Épée 1857

L'épée de Klingenthall.
La tête semble être en damas.
Merci de donner votre avis.

Jacek

Je crois qu'il s'agit plutôt d'un effet créer par la rouille et/ou un nettoyage à l'acide. Jusqu'à ce que l'acier fondu soit utilisé partout, on produisait les lames avec des trousseaux, soit différents types d'aciers amalgamés ensemble, et on soudait un acier plus dur pour le tranchant. Même après qu'on ait changé pour l'acier fondu, il peut rester des inclusions qui forment un grain suivant le martelage du forgeron. La bonne combinaison d'usure peut donc créer des effets qui ressemblent à un Damas de corroyage. Ce qui est le cas sans doute ici.

Voici un exemple d'une pièce d'acier forgée récemment, qui a été spécialement polie et traitée à l'acide pour faire ressortir le grain qui suit le martelage effectué pour lui faire prendre forme. L'acier ici est de type "mono", mais on peut quand même réussir à faire sortir le grain, avec beaucoup d'efforts.




Il serait très surprenant qu'une telle lame ait été faite en acier Damas. On le réservait d'avantage pour les sabres de luxe d'officier nantis, et la monture suit normalement le style. La forme du grain est aussi assez grossière et drabe, on préférait d'avantage les formes plus élaborées sur de telles lames.

J'envoie des photos de deux autres épées lubrifiées au chlorure ferrique. On ne voit pas l'effet de la couche d'acier.



J'ai également un sabre d'officier de cavalerie légère de 1822 de l'usine Klingenthall avec un effet d'acier stratifié sur la lame.



Jacek

De quand datent les premiers et seconds exemples?

Je ne connais pas la période d'origine de ces lames. Elles n'ont pas de manche. Seule la plus ancienne porte un marquage estampillé.

Donc, premièrement, je ne suis pas tout à fait d'accord que les premières lames n'ont pas donné de grain visible. La première semble bien montrer un motif, juste très subtil, peut être à cause du polissage, ou bien du type d'acier utilisé. Un acier fondu aura un grain beaucoup plus subtil, du à l'homogénéité plus grande de la matière. La seconde lame est tellement piquée qu'on ne verrait pratiquement rien même si c'était là un véritable damas.

Je suis quand même curieux, pourquoi avoir enduites ces lames d'acide?

Pour la troisième, j'y vois encore un grain créé simplement par l'acide. Comme démontré plus haut, il est tout à fait possible de faire ressortir un motif ressemblant à un damas de corroyage sur de l'acier mono. Pour identifier s'il s'agit bien d'un damas, je crois qu'il faut plutôt voir si l'effet semble intentionnel ou non en le comparant à des pièces d'époque.

Au XIXe siècle, si quelqu'un débourse un gros montant pour une lame avec un effet de Damas, c'est uniquement pour l'aspect visuel. Klingenthal a produit du véritable damas pendant l'empire, mais la pratique n'a pas duré. On cherchait l'aspect visuel, et les propriétés physiques n'intéressaient personne. On veut que ce soit visible de loin. Et la plupart du temps on en profite aussi pour décorer la lame avec d'autres gravures. Voici un exemple d'un tel damas produit à Klingenthal.



C'est tout sauf subtil, et le motif est clairement intentionnel et régulier.

Salutations chers collègues
Je pense aussi que ce n'est PAS une lame de Damas.
Épée ordinaire. Pour les officiers subalternes, il était donc généralement bon marché.

S'il y a des traces de dorure sur la monture et que la demi-coquille interne est mobile, c'est une épée d'officier modèle 1852, destinée à un officier subalterne entre 1852 et 1872.

S'il n'y a pas de trace de dorure et que la coquille interne est fixe, c'est une épée de sous-officier du génie modèle 1816, dans sa version postérieure à 1852 et antérieure à 1872.

S'il n'y a pas de trace de dorure et que la coquille interne est mobile, c'est soit une épée de sous-officier modèle 1857 (portée entre 1857 et 1872), soit une épée d'officier modèle 1852 qui a perdu toute sa dorure (cf. 1er §).

Dans tous les cas, c'est une épée de fourbisseur privé.

Pour plus de détails, notamment sur l'affectation de ces armes, voir ici :

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Cordialement

L'épée est munie d'une garde mobile.
Il y a également des restes de dorure.
Klingenthall Culoux @ C ie





Merci pour ces informations.

C'est donc une épée d'officier modèle 1852 (c'est la dénomination réglementaire). A l'époque de sa fabrication, la manufacture du Klingenthal est une entreprise privée. Elle n'est plus manufacture d'Etat depuis 1836.

Peut-être savez-vous quelque chose sur cette épée.
Elle est similaire à l'épée britannique 1796.
J'ai également vu une épée similaire dans un graphique de M. Petard.