UN SABRE QUE L'ON POURRAIT CONSIDERER COMME UNE ANOMALIE

BONJOUR à TOUS LES AMATEURS DE PIECES ATYPIQUES,
Je souhaite vous montrer l'exemple d'un décalage important entre la date de fabrication d'une lame et celle de la monture d'un sabre. Parfois on peut passer à côté d'anomalie de ce genre quand aucun indice ou marquage ne permet de dater les éléments constitutifs d'un sabre. C'est souvent le cas avec les lames de Klingenthal qui ne sont pas datées après la perte de qualité de Manufacture d'Etat. Il faut alors tenter une approximation avec les marquages écrits sur le dos de la lame et les poinçons. Souvent ces éléments sont approximatifs comme on peut le constater sur la littérature produite par l'association qui gère le musée  et le site internet. Beaucoup de poinçons sont figurés mais les périodes d'usage sont vaste et leur titulaire non identifié malgré les recherches qui ont pu être faites.
Dans mon exemple ce n'est pas le cas puisque le verso de la lame porte en belles lettres cursives "Coulaux frères à Klingenthal juin 1833". Il s'agit d'une des premières lames du Général  Préval (Claude Antoine Hyppolyte 1776 -1853) puisque la planche du SHD de Châtellerault sur le Mle 1832 de cavalerie équipé d'une telle lame est signée par le président du Cté  de l'Artillerie le 14 juillet 1832. Cette impressionnante lame mesure 1 m de long et est large au talon de 2.9 cm.
Dans mon cas cette lame est assemblée avec une monture du type de l'Armée d'Afrique non moins impressionnante de 18 cm de haut (du bord inférieur du bouton du quillon
au sommet de la rivure. La plus grande largeur est de 12,5 cm de la branche secondaire la plus extérieure à celle du type de Nancy constituant la contre-garde. La poignée est en roussette grise en parfait état maintenue en place par un filigrane complexe  en fil d'acier,  constitué d'un filigrane chainette bordé des 2 côtés par une torsade de 2 fils simples.  Le problème est que cette monture porte sous le plateau le marquage de G BARRE fabricant à Paris. Le " Qui est Qui de l'arme en France" nous apprend que Gustave BARRE est fourbisseur à Paris depuis 1873. 40 ans séparent donc au minimum la date de fabrication de la lame avec celle de la monture. Comment peut-on expliquer cela? Je pense que les fourbisseurs achetaient des stocks de lames aux modèles ayant la faveur des officiers ou des lames des modèles précédents voire antérieurs vraisemblablement avec des prix plus intéressants  et les assemblaient avec leur fabrication récente  de monture. Pour ceux qui ont vu la vidéo sur Youtube concernant  le reportage du dernier fourbisseur parisien Roger Charon, ils ont pu apercevoir  un stock de lames entourées de papier gras, posées contre un mur en attente d'être utilisées.
CDT

Bonsoir Chape,

Merci pour le partage de cette belle lame et de votre explication.
40 ans cela commence à faire mais en effet c’est plausible.
Ce genre de « clin d’œil » passe sans doute inaperçu dans la plupart des cas donc merci pour cette présentation « Atypique ».

Bonne soirée.
Sébastien

Bonjour,

Un très beau sabre doublé d'une démonstration édifiante.

Bonjour Jean

Le filigrane et la peau ici de galuchat est également un signe d'arme de qualité. Ton explication tiens parfaitement la route mais est-il possible de penser que ce sabre a été mis au goût du jour en assemblant la lame d'un sabre plus ancien à une garde "moderne" ?

Bonsoir,

Et merci de ce partage ô combien intéressant, mélange très élégant de l'ancien et du nouveau...

Bonsoir,

Il faudrait pouvoir vérifier l'affirmation écrite dans Le "Qui est qui" de l'arme en France...
Mais l'utilisation de lames anciennes par des fourbisseurs privés est assez courante. Ils n'ont pas les moyens de forger alors ils font faire à d'autres, ou plus économique ils travaillent avec du "surplus". Ainsi beaucoup de briquets de fantaisie sous la Monarchie de Juillet sont montés avec des lames de la fin du XVIIIe siècle.

Amicalement.

Bonsoir,

merci du partage de ce beau sabre.

Pourrait il s'agir du remontage d'une lame de famille sur une garde au gout du jour ?
Même si le très bon état de la lame est plutôt en défaveur de cette hypothèse...