Qualification douteuse: Sabre de grenadier de compagnie d'elite

Bonsoir,
Que pensez-vous de cette qualification douteuse : Sabre de grenadier de compagnie d'elite de l'époque Révolution/Directoire ?
Cela me ressemble plus à une sartine avec une lame en T réutilisée
Cordialement

La lame est en acier Damas.
Monture en laiton cuivré fondu à dix-neuf cannelures et sans demi-oreillon, calotte en tête de
lion prolongée d'une longue queue, le bouton de rivure supprimé.
La branche de garde poinçonnée du coq de Klingenthal.

Bonjour,

Sabre très beau et intéressant qui m'avait attiré lors de son passage en vente. Il a fallu faire des choix alors je ne me suis pas positionné mais sa dénomination ne me paraissait en effet pas correcte. Moi aussi j'avais penché sur un sabre de "marine".
Belle lame, dommage qu'elle soit fissurée!
On trouve des similitudes avec celui-ci :

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En attendant d'autres avis.
Bien cordialement

Bonsoir Vlad,

Ce n'est pas l'appellation qui est douteuse mais l'arme tout entière.

Il s'agit d'un remontage composite pour moi:
- la monture est en 2 parties : branche de garde réglementaire française (Révolution) et une fusée fantaisie,
- une lame antérieure, peut-être de vénerie.

Tout cela se voit à la différence de couleur des parties en laiton et à l'aspect neuf du bouton de rivière.

En bref: esthétique mais sans intérêt historique.

Bonsoir,

Je rejoins l’avis de Rednax quant au remontage.
Ça n’en reste pas moins une belle pièce. J’apprécie tout particulièrement la lame encore bien marquée. A son sujet je ne pense pas que ce soit une lame de vénerie, elle me semble bien trop large pour ce genre d’application.
Cordialement,
L’alsacien

Bonsoir,
Merci à tous pour vos retours et vos avis professionnels.
Le bouton du rivet semble avoir été réalisé à chaud et n'est pas récent. Mais un remontage semble probable. La lame fait 4 cm de large au niveau du ricasso (55 cm de longueur). La description du catalogue disait : "La lame rapportée anciennement"...
Il reste ouvert à des investigations plus approfondies.
Cordialement,
Rudi

Le terme "compagnie d'élite" me semble en général plutôt incompris, comme c'est le cas dans la désignation de ce sabre. On utilise le mot "élite" pour désigner des groupes d'exceptions, de haut niveau, mais dans ce contexte on parle plutôt des compagnies de grenadiers et/ou de voltigeurs qui font partie de chaque régiment d'infanterie. Des soldats triés sur e volet oui, mais ces soldats portaient à la base le briquet réglementaire qui leur était réservé, et non des briquets de fantaisie ou atypiques qui auraient très bien pu être portés par des gardes nationaux ou même des musiciens. On semble avoir accolé ce terme à ces sabres en ne considérant pas que ces compagnies étaient en fait très nombreuses, et ne bénéficiaient pas nécessairement de sabres spéciaux, comme ceux de la Garde par exemple.

Pour la lame, je crois que tout a été dit. Je voudrais rajouter cependant qu'il est documenté que les soldats changeaient parfois eux même les lames sur leurs briquets. On lit que certains y mettaient des lames de demi espadon, ou des carrelets, pour signaler à tous qu'ils étaient des duellistes notoires, et qu'on devait donc éviter de se frotter à eux. Tout ça pour dire que la prudence est toujours de mise devant une pièce à la lame atypique, mais qu'on ne doit pas automatiquement la juger comme un bidouillage récent.

Bonsoir,
Merci pour votre commentaire intéressant. La présentation en tant que compagnie d'élite est tirée du catalogue de vente. Je comprends qu'il faut l'adopter ad referendum.
Je suis tout à fait d'accord sur la question du changement de lame, qui a également été fait directement par les propriétaires.
Je pense que le sabre ci-joint est un exemple en ce sens.
Cordialement

Bonjour,

Pour ce dernier cas, on est quand même sur un remontage douteux non ?

Sauf erreur Ve.A.K. & F. c'est autour des années 1815, soit une lame postérieure à ce sabre briquet qui ne devrait plus être en service ?

Et on serait sur une lame récupérée sur un champ de bataille ? car on a affaire ici à une lame d'officier, et je vois mal (même postérieurement) un soldat d'élite s'acheter une telle lame (de toute manière avec le marquage hussard il n'y a pas de doute qu'on parle d'une lame récupérée et non achetée pour être montée sur un briquet).

Cordialement,
Fabien

Bonjour,
Merci pour les commentaires. Evidemment, c'est un re-montage utilisant une lame de sabre d'officier hussard.
La lame date d'avant 1800, la société Knecht opère sous cette appellation (Veuve Abraham Knecht et Fils à Solingen / Versailles - après la mort d'Abraham Knecht) du Consulat à la Première Restauration.
Cordialement,
Rudi

Évidemment, la lame du premier sabre présenté proviendrait probablement d'un sabre pandur, irréguliers d'extraction des Balkans occidentaux, de la région hongroise ou de Valachie, qui furent utilisés par l'empire des Habsbourg contre les Ottomans à partir du XVIIe siècle.
La gravure sur le ricasso représente en réalité un pandur.

Bonsoir,
Pour ma part, je resterai prudent.
Il s’agit d’un sabre-briquet de fantaisie, qui comme tout sabre-briquet a pu équiper un homme de compagnie d’élite… Ou pas…
La particularité de cette monture c’est qu’il ne s’agit pas d’une monture de fantaisie d’origine, mais semble-t-il d’une monture réglementaire ayant reçu son poinçon de réception et retravaillée après coup pour avec une calotte à tête léonine.
Le bouton de rivure laisse en effet entendre que la lame a été remontée. Mais cela ne permet pas de dire si c’est un bricolage de collectionneur avec des pièces composites, ou juste d’un rematage de la soie pour une lame qui avait du jeu.
La différence de couleur de laiton entre la fusée et la garde est par contre plus douteuse et doit inviter à la prudence. Resterait toutefois à l’avoir en main, car le sabre a été nettoyé et selon la lumière et le temps que chaque élément a passé sous la brosse, des nuances peuvent apparaitre.
La lame non réglementaire n’a rien de choquant sur le principe. Quasiment tous les briquets de fantaisie ont des lames non réglementaires. Et même des armes à monture réglementaires, passées dans des compagnies d’élite, ont parfois vues leurs lames changées contre des lames plus fines et/ou plus ornées. On comprend la volonté d’avoir une lame plus légère et plus efficace que la réglementaire.

Au final, s’il est évident qu’il s’agit d’un montage hétéroclite, je considère qu’il est bien difficile de dire si cet hybride est contemporain ou révolutionnaire. C’est un peu la difficulté avec les armes révolutionnaires sortant des clous et bien nettoyées.

Amicalement.

Bonsoir Cathelineau,
Merci beaucoup pour cette contribution plus que pertinente. Vous avez tout à fait raison et les observations convergent avec ce qui a été observé par les autres contributeurs.
J'ajoute ce que j'aurais peut-être dû préciser dès le début, que je ne suis pas particulièrement intéressé par les armes de poing réglementaires et que je recherche avant tout des lames solides avec des décorations élaborées. C'est pour cette raison que la question du remontage est moins importante pour moi, du moment qu'il s'agit de pièces originales et non de répliques.
Un salut très cordial