions de la République, ancêtre de la Garde Républicaine en fait, était composée de deux compagnies de 181 hommes qui protégeaient le corps législatif et de deux compagnies dites Gendarmerie des tribunaux et des prisons de 360 hommes.

L'arme n'est pas poinçonnée, sauf un M à la baguette ( May ?) et la baïonnette comporte par contre un très beau bonnet phrygien, sans doute bien visible pendant le service à pied. Entièrement monté en fer ( comme toutes les productions de cette époque ou le cuivre manquait), sa platine est du type 1763, comme la baïonnette sans virole.
Peut-être une fabrication de la manufacture de Maubeuge, déplacée à Paris mi-1793 à cause de l'avance autrichienne dans le Nord. Les ouvriers étaient installés dans un ancien couvent rue de la Tournelle; ils y restèrent presque une année.




Bref une arme peu courante, il y en avait trois je crois répertorié dans l'ancien Musée de l'artillerie sous l'étiquette "mousquetons allongés de la Révolution" ...


Gendarmes grenadiers de la Convention

Bonsoir,
Merci pour la présentation de la pièce et l'historique associé qui lui servirait de support si la confirmation pouvait être averée.

Aucun poinçon sous le canon donc aucune épreuve.

En toute logique, si c'était une pièce à caractère réglementaire, elle serait à cette époque construite avec une platine du dernier système en vigueur le 1777.
Les pistolets 1763/66 à garnitures fer font exception à la logique que j'énonce précédemment.
La platine peut donc être considérée comme une réutilisation ultérieure ou une construction neuve tardive équivalente à l'exception précitée, en ces temps de pénurie.

Peut-on considérer que les platine  type 1763 soient plus simples dans l'exécution que les platines type 1777. À priori non...

Ton mousqueton entre t-il dans la catégorie des fusils/mousquetons N°1?

Les mousqutons N°1 étaient marqués donc l'hypothèse s'évanouit.

En marge du sujet
Quelle serait la fourchette en étant large de l'exploitation des poinçons avec bonnets phrygiens ? 1791-1800

Bonsoir,
contrairement à Saint-Étienne, Maubeuge et Charleville ont continué à produire des platines à profil "carré" bien après l'apparition de "rondes" sur leurs productions. Les petites productions des corps particuliers n'utilisent pas forcement le dernier cri, j'en veux pour preuve le mousqueton de la maréchaussée des monnaies de 1780 et qui a toujours une platine type 1754...
Le système de la gendarmerie parisienne a existé de 1791 à 1795 ou son autonomie a été supprimé et gérée comme le reste de la Gendarmerie Nationale.

Ce n'est pas un fusil mais un mousqueton long; comme l'indique le positionnement des battants.
Tous les fusils n° 1 ne sont pas marqués, loin de là !
Le bonnet phrygien se retrouve jusqu'à l'An VIII/IX quand le contrôle est repris par l'artillerie comme avant la Révolution.

Merci pour ce retour et cette approche du sujet / de la problématique.

Effectivement les corps privilégiés peuvent être attachés à une forme de continuité dans la conception de leurs armements.

L'exemple cité pour la maréchaussée des monnaie reste une exception.

On pourrait d'ailleurs citer une autre singularité avec les mousquetons de grenadier à cheval ou d'honneur et
également les armes longues de mamelucks qui conservent la ligne très esthétique des chiens à col de cygne cependant plus fragile.

D'autres corps comme les gendarmes de la garde, les "chevau lègé" et les gardes du corps du roi ont rompu fermement avec la tradition sous la restauration.

A cela j'ajouterai un autre exemple, pour suivre ton raisonnement et ton exemple, les pistolets d'officier 1767 construits mêm tardivement, vers 1785, seront toujours équipés d'une platine plate alors que les platines rondes sont réglementairement utilisées depuis 15 ans (modèle 1770).

D'autres minorités pour
des corps encore plus confidentiels comme les mamelucks d'officier avec des chiens en col de cygne.

J'ai abondé d'exemples en armes courtes mais
si l'on s'en tient aux armes longues, l'exemple des monnaies demeure isolé.

Les points communs uniques, corps à faibles effectifs donc productions très confidentielles.

Les carabines de Versailles 93 sont en marge dans leur conception avec leur fût fixé sans bracelets à l'image des 1717 ou des mousquetons garde du corps 1743 et 1755.

quelques marques sous le canon...

Bonjour,

Belle arme et beau poinçon !
Toutefois, pourquoi l'attribuer spécifiquement à cette unité ?

Amicalement.

Bonjour,

Belle arme,merci pour les explications et les photos de ce mousqueton absent dans le Boudriot.
Pourrais tu poster une photo plus visible de la platine.

Cordialement.
Jack

Voilà la platine, recto/verso

Bonsoir,

Merci pour le recto verso,elle est en bel état.
Comme tu dis qu'il a été délocalisé en 1792,c'est surement pour cela que nous trouvons le bonnet phrygien sur la baïonnette et le retroussis supprimé.
Cordialement.

Bonjour,

Merci pour le partage de cette arme méconnue pour moi.

Amicalement.