conquete du Sénégal 1880/ 1883

bonjour
j'ai travaillé au Sénégal et je retourne tous les ans dans ce pays que je connais depuis pres de 50 ans un ancetre m'ayant précédé je voulais préciser son parcours

mon arriere grand père a participé activement à diverses opérations mais , sa maison ayant brulé il ne reste que quelques documents éparts ,il était dans l'artillerie de marine à Saint Louis du Sénégal
mon premier soucis serait d' avoir une chronologie des opérations à cette époque dans cette zone pour avoir une vue d'ensemble
dans les documents il y a un carnet des rapports journalier ce la colonne du Cayor de mars à mai 1883 , elle aurait fait le trajet jusqu'à Louga ( départ Saint Louis ?)
quelques doc pour une premiere approche




merci de votre aide, bien entendu je pourrais scanner tout le carnet dans les dons il y a aussi un lexique Français wolof ....pour communiquer localement !

Bonjour,

pour la chronologie, vous pourrez peut-être trouver des éléments dans cet article de l'historienne Julie d'Andurain (elle est spécialiste de la colonisation) :

http://journals.openedition.org/rha/7506

Poddichini.

merci, mais plus une analyse generale qu'une relation des faits sur le terrain

Si je comprends bien, vous souhaitez une vue d'ensemble de la conquête du Sénégal et Haut-Sénégal-Niger ? ou juste le Sénégal ?

je cherche plutot pour cette période les unités présentes , opérations effectuées ...genre journal de marche des unités présentes à Gandiole ou Saint Louis

Ok, bon je vais chercher dans mes archives voir si je trouve quelque chose sur ces points, et notamment la conquête du Cayor.

Bonjour Marlain 4648,

Il n'existe pas, à mon avis, de plus grand "trésor", dans la passion du militaria que ce type de document. Aucune arme ou pièce d'uniforme ne peut rivaliser avec ce genre de relation qui est un témoignage direct. Vous avez cette exceptionnelle chance de posséder ce type de document, de famille, ce qui en décuple l'intérêt, historique mais surtout affectif. Je ne saurais trop vous en  conseiller la retranscription (vous ne m'avez sans doute pas attendu pour y penser). C'est un exercice auquel je me suis livré moi-même pour un poilu qui m'était inconnu et qui est devenu au fil de ce travail, très proche.
Tout l'intérêt d'une telle retranscription, outre le fait qu'elle épargne pour la suite le document d'origine, c'est de déboucher sur l'élaboration d'un plaquette qui oblige à tracer un parcours unique, dans une trame historique. C'est tout simplement passionnant et cette dimension familiale lui confère une résonance émotionnelle particulière. Je vous souhaite tout le succès possible dans vos recherches. j'imagine sans peine que Poddichini vous sera d'un grand secours pour votre quête. Si vous avez un jour l'idée de nous faire profiter des résultats de vos recherches, c'est avec beaucoup d'intérêt que nous en prendrons connaissance. Très cordialement

Bon, voilà ce que j'ai pu retrouver dans mes archives, au sujet du Cayor, à l'époque des carnets que vous nous présentez. Je ne sais pas si cela pourra vous être utile.

Au début de la IIIème République en France, le royaume du Cayor est sous le commandant, quasiment unanime, du damel Lat Dior. Il entretient de bonnes relations avec la France. A plusieurs reprises d'ailleurs, les armées françaises ont combattu aux côtés des hommes du damel, lorsque le Cayor fut attaqué. L'année 1879 voit la signature d'un traité entre le Cayor et la France, donnant l'autorisation à cette dernière de la construction d'une ligne de chemin de fer (reliant Dakar à Saint-Louis) passant par le Cayor (Tivaouane, Kelle, Louga). La France s'engageait à ne positionner aucun soldat sur la ligne de chemin de fer, et Lat Dior s'engageait de son côté à fournir les hommes nécessaires à la construction de la ligne, avec la contrepartie de voyager gratuitement avec un total de vingt personnes.
Mais, Lat Dior revint sur sa décision trois ans plus tard, alors que les travaux étaient commencés.
Alors, un corps expéditionnaire français fut mis sur pied, avec à sa tête le colonel Vendling. L'objectif était de faire en sorte que les travaux pour la ligne de chemin de fer se poursuivent sans encombre. Par la même occasion, il fallait montrer la possibilité de la France d'installer sa domination sur la Cayor, et notamment la domination sur Lat Dior.
La colonne du colonel était composée des éléments suivants (au 22 décembre 1882) :
- un train de 25 hommes
- une compagnie de débarquement de 146 hommes
- deux sections d'artillerie d'un total de 55 hommes
- une section de Spahis de 49 hommes
- deux compagnies de Tirailleurs sénégalais d'un total de 226 hommes
- deux compagnies d'Infanterie de Marine d'un total de 279 hommes.

L'entrée dans le Cayor commença, le 26 décembre 1882. Le 3 janvier 1883, la colonne est à Soguer. Au passage de la colonne, peu de résistance. Lat Dior ne livra pas bataille, se repliant progressivement. Le 7 janvier fut proclammée la chute de Lat Dior.
Le gouverneur du Sénégal René Servatius nomma alors un neveu de Lat Dior au titre de damel : Samba Yaya Fall prit le titre de damel du Cayor avec le nom suivant : Amary Ngooné Fall II. Le territoire du Cayor fut annexé, une seconde colonne fut envoyée pour tenter de pacifier les régions du Cayor hostiles au nouveau damel. Celui-ci signa à Saint-Louis, le 28 février 1883 un nouveau traité établissant la possibilité de la France à construire, ou plutôt poursuivre, la construction de la ligne de chemin de fer évoquée plus haut.

Mais Lat Dior et son héritier, Samba Laobé, qui ne fut pas nommé damel par les Français, ne dirent pas leur dernier mot. Ils menèrent des expéditions à partir de la fin mars 1883 (là où semblent commencer le carnet présenté). De nouvelles colonnes françaises répliquèrent, qui furent commandées par Alfred Dodds (grand conquérant colonial, et chef de bataillon dans l'Infanterie de Marine à ce moment là) et par le commandant Dupré qui commandait, lui, des groupes de Spahis et Tirailleurs sénégalais qui se déplacaient à l'aide de chameaux. Cernés par les colonnes françaises, Lat Dior et Samba Laobé céssèrent tout combat le 2 mai 1883.
En août 1883, on rendit aux représentants du Cayor la possibilité d'élire leur damel. Et, ce fut Samba Laobé, héritié jugé direct, qui fut élu, au détriment de Samba Yaya Fall (damel précédent sous le nom Amary Ngooné Fall II). Le gouverneur accepta la décision et un nouveau traité fut signé entre le nouveau damel et la France, le 28 août 1883, reconnaissant le protectorat français sur le Cayor, la poursuite de la construction de la ligne de chemin de fer, qui fut enfin inaugurée le 6 juillet 1885.

Voilà pour ces quelques éléments permettant de resituer ce carnet, et apportant des éléments sur les troupes présentes dans les colonnes.

Poddichini.

AUBRAC a écrit:

Bonjour Marlain 4648,

Il n'existe pas, à mon avis, de plus grand "trésor", dans la passion du militaria que ce type de document. Aucune arme ou pièce d'uniforme ne peut rivaliser avec ce genre de relation qui est un témoignage direct. Vous avez cette exceptionnelle chance de posséder ce type de document, de famille, ce qui en décuple l'intérêt, historique mais surtout affectif. Je ne saurais trop vous en  conseiller la retranscription (vous ne m'avez sans doute pas attendu pour y penser). C'est un exercice auquel je me suis livré moi-même pour un poilu qui m'était inconnu et qui est devenu au fil de ce travail, très proche.
Tout l'intérêt d'une telle retranscription, outre le fait qu'elle épargne pour la suite le document d'origine, c'est de déboucher sur l'élaboration d'un plaquette qui oblige à tracer un parcours unique, dans une trame historique. C'est tout simplement passionnant et cette dimension familiale lui confère une résonance émotionnelle particulière. Je vous souhaite tout le succès possible dans vos recherches. j'imagine sans peine que Poddichini vous sera d'un grand secours pour votre quête. Si vous avez un jour l'idée de nous faire profiter des résultats de vos recherches, c'est avec beaucoup d'intérêt que nous en prendrons connaissance. Très cordialement

Bonjour,

+1!
Formidable ce genre de documents!

Bonjour,


Soyez tous remerciés pour ce beau sujet !

merci poddichini on est pil poil dans la periode , ce carnet couvre jour apres jour la periode du 26 mars au 16 mai 1883
je vais éplucher jour apres jour et je mettrais en ligne les bonnes pages
le 12 mai l'ordre du jour est consacré aux félicitations du gouverneur du Sénégal pour la réussite de la mission...la colonne était à Louga

De rien, c'est un plaisir.

Il a peut-être fait partie de la colonne dirigée par Dodds.

À cette période, c'était René Servatius le gouverneur du Sénégal, qui a inauguré la période où ce sont des civils qui étaient à la tête du gouvernement général et non plus des militaires, comme souvent dans les premiers temps de la conquête et de l'administration des territoires colonisés d'Afrique.

Cette nomination fut mal perçue chez les militaires. Mais Servatius a pu et su s'imposer à la tête du territoire. Mais, il meurt en juin 1883, en fonction, à Saint-Louis. 
Puis, l'intérim fut confié à un militaire, le colonel Bourdiaux, pour quelques mois, avant la nomination de Seignac-Lesseps, un civil, de 1884 à 1886.

Poddichini

poddichini a écrit:

De rien, c'est un plaisir.

Il a peut-être fait partie de la colonne dirigée par Dodds.

bien vu , le 17 avril la colonne se sépare en 3 parts: la premiere sus le commandement de Dodds , la seconde commandée par Delarue et la troisieme par Dupré, voir le détail de la composition de chaque part ...!

Merci pour la page. Je n'avais à ma connaissance que les colonnes Dodds et Dupré.
En terme de troupes composant ces colonnes, cela correspond à quelque chose près à ce que j'ai pu noter plus haut. Je pense même peut-être qu'une partie des hommes de la colonne Vedling a pu servir dans les trois colonnes en mars 1883.

je continu l'exploration , dommage ce carnet concerne surtout l'intendance

C'est un formidable document pour l'étude de la conquête du Cayor et la lutte contre le damel Lat Dior.

le 28 la colonne passe l nuit au "château" de Lat Dor à Kermadonials...

poddichini , je suis pil dans tes themes favoris.....!j'ai frappé à la bonne porte!

Bonsoir,

C'est un plaisir de vous aider dans votre recherche ! N'hésitez pas si vous avez d'autres éléments restant à éclaircir.

Cordialement,

Poddichini

......l'histoire n"est pas finie....!

Jules Dupré, qui dirigeait une des trois colonnes, a rédigé un ouvrage au sujet de son passage au Sénégal : La campagne du Cayor en 1883. Je pense avoir la possibilité de le consulter fin avril en bibliothèque, si cela peut vous être utile.

Poddichini

J'ajoute aussi que parmi les sous-officiers et officiers de la colonne Dodds figurait une autre figure, future, de la colonisation en Afrique de l'Ouest : Louis-Gustave Binger. Il était dans l'Infanterie de Marine, au grade de sous-lieutenant en 1880. Puis il arrive au Sénégal en 1882, et participe à cette colonne Dodds, au grade de lieutenant.

Par la suite, il commanda la mission de délimitation du futur territoire de la Côte-d'Ivoire, et en devint le premier gouverneur. C'était dix ans plus tard, en 1893.

Cordialement,

Poddichini

voici les dernieres pages concernant la colonne du Cayor, outre le mot du gouverneur il y a la relation d'une punition pour un soldat ayant brisé la callebasse d'une villageoise

Bonjour,

Merci pour cette nouvelle page très intéressante.

Cordialement,

Poddichini

dans les photos d'époque 2 ont retenu mon attention :
le militaire ne serait'il pas mon ariere grand père marechal des logis de l'artillerie ?
et le combattant africain , je reve mais ne ressemble t il pas à Lat Dior ...?
les images suivent

En attente des photos.

Merci pour les photos. Mais je serai incapable de dire si c'est Lat Dior ou non. Marrant le petit signe !
En tout cas, question période, cela peut correspondre, car Félix BONNEVIDE, le photographe, était présent dans les territoire de l'ouest de la future AOF entre 1880 et 1889.

et le militaire la tenue , les galons ....ça dit rien ?