Partage du manuscrit dit "du bourgeois de Hambourg"

Bonjour,
Je récidive ce dimanche de bon matin avec le partage du manuscrit dit "du bourgeois de Hambourg".
Il s'agit de représentations des uniformes de toutes les troupes qui ont été casernées à Hambourg entre 1806 et 1815.
Françaises bien sur mais pas seulement, car on y voit des espagnols, hollandais, "alliés de la France et allemands", Italiens, Wesphaliens, Suédois (avec Bernadotte Prince de Ponte-Corvo) et même des Danois et des Russes. Il s'agit de la reproduction du manuscrit conservé à la Bibliothèque Nationale; Il a été publiée en 1902 par M. TERREL DES CHENES, de la Sabretache, artiste peintre. Le receuil comporte une préface de Margerand. Il y a 158 planches en couleurs. L'édition a été tirée à 155 exemplaires, dont 130 sur vélin, il s'agit du n°112. À l'exception des marins, les troupes de la garde n'y figurent pas.
Voici les troupes Françaises : Gendarmes, artilleurs du 8ème corps d'armée, 1er Cuirassiers (en Cuirapied fautes de chevaux) 23 et 24ème Chasseurs, Lanciers polonais, Husards des 1er, 2ème, 7ème et 10 ème régiments, 93ème, 9ème 13ème, 14ème, 15ème (en uniforme blanc), 17ème de ligne, Garde Nationale, Garde de Paris, de Hambourg bien sur, Infanterie légère, Marins, Douaniers, Dragons, Cheveau légers  (9ème) :

Bonjour,

quelle belle fraîcheur de ces pages. Peut-on voir l'ouvrage dans son ensemble ?

Cordialement

Les 158 planches en couleurs sont contenus dans une chemise à rabats, elle même logée dans un étui galbé bordé cuir chagrin vert, doublé en papier crème, plats marbrés assortis :




Pour cette dernière photo il ne s'agit pas de mon exemplaire

Je vous remercie.

Voici la liste des illustrations :

Bonjour nansouty,
Les planches sont vraiment magnifiques, dans un état de conservation remarquable, un grand merci pour ce partage.
Bien cordialement.

karl29 a écrit:

Bonjour nansouty,
Les planches sont vraiment magnifiques, dans un état de conservation remarquable, un grand merci pour ce partage.
Bien cordialement.

C'est avec plaisir, les planches sur les troupes "non françaises" sont aussi remarquables, je vais essayer de prendre le temps de les mettre sur le forum.

Les troupes de la république italienne :

Bonjour

Belle présentation et très beau livre. Je pense que l'on peut faire confiance à ces représentations, car la plupart sont conformes au régalement des diverses époques. Cependant on note quelques surprises comme le bonnet d'ourson de couleur marron de la garde nationale et les plaques en croissant et à l'aigle des bonnet d'ourson de certains gendarmes.

Qu'en penser ?

Il semble qu'au moins avant 1812-13 les uniformes soient très diversifiés, au gré des fantaisies (et des fonds) des colonels, des draps trouvés sur place, des fabrications locales, des prises, etc...

Les Danois :

Suédois :

et plus surprenant Russes :







La présence de ces troupes doit succéder aux traités de Tilsit de juillet 1807, et bien sur précéder la campagne de Russie.
L'Empire est alors à son apogée

Les espagnols (c'est parfois assez surprenant) :

Bonjour
Je découvre ce post, merci beaucoup pour le partage de ces images, c'est remarquable de précision et quelle variété d'uniformes 🤩
Il y a à une trentaine de kilomètres d'Hambourg un musée dans la ville de Stade avec quelques pièces d'uniformes et d'armes blanches du première empire qui mérite le détour.
Cordialement

merci Dumas, si d'aventure je vais visiter Hambourg je ne manquerai pas d'aller à ce musée

Pour ce matin les troupes de Westphalie, avec en plus une plaque de shako du 6ème régiment d’infanterie westphalienne Jérome Napoléon modèle 1806. Plaque losangique en laiton estampé d'une aigle impériale aux ailes déployées surmontée d'une couronne royale et tenant dans ses serres le fuseau de Jupiter étincelant. Sur son poitrail, est représenté un écusson frappé en relief des initiales « J N ». En partie basse, la plaque est découpée du chiffre « 6 ». Bordure d'encadrement composée d'une double moulure saillante. H 11,2 cm, largeur 10,3 cm. poids 29 grammes.
Le 6ème régiment de l’infanterie de ligne de Westphalie est créé en juin 1809, et sera licencié en 1813, ses derniers éléments renforçant le 5ème. En garnison à Magdeburg puis Hersfeld, Il comprend 2 bataillons, avec en 1811 2289 hommes sous les ordres des Majors Von Bosse, Von Borstell, et en 1811 du colonel Ruelle. durant la campagne d’Allemagne en 1809, il est engagé contre les partisans du major prussien Schill et le corps franc du duc de Brunswick. Il se bat contre les prussiens à Dodendorf, et garde les côtes de la mer du Nord en mai-juin 1810. Il participe à la campagne de Russie au sein du VIIIe corps de la grande armée (1ere brigade (Damas) 23ème division (Von Ochs)). Il se distingue à la bataille de la Moskova. Le 6 octobre 1812, Le 10 le 6ème de ligne subit de lourdes pertes : 2 officiers et 49 hommes tués, 370 prisonniers. Un bataillon perd son drapeau. le colonel Ruelle est blessé. Les restes du 6ème de Westphalie sont à La berezina, Wilna, Kowno.









À Tilsitt, en 1807, Napoléon et Alexandre Ier de Russie signent un traité qui entérine une nouvelle carte de l’Europe, redessinée par l’empereur français à l’apogée de sa puissance (il a vaincu l’Autriche, la Prusse, la Russie et domine le continent). Un royaume, la Westphalie, est fondé en plein cœur de l’ancien Saint Empire romain germanique. Napoléon place à sa tête son plus jeune frère, Jérôme (1784-1860). Ce dernier s’installe à Kassel, l’ancienne résidence électorale de Hesse.
Avec cette nouvelle puissance régionale, l’Empereur veut créer un royaume, aux marches de son empire, servant de tampon entre la France et la Prusse. Il veut aussi en faire un État modèle pour ses voisins
La Westphalie était certes une monarchie constitutionnelle, mais l’essentiel du pouvoir restait entre les mains du roi. Comme le royaume faisait partie de la confédération du Rhin, son armée était surtout destinée à renforcer la Grande Armée commandée par Napoléon. Le royaume constituait donc un État satellite de l’Empire français et s’effondra dès la défaite de Napoléon à Leipzig en 1813.

Les « Alliés Français » correspondent à 16 états allemands qui deviennent satellites de l’empire français en 1806 sous le nom de confédération du Rhin. Elle est formée par Napoléon Ier à la suite de sa victoire à Austerlitz sur l'Autriche et la Russie, juste avant la dissolution du Saint-Empire romain germanique. Elle existe jusqu’en octobre 1813 pendant 7 ans, 3 mois et 7 jours. Elle met à disposition des troupes pour les campagnes de la Grande Armée.
Soldats du régiment Zweier de Francfort. Le Grand-duché de Francfort est un des États de la Confédération du Rhin, créé en 1810, avait pour villes principales, outre Francfort-sur-le-Main, Aschaffenbourg, Fulda et Hanau. Ce grand-duché fut donné au prince de Dalberg, primat de l'Église catholique romaine d'Allemagne. Celui-ci désigna Eugène de Beauharnais pour son successeur. En 1815, son territoire est réparti entre la Ville libre de Francfort, l'électorat de Hesse, la Bavière et la Prusse.


Troupes du Prince Primat de la Confédération du Rhin Carl Theodor von Dalberg (1744-1817), gouverneur civil d'Erfurt en 1772, évêque de Constance en 1800, prince-archevêque de Mayence en 1802 et à ce titre électeur archichancelier du Saint Empire. Très favorable jusqu'en 1812 à Napoléon, il changea de politique et dut démissionner en 1813. Il fut remplacé par Eugène de Beauharnais, désigné par Napoléon dès 1810 comme son successeur à la tête de la Confédération du Rhin.

Troupes de la Principauté de Schwarzbourg-Rudolstadt

Les Saxons du Prince Frédérique Auguste. En 1813, lors de la bataille de Leipzig, certains de ces soldats, commandée par Gustav Xaver Reinhold von Ryssel, changent de camp et retournent leurs canons contre les Français, sèmant la confusion dans le corps d'armée de Ney. Il semblerait que ce soit le prince héritier de Suède, Bernadotte qui ait exigé qu'ils ouvrent le feu sur les hommes de la 3°division du corps de général Reynier qui s'avançaient pour les soutenir et avec lesquels ils faisaient pourtant campagne depuis longtemps. Il ne s'agit pas d'une défection mais d'une véritable trahison comme il en existe peu d'exemple dans l’histoire. Dans ses mémoires le colonel d'artillerie Noël évalue les effectifs concernés à 12.000 hommes et 42 pièces d'artillerie soit près de 10% des effectifs français engagés à Leipzig. Les régiments de cavalerie lourde saxonne de la brigade Lessing (régiment de cuirassiers de la garde et régiment de de cuirassiers de Zastrow) après avoir manifesté leur indignation à haute voix, combattirent loyalement toute la journée au sein de la première division du général Bourdessoule. Au soir de cette terrible journée, ayant reçu des ordres du roi de Saxe, les officiers de ces deux régiments, colonel en tête, prirent congé auprès des officiers de chacun des régiments français de la division. Par leur conduite ces deux régiments rachetèrent en partie et au prix du sang l'honneur militaire des troupes saxonnes.

Bonjour,

Merci de cette belle présentation.

Ce qu’il y a de bien , c’est que personne n’a eu la mauvaise idée de sortir une ou deux planches pour en faire des cadres.

Amicalement

Patpat

Patpat a écrit:

Bonjour,

Merci de cette belle présentation.

Ce qu’il y a de bien , c’est que personne n’a eu la mauvaise idée de sortir une ou deux planches pour en faire des cadres.  

Amicalement

Patpat

Exact, tout y est

Je termine ce partage par 5 illustrations de soldats nommés "alliés allemands"
1) Le prince de Cambridge et ses aides de camps passant en revue les cosaques de Tettenborn
2) Les hussards d'Estorff (Hanovre)
3) Des soldats de la légion hanséatique (Hambourg, Brême et Lübeck) du duc de Brunswick, et des hussards prussiens
4) Des chasseurs de Lüneburg
5) Des gardes de Mecklembourg-Schwerin
J’avoue ne pas bien comprendre leur présence ici, sauf à penser qu'elle se situe au début de l'année 1813, juste avant le début de la lutte contre les Français.
J'ai la notion que la Légion hanséatique était un corps de volontaires levé en 1813 dans les villes hanséatiques pendant la campagne d'Allemagne (pour les Allemands, la « guerre de libération ») pour combattre l'occupation française napoléonienne.
Fin mars 1813, la ville de Lünebourg (Basse-Saxe) se soulève contre les troupes françaises, avec au premier rang ses chasseurs à côté de ceux de Poméranie.

nansouty a écrit:

Je termine ce partage par 5 illustrations de soldats nommés "alliés allemands"
1) Le prince de Cambridge et ses aides de camps passant en revue les cosaques de Tettenborn
2) Les hussards d'Estorff (Hanovre)
3) Des soldats de la légion hanséatique (Hambourg, Brême et Lübeck) du duc de Brunswick, et des hussards prussiens
4) Des chasseurs de Lüneburg
5) Des gardes de Mecklembourg-Schwerin
J’avoue ne pas bien comprendre leur présence ici, sauf à penser qu'elle se situe au début de l'année 1813, juste avant le début de la lutte contre les Français.
J'ai la notion que la Légion hanséatique était un corps de volontaires levé en 1813 dans les villes hanséatiques pendant la campagne d'Allemagne (pour les Allemands, la « guerre de libération ») pour combattre l'occupation française napoléonienne.
Fin mars 1813, la ville de Lünebourg (Basse-Saxe) se soulève contre les troupes françaises, avec au premier rang ses chasseurs à côté de ceux de Poméranie.

Bonjour,
A propos des Hussards d'Estorff, Winand AERTS a donné le commentaire suivant :
"La cavalerie se composait de trois régiments de hussards ; Celui du Prince Régent fut levé en 1813 et porta d'abord les noms de Lunebourg ou Estorff.
Le bourgeois de Hambourg (Chr.Suhr) a donné une reproduction très curieuse de ce qui fut sans doute le premier uniforme de ce régiment.
Bientôt le hussards de Lunebourg prirent le dolman bleu et la pelisse écarlate que montre A.Rubens dans ses croquis, conservés à la Bibliothèque Royale de Bruxelles.
Le bourgeois d'Elberfeld représente ces hussards avec une légère variante."

Merci pour ce superbe partage !
Bien cdlt,
Jérôme