Cavalerie lourde, de ligne, de réserve... je n'y comprend rien!

youri63 a écrit:

Pour avoir participer et assister à des charges de cuirassiers sur un plateau de tournage dans les années 80, fallait un sacré cran pour pas s'enfuir devant une charge de cuirassiers (et on était que 100 cavaliers), mais aussi un sacré cran pour garder les rangs lorsque un carré d'infanterie tire sur vous (même si c'était à blanc )




 

Bonjour Youri,

Sacrée expérience ! En as-tu gardé des photos, ou un bout de film, ou encore mieux un lien à nous faire partager ?

Pour notre néophyte Madnumforce : "gros frère" = "coquillard" = cuirassier !

Une autre distinction à faire : troupes à cheval et cavalerie. La cavalerie, c'est la lourde, la ligne et la légère dont nous venons de parler. Les troupes à cheval, c'est bien sûr la cavalerie proprement dite, mais aussi l'artillerie à cheval, le train et la gendarmerie à cheval. Le fier cavalier de mon avatar est un capitaine d'artillerie à cheval en 1874. Il est à cheval, comme ses hommes à l'arrière plan, mais n'appartient pas à  la cavalerie.

Cordialement

Bonjour,

Oui, une de mes plus belles expériences de cavalier (avec le tri en Camargue)

Malheureusement, j'ai pas de photos, ni de bout de film.

C'était fin des années 80 lors de la grande saga de Jack Lang pour le bicentenaire de la révolution française.
Il a fait réalisé 2 films "Les années Lumières" et les "Années Terribles"

Tournage chiant : on est resté pendant une semaine à attendre autour de l'échafaud de voir guillotiner les gens dont Jean François BALMER (Louix XVI).
Dernier jour de tournage, on se fait une p'tite charge sur la piste de l'aérodrome de la Ferté Alais pour défouler les chevaux .
Résultat colère du régisseur équestre, menace de retenu sur appointements...
Mais on s'est bien éclaté (et les chevaux aussi). Par contre on a bien mesuré la difficulté de garder une formation compacte, au galop de charge.
Les figurants à pied ont senti la charge avant de nous voir débouler. Le sol tremblait comme si un train arrivait.
Mais après, le gérant des chevaux nous a demandé si on voulait venir pour les scènes de batailles dans un autre film. Au moment où il a rappelé, j'étais au chomage donc bingo.

Et nous voila avec une cuirasse, un sabre (que j'ai racheté à l'armurier à la fin du tournage), des bottes de 3 tonnes (on comprendra l'utilité quand, dans les charges, les étriers du voisin vous tapent dans les chevilles et qu'on se tape des genoux dans les fourreaux des sabres du voisin).
25 cavaliers de front sur 4 rangs.
Le conseiller historique nous avait fait un cours sur l'usage de la cavalerie et les techniques de l'époque.

Le plus impressionnant, c'est quand les carrés d'infanterie nous tirent dessus, tu sais que c'est à blanc mais le réflexe s'est d'arrêter le cheval sauf que lui est dans son speed et qu'il y a des autres qui poussent derrière.
Et on a été quelques privilégiés qui ont eu le droit de sabrer les carrés d'infanterie (c'était des mannequins avec des baionnettes en mousse).

Les copains avaient aussi décroché plus tard une figuration comme hussard sur un petit film avec combat au sabre à cheval. Mais j'étais pas dispo à ce moment.

J'étais jeune mais rien que d'en reparler, ça me file les frisons

youri63 a écrit:

Au moment où il a rappelé, j'étais au chomage donc bingo.

Lire ce passage alors que nous vivons une époque pour le moins maussade, je trouve cela jouissif !

Pour le reste, la petite charge à La Ferté-Allais, j'aurais bien aimé y être, tiens !

C'était bien mais l'éclate, c'était celle dans l'est avec les cuirassiers. On s'y aurait cru. Vraiment impressionnant (et pourtant c'était du cinéma)

Faut aller chez les russes ou les polaks. En reconstitution napoléonienne,  
On a été faire un tournoi de chevalerie en Pologne dans les années 90 avec l'équipe d'un son et lumière médiéval en France et des cascadeurs du Sud Ouest.
On s'est fait dézingué.
Après, ils ont voulu nous montrer des copains à eux qui faisaient le napoléonien.
La charge    

Voila une photo faite par un copain à la Ferté

ScMc a écrit:

youri63 a écrit:

Au moment où il a rappelé, j'étais au chomage donc bingo.

Lire ce passage alors que nous vivons une époque pour le moins maussade, je trouve cela jouissif !

Le type, chez qui j'avais encadré un raid à cheval avec des gamins des banlieues puis fait des cours pour des handicapés mentaux, m'a appelé quand il a vu l'annonce dans le journal pour des figurants cavaliers. De là, le film à la Ferté puis le tournage des guerres napoléoniennes dans l'est.
J'y ai rencontré une fille qui travaillait pour la télévision japonaise et si il y avait pas eu la Place Tian'anmen, on partait 1 an pour un raid Moscou Pékin sur les traces de Gengis Khan.

C'est ce que je dis à mon fils ou à des jeunes de 18/25 ans.
La chance, faut aller la chercher avec les dents. C'est pas à 40 ans qu'on peut tout plaqué pour aller faire un truc délire.
A l'époque, pas de famille, pas de crédit, pas de baraque donc j'étais open et j'en profité pour faire des trucs que je ne pourrais plus faire maintenant.

Il y a 3 mois le fils d'une amie de cette époque, est partie faire le tour du monde sur un cargo humanitaire à la fin de ses études. Avec ça sur le CV

A propos de reconstitution de charge de cuirassiers, il y en a une magnifique, mais trop courte, dans le film "le colonel Chabert", d'après le roman éponyme de Balzac.

Je crois que la scène avait été tournée en Pologne, avec des cavaliers Polonais.....

Il y a aussi quelque part une courte vidéo de charge de dragons, française, celle-ci ; en fait, on aurait pu l'intituler "la Garde Républicaine se lâche"...........

Bonjour,

Le Régiment de cavalerie de la garde républicaine est héritière du savoir faire militaire de la cavalerie à cheval française depuis la disparition du 7ème spahi à Senlis et de la mondaine à Saumur.
Le cadre noir et l'ENC de Saumur sont eux héritier du savoir faire équestre.
Dans les années 80, c'est des cavaliers de la garde, au Château de Vincennes, qui avaient illustrer une article d'Uniformes sur les techniques du sabre de cavalerie.
Et pour les avoir vu, dans les bois de Vincennes, lors d'un entrainement, ils chargent très bien  
Ils ont déjà participé à des tournages.
https://www.youtube.com/watch?v=KLb2Nmzp-pA

Par contre on voit bien l'effet de la prise de galop trop tot (ou trop longtemps), ils n'arrivent plus à garder la formation.
C'est pour ça qu'on passe du petit galop au galop de charge sur les 100 derniers mètres pour avoir une vitesse maximum tout en gardant une ligne compacte au moment de l'impact.

La charge de Eylau dans la neige en Pologne du colonel Chabert est effectivement très chouette.
https://www.youtube.com/watch?v=slaNADrdPMA

Ce qui est aussi intéressant dans la vidéo de la Garde républicaine,  c'est qu'elle illustre bien le rôle des trompettes, qui sonnent successivement "à cheval", "au pas", "au trop", "au galop" et "la charge" (en revanche, bizzarement, on n'entend pas les sonneries "en bataille" et "sabre à la main"). Sans trompettes, sur un tel front et dans un tel vacarme, il serait impossible pour l'officier de se faire entendre. Et encore, il n'y a pas dans cet exercice le bruit des canonnades et des salves d'infanterie !

Les sonneries exécutées ici sont celles de 1912, toujours en vigueur.

Cordialement

Effectivement sans sonnerie, les officiers ne peuvent pas se faire entendre.

Par contre ce qui est surprenant, c'est que les trompettes sont derrière les premiers rangs et non à côté de l'officier qui donne les ordres.

Pour ceux que ça intéresse, voici les sonneries :
http://fanfare2rh.free.fr/sonneries.htm
et :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6512109c

Mais nous avons dérivé du sujet initial...

Pour revenir au cœur du sujet, je vous invite à lire ce document réglementaire de l'an XIII mis à jour en 1820, où la façon d'employer les différentes subdivisions de la cavalerie est expliquée dans les détails (soyez patients, le pdf prend un peu de temps pour se charger) :
https://books.googleusercontent.com/books/content?req=AKW5Qaeo2xg7r0QrbCUI_f1XAo4u2c6PUoq4s6RVrIdi3lD9R3MuroHKBRLPHjw98bXkDh2Fv-HKvWTIOac0N9bR_LjSxHcj5iP4QisoTSJUcSoFtl4mgo23Sefx5aT9UXiOXNbnShqDVTUgrHidmHFA6dA449vRzYvVOg_z-nX-LNmYR8Hs9UCjJ9qyv3A2S2naATZco1XnkkyVHY3z7r8Zln60JW285krG2CapSUnAj7I8GR_8oElz4YcOTsEWl6TOdWWera7Cq_6V_ocqC-2q-dG_90hFQWVjxHewnrPi5dfvzjFTfxo

Ce règlement distingue bien trois subdivisions : la cavalerie, les dragons et la cavalerie légère. Attention : par "cavalerie" tout court, il faut entendre la cavalerie lourde, cuirassiers, carabiniers, grenadiers à cheval. Les dragons constituent une subdivision dont les manœuvres sont parfois semblables à celles de la cavalerie lourde, parfois spécifiques. Leur aptitude au combat à pied les distingue très nettement du reste de la cavalerie, lourde ou légère, qui ne met jamais pied à terre pour combattre.

Cordialement

Bonjour Tribunusmilitum

Merci pour le lien Gallica ci-dessus vers le quel je vous renverrai pour comparer, à partir de la page 34, les différentes composantes des selles utilisée à cette époque où celles de Cavalerie et des Dragons se distinguent de celles de la "légère" chevau-légers lanciers entr'autres.

Dommage que Google n'ait pas numérisé les planches car celles de ces selles m'auraient grandement intéressé.

Google fait la plupart du temps un travail de saligaud, mais je n'ai pas trouvé l'ouvrage chez Gallica. Je vais essayer tout de même, sans garantie...

Ah, trouvé ! Mais c'est une édition de 1814 :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k14156142?rk=64378;0

LES PLANCHES ORIGINALES SONT EN VENTE SUR

https://www.ebay.fr/itm/Ordonnance-provisoire-sur-lExercice-et-les-Manoeuvres-de-la-Cavalerie-1820/152518300828?hash=item2382cc949c:g:DcQAAOSw9OFZF0Rk:rk:140

En effet, la version Gallica n'est pas complète.

Bonjour,

Voici un petit texte de 10 pages qui explique l'utilisation des différentes sous armes de la cavalerie pendant les guerres napoléoniennes. (en téléchargement car c'est un PDF)

https://www.unabcc.org/app/download/8280309/Les+tactiques+de+la+cavalerie+fran%C3%A7aise+1805-1814.pdf

Après il y a le livre du Général Brack