Banderole de Trompette

En cherchant une chose on en trouve une autre... Ce qui semble être une Banderole de Trompette, broderie en fil d'or & argent sur Damas, j'ai vérifié dans mes docs je n'ai rien sur cet objet, le truc curieux c'est que dans le collier du Saint-Esprit on a des "H" en lieu et place des "L" comme sous Henri IV

Conservé au : MAK – Museum für angewandte Kunst - Stubenring 5, 1010 Wien
https://sammlung.mak.at/en/collection_online?id=collect-98773

Title: Balkonfahne / Trompetentuch, Damast, weinrot mit französischem Wappen in Metallstickerei
Production:
execution: anonymous, France, 18th to 19th century
Material: silk, metal thread
Technique: damask, embroidered, sewn
Measurements:
height: 52.5 cm
width: 59 cm
Inventory number: T 9134
Acquisition: assumption (1940)

------

Bonjour,


Peut-être pourrait-elle remonter à la Restauration, auquel cas, les H s'expliquent aisément : à la restauration, le personnage de la famille royale qui est mis en valeur est Henri IV et non Louis XVIII, le premier étant infiniment plus vendeur, physiquement comme historiquement que le second, encore que le second se soit montré après son accession au trône aussi malin que le premier..........

Ah ben non, il semble qu'il s'agisse d'une copie ancienne de Banderole de Trompette de Penthièvre Cavalerie... autant pour moi, l'original est MAP

Au fait, la brisure te donne une indication, non ? Bourbon-Condé.....


Seulement nous montres-tu l'endroit ou l'envers ?

Maenky66 a écrit:

Ah ben non, il semble qu'il s'agisse d'une copie ancienne de Banderole de Trompette de Penthièvre Cavalerie... autant pour moi, l'original est MAP

Je ne pense pas : la voici :

Maenky66 a écrit:

. autant pour moi, l'original est MAP

MAP ???? Qu'es aco ?

Bonjour,
Voici l'original. Les H c'est bon sur Penthièvre.
L'étendard que Marne présente c'est autre chose, un étendard quoi. Hampe au MAP (musée de l'armée à Paris)étendard privé.
Chez Condé la barre est dans l'autre sens.
Cordialement. Ps09

Mea Maxima Culpa, je dois avoir des papillons dans les yeux en ce moment... je n'avais même pas vu l'ancre... là c'est plus clair, j'ai vraiment du ménage à faire sur mon disque-dur... donc une copie d'avant 1940 de celle conservée au Musée de l'Armée à Paris...

Et voici Penthièvre sur une lame de cavalerie de 1734.


L'autre côté de l'étendard.


Armoiries de Condé
Cordialement  Ps09

Comment réaliser une copie :

https://www.youtube.com/watch?v=kCufI88Hm-w&feature=share&fbclid=IwAR2ah5xENRkKaWVmPM1qg1KsFpGIoWepGi5F5DTMRRv1aDtzsvRZwLdiel8

Comme quoi un sujet n'est jamais clos, une Banderole conservée jadis au Bayrischen Nationalmuseum, München, la photo avec une note manuscrite date de 1876, l'autre des années 1910, les motifs sont identiques à celle conservée au Musée de l'armée à Paris

Amicalement,
Patrice

------
Lichtdruck einer goldbestickten Posaunenfahne vom französischen Hof 1660-1700 aus dem Bayerischen Nationalmuseum, München
Insgesamt 67 Lichtdrucke von Textilien aus dem Bayrischen Nationalmuseum, München. – Datierung vor 1876, da der Druck mit "Deponirt 1876" versehen ist.
Beitragende/r Obernetter, Johann Baptist (Fotograf) (München, 1876)

------

Celle du musée de l'armée

Ah, que de belles choses vous nous montrez là ! Merci mes amis !

Ps09 a écrit:

Chez Condé la barre est dans l'autre sens.

Oui, d'où ma question sur l'envers........

Maenky66 a écrit:

Comment réaliser une copie :

https://www.youtube.com/watch?v=kCufI88Hm-w&feature=share&fbclid=IwAR2ah5xENRkKaWVmPM1qg1KsFpGIoWepGi5F5DTMRRv1aDtzsvRZwLdiel8

Eh bien, il ne nous reste plus qu'à faire la même chose ! Voyons, 500 heures de travail à raison de 5 heures par jour, cela fait............... aïe !

Bonsoir,
Les étendards, guidons ou banderoles de trompette françaises du XVIIIè sont rarissimes. Un très bel exemple se trouve au HGM Vienne: le guidon d'Orléans Dragon exposé avec sa hampe. Il est dans une vitrine avec d'autres enseignes étrangères prises pendant des campagnes.
Je me demande si de l'exposer flottant à la lumière lui fait du bien.

Un autre exemple de pièces françaises, trois exemplaires exposés au musée de Karlsruhe.Eles datent de la fin du XVIIè- mi XVIIIè siècle.
Elles sont accrochées en position "debout" et on voit qu'elles souffrent. Sur la pièce rouge la partie centrale brodée exerce une traction sur la soie fragile, on voit qu'il y a une déformation wt elle va sûrement se déchirer d'un moment à l'autre.

Des photos de détail montrent l'état précaire de ce matériau fragile qu'est la soie.
Une telle pièce dans une collection privée (on peut rêver) c'est le Graal mais représente aussi une sacré responsabilité.
Cordialement  Ps09

J’ai eu la chance de pouvoir admirer ces pièces à Vienne il y a quelques années déjà, mais la question se pose: peut on montrer au public ces trésors fragiles ou est-il plus raisonnable de les protéger dans des réserves inaccessibles ? C’est aussi vrai pour certaines peintures, dessins …
D'où l'intérêt des visites virtuelles avec des vues en haute définition.

Petite note sur Toulouse-Penthièvre cavalerie.

Louis XIV a eut avec Mme de Montespan cinq enfants légitimés dont Louis Auguste (1670-1736) qui est fait duc du Maine et Louis Alexandre ( 1678-1737 ) qui est fait comte de Toulouse puis duc de Damville, de Penthièvre, d'Arc, de Chateauvillain et de Rambouillet.

Louis Alexandre (1678-1737) fils légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan est né à Versailles le 6 juin 1678. Il est fait comte de Toulouse en 1681, puis duc de Penthièvre en 1697 et duc de Rambouillet en 1711. Marié à Marie Victoire de Noailles, il n'a qu'un fils Louis Jean Marie (1725-1793). Il est fait grand amiral de France en 1683 à l’âge de cinq ans, colonel d'un régiment d'infanterie de son nom en février 1684 puis mestre de camp d'un régiment de cavalerie en 1693.
Lors de la Guerre de Succession d'Espagne, il est chargé de défendre la Sicile. En 1704 devant Malaga il inflige de très lourdes pertes à une flotte Anglo-Hollandaise commandée par l'amiral Rooke.
Il obtient les gouvernements de Guyenne en janvier 1689 puis l'échange contre celui de Bretagne en mars 1695. Fait maréchal de camp le 3 janvier 1696 puis lieutenant général des armées du Roi le 3 août 1697, il obtient la charge de Grand-Veneur en mars 1714. Comme son frère le duc du Maine un édit du Roi de juillet 1714 le déclare apte à succéder au trône à défaut des princes du sang. Après l'arrivée au pouvoir du Régent, ses prérogatives lui donnant rang de prince du sang et celle concernant ses droits à la succession du trône lui son enlevées en 1717. Contrairement à son frère, il ne participe pas à la conspiration de Cellamare. Dans un premier temps, il lui est permis de rester au conseil de régence jusqu'en 1723 où il a la charge de la marine. Par la suite écarté du pouvoir, il se retire à Rambouillet. Il meurt le 1er décembre 1737 au château de Rambouillet. Il avait été fait chevalier des Ordres du Roi le 2 février 1693 puis chevalier de la Toison d'or en 1704


Louis Jean Marie ( 1725-1793 ), duc de Penthièvre et de Rambouillet fils de Louis Alexandre (1678-1737), duc de Penthièvre et de Marie Victoire de Noailles. Il est né à Rambouillet le 16 novembre 1725. Nommé grand amiral de France en survivance le 1er décembre 1734, gouverneur et lieutenant général de Bretagne en survivance le 31 décembre 1736. Il hérite des charges civiles et militaires de son père en décembre 1737. Fait maréchal de camp le 2 juillet 1743 puis lieutenant général le 2 mai 1744. Il s'éteint au château de Bizy le 4 mars 1793. Il avait été fait chevalier de l'Ordre de la Toison d'Or le 27 janvier 1740 puis chevalier de l'ordre du Saint-Esprit le 1er janvier 1742.

En héraldique les brisures permettent à une branche cadette d’une famille de conserver les armoiries de la famille, mais abaissées par une brisure.
Par exemple pour les Bourbon-Toulouse et Bourbon-Penthièvre les armoiries sont : de France, au bâton péri en barre de gueules.
Ou encore pour la Maison de Bourbon-Condé, les armoiries des princes de Condé et ducs d'Enghien sont de France au bâton péri en bande de gueules.
Notant que le comte de Toulouse comme insigne de sa charge de grand amiral de France ajoutait à ses armes deux ancres passées en sautoir alors que son fils le duc de Penthièvre qui hérita de cette même charge ne mettait le plus souvent derrière ses armes une seule ancre placée verticalement.

À propos de la devise TERRAQUE MARIQUE  "toujours victorieux sur terre et sur mer"
Cette devise apparait pour la première fois sur une médaille de 1690 gravée pour fêter les trois victoires des armées royales cette année là; celle de Fleurus en juillet, de Staffard en Piémont en août et celle remportée sur mer contre les Anglais et les Hollandais dans la Manche.

Cette devise TERRAQUE MARIQUE est reprise pour le comte de Toulouse accompagnée une figure qui représente un homme armé sur un cheval ailé. Elle se trouve ainsi brodée sur les étendards du régiment de Toulouse puis Penthièvre cavalerie .
Comme sur la planche des trophées pris aux français durant la Guerre de succession d’Espagne (Anna Beek 1713) puis décrit dans les états militaires …. et enfin sur l’exemplaire du Musée de l’Armée.

Le régiment de cavalerie est levé par le marquis d'Heudicourt en mars 1674, il cède sa charge à Jean Baptiste Gaston de Choiseul Praslin, comte d'Hotel le 2 août 1688. Il est donné à Louis Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse le 28 août 1693  puis à son décès à son fils Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre le 1er décembre 1737. Le régiment est transformé en dragons le 7 mai 1776 et devient dragons de Penthièvre.

JL

Bonjour,
Puisque nous aimons tous Penthievre voila un
"TRES BEL ORNEMENT EN BRODERIE ET CANNETILLE D'OR ET D'ARGENT SUR DRAP ROUGE AUX ARMES DU DUC DE PENTHIEVRE, GRAND AMIRAL DE FRANCE;CET ORNEMENT ETAIT PROBABLEMENT COUSU SUR UNE PATTELETTE DE GIBERNE D'OFFICIER DU REGIMENT DE PENTHIEVRE. EPOQUE 1755/1765. BON ETAT" présenté par l'étude Rieunier, Bailly-Pommery en 1997. Estimation 8/10000 nouveaux francs.

Nous remarquons les deux ancres croisées sous les armes. Un détail qui caractérise les enfants légitimés de Louis XIV est la couronne ouverte.

Cordialement.  Ps09

Petite histoire de France:
Le jeune duc de Penthièvre en qualité de Grand Amiral de France en survivance eut comme précepteurs des officiers de marine. Le premier nommé fut le le marquis de Gondrin de Pardaillan, lieutenant général de marine, mais il ne pourra prendre ses fonctions. En 1741, de retour d’une expédition en Martinique pour se rendre à Toulon, il est tué lors d’un bref combat naval avec les Anglais au passage de Gibraltar. Anglais qui avaient pris les vaisseaux français pour des navires espagnols, à cette époque ce n’était pas la première fois que les anglais « se trompaient ».

C’est là où l’histoire ne manque pas de sel, c’est que le duc de Bourbon-Penthièvre et le marquis de Pardaillan avaient la même grand-mère pour le premier et arrière grand-mère pour le second : Mme de Montespan.

Quelle est la taille de cette broderie ?
Ce pourrait être aussi les armes brodées,cousues sur les housses et chaperon de cavalerie jusque dans les années 1745.

JL

Bonjour,
La taille de la pièce n'était pas marquée, votre hypothèse d'armes cousues sur les housses me semble la plus probable.
A remarquer que le "bâton péri en barre" manque, probablement mangé par des mites
Ps09