Sabre d'officier d'infanterie japonais kyu gunto de Type 19 (1886)

Bonjour à tous, voici aujourd'hui un sabre plus courant que celui que j'ai présenté précédemment: le sabre d’officier d'infanterie japonais de Type 19, dit le kyu gunto, lequel, comme le sabre de cavalerie précédemment présenté, tient son nom de sa date d’introduction dans l’armée impériale japonaise : 1886 soit la dix-neuvième année du règne de l’empereur Meiji.

Le kyu gunto de Type 19 appartient à la famille des sabres d’officier de l’ère Meiji, qui présentent la particularité de se situer à mi-chemin entre le Japon et l’Occident. D’un aspect général occidental, ces sabres ont souvent une poignée longue permettant le maniement à deux mains à la japonaise, et sont montés avec une lame de forme traditionnelle japonaise (ancienne remontée, contemporaine forgée à l’ancienne ou bien fabriquée industriellement dans un arsenal), assemblée à la poignée recouverte de galuchat au moyen d’une cheville de bambou (mekugi), comme les différents types de sabres de samouraï. Ils reflètent une période de l’histoire du Japon, d’ouverture, de modernisation et d’occidentalisation, qui durera de 1868 à la fin des années 1920.

Ce sabre est appelé kyu gunto, c'est à dire ancien (kyu) sabre (to) militaire (gun). Normalement, ce terme désigne le premier modèle de sabre réglementaire. Or, le Type 19 n'est pas à proprement parler le premier sabre d'officier d'infanterie, mais une évolution de son prédécesseur, le kyu gunto de 1875 dit de Type 8. Cependant, les Types 8 et 19 sont quasiment identiques, le Type 8 étant simplement moins orné. Aussi, le terme kyu gunto englobe-t-il ces deux modèles. Leur successeur fut le shin-gunto (nouveau - shin - sabre militaire) de Type 94/98 introduit en 1934, le fameux sabre des officiers japonais de la deuxième guerre mondiale, dont la forme s’inspirait de celle des tachi de samouraï, tel que voulu par l’idéologie nationaliste et militariste en vigueur dans les années 1930.

Le kyu gunto d'infanterie équipa tous les officers de l'armée de terre (hors cavalerie) de 1875 à 1934, certains officiers l'ayant conservé jusqu'en 1945 malgré son remplacement par le shin-gunto. A cet égard, hors quelques exemplaires produits de manière artisanale, le shin-gunto n'a pas connu de version d'apparat, c'est donc le kyu gunto d'apparat qui demeura officiellement en service jusqu'en 1945, soit onze années de plus que son homologue de combat.

Le sabre présenté ici est un sabre d’officier subalterne (grades de sous-lieutenant à capitaine), telle que l’indique sa poignée ornée de motifs floraux concentrés autour du pommeau, celle des sabres d’officiers supérieurs étant intégralement décorée. Les flancs de la poignée arborent l’emblème japonais de la fleur de cerisier (sakura). Il s'agit d'un modèle des premières séries, car il possède deux anneaux de suspension. Le deuxième anneau, qui est amovible, sera omis des séries plus tardives, n'étant plus utilisé par les uniformes de l'armée de terre.

Les armoiries (kamon) en argent figurant au dos de la poignée constituent l'intérêt principal de ce sabre, car elles appartiennent à la famille Hachisuka, clan de la haute noblesse japonaise, daimyo du fief de Tokushima de la province d'Awa (île de Shikoku), branche de la famille Ashikaga (dynastie de shogun précédant celle des Tokugawa) et descendants de l'empereur Seiwa (850-880). Le dernier daimyo du clan, avant l'abolition du système féodal, fut le marquis Hachisuka Mochiaki, qui occupa notamment les fonctions de ministre plénipotentiaire auprès de la France.

La lame est une lame d'arsenal, sans marquage, probablement trempée à l'huile. Il s'agit d'une lame à destination purement militaire, tranchante, robuste et efficace mais sans dimension artistique. Ce sabre date de l’ère Meiji (1868-1912) et a connu le combat, probablement au cours de la guerre russo-japonaise, comme en attestent les impacts de coups sur la lame.

Une photo de plus: la dragonne du sabre. Ce modèle est propres aux officiers subalternes de l'armée de terre (cavalerie comprise) époques Meiji et Taisho. La dragonne des officiers supérieurs est plus allongée et comporte un segment supplémentaire à la base du gland.

Ce modèle, réglementaire à l'origine, a été au fil des années relégué à un rôle d'apparat et remplacé sur le terrain par un modèle tout noir en coton, dont le gland est sphérique, porté par tous les grades.

Bonsoir,
Merci de nous présenter ces très belles armes.
J'adore la longévité d'une tradition de forme de lame.
Cordialement Ps09

Bonjour,

Merci pour le partage encore une très belle pièce , magnifique .

Merci à tous. Prochaine présentation : le kyu gunto de marine Type 1883.