Tenue capitaine artillerie coloniale

Bonjour à tous,
Suite a l'acquisition de cette tenue d'un capitaine de l'artillerie coloniale, je souhaiterai savoir si toutes les pièces qui la constitue forme un ensemble cohérent, j'ai quelques doute sur le képi et le ceinturon par rapport au reste de la tenue. Je voulais également savoir s'il était possible de pouvoir dater cette tenue dans un laps de temps de plus réduit possible ; je m'explique : la tenue n'étant malheureusement pas nominative, je voudrai essayer de retrouver un éventuel propriétaire dans l'annuaire des officiers de l'époque et  restituer les décorations manquantes sur la tenue, six attentes vides à gauche et une à droite, si vous avez des idées je suis bien entendu preneur. Voici plus de détails sur la tenue :
La tunique :







On retrouve la trace du fournisseur à Paris entre les années 1930 à 1940 mais je n'ai pas plus d'infos pour l'instant.

Le ceinturon :


Le pantalon :







Si quelqu’un sait a quoi serve les deux boutons en bas de chaque jambe ?

Le képi :









La présence des deux petites lettres collées sur le bandeau m'intrigue, marquage du fournisseur ou initiales du propriétaire du képi ?

Merci à vous pour vos commentaires et réponses éclairées.
Bien cordialement,
Karl29

Bonjour,

L'absence des parements de manche et des boutons dorsaux montre qu'il s'agit d'une tenue de 1929 ou 1930, et non d'une tenue modèle 1931. Comme c'est après 1931 qu'apparaissent les boucles de ceinturon différenciées en fonction de l'arme, le ceinturon pourrait être cohérent, mais c'est à vérifier. Le képi semble bon.

Cette tenue est restée tolérée jusqu'au 1er janvier 1937, date à laquelle tous les officiers doivent être dotés de la tenue 1931.

Cordialement

Bonjour,
Les 2 boutons au bas du pantalon sert à y fixer une bandelette de tissu destinée à être mise sous la chaussure pour bien tendre le pantalon.
Cordialement

Les deux lettres à l’intérieur du képi sont les initiales du propriétaire. Y’a t’il un numéro de matricule à l’intérieur de l’uniforme ?
Merci d’avance
Cordialement

Bonjour,
Merci à Tribunusmilitum pour ses explications claires et précises, 1929 à 1937 cela se resserre déjà beaucoup, merci cela vas faciliter les recherches.
Merci également à Valenvres, j'ignorais complètement ce système de fixation sous la chaussure, je me coucherai moins bête ce soir vous confirmez également mes doutes concernant les initiales, autre indice qui facilitera mes recherches, par contre aucun marquage ou numéro de matricule à l'intérieur, cela aurai portant été bien utile.
Cordialement,
Kalr29

Les décorations se portent uniquement à gauche de la poitrine, à l'exception des plaques de grand-officier. Pourriez-vous faire une photo des brides de fixation ?

Bien sûr, voilà les photos :


En fait il n'y en a que cinq à gauche et une à droite, j'avais également pensé à une plaque de grand croix mais je sais pas si les fixations correspondes.

De rien c’est toujours un plaisir d’aider ;)Pour moi, les brides ne correspondent pas à une plaque de grand croix, il en faudrait 3. En revanche je pencherai plutôt pour un brevet ?
Cordialement

D'accord merci beaucoup, il est vrai qu'un brevet "métal" ou insigne de poitrine serait plus cohérent par rapport aux brides, par contre j'ignore quels brevet pouvaient bien exister pour l'artillerie à cette époque là, encore une recherche de plus.
Encore merci.

Pour la LH, à droite, c'est grand-officier. La plaque de grand-croix se porte à gauche, sous les médailles.

Cela dit, il peut s'agir d'une plaque étrangère. C'est d'ailleurs le plus vraisemblable eu égard au grade de l'intéressé.

Merci beaucoup,
Donc si je résume, pour le grade de capitaine, il serai plus cohérent de chercher un officier (ou commandeur) de la légion d'honneur ayant également reçu une plaque étrangère. Cela restreint le choix.

Bonjour

+1 comme dit plus haut avec le modèle de la tenue. On voit tout de suite que ce n'est pas une tenue modèle 1931. Et comme dit ailleurs, configuration de tenue n°1, incomplète. Képi modèle 1919 pourquoi pas.
Trouver le nom de ce capitaine s'avère extrêmement difficile.

Cordialement

Bonjour,
Merci pour la confirmation de datation de la tenue. Pour le képi modèle 1919 je n'en est pas sous la main pour l'instant, mais comme Tribunusmilitum le dit, tenue tolérée jusqu'en 1937, donc est-ce possible la tenue 1929 avec képi 1931?
Vous dites tenue n°1 incomplète, que faudrait-il pour la compléter?
merci.

Comment est la la carcasse du bandeau du képi : souple ou rigide ?

Elle est rigide.

Alors si rigide, donc en bandalium : 1931.

D'accord merci à vous, que manquerait-il alors, à part le sabre que je n'ai pas?

Citation :

pour le grade de capitaine, il serai plus cohérent de chercher un officier (ou commandeur) de la légion d'honneur

Un chevalier serait bien suffisant ! Je crains toutefois que cette quête soit bien difficile. En fonction de l'âge du capitaine (pour une fois, c'est vrai !), notre homme a combattu ou non en 1914. Tout ce que l'on sait, c'est qu'il ne faut pas lui mettre de décorations obtenues pour des opérations antérieures à la 1ère GM et postérieures à 1937.

Le képi 1931 n'est pas incompatible avec cette tenue, puisqu'elle a pu être portée jusqu'en 1937.

Cordialement

Merci Tribunusmilitum, je profite de votre intervention pour vous demander quel modèle de sabre pourrai venir compléter la tenue, est-ce qu'un sabre modèle 1822 modifié 1899 à un seul anneau de bélière conviendrai, merci à vous.

C'est en effet le sabre le plus adapté. Ce sabre n'est pas "modifié". C'est simplement un 1822 dont les normes ont été redéfinies afin de garantir une meilleure qualité. Notamment, on impose aux officiers une lame de Châtellerault. En 1899, ce sabre reçoit en outre l'appellation de "sabre d'officier d'artillerie modèle 1822-99", puisque les officiers les plus nombreux à  le porter sont les artilleurs.

On pourrait aussi choisir un sabre d'officier de troupe à cheval modèle 1923. C'est le sabre réglementaire à l'époque, mais il semble n'avoir été porté que par les officiers les plus jeunes, sortis d'école après 1926. Les artilleurs les plus anciens étaient autorisés à conserver leur 1822-99.

Cordialement

Bonjour Tribunusmilitum,
Merci une fois de plus pour votre réponse et les précieux détails et informations que vous me transmettez.
Bien cordialement.

De rien, c'est un plaisir.

Salut

Sur certaines tenues, il y a des poches très discrètes à l'arrière tout en bas, où il peut y avoir une étiquette avec le nom ?

Le ceinturon kaki est il conforme pour cette tenue ?

Cordialement.

Bonjour,

Pour le ceinturon, les boucles me semblent du bon modèle en tout cas.

Cordialement

Bonjour,
Merci et bien joué TDM-PF, j'étais passé complètement à côté de l'étiquette. La voici et photo

Maintenant il ne reste plus qu'à essayer de lire correctement le nom, pas évident.
J'ai chercher avec Chaufersay, Chansersay, Claufersay, Claufersay sans succès pour l'instant.
Si vous avez des meilleurs yeux ou plus l'habitude de ce genre d'écriture faite moi part de vos suggestions.
Merci à tous
Bien cordialement,
Karl29

Bonjour,
Je pense tenir notre homme, en fait ce n'est pas le prénom et le nom mais un nom composé :
LAURENT-CHAMPROSAY Jean-Claude, né le 19 août 1908, au Havre.
Admis à Saint-Cyr en 1927 (promotion Gallieni), il en sort avec un bon classement et choisit l'Artillerie Coloniale.
Sous-lieutenant, après deux années passées à l'Ecole d'application d'Artillerie, il est affecté au 1er Régiment d'artillerie coloniale.
Il est promu lieutenant en 1931 et en octobre 1932, part volontaire pour le Maroc où il rejoint les rangs du Régiment d'artillerie coloniale du Maroc (RACM). Il s'y distingue en participant activement à la pacification pendant une année.
Blessé par balle, le 6 août 1933, lors d'une attaque de nuit de sa batterie, il fait preuve du plus grand sang-froid et d'un grand courage en repoussant le lendemain de nouvelles attaques malgré ses blessures.
Pour cette action Laurent-Champrosay est fait chevalier de la Légion d'Honneur, il a 25 ans.
Il est ensuite rapatrié en métropole pour raisons de santé en octobre 1933. Il est ensuite affecté au 2e RAC.
Désigné pour l'Indochine il débarque à Haiphong en juin 1935, au 4e RAC et remplit des missions de repérages géographiques dans le nord de la péninsule. Promu au grade de capitaine en septembre 1936, il rentre en métropole en mai 1938.

Auriez-vous ici la tenue de Jean-Claude Laurent-Champrosay ? Si oui, c'est une pièce historique.

Cordialement

Promu capitaine au 4eme RAC en 1935.
Sa carrière lors de la Seconde Guerre mondiale n'est plus à présenter tant elle est célèbre.

Cordialement

Bonjour Poddichini,
Nos messages se sont croisés, oui c'est bien lui, je suis vraiement ravi, je suis en train de lire son parcours de carrière, je ferai un petit résumé quand j'aurai toutes les infos.
Bien cordialement,

La tunique fut regalonnée. Pièce de musée.