Les baïonnettes de la Manufacture impériale d'armes de Liège

Bonsoir,

Rares sont les armes poinçonnées de l'Aigle impériale, quelques baïonnettes An XI font exception:











Comme on le voit, toujours le même poinçon (un B surmonté de l'Aigle), mais de grandes différences de qualité et de détails (têtes à droite ou à gauche, avec ou sans foudre). Plusieurs poinçons durent être utilisés successivement, ces derniers s'usant régulièrement.
Il en existe d'ailleurs des encore plus détaillés.

Pierre Renoux, dans son ouvrage sur les baïonnettes à douille, rattache ces baïonnettes à la Manufacture d'armes de guerre de Liège. Liège faisait alors partie de l'Empire français, département de l'Ourte. Le poinçon "B" pourrait correspondre au poinçon de Boucher, Inspecteur en service à Liège de 1805 à 1809.
Une autre hypothèse fait de ces baïonnettes plutôt des armes produites à Saint-Blasien (Forêt Noire) à partir de 1806/7.
Il fut même supposé que que le B attribuerait l'arme à la principauté de Brunswick (donc pour le Royaume de Westphalie de Jérôme Napoléon à partir de 1807 ?).
Toutefois ces baïonnettes ont des caractères qu'on retrouve toujours sur les baïonnettes liégeoise, même bien après l'Empire, comme la fin arrondie de la concavité de la lame (plus droite dans les autres manufactures):



On retrouve le même poinçons sur des baïonnettes de mousqueton.

N'hésitez pas à partager les poinçons de vos exemplaires.

Bien cordialement.

Bonsoir,
Saint Blasien pas à retenir d'après mon expérience, les poinçons sont différents et pas positionnés sur les coudes des baïonnettes (en vacances, sans ma doc) . Brunswick ne fabriquait pas son armement, mais a pu avoir des armes provenant de Liège, d'où possible confusion .
Les productions liégeoises se caractérisent par une lame un peu moins large que sur les productions des autres manufactures et leurs oreilles sont également plus abattues.
Boucher, inspecteur de la manufacture impériale d'armes de liège de l'an XIII à fin 1807 si je ne fais pas erreur. En 1808 pas d'inspecteur en titre (almanach impérial), Lucio prends la fonction en 1809.

Bonjour,

Merci pour ces informations supplémentaires !
On note quand même une très grande variété de poinçons sur une période assez courte (1804 / 1807) et un nombre assez important de baïonnettes qui nous sont parvenues. Ce début de l'Empire dût être assez faste en terme de productions liégeoises. Il faut dire que le contexte militaire (Campagnes d'Allemagne et d'Italie de 1805, Campagnes de Prusse et de Pologne mais aussi de Calabre de 1806 - 1807) a dû engendrer pas mal de pertes en matériel et nécessiter une production massive.

Amicalement.

Bonjour,

Et voici une nouvelle baïonnette An XIII (pour fusil An IX), sortie de la manufacture impériale de Liège au début de l'Empire pour équiper l'armée napoléonienne:



Achetée en lot avec d'autres bricoles sur une brocante, elle était identifiée par le vendeur comme une 1822 raccourcie. Mais c'est bien une An XIII Premier Empire, avec au talon le poinçon de Boucher surmonté de l'Aigle (dont on ne distingue plus qu'une aile et un bout du foudre):



Elle avait été malencontreusement "nettoyée" à la meuleuse... Heureusement le "travail" n'était pas fini, mais il a fallu essayer d'atténuer tout ça.
Elle a présent pu rejoindre ses consœurs:



Amicalement.