UN SABRE D'OFF DE CAVALERIE LEGERE TARDIF POUR LE MlE 1817

Bsr à tous,
Voici une rentrée du 1er semestre que je n'avais pas encore eu le temps de vous présenter. Le coq sur la calotte indique une utilisation pendant le règne de Louis Philippe. Si le marquage de Coulaux Frères à Klingenthal ne permet pas de dater ce sabre, le poinçon unique du S sous étoile dans un écu indique une production commerciale et un contrôle par Charles SCHMITT vers 1835 , selon le tableau des poinçons sur le site de la Mre de Klingenthal. L'intérêt de ce sabre hormis le décalage avec les productions sous le règne des Bourbon à la calotle feurdelysée est d'être d'un modèle en principe destiné à un officier supérieur. C'est relativement rare. Malheureusement le fourreau est absent. J'ai essayé  de l'accoupler avec un fourrreau de bancal, c'est impossible de l'enfoncer à fond en raison de la largeur du contre-tranchant terminé par un biseau. La lame mesure 90.5 cm de long, large au talon de 3,2 cm pour un épaisseur de 0,8 cm à cet endroit.








Voici le modèle du musée de l'Armée, photographié la semaine dernière





Bonne soirée

Bonsoir,

Le sabre dit "modèle 1817" est en fait un modèle de 1815. La Notice sur l’habillement, la coiffure, les marques distinctives, l’armement et l’équipement des officiers des troupes de toutes les armes, transmise par circulaire ministérielle du 6 décembre 1815, précise que « Le sabre des officiers d’artillerie à cheval, de chasseurs et de hussards sera à lame demi-courbe : la poignée de ces sabres sera conforme au modèle adopté, et qui sera envoyé aux corps ». Ce document nous apprend aussi que le prototype, réalisé par l’un des fourbisseurs parisiens Juste ou Duc, a déjà reçu l’approbation du ministre (Journal militaire du 2e semestre 1815, p. 592 ; adoption du modèle et création par Juste ou par Duc : ibid., note au bas de la page 594. Le texte n'est pas accompagné d'illustrations, mais il est certain que l’arme adoptée n'est pas le sabre d’officier de cavalerie légère modèle 1816, adopté en 1818 comme il est précisé au paragraphe suivant.

Demeuré inédit, le projet de règlement établi en 1817-1818 par le colonel Bardin  décrit minutieusement le sabre de 1815 et en donne une représentation graphique détaillée. C’est sans doute ce qui lui vaut d’être appelé « modèle 1817 » par les collectionneurs, au lieu de « modèle 1815 » comme sa date d’adoption le justifierait. Pour sa part, Bardin ne lui attribue pas de millésime et le dénomme indifféremment « sabre d’officier de cavalerie légère », « sabre tranchant » ou « sabre demi-courbe ». Il est à noter que le règlement Bardin, bien que de 1817-18, ne fait aucune mention des sabres de cavalerie légère modèle 1816. Ces sabres n'ont en effet été adoptés qu'en 1818, le 12 mai pour la version troupe, le 22 avril pour la version officier.

Le 5 février 1819, un sabre dérivé du modèle de 1815 est prescrit aux officiers de gendarmerie, qui en seront les principaux, voire les uniques utilisateurs (Règlement sur l’uniforme du corps de la gendarmerie royale du 5 février 1819, JM 1819/1, p. 165 sq. L'armement est décrit p. 194). L’arme prescrite aux officiers de gendarmerie diffère du modèle adopté en 1815 sur plusieurs points :
- il en existe une version pour officier subalterne, avec monture de type 1815, et une version pour officier supérieur, à monture ciselée ;
- bleuie sur une longueur de 300 mm (200 mm seulement pour le modèle de 1815), la lame porte l’inscription « gendarmerie royale » ;
- le dos de la lame est échancré à la pointe, ce qui n'était pas le cas en 1815 ;
- les bracelets, pitons et anneaux sont en laiton doré.

Il est donc très probable que le sabre présenté ci-dessus ait été celui d'un officier supérieur de gendarmerie, en dépit de sa lame vierge d'ornements.

Cordialement

A titre documentaire, voici le sabre de 1815 dans le règlement inédit rédigé par Bardin en 1817-18 :

Bonjour

Merci Jean pour ce magnifique sabre qui bien que tardif est très représentatif du renouveau de l'arme blanche dans les années post empire.
Merci TM pour ce complément d'information.

Bjr Cher Tribunus,
Un grand merci pour les précisions fondées que tu apportes sur le sabre d'off de cav leg et celui de gendarmerie. Pour ce dernier à défaut d'avoir trouvé le texte d'adoption du mle j'avais pris l'année de création de la Gie Royale.
Je ferai donc un rectificatif global in fine de mon prochain livre.
Cela étant dit je ne pense pas que mon sabre soit pour la Gie. Avec la même monture j'ai présenté dans mon livre sur la Restauration un sabre d'officier de cav leg de grand luxe qui n'a rien à voir avec la Gie.
Mon sabre n'a aucune trace de marquage, ni de décor gravé sur la lame.
Cdt

Bonsoir,

Encore un superbe sabre que tu nous présentes.

Amicalement,

Claude