Baïonnette à douille modèle 1763 - Klingenthal

Bonjour à tous,
Ma dernière rentrée , une baïonnette à douille "Ancien Régime" modèle 1763 pour le fusil modèle 1763 dit "pesant"
Longueur totale de 462 mm, longueur de douille de 86 mm, diamètre intérieur avant de 22 mm, largeur de lame de 28 mm, longueur de lame au creux de la douille 375 mm, douille à triple fente.
Poinçon sur le talon de la lame en forme de couronne et de lys, poinçon de forge sur le devant du coude et un poinçon partiellement visible sur le coté droit du coude mais identifiable R couronné => Entrepreneur Louis Antoine GAU de VAUMARIN => poinçon utilisé de 1765 à 1770 - Manufacture Royale de Klingenthal.











@+
Stéph.

Bonjour,
pas courante et en parfait état, bravo!
Les dernières que j'ai vues étaient trop rouillées pour en tirer quelque chose, et surtout trop chères pour l'état.

A la bourse de Lons ce WE, il y avait côte à côte 3 stands:
sur l'un des baïos 1822, AN9 et autres à 60-70€ en état parfait, à côté les mêmes mais rouillées à 80-100€ et encore à côté encore les mêmes mais épavesques à 120-140€!

Aucune n'a dû partir, ça fait quelques bourses que je les vois.
Dommage pour les premières (et je les ai déjà en plusieurs exemplaires), mais à priori les masques à gaz et autres objets US ou WH partent bien plus facilement...

Le mois dernier un copain a acheté un fusil 1728 au bois refait très consciencieusement pour 1000€ seulement.
Tout le reste était authentique.
Quand on sait qu'il en existe seulement une petite trentaine dans le monde, ça laisse à réfléchir!

A côté de ça Mausers et Garands démilitarisés s'arrachent presque.
Cordialement,
CG

Superbe pièce !
Et bien cadrée chronologiquement par les poinçons qui plus est !

Merci pour les caractéristiques techniques, je vais la rajouter à mon petit dossier descriptif que je trimbale dans les brocantes pour bien reconnaitre ce qui se vends. Bon, des comme ça on doit pas en croiser tous les jours, mais sait-on jamais.
C'est estimé environ combien ce genre de baïonnette ?

La longueur correspond à la longueur "standard" (/officielle) ?


J'ai eu moins de chasse ce WE, je n'ai vu qu'une An IX et une 1847, la première sans virole et la seconde dans un état déplorable.

Bonsoir à tous,

Pour répondre à Christian, en effet c'est très rare de trouver ces baïonnettes dites d'Ancien Régime en aussi bon état. Celle-ci a certes été nettoyée, mais la base était saine.
J'ai rentré l'année dernière une 1728 du règlement de 1750, faite également à Klingenthal (avec poinçon fleur de lys sur le coude), voici quelques photos :













Pour répondre à Cathelineau, c'est en effet ses dimensions d'origine, ce modèle ici présenté n'a pas eu sa lame raccourcie.
Concernant l'estimation, ceci est difficile à dire vu la rareté de la pièce. Le marché de la baïonnette à douille reste encore accessible et c'est tant mieux pour nous les passionnés d'Histoire Militaire. Il est certain que ce genre de pièce dans cet état cote un peu plus qu'une simple douille modèle 1822 ou 1847, on est là dans les années pré-révolutionnaires, bref pour faire court j'ai déboursé 250 € après âpres discussions (prix de départ 350 €).

Merci à tous les deux pour vos messages;
Amicalement,
Stéph.

Belle 1728 également!
Mieux vaut mettre le prix dans une belle baïonnette pas trop polie outre mesure, que pas cher dans une semi-épave qui le restera à moins de la polir à outrance.

Effectivement, ce sont deux très belles pièces !
Merci pour ce partage et ces informations, je le répète le but pour moi n'est pas de savoir combien chacun a mis dans une baio, mais juste de faire une petite base de donnée en vue des négociations en brocante (où ce genre de pièce ne se trouve pour ainsi dire quasi jamais mais au cas où...).

Quelle est la longueur d'une 1728 ?
A quoi correspond le triangle sus la douille, sous le col de cygne ?

La fermeture à seulement deux fentes ne devaient pas être très fiable ?

Sur une broc j en avais vu une dizaine transformer en chandelier , Enfin c'était le même genre de baio en tout cas celle ci sont pas tordue et super sympa

Des baionette d'Ancien Régime ou des plus récentes ?

A la limite quand elles sont dans un état pitoyable c'est une réutilisation qui se défend.

Ce sont quasiment toujours des mles 1822.
Les arsenaux en regorgeaient et dans les années 1880 elles ont été transformées et tout un tas d'objets comme chandeliers, pendules, vases etc, avec des obus et autres bidules militaires dépassés.
Elles étaient toutes en parfait état bien entendu.
Ca se vendait sur les catalogues comme Balp puis Manufrance.

D'accord, celles que j'ai vu étaient plus des bricolages.

A cette époque tout ou presque a été transformé pour la décoration:
faisceaux de fusils-baïonnettes en porte-manteaux, casques et cuirasses entourées de dizaines d'armes blanches sur écusson bois, petits écussons de baïonnettes, obus en vases, lampes à pétrole ou pendulettes, troncs d'arbres truffés de balles de la guerre de sécession en décoration d'intérieur.
Bien sûr, tout était percé pour la fixation, riveté, souvent cintré ou enroulé avec art...

En 1914 la Manuf proposait encore le casque à 30f, la cuirasse à 12f, la gigantesque panoplie casque-cuirasse et 15 armes blanches à 120f, la plus petite avec 10 baïos Chassepot et 9 Gras à 50f, la toute petite avec 1 sabre d'abordage et 6 Gras à 7f....

Le plus petit prix était la baïo Lebel à 1f.

De très belles pièces ces 2 ancien régime.
Mais j'aurais du mal à y mettre le prix.
cdlt

[quote="Cathelineau"]Effectivement, ce sont deux très belles pièces !
Merci pour ce partage et ces informations, je le répète le but pour moi n'est pas de savoir combien chacun a mis dans une baio, mais juste de faire une petite base de donnée en vue des négociations en brocante (où ce genre de pièce ne se trouve pour ainsi dire quasi jamais mais au cas où...).

Quelle est la longueur d'une 1728 ?
A quoi correspond le triangle sus la douille, sous le col de cygne ?

La fermeture à seulement deux fentes ne devaient pas être très fiable ?


Bonjour,
voici les caractéristiques de cette 1728 :
Longueur totale de 455 mm, lame de 340 mm jusqu'aux oreilles, pan creux de 155 mm à partir de la pointe, longueur douille de 83 mm, diamètre intérieur douille de 22 mm - extérieur 26 mm, douille à 2 fentes et 2 traits de lime, poinçon fleur de lys sur le coté droit du coude, 2 autres poinçons dont un sur la lame et l'autre sur le devant du coude.

Le "triangle" sous la douille correspond à 2 traits de lime, "marque" de fabrication des modèles produits à partir de 1750.
En 1754, les modèles 1728 auront une douille à triple fente, permettant ainsi un meilleur verrouillage.

Cdlt,
Stéph.

En fait les vase en obus avec décors floraux que l'on trouve souvent en brocante et que l'on présente souvent comme de l'artisanat de tranchée (ou d'après guerre) sont certainement en réalité des productions de la Manu...

Merci pour ces infos baiobeb !
Pour les prix je ne demande pas, je suppose que c'est à la bon entente au dessus des prix annoncés pour la 1763.

Quand je parle d'obus, ce sont des obus en acier, pas leurs douilles en laiton.

dbiker a écrit:

De très belles pièces ces 2 ancien régime.
Mais j'aurais du mal à y mettre le prix.
cdlt

Bonjour,
Au niveau prix, tout est relatif et tout dépend de ce que l'on collectionne. Avec un vendeur connaisseur, c'est toujours plus difficile de négocier. Pour la petite histoire, la 1728 ne m'a couté que 50 €.
Pour la 1763, je me suis fait plaisir...!

Cdlt,
Stéph.

Au final il n'est pas évident de différencier une 1763 un peu courte d'une 1728 tardive à triple fente ?

Crevette a écrit:

Quand je parle d'obus, ce sont des obus en acier, pas leurs douilles en laiton.

Autant pour moi.

Cathelineau a écrit:

Au final il n'est pas évident de différencier une 1763 un peu courte d'une 1728 tardive à triple fente ?

Les 2 sont quand mêmes différentes : la position des fentes sur la douille, les poinçons => fleur de lys pour la 1728 / 1750, R sous couronne pour la 1763, les 2 traits de lime pour la 1728 / 1750, et les dimensions.
Pour un néophyte, certes la différence n'est pas évidente à première vue, je reconnais. L'intérêt est bien là dans une collection, c'est de savoir identifier les différents modèles.

@+
Stéph.

Ah oui, j'avais lu un peu vite, les dernières 1728 qui on la triple fente et que je craignais de confondre avec les 1763 sont bien marquées pas les coups de lime, ce qui est un bon point de repère. Et en effet les fentes n'ont pas la même position, ce que je n'avais pas remarqué au premier coup d’œil...

Petite correction, mais importante, la baïonnette avec les deux traits de lime au pied du coude n'est pas le modèle 1750, je lui avais donné ce nom à la lecture de son règlement de construction trouvé au SHAT de Vincennes où ce dit document était daté au crayon de 1750.
Le règlement a été publié pour la première fois dans la dernière édition posthume de 1745 des mémoires d'artillerie de Surirey de Saint Rémy. Il s'agit de la baïonnette du fusil-grenadiers qui prendra le millésime de 1746 bien que son règlement soit publié l'année précédente.
Donc son appellation normale doit être modèle 1746.

Tuo da gloriam plutôt Pierre...
Errare humanum est
Amicalement
Philippe

CAVE CANEM a écrit:

Tuo da gloriam plutôt Pierre...
Errare humanum est
Amicalement
Philippe

Et latiniste en plus!!!

Mais tu as raison!

Baiobeb (décidément je ne m'y fais pas à ces alias!), Ce n'est pas Louis antoine Gau de Vaumarin, mais deux personnes:
Louis Antoine Gau, entrepreneur de la Manufacture Royale d'armes blanches d'Alsace et
Gau de Vaumarin (je n'ai pas le prénom mais devrait pouvoir le retrouver) son fils, Directeur de la dite manufacture. C'est le fils de L.A. Gau qui a été annobli sous le nom de Gau de Vaumarin.

J'ai dans mes archives une photocopie d'un document portant leurs attributions et leurs signatures à tous deux, mais il me faut le retrouver dans mon bordel.