KL Buchenwald

Bonsoir,

Une rentrée pas très gaie aujourd'hui...Il s'agit de 2 lettres écrites du camp de Buchenwald par un détenu français, le docteur Michel Roche. Les 2 lettres sont adressées à sa femme et sont datées de 1944. Ce qui en fait des documents intéressants, les 2 lettres sont complètes avec les enveloppes. D'après les infos que j'ai trouvé sur le site Fondation pour la mémoire de la déportation, le docteur Roche était dans transport qui est parti de Compiègne le 22 janvier 1944, après être resté à Buchenwald (combien de temps ?) il a été transféré à Dachau. Il semblerait qu'il soit sorti vivant de sa déportation. Pas encore eu le temps de traduire les lettres.



 

Bonsoir
Très très belle rentrée encore bravo j'aime bcp

Bonjour le devoir de mémoire

Merci à vous !

Bonsoir,
félicitations, quel témoignage!
Surprenant qu' un détenu français écrive en allemand, il y était sûrement obligé pour que la censure fasse son travail....Il me semble d'ailleurs qu'il a dû faire appel à des co-détenus germanophones car les écritures des deux lettres paraissent différentes......
En tout cas à sauvegarder précieusement.
Cordialement

Bonsoir,

Merci, non rien de surprenant, tous les détenus, quelque soit leur nationalité, avaient l'obligation d'ècrire en allemand

Bonsoir,
très belle rentrée !

c'est émouvant d'avoir ça chez soit

Ouf,un sacre document,belle rentrée.

Merci à vous !

Bonjour,

Une rentrée émouvante, merci du partage.

Cdlt,

rentrée conséquente, hate de voir les trads !

je suis touché par ce document puisque mon oncle a pris ce même train le 22 janvier 44, transféré à dora puis à ravensbruck où il est décédé , peut être ceux-ci sont ils croisés à un moment donné.
Je ne pensais pas que les détenus pouvaient communiquer avec leur famille.
merci pour cette information.

Merci à vous,

Oui le monde est vraiment petit et c'est vrai ce genre de document est toujours très émouvant, quand je vois à la fin de la 1ère lettre la phrase suivante : Plein de bisous pour toi et les petits...c'est dur à lire.

Supers beaux documents, certes pas très gais mais magnifiques tout de même

Bonsoir, c’est avec une grande émotion que je tombe sur ces courriers. Mon grand père Michel Roche, médecin et résistant, a survécu et est décédé en 1969 peu après ma naissance.
J’ai une lettre de lui envoyée à ses deux fils, Jean et Maurice, à la libération du camps et confiée à un soldat anglais.
Je vais essayer de faire traduire ces courriers.
Merci beaucoup.

Bonjour,

Emouvant souvenir... j’ai parcouru tres rapidement ces courriers. Il y dit qu’il va bien (enfin « autant que tout le monde ici »), qu’elle ne doit pas etre pessimiste & parle aussi des courriers & paquets recus de sa femme.

Celui qui ecrivait cette lettre (lui, un camarade?) ne devait pas etre allemand, car vu au moins une faute de grammaire de base.

Cordialement,

Jean-Daniel

PS: il parle aussi d’un(e) Loulou, et de ses enfants (a Loulou), Jean & Maurice.
De la famille a vous peut-etre JFRoche?

Bonjour.
C'est sublime et émouvant, et si c'est de la famille à Jfroche alors là.... on serait tous sur le cul.
Éric

Je ne sais pas si ça marche car je ne vois pas mes mises à jour. Voici la lettre envoyée le 30/04/45 à ses fils, dont Jean, mon père décédé il y a quelques années. Loulou, je crois qu’il s’agissait du berger belge de mes grands parents. Incroyable !!! Un grand merci à vous.

Bonjour

Deux choses m'interpellent :
Comment est-il possible qu'un interné d'un camp de la mort comme Buchenwald, qui plus est envoyé là-bas pour faits de résistance, puisse écrire à sa famille ???
Comment et pourquoi, en admettant que ces lettres d'une telle importance soit arrivées à leur destinataire, ont-t-elles pu ressortir de chez la famille et se retrouver "sur le marché" ???

Bonjour,
Tous les prisonniers n'étaient pas soumis au même traitement.
Cordialement

Bonjour,
Je ne sais pas si les allemands ont eu vraiment des preuves le concernant. Il a été arrêté par la Gestapo à Thiers (Puy de Dôme) en 44 où il agissait. Il n'est pas resté à Buchenwald (je ne savais même pas qu'il y avait été interné) car il a été interné à Dachau visiblement le plus clair du temps de sa déportation. Il y est resté prisonnier avec Edmond MICHELET avec lequel il s'est lié d'amitié. MICHELET parle de mon grand-père dans son livre "Rue de la liberté" paru après la guerre.
Michel ROCHE a été décoré à la libération et a repris son métier de médecin à Thiers par la suite.
En ce qui concerne les droits des déportés, je n'en sais rien.
C'est très émouvant de voir ces courriers que je ne sais traduire. Mes enfants et neveux sont très touchés. J'ignore pourquoi ces lettres n'ont pas été remises à mon père (Jean) et mon oncle (Maurice) où à ma grand-mère (Jeanne).

Vu la profession (medecin) de M Roche, on peut aussi raisonnablement supposer que ses competences aient ete mises au service de ses camarades (ex affectation au Revier -infirmerie- du camp), d’ou peut-etre? l’acces a des accessoires & services moins souvent utilises par/accessibles aux autres deportes.

Simple supposition...

Cordialement,

Jean-Daniel

lemataf a écrit:

Vu la profession (medecin) de M Roche, on peut aussi raisonnablement supposer que ses competences aient ete mises au service de ses camarades (ex affectation au Revier -infirmerie- du camp), d’ou peut-etre? l’acces a des accessoires & services moins souvent utilises par/accessibles aux autres deportes.

Simple supposition...

Cordialement,

Jean-Daniel

J'ai pensé comme toi à cette hypothèse puisqu'il est dit qu'il fait état de lettres et de colis reçu de sa femme...
Je ne pense pas que la croix rouge ait pu mettre son "grain de sel" dans ce type de camps.

Bonsoir,

Citation :

Je ne pense pas que la croix rouge ait pu mettre son "grain de sel" dans ce type de camps.

et pourtant si, à partir de 1943, les allemands ont autorisé le CICR à envoyer des colis aux détenus dont le CICR connaissait le nom et le lieu de détention.
Par ailleurs , dés la fin 1942, Himmler avait autorisé l'envoi de colis par les proches pour les détenus non NN ( Nacht und Nebel).
Le docteur, outre sa position certainement un peu privilégiée si il était soignant ,a donc bien pu bénéficier de ces colis.

En tout cas, c'est une magnifique coïncidence que ces lettres soient lues sur ce forum par le petit fils du Docteur Roche.....

Cordialement.

uchronie a écrit:

et pourtant si, à partir de 1943, les allemands ont autorisé le CICR à envoyer des colis aux détenus dont le CICR connaissait le nom et le lieu de détention.
Par ailleurs , dés la fin 1942, Himmler avait autorisé l'envoi de colis par les proches pour les détenus  non NN ( Nacht und Nebel).

Je ne savais pas cela. Sentaient-ils le vent tourner suite à la défaite de Stalingrad ?

Re Didier

Citation :

Sentaient-ils le vent tourner suite à la défaite de Stalingrad ?

Peut-être.....Mais aussi d'une part, le CICR se faisait de plus en plus insistant et d'autre part cela s'inscrivait dans une logique que je qualifierais de perverse dans le sens où cela entretenait une différence entre détenus et donc une entrave à leur solidarité.....Il y avait ainsi des privilégiés( qui recevaient des colis) et les autres........Diviser pour encore mieux régner.

Cordialement.

bonjour,

l'envoi de courrier est autorisé dés la création des camps avec deux courriers par mois (en moyenne selon les camps), obligatoirement écrits en allemands, sauf pour les prisonniers russe et après un certain temps de "passage" pour les juifs avec aussi pour eux différentes conditions plus drastiques

collectionnement

Jfroche a écrit:

C'est très émouvant de voir ces courriers que je ne sais traduire. Mes enfants et neveux sont très touchés. J'ignore pourquoi ces lettres n'ont pas été remises à mon père (Jean) et mon oncle (Maurice) où à ma grand-mère (Jeanne).

Essai de traduction, assez littérale, de la seconde lettre, un chouïa plus aisée à déchiffrer malgré quelques mots qui m'échappent et que le contexte même ne m'aide pas à deviner.
Le contenu de la première est d'un acabit assez similaire.

Ma chérie,

J'étais si heureux ces derniers jours. Je suis très satisfait de mon travail.
Je garde de toi sept colis, et trois de (Bourgoin). Tous sont bien arrivés et en bon état.
Ta dernière lettre de (Pâques ?) était pessimiste. Tu ne dois pas vivre avec pessimisme parce que le soleil brillera de nouveau pour notre famille.
Tu me donnes de bonnes nouvelles de Loulou. Je suis très content pour lui, et pour ses enfants Jean & Maurice.
Je suis convaincu que son nouveau lieu de résidence sera bien.
C'est une belle amélioration pour lui.
(...) mes félicitations/vœux de bonheur car il va vivre dans un endroit agréable.
En ce qui me concerne, je n'ai guère besoin d'autant de colis. Je crains que toi et les enfants en veniez à manquer de quelque chose.
Un paquet de la Croix rouge et un autre chaque mois suffisent.
Notre tâche consiste à tenir le coup, afin que tu tiennes aussi (ou "et toi à tenir" ?) quelque temps sans nouvelles de moi.
Un délai comme au mois de mars est toujours possible, et il se peut même que tu passes deux mois sans nouvelles.
(...) pour toi et les enfants un bon répit/convalescence/relèvement (au sens moral du terme (pas simple à traduire, là)), ne laissez pas s'échapper d'occasion d'être heureux.
Dis à mon fils aîné que je désapprouve sa catégorie (classement scolaire probablement). J'attends qu'il me montre plus tard un bon diplôme.
Adresse à mon autre mes compliments, j'ai reconnu son écriture.
J'ai reçu hier ton paquet n°3. Tu m'as fait une grande joie avec ton/ta (...). Il/elle m'a beaucoup donné de ce qui me manquait.
Fais bien attention à ta santé, comme avant, et je te demande si tu dors bien et as un bon appétit.
[Transmets] mes sincères remerciements à (...) et à nos amis pour ce qu'ils nous donnent, n'oublie pas (...), il peut m'écrire quand il veut.
Pour vous tous, mes plus tendres baisers.

Michel

21 mai 1944

Ce sujet si important est-il mort ?