Casquette souple japonaise Ryaku Bo, dates et photos.

Suite au topic d'identification, j'entreprend de partager ici la faible documentation papier à ma disposition sur le sujet. Les commentaires de l'auteurs sont souvent pertinents mais j'ai l'impression qu'ils relèvent souvent d'observations empiriques, en fonction des objets qu'il a eu entre les mains. Nous ne sommes donc pas à l'abri d'une ré-actualisation de ces connaissances dans le futur.

Rendue nécessaire par l'adoption du nouveau casque type-90 tetsu-bo, l'armée japonaise demanda le développement d'une nouvelle casquette. Deux prototypes furent testés de 1932 à 1938. Le prototype A n'avait pas de visière, le prototype B avec visière, mais pas de trous d'aération, ni de jugulaire. Testé en Mandchourie par l'armée du Kwantung, la version B reçoit un très bon accueil, 6 mois après le début des test, l'armée du Kwantung passe commande de 28 000 exemplaires supplémentaires puis une autre commande de 6500 exemplaires 8 mois après le début des test (Août 1932).

De 1933 à 1936 l'armée expérimente un mélange constitué à 50% de soie pour la confection des casquettes. La laine et le coton étant importées au Japon, le rendant vulnérable aux embargo, l'armée et la marine sont appelé à utiliser la soie ans des débouchés militaires pour soutenir la production nationale et soutenir les exportations pour maintenir le prix élevé de ce produit. Certains produits 100% soie seront même testé, casquette, uniformes, combinaisons de vol, couvertures, bandes molletières, brelage.

Les avantages sont multiples, le tissu est plus résistant, léger en été, conserve la chaleur l'hiver. C'est à cette époque que la jugulaire est ajoutée aux casquettes pour éviter qu'elle ne tombe lors du port du masque à gaz.

Elle est rapidement considérée comme une alternative aussi pratique qu'économique à la casquette à visière rigide et bandeau rouge de type Taisho

En 1938 sont usage devient la norme dans l'armée (elle cohabite cependant avec l'ancienne casquette mais les soldats sont enfin autorisés à porter la nouvelle en troupe circonstance, y compris dans les garnisons de Corée et du Japon). La police militaire devra attendre 1943 pour être autorisés à porter la casquette souple pendant le service.


Quelques photos pour illustrer:

Du coup je me demande si dans mon bouquin "Heitai" d'Augustin Saiz, il ne prend pas un prototype à 50% fait de soie pour une casquette d'été. Comme elle n'a pas d’œillet d'aération, ça pourrait très bien être une casquette antérieure à 1936 modifiée pour recevoir le couvre nuque et la jugulaire. Ce qui expliquerait la rareté de cette version.

La jugulaire est fixée par deux boutons en forme d'attache parisienne.

Super,
Belle documentation.
Je remarque que l'auteur montre des casquettes dont l'une fabriquée en 44 à sa bande de sudation en cuir de porc.
On voit aussi la grande variété des fixations d'étoiles.
Donc une foultitude de de type de finition de ces casquettes est possible.

je ne pensais pas qu'il pouvait y avoir tant de variantes pour des casquettes militaire. Visiblement, il n'y en a qu'une partie ce qui laisse penser que les modèles pourraient être encore plus nombreux.

Je remarque également qu'il existe plusieurs types de visières. certaines paraissent bien plus larges que d'autres.

Merci pour la documentation.

Je sais pas vraiment si on peux parler de multitude de modèles, par contre des dizaines de variations oui. Encore plus pour les fabrications de tailleurs pour officier en fonction du savoir faire de l'artisan, des matériaux à sa disposition et de la somme déboursée par le client.

Au niveau des visières il semble que certaines soient "cartonnées" à l'intérieur pour plus de rigidité, tandis que d'autres sont entièrement en tissu.

Bonjour
Dommage que toute les photos aient disparue
Bruno

Hiroo, tu peux remettre tes photos ?
Merci