Les bonnets de police de l’armée française pendant la première guerre mondiale

Bonjour à tous,

je vous propose un petit panorama des bonnets de police français de la première guerre mondiale.

Coiffure indissociable de la silhouette militaire, le bonnet de police va acquérir ses lettres de noblesse lors du premier conflit mondiale. Réservé avant la guerre aux travaux de corvée dans la caserne ou porté lors des punitions, il devient officiellement coiffure de repos en septembre 1915. A partir de cette date, il ne quittera plus le paquetage des poilus.

Le modèle 1891 :

Le premier modèle de bonnet de police est adopté en 1891. Son utilisation est alors réservée aux aléas de la vie de caserne (y compris les punitions) et la coiffe tire son nom de cet usage peu glorieux (coiffure de salle de police). Dans l’inconscient de la troupe, ce couvre-chef ne bénéficie donc pas d’une image positive. Il est d’ailleurs théoriquement conçu dans le drap d’effets usagés.
Le modèle 1891 adopte à l’origine une livrée gris de fer bleuté, au même titre que la capote modèle 1877. Confectionné en 5 morceaux, sa forme est d’une complexité étonnante pour l’usage qui lui est destiné. La coiffe intérieure, composée d’une simple bande de toile écru, est des plus simples et n’assure qu’un confort sommaire. Un tampon de réception y est souvent apposé mais on ne le rencontre pas systématiquement.  
Un an avant le déclenchement du conflit une directive permet, à titre provisoire, l’emport d’un bonnet de police dans la Havresac. Cet assouplissement n’aurait dû être autorisé qu’en temps de paix, mais le son du canon qui vient bouleverser la vie de caserne à l’été 1914, rend la mesure permanente. Nombreux sont alors les soldats déjà sous les drapeaux à monter au front avec la fameuse coiffure dans leur paquetage. Cette dernière se révèlera rapidement indispensable en appoint des képis qui souffriront rapidement des dures conditions d’engagement. Avec la stabilisation du front, l’armée française s’enterre dans le froid de l’hiver 1914. Devant composer avec un équipement peu adapté à la réalité du combat, de nombreux soldats vont faire bon usage du bonnet de police. Ce dernier se substitue rapidement aux coiffes réglementaires de guerre. Ses rabats abaissés offrent une bonne protection contre le froid et les derniers stocks qui encombrent les magasins sont finalement systématiquement distribués aux troupes de renfort. C’est dans ces conditions, pourtant peu glorieuses, que le bonnet de police acquière ses lettres de noblesse.

On a ici un modèle typique en drap de récup avec un reste de tampon à l'intérieur




Et voici un modèle de d'officier de chasseur à cheval de la coupe 1891 (En haut)




Le modèle 1891/15 :
L’enterrement de la ligne de front, la multiplication des blessures à la tête et l’usage prématuré des coiffes en tissu amène l’armée française à adopter un casque d’acier dès la fin 1915. Cette nouvelle coiffure met de facto au rebus les différents modèles de képis comme coiffure de combat principale.
Le casque n’est pas le seul nouvel arrivant en cette année. La question de la mise en place d’une nouvelle coiffure de repos refait surface dans les Etats-majors. Le nouveau couvre-chef devra être peu encombrant et facilement transportable dans le paquetage de compagne. Il aurait pu être séduisant de conserver le képi à cet effet, mais sa taille et sa rigidité le condamne. Par ailleurs, sa conception compliquée nécessiterait trop d’efforts pour maintenir les lignes de production. C’est donc vers un modèle plus simple de coiffe que se tourne le général Joffre en juillet 1915. Copié sur le modèle des troupes de montagne, le nouveau béret bleu horizon est rapidement fabriqué en grande quantité. Et pourtant, un mois et demi plus tard, le généralissime fait marche arrière et cède aux demandes des chasseurs qui n’ont pas supporté de partager leur principal signe distinctif. Le bonnet de police revient alors sur le devant de la scène avec le modèle 1891/15. Ce dernier adopte la livrée bleu horizon tout en conservant la forme et la constitution de son ainé.

Ce modèle BH comporte un passepoil de gendarmerie




Le modèle 1918 :

Le bonnet de police, au même titre que de nombreuses autres pièces de l’uniforme, n’échappe pas aux changements de la mode. Très rapidement, dès 1917, des bonnets de police du commerce de type « Empire » voient le jour et finissent par envahir les paquetages. Sa forme est facilement reconnaissable avec ses deux « cornes » à l’avant et à l’arrière. Plus facile à produire, il finit par séduire l’intendance qui l’adopte en Août 1918. L’intérieur, quand à lui, reste de même type que les modèles précédents. Ce bonnet de police restera règlementaire jusqu’en 1940, la teinte kaki n’étant que la seule évolution.

On a ici un modèle un peu spécial du génie en drap de récup GDFB.




Les modèles du commerce :

Au même titre que les uniformes, casques et équipements, de nombreux fabricants vont proposer des modèles de leur invention du bonnet de police. Souvent de la même forme que le modèle réglementaire, certains sont toutefois loin des modèles rencontrés habituellement. Souvent manufacturés dans des tissus plus fins et avec des intérieurs en cuir ou simili, ces modèles doivent faire plus « chics » sur la tête de leurs acquéreurs. Tout comme les modèles règlementaires, on retrouve sur ces modèles les différents passepoils d’armes habituels.

On a ici 3 modèles différents.

2 du génie de même format. Un en drap réglo et sans intérieur et un modèle plus fin avec un tissu plus haut de gamme et un bandeau en simili (en bas sur la photo).







Un modèle avec le passepoil artillerie, proche du modèle 1918. Il est en dap BH classique et a un intérieur légèrement plus abouti que les modèles réglementaires.




Le dernier modèle est plus proche du modèle 1918 avec un numéro régimentaire. La bandeau intérieur est directement cousu dessus.




Bonne soirée,

Cordialement,

Bonjour,

Très joli post, bien détaillé, avec de beaux exemplaires. Ce post est complémentaire de l'étude, tout aussi intéressante, de sébi boy o'connor, sur le bonnet de police modèle 1918.

Très bonne journée.

Cordialement

Bonjour,
merci pour cet article trés détaillé et documenté....Une bonne source de documentation.
Cordialement.

Bonjour,
Pour alimenter un peu ce sujet,voici un 91/15 dans son jus,



Cdlt.

Bonjour,

très joli. Quel est le nom en son sein ?

Cordialement.

Bonjour Poddichini,
Merci pour votre avis.le nom inscrit est Marcel lebrun.

Cdlt.

Je vous remercie.

Pas facile de savoir le parcours de cet homme (à moins de le connaître déjà). Je relève une cinquantaine de parcours possibles...

Oui,impossible patronyme trop répandu.....

poddichini a écrit:

Bonjour,

Très joli post, bien détaillé, avec de beaux exemplaires. Ce post est complémentaire de l'étude, tout aussi intéressante, de sébi boy o'connor, sur le bonnet de police modèle 1918.

Très bonne journée.

Cordialement

Bonjour 
 S agissait il de ce post :
https://www.passionmilitaria.com/t166176-le-bonnet-de-police-modele-18?highlight=Bonnet+de+police

Si oui c est dommage qu il n y est plus rien

Merci Ardavis pour cette présentation et toutes ces photos

Bonjour,

C.N.B a écrit:

poddichini a écrit:

Bonjour,

Très joli post, bien détaillé, avec de beaux exemplaires. Ce post est complémentaire de l'étude, tout aussi intéressante, de sébi boy o'connor, sur le bonnet de police modèle 1918.

Très bonne journée.

Cordialement

Bonjour 
 S agissait il de ce post :
https://www.passionmilitaria.com/t166176-le-bonnet-de-police-modele-18?highlight=Bonnet+de+police

Si oui c est dommage qu il n y est plus rien

En effet.. Il en reste quelques-uns tout de même.