conquete du Sénégal 1880/ 1883

Je vais essayer de vous retrouver cela pour ce soir ou demain.

pas de soucis ;je suis à la retraite et je suis patient...!

Voici donc le récit qui a été fait par le correspondant du journal Le Temps, présent à Saint-Louis, au mois de mai 1883 :

"Samba Laobé et Amari (N'Gooné Fall) sont rentrés au Cayor, et M. H. Laude, commandant de cercle, a été envoyé dans le pays pour tenir en respect les partisans de deux damels rivaux. En réalité, le gouverneur, en dépit des déclarations officielles contenues dans l'arrêté, pris parti pour Samba Laobé, et en l'autorisant officiellement à rentrer dans le Cayor comme simple particulier, il lui a fourni les moyens d'asseoir son autorité en attendant la décision du gouvernement de la métropole (de décider qui serait le damel du Cayor entre les deux) [...]. On sait que le 25 mars dernier une colonne partit de Saint-Louis pour se mettre à la poursuite de Samba Laobé et de ses partisans qui venaient d'envahir le Cayor.
Le commandement en chef fut confié à M. le chef de bataillon Dodds auquel avait été adjoint, en qualité de chef d'état-major M. le lieutenant de vaisseau Daniel, aide de camp du gouverneur.
M. le chef de service des Affaires politiques, M. Ballot, était chargé d'accompagner la colonne et de représenter le gouverneur dans le règlement de toutes les questions politiques qui pourraient surgir.
La colonne arriva le 28 (mars) à Louga où M. le chef des Affaires politiques, parti en avant dès la première nouvelle de l'invasion, avait déjà réuni les Goums du N'Djambour, de Mérina Diop et du Cayor, ainsi que tous les moyens de transport nécessaires.
Le convoi fut rapidement organisé; le 29 au soir commencèrent les opérations militaires. Samba Laobé était alors campé à M'Balal.
Il s'agissait tout d'abord de couper à l'ennemi la route du sud et celle de l'est; cette manoeuvre réussit pleinement. Le 4 avril, Samba Laobé, effrayé par l'approche de la colonne, tourna brusquement vers le nord.
L'escadron de Spahis sénégalais, commandé par M. le capitaine Dupré, avait été renforcé d'un contingent de Tirailleurs montés à dos de chameau. Il fut immédiatement envoyé à la poursuite de l'ennemi, et dans la matinée du 5, il atteignait l'arrière-garde de Samba Laobé, à Mérina-Diop. Il y eut échange de coups de fusils et quelques ennemis morts ou mortellement atteints restèrent sur le terrain. Revenu à temps, Samba Laobé suivant la tactique adoptée par lui, avait pu se dérober avec le gros de son armée. Il franchit d'une seule traite et sans prendre le moindre repos le Cayor dans toute sa largeur.
Il était alors à craindre que l'ennemi ne cherchât un refuge dans le Djoloff, dont le roi Alboury s'était, dès le début de la campagne, nettement déclaré contre nous.
En conséquence, la colonne se repliant un instant sur sa base d'opérations et de ravitaillement, fit ses préparatifs en vue d'une expédition dans le Djoloff. Les troupes [...] étaient pleines d'ardeur et ne demandaient qu'à marcher pour atteindre enfin un ennemi jusqu'alors insaisissable.
La colonne quitta Louga le 11 avril et gagna Coki à marches forcées. Le 12 au soir, un peloton de Spahis, sous le commandement de M. Royer, envoyé en reconnaissance, se trouva tout à coup en présence de l'armée ennemie à Tiamen. De nombreux coups de fusil furent échangés, maus nous n'eûmes à déplorer aucune perte.
Samba Laobé, croyant que la colonne était plus proche qu'elle ne l'était réellement, s'enfuit comme toujours en vitesse.
Le 15 avril, il fut clairement démontré que l'ennemi, au lieu de pénétrer dans le Djoloff, comme il eut pu le faire, se dirigeait vers l'ouest et rentrait dans le Cayor. Il comptait gagner du temps, fatiguer la colonne en attendant l'hivernage et empêcher la culture de ces riches cantons.
La colonne fut divisée en trois fractions distinctes qui devaient manoeuvrer de façon à enserrer l'ennemi et à le mettre dans la nécessité ou d'accepter le combat ou de se rendre à discrétion. Samba Laobé était démoralisé, sa cavalerie épuisée; on signalait chaque jour des défections nombreuses dans ses rangs.
La première colonne se porta successivement sur Nakhel, Kaoulou, Batal et Diokna; la deuxième sur N'Guiguen et Gala, et la troisième sur N'Dias et Mekhé, et le 20 avril elles occupaient les positions respectives suivantes : la première se trouvait à Talen, la deuxième à Diagueidj, et la troisième dans le nord, manoeuvrant pour rabattre l'ennemi sur les deux autres.
Le cercle allait se rétrecissant, lorsque Samba Laobé, franchissant la frontière du Baol, put échapper encore une fois aux coups de nos soldats.
La poursuite recommença de plus belle; loin d'être découragés, les hommes avaient encore l'entrain des premiers jours.
Le 21, des troupeaux que l'ennemi avait cachés à Diokane et Boridian, villages du Baol, furent razziés par les Spahis.
Des coups de feu ayant été tirés sur eux de ce dernier village, il fut livré aux flammes. Il en fut de même de Dembanian, propriété de l'oncle de Lat Dior.
L'armée ennemie, après s'être dérobée par le sud, s'était de nouveau et rapidement enfuie vers l'est. Il s'agissait donc de la gagner de vitesse; 150 hommes d'infanterie furent montés à dos de chameau, l'escadron fut adjoint à cette colonne mobile, qui se mit en toute hâte à la poursuite de l'ennemi. Cette poursuite fut conduite avec une vigueur et une rapidité qui, on peut le dire, n'avait jamais été atteintes jusqu'alors au Sénégal, franchissant une distance de plus de 80 kilomètres.
Samba Laobé et ses partisans, se voyant harcelés de cette sorte, n'osaient plus s'arrêter dans les villages; ils ne prennaient plus le temps de faire boire leurs chevaux et ils en étaient eux-mêmes réduits à manger du mil en épi.
Nos troupes, sentant que la solution était proche, supportaient gaiement ces fatigues extraordinaires. L'état de leur santé était d'ailleurs excellent et tout avait été fait pour leur épargner, autant que possible, les privations inséparables de la vie de campagne.
Chaque jour le gouverneur leur envoyait à dos de chameau de la glace fabriquée à Saint-Louis. L'ennemi se maintenait sur la frontière du Djoloff, cherchant à gagner du terrain dans le Nord.
C'est alors que Samba Laobé, voyant sa tactique déjouée, envoya au commandant de la colonne une députation chargée de faire des propositions de paix. Rendez-vous fut pris pour le lendemain 29; le chef du service des Affaires politiques, M. Ballot, devait se rencontrer à Ker-Mbassine avec Samba Laobé et les principaux chefs du Cayor.
La phase des opérations militaires était terminée, celle des négocations allait s'ouvrir".

Ensuite, le journaliste du Temps raconte les négociations, et la venue de Samba Laobé à Saint-Louis, pour rediger la reddition officielle en présence de René Servatius.

Voici donc pour ce passage du journal Le Temps, en date du 7 juin 1883.

Poddichini.

bonjour

cela colle parfaitement avec les éléments du carnet
merci encore pour tout ces apports , tu pense écrire quelque choses sur la conquete pour partager tes travaux ?

je te demande ça car personellement comme mon arrieire grand père a été maire et conseiller général ,je pense mettre un petit résumé dans le bulletin municipal

Bonjour,

de rien, c'est un plaisir de vous aider. Je ne pense pas avoir le temps, pour le moment, de compiler le fruit de mes recherches, ayant d'autres travaux en cours sur l'administration coloniale.
Mais cela serait intéressant à l'avenir de faire un résumé de tout cela.

Poddichini.

J'ajoute la fin de la correspondance du journaliste du Temps, au sujet de la reddition officielle de Samba Laobé.

« Après d'assez longs pourparlers, Samba Laobé, sur la promesse que lui fit M. Ballot qu'il ne lui serait fait aucun mal, consentit à se rendre sans conditions.
M. Ballot le conduisit à Gandiole avec toute son armée.
Le gouverneur exigea alors que Samba Laobé et tous les chefs du Cayor qui étaient avec lui et tous les cavaliers qui composaient son armée vinssent déposer leurs armes et faire leur soumission entre ses mains. Il leur promit la vie et la liberté.
Le 2 mai, Samba Laobé se présenta au pont de Sor avec un certain nombre de ses chefs qui l'avaient suivi, Ibra-Fatim-Sar, Macou-N'Della, Moussé-Boury, Tieyacine-Gueye, Fara-Seuf, Diabo-Kouro, N' Délié Biraïma, Diaraf-Seuf et de nombreux cavaliers ; ils déposèrent leurs armes qui furent prises par une compagnie d'Infanterie de marine, puis ils entrèrent à cheval et sans armes dans la ville de Saint-Louis et vinrent prendre position sur la place du Gouvernement. Ils mirent pied à terre et entrèrent dans la cour d'honneur.
Le chef de la colonie les reçut au perron du Gouvernement, ayant à ses côtés M. le Président du Conseil général et autour de lui tous les membres du Conseil, ainsi que M. le Maire de la ville de Saint-Louis.
Samba Laobé et les chefs firent alors leur soumission, déclarant se rendre sans conditions et s'en remettre à la générosité de la France.
Le gouverneur (René Servatius) leur déclara qu'il recevait leur soumission au nom du gouvernement de la République, qu'il leur accordait la liberté et qu'il statuerait ultérieurement sur leur sort. Il prononça la confiscation de leurs chevaux.
Le surlendemain, 4 mai, Demba Varre, qui était resté à Gandiole avec le gros de l'armée, vint à son tour faire sa soumission dans des conditions identiques ; il fut reçu avec le même cérémonial ».

Poddichini.

Bonsoir marlain4648,

Voici ce soir un extrait du rapport du gouverneur René Servatius au sujet de la colonne Dodds entre mars et mai 1883 :

« Je ne saurais trop, Monsieur le Ministre, vous exprimer l'admiration que m'inspire la conduite de nos hommes pendant cette campagne. Ils ont fait des prodiges de vigueur et d'énergie ; ils ont supporté les plus rudes fatigues avec un entrain digne des plus vieilles troupes. On les a vus, sous un soleil qui commence à être celui de l'hivernage, faire des marches surprenantes. Elles atteignaient parfois de 45 à 50 kilomètres en une seule journée, ce qui même serait énorme sous le climat de l'Europe. C'est ainsi notamment que de Gouymbote à Louga la colonne a fait plus de 30 kilomètres en moins de quatre heures ; c'est ainsi encore que le 19 avril la colonne partant de Kaoulou passant par M'Batal, Diaxao, Talen, Sinouleycan et M'Badar, a fait près de 80 kilomètres en moins de 48 heures. Ce résultat, je dois le dire, paraîtrait incroyable, si je n'ajoutais qu'une partie de l'infanterie était montée à dos de chameaux. Cette combinaison de chameaux a permis à l'infanterie d'égaler en mobilité notre escadron de Spahis. On a vu des hommes atteints par suite de l'allure du chameau des nausées les plus fatigantes, rire et plaisanter.
L'escadron s'est admirablement conduit dans toutes les circonstances et a rendu les plus brillants services. Ainsi que j'ai eu l'honneur de vous le dire dans une dépêche antérieure, je l'avais par des emprunts de chevaux porté à l'effectif de 90 sabres.
C'est grâce à ces efforts extraordinaires qu'il a été possible de fatiguer et d'amener à se rendre un ennemi que tout favorisait dans sa fuite.
La rapidité de la poursuite était telle que l'ennemi avait à peine le temps de manger et de boire ; à Merinadiop, ils s'enfuyaient, laissant sur le sol les bœufs et les moutons qu'ils venaient d'abattre pour se nourrir ; dans d'autres lieux, Samba Laobé et les siens furent réduits à manger du mil en épi et quand ils arrivèrent à Gandiole, ils se précipitèrent, je tiens ce détail du chef de la colonne, sur un baquet où les matelots noirs avaient mis leur linge sale et burent l'eau avec avidité. Nos troupes subirent aussi quelques privations ; elles manquèrent parfois de glace, celle que je leur envoyais tous les jours ayant quelquefois une très grande distance à franchir avant d'arriver jusqu'à la colonne. L'état sanitaire de la colonne est excellent, il y a eu quelques insolations sans gravité ; un officier, M. Léveiller, a été atteint d'une fièvre typhoïde pour laquelle il est en ce moment en traitement à l'hôpital.
Je dois, M. le Ministre, les plus grands éloges à M. le Chef de Bataillon Dodds, Commandant en chef de la colonne. Cet officier supérieur a dans la conduite de l'expédition fait preuve d'une vigueur et d'une énergie peu communes. Connaissant le pays dont il parle la langue, il a pu, mieux que personne, se tenir au courant de toutes les marches de l'ennemi et déjouer ses projets. Il a suivi, pas à pas, sans perdre presque un seul instant le contact à travers le Cayor, dont il a fait plusieurs fois le tour et jusque dans le pays de Bounoun. Il a été remarquablement secondé dans toutes les parties de son commandement par M. le Lieutenant de Vaisseau Daniel, un aide de camp que je lui avais donné pour chef d'état-major. Cet officier s'est fort distingué. L'escadron de Spahis était commandé par M. le Capitaine Dupré qui a fait preuve dans toute la campagne d'une audace et d'une habileté remarquables ; il a contribué pour une large part au succès des opérations, c'est un officier du plus rare mérite. Déjà lors de la première colonne, il s'était signalé et avait été proposé pour la Croix, cette croix n'est point venue. La seconde expédition vient de lui créer de nouveaux titres pour l'obtenir : j'en fais l'objet d'une proposition spéciale qui partira par le présent courrier ».

L'extrait s'arrête ici, et fut publié dans un ouvrage bien difficile à trouver, mais que j'ai réussi à consulter aujourd'hui : Capitaine DUPRÉ : La Campagne du Cayor en 1883 ; Société de l'Histoire des Colonies françaises ; 1934.
C'est l'ouvrage dont je vous avais parlé plus tôt dans nos échanges, que je pensais ne pouvoir consulter qu'en avril, mais qui m'est parvenu plus vite.

Il est intéressant de voir la concordance de certains faits énoncés ici par le gouverneur Servatius, et le correspondant du Temps dont vous avez eu la retranscription hier. Quelques points de détails se retrouvent dans les deux récits, à l'image de l'envoi de glace de la part du gouverneur aux hommes de la colonne.

Cet ouvrage est constitué de nombreuses lettres envoyées par le capitaine Dupré à sa mère, avec des détails intéressants sur les différentes journées, notamment en avril 1883, au sein de la colonne. Cela va être mon objet d'étude pour les quelques jours à venir.

Quelques éléments de biographie au sujet  d'Edouard-Paul-François Dupré : né le 29 septembre 1845 à Colmar; entré à Saint-Cyr en 1866. Il est passé ensuite dans les Chasseurs, les Hussards, les Spahis et les Dragons. Fait prisonnier en 1870, puis libéré à la fin de la guerre. On le retrouve ensuite en France, en Algérie, jusqu'en 1881, au Sénégal de 1881 à 1883, puis en Tunisie jusqu'en 1886, et retourne en Algérie au cours de l'année 1886. Le 1er avril 1901, sa carrière militaire s'arrête, c'est la retraite. Il meurt le 31 décembre 1915. Il a terminé sa carrière au grade de chef d'escadron.

Poddichini.

tres bien , cela resserre les recherches , Gouymbote est à 30 km de Louga...on va bien avoir des retours des gens sur place

Bonsoir marlain5648,

j'apporte ici une légère correction à ce que nous avons pu dire au sujet de la reddition sur le terrain, de Samba Laobé. L'entrevue préalable avec M. Ballot a bien dû se dérouler le 29 avril, comme nous le pensons, et que la consultation de diverses sources, faites auparavant, mentionne bien.
Mais, la reddition sur le terrain de Samba Laobé a dû se dérouler non pas le 1er mai mais le 30 avril. En effet, c'est ce que je peux lire en ce moment dans le receuil des lettres du capitaine Dupré, dans une de ses lettres envoyées à sa mère (lettre écrite depuis Louga), et datée du 30 avril :

"Samba Laobé fait sa soumission. Un peloton de mes Spahis le conduit à Saint-Louis. Je compte partir à mon tour le plus vite possible, et rentrer en France bientôt après. Si tout réussit au gré de mes désirs et de mes efforts, je partirai par le premier courrier de juin, ayant beaucoup à faire ici pour laisser l'administration et tout en ordre.
En tout cas, je ferai tout ce qu'il est possible de faire pour partir rapidement, n'ayant aucune envie de prolonger mon séjour ici, par cette excellente température, qui me semble augmenter tous les jours".

La lecture de cet ouvrage est fort enrichissante.

Cordialement,

Poddichini.

L'avant-veille, le 28 avril, il écrit depuis Gouymbote, où il apporte de très nombreux détails :

" Ma bonne mère chérie,

Nous comptions rentrer de ma razzia du 17, mais le commandant a changé d'avis, et continue la campagne que je me dispense d'apprécier.
Toujours est-il que la colonne a été partagée en trois parties, pour cerner l'ennemi, installé à Tivaouane tout au sud. Le commandant marchait droit dessus, une deuxième colonne par Soguer sur Périgourey, et moi, faisant le grand tour, naturellement pour l'empêcher de passer le long de la mer et de remonter du côté du nord, comme la première fois. J'avais un terrain très vaste à garder, comme tu le vois, entre Périgourey et la mer. J'ai donc filé rapidement à Soguer, N'Guiguis, N'Dank que j'ai razzié complètement, Mecké, que j'ai failli brûler en présence de l'attitude des habitants, mais que j'ai simplement frappé d'amende, parce que les hommes sont venus apporter leurs fusils.
Belgor, Taiba-Louga, puis Tivaouane.
Samba Laobé avait filé, passant à quelques kilomètres au sud de la colonne du commandant sans qu'il le vit ni ne le sut.
De Tivaouane alors, je me suis mis à sa poursuite, dépassant l'infanterie à Sine Leykan.
Puis, Siné Macoumba, Baridiane que j'ai brûlé totalement, ayant été reçu à coups de fusils. [...]
Puis, apprenant que Samba Laobé montait, je reçois l'ordre de l'empêcher de rentrer dans le Diambour, Soguer, Khélli, Louga, Coki, Niomre, Gouymbote.
Retour à Louga, après avoir rencontré Samba Laobé à Gouymbote. Il a filé sans combattants.
Puis, retour à Louga où le commandant rejoignit à chameaux, deux jours après le départ de Samba Laobé. Ici, repos de deux jours; on ne sait encore ce que fait l'ennemi, et on a ordre de rentrer.
J'ai une lettre de félicitations du gouverneur, un peu exagérée, même dans la forme".

Poddichini.

j'aimerais bien le meme récit concermant la colonne de Dodds

avez vous des infos concernant l'armement utilisé par les uns et les autres ? , je crois bien que je vais acheter ce bouquin !

bonne nuit ...!

Bonjour marlain4648,

Je vais tenter de trouver d'autres informations sur la colonne dirigée par Dodds, mais je pense avoir trouvé, au travers des messages précédents, les informations les plus précises.

Concernant l'ouvrage du capitaine Dupré, l'armement n'est pas décrit en précision. Il est fait mention de sabre et fusil, mais pas plus.
Trouver cet ouvrage à l'achat s'avère être difficile.

Cordialement,

Poddichini

Bonjour marlain4648,

Les lettres de Dupré s'arrêtent au 1er mai, avec l'explication de la reddition de Samba Laobé. Lecture intéressante, mais peu de lettres de la période mars-mai 1883.

Poddichini

Vous évoquez le début de ce carnet en mars 1883. Puis-je connaître le jour exact ? Cela me permettrait de voir si je peux trouver davantage d'idées avec l'ouvrage du capitaine, à cette période correspondant a une période de transition entre la colonne dirigée par Vendling et celle dirigée par Dodds. 

En attendant, je poursuis ma lecture de l'ouvrage.

Merci d'avance.

Poddichini

bonjour
, il commence à M'Pal le 26 mars il semble que les premiers jours soient consacré à la constitution des colonnes

D'accord merci. La colonne fut progressivement organisée, entre Saint-Louis et Louga, entre le 21 mars (selon Dupré), ou le 25 mars (selon le correspondant du Temps) et le 29 mars 1883.

Bonsoir marlain4648,

je viens de terminer la lecture du livre receuillant les lettres du Capitaine Dupré au Cayor. Dans cet ouvrage, on trouve aussi une mise en contextualisation d'Alfred Martineau, qui explique la situation du Cayor avant le début de ses lettres.

C'est pourquoi je souhaite apporter un nouvel élément de comprehension de la colonne mise sur pied en mars 1883. En effet, on y apprend comment et pourquoi on a dû remettre sur pied une nouvelle colonne, bientôt divisée en trois, après la colonne victorieuse menée par Vendling.

Comme j'ai pu le mentionner précédemment, le Cayor fut annexé après la colonne menée par Vendling. Le 28 février, un traité venait confirmer un précédent texte signé le 16 janvier, et officialisant la victoire française sur Lat Dior (le nouveau damel Amary N'Gooné Fall II a été nommé peu de temps auparavant).
Puis, le capitaine Dupré se rend dans le Baol, dans l'objectif d'acheter de nouveaux chevaux, mais aussi dans l'objectif de placer son roi, appelé le teigne, sous le protectorat de la France. Dix cavaliers et un vétérinaire, nommé Jugnan, faisait partie de cet ensemble. Ainsi, le 8 mars 1883, le capitaine Dupré signe, au nom du gouverneur du Sénégal et dépendances, René Servatius, le traité avec le teigne du Baol, Tiéacine, qui stipule que ce territoire est placé sous le protectorat de la France (mais aussi la possibilité donnée de construire une voie de chemin de fer, si l'occasion et les besoins s'en trouvait; des forts autour de cette voie. Le traité vient garantir aussi la liberté du commerce; l'interdiction faite au roi de laisser entrer sur son territoire Lat Dior et tous les ennemis de la France. La France vient garantir aide et protection aux habitants du Baol en cas de nécessité). Ce traité est signé en présence des secrétaires du teigne, du teigne lui-même, de Dupré, Jugnan, de l'interprète des Français, et du commandant de cercle : le lieutenant d'infanterie de Marine Rajaut.

A la suite de la signature de ce traité, et c'est là où nous revenons à l'établissement de la future colonne Dodds, le capitaine Dupré tomba sur des hommes et des femmes qui fuyaient leurs villages avec leurs troupeaux. Le capitaine Dupré leur demanda le pourquoi de cette fuite. Il s'avère que Lat Dior et Samba Laobé avaient pu reconstituer leurs troupes et revenaient occuper les villages du Cayor, en razziant les différents lieux, villages. Dupré rentra alors en hâte à Saint-Louis. Le 19 ou 20 mars, le gouverneur Servatius fut mis au courant de ces informations. Il comprit qu'il fallait alors remettre sur pied une colonne. Peu de temps après, on est parvenu à réunir 400 hommes, avec quatre pièces de campagne. On mobilisa aussi deux compagnies d'Infanterie de Marine, situées à Dakar (elles furent évoquées dans un de mes messages précédents). On nomma Dodds à la tête de la colonne. La suite fut déjà expliquée.

Poddichini.

bonjour

voici les états de service .....avec une curiosité que l'on retrouve sur le livret militaire : l'etat de guerre se termine le 17 fevrier ! alors que la reddition ...(lire plus haut )
précision la colonne part le 26 de M'Pal et est le 27 à Diobel sur le carnet figure à ces dates les consignes et instruction pour le ravitaillement ...

Bonjour marlain4648,

document fort intéressant. En effet, la campagne du Sénégal est indiquée comme terminant en février 1883, mais il semble y avoir une correction en bleu : je crois lire en août. Doit-on alors comprendre que sa campagne du Sénégal s'est déroulée du 24 décembre 1882 à août 1883 ?

Poddichini.

Une autre question : il est évoqué dans son carnet le chateau de Lat Dior. A-t-il indiqué la localité où il se trouvait ?

sur le livret militaire, ce sont les meme dates , en bleu est souligné la présence en temps de guerre qui justifie l'attribution de la médaille coloniale

concernant la château de Lat Dior , il y est écrit :le 28 avril sejour au château de Lat Dior à Kermadonialas et le 29 Koqui puis le 20 Kermarenling (ou kermadenling ...en tout cas c'était un lundi ...!)et le premier mai Louga

Merci. Dupré donne une description du Palais de Lat Dior. Je ferai un résumé.

....qui sera le bienvennu

ce que je cherchais à reconstitué était dans un coin de carnet ...!

Super, vous avez là tout son parcours !

Poddichini

Je reviens donc, comme prévu, sur la description du palais de Lat Dior par le capitaine Dupré. Cette description est effectuée dans une lettre adressée à sa mère, en date du 5 janvier 1883. Dans celle-ci, il explique qu'il est à Soguer, "capitale de Lat Dior", selon ses mots. Le palais de Lat Dior se compose d'une trentaine de cases en paille, disposées dans un ordre carré. On trouve, à l'entrée, la case du portier, puis la case du ministre introducteur, la case de Lat Dior, une case neuve en terre, une case de prières, une poudrière (à l'intérieur de laquelle le capitaine précise qu'il n'y avait plus rien), la mosquée officielle de Lat Dior, les différentes cases des femmes de Lat Dior et celles des esclaves.
Il précise qu'autour de cette installation se trouvaient d'autres cases, moins grandes, mais visiblement bâties sur le même plan. Ces cases étaient réservées à ses chanteurs, ses ministres, son grand marabout, son général de cavalerie.

Puis, une lettre du 23 janvier rapporte une autre description : l'ancienne demeure fortifiée de Lat Dior. Cette lettre fut écrite de N'Diagne. Le capitaine explique que cette demeure a été abandonnée par Lat Dior depuis trois ans. Il décrit le lieu : "un mur en crémaillère avec quatre tours qui le flanquent. Les murs sont en terre, épais de soixante centimètres, un grand fossé de circonvallation avec du retour dans le fossé pour le flanquer. Enfin, en avant du fossé, une quantité de petits trous que nous appelons trous de loups [...]".

Voilà donc pour ces descriptions.

Poddichini.

et la localisation , ça colle ?

Il faut que je regarde cela sur la carte du Cayor.

Bonsoir marlain4648,

Je viens de reprendre la carte du Cayor.
Soguer est au sud du Cayor, à environ 10-12 km à l'est de la ligne de chemin de fer. La localité mentionnée dans le carnet évoquant le château de Lat Dior doit être selon moi Keurmandoubé. Ce village se situe à 15 km environ à l'est de Soguer, au sud du Cayor, non loin du Baol.
Quant à N'Diagne, évoqué aussi par le capitaine Dupré, cela se situe plus au nord, à 25 km environ au nord-est de Soguer, et 7-8 km au sud-ouest de Coki.

Bonne soirée à vous.

Poddichini