Japon : katana par Fujiwara Tadayuki

Bonjour à tous,

Je me lance ce matin dans la présentation de ce katana acheté en septembre dernier à Seki au Japon.




C’était mon premier voyage la bas et, amoureux de belles lames, il était impensable pour moi de ne pas m’arrêter dans cette ville de forgerons. Peu de touristes occidentaux y font le déplacement et notre présence à mon épouse et moi n’est pas passée inaperçue.

Ce fut l’occasion de s’arrêter au musée de la forge et d’aller se faire présenter quelques unes des lames antiques chez Nosyudo.

J’avoue mon total manque de connaissance dans le domaine mais l’occasion de pouvoir rapporter un « vrai » katana était trop belle.
(Je ne m’entendrai pas ici sur les formalités d’importation qui sont heureusement gérées pas le vendeur, sachez simplement qu’on ne repart pas du Japon avec un sabre dans ses valises)

Ce katana a été forgé par Fujiwara Tadayuki, qui vivait dans la région de Seshu. Il aurait été un frère cadet ou un grand apprenti du célèbre Awataguchi Omi Mori Tadatsuna. Il semble avoir été une personne très studieuse, et certaines de ses œuvres ressemblent à celles de Tadatsuna et d'Utsushi.
Ce sabre a une apparence gracieuse et élégante, et semble être une copie d'une épée de la période Kamakura (1185-1333). Il a été fabriqué vers 1684, au milieu de l'époque d'Edo, et a été certifiée « épée Tokubetsu Hozon » par NBTHK qui est l'organisation la plus prestigieuse du Japon pour la préservation des épées.

Suite à lecture d’un certain nombre de messages de membres avec de sérieuses connaissances dans le domaine je me suis procuré un peu de documentation sur le sujet. C’est donc avec l’appui du « Nippon to » de M. Serge Degore que je vais réaliser ma présentation.
Je vous prie de bien vouloir pardonner mes erreurs de néophyte (mais néanmoins amateur) et vous remercie de vos corrections et autres commentaires bienveillants qui m’aideront à développer ma culture dans ce passionnant domaine.

Le katana en lui même est presenté en shirasaya,.
Le koshirae, plus récent (fin XIX début XX) comporte une lame en bois (magnolia probablement).

Bonjour


Bienvenu au club !

Belle acquisition que vous nous présentez, il manque juste des photos de détails pour mieux apprécier la lame, la tsuka avec led menukis.
De même le certificat peux il être présenté ?

Merci et bonne journée à vous

Ce katana a une longueur de lame (nagasa) de 71cm. La largeur au niveau du Habaki est de 3cm avec une épaisseur de lame de 6mm à ce niveau.
La lame pèse 635g.

Le habaki est double et semble être en cuivre.
La pointe (kissaki) est courte et possiblement de type fukura tsuku.
Le dos de la lame (mune) est classique à deux pans (iori mune).
Les côtés de la lame sont dépourvus de rainure.
La partie trempée du katana (yakiba) et droite et de taille moyenne (chu suguha).
La ligne de trempe (Hamon) n’est pas particulièrement visible.
Le grain de l’acier ressemble à du bois dont les veines seraient droite et pourrait donc être de type masame hada (mais sans certitude).

Place aux photos pour recueillir vos avis éclairés sur le sujet.

Une description bien détaillée pour un novice. Je n'aurais pas fait mieux... Bravo...

Concernant le koshira il est en bon état et est composé d’un ensemble en suite comprenant tsuba, fushi, kashira et menuki à décors de dragon.

Et si quelqu’un sait comment je peux insérer les photos autrement que par séries de trois, je suis preneur !

Bonjour,

on insère les trois premières, on les retire de la zone de chargement, on charge trois nouvelles photos, etc., et on insère le tout dans le même message, ce qui ne ralentit pas la page.

Cordialement

Merci Poddichini,
J’applique cette méthode à compter de maintenant.
Bonne après midi.
Sébastien

Bonjour,
Superbe,
avec une telle longueur c'est une vraie lame de Tachi.

Bonjour,

Bienvenue dans le monde du Nihonto. attention, ca peut devenir addictif
Merci pour la présentation de ton sabre. Très belle lame.
Et belle idée de passer par Seki. Peut être as tu également fait le musée du sabre à Tokyo, ca vaut le détour !

Effectivement l'import nécessite quelques formalité. Toute lame au japon est enregistré (Torokusho) et désenregistrée lorsqu'elle quitte le territoire. Ce sont ces formalités qui prennent du temps et empeche de repartir avec la lame dans les bagages.

Les livres de Serge Degore sont très bien et en Francais qui plus est !

Tadayuki fait parti de l'école Tadatsuna qui a été son maitre. Il y a eu plusieurs génération de Tadayuki.
C'est une belle pièce et le Tokubetsu Hozon lui donne de la valeur et te garanti que la signature est bonne.

Quelques petits commentaires:
Normalement sur le katanakake, le sabre est présenté tsuka à gauche. Tranchant vers le haut.
La lame en bois s'appelle un tsunagi, c'est une copie de la lame qui sert à tenir et presenter la monture quand la lame est dans le shirasaya. tout comme le shirasaya, le tsunagi est en magnolia.

Pour la pointe, on va dire chu kissaki
Pour voir le hamon tu dois te mettre face à une source lumineuse, une lampe, ampoule, etc... et il sera visible.
Le hada est en ko itame, mais le shinogiji est en masame.

Juste une chose qui me choque, ce sont les traces de mirror sur la tsuba !

Dbiker, c'est un katana et non un tachi.
La signature est en katana mei et non en tachi mei, donc une lame qui a été faite pour être montée/portée en katana. Et elle est en monture katana.
Les tachi koto ont eu des nagasa important, mais en shinto il n'est pas rare de trouver des lames entre 70 et 75 cm. idem en Shinshinto, voire meme autour de 80 cm fin shinshinto.

Bon dimanche

@4cuir et @dbiker : merci pour vos messages et l’intérêt que vous portez à ce post.


@guome : je n’ai pas fait le musée du sabre japonais à Tokyo mais ai eu le plaisir de voir de superbes lames au musée national.
Avec un arrêt spécifique à Seki il ne fallait pas sur j’abuse (c’était notre voyage de noce…)

Merci pour les conseils pour voir le hamon, je vais essayer.

Concernant le livre de Serge Degore, c’est une de tes recommandations sur un autre post qui m’a fait investir

Je vais peut être essayer d’enlever les traces de miror sur la tsuba, il faut que je prenne le temps de le démonter.

Merci à tous et bonne soirée.
Seb

Oui,
mais 1684 c'est Shinto, début Edo, on est seulement 70années post Muromachi

SebChacha a écrit:

@guome :  je n’ai pas fait le musée du sabre japonais à Tokyo mais ai eu le plaisir de voir de superbes lames au musée national.
Avec un arrêt spécifique à Seki il ne fallait pas sur j’abuse (c’était notre voyage de noce…)

Ah oui, pour un voyage de noce, il faut se restreindre sur les visites de musées de sabres. Ce sera l'occasion d'y retourner.
Moi Madame visitait Ginza quand j'ai été au musée du sabre de la NBTHK

Le livre de Serge est très bien pour commencer a appréhender le sabre japonais. C'est un livre généraliste qui est fait pour ca. Il également fait 3 livres: un sur les sabre koto, un sur les shinto et un sur les shinshinto. Permettant de passer en revu le travail des différentes écoles. C'est livres là sont plus spécialisés.

Bonne soirée

Bonjour Sébastien,
Bonjour à tous,

Je vais continuer d’assimiler les grandes lignes de ce qui est présenté dans le « nippon to » (et j’ai encore pas mal de travail ) puis me mettrais en quête de ses autres ouvrages.

Merci pour ces conseils de lecture.
Bonne journée.
Seb

Bonsoir à tous,

En suivant les conseils de Gunome (que je remercie) j’ai démonté la tsuba pour la nettoyer.

En effet le résultat est agréable. Je vous laisse juger.

Bonsoir,

C'est carrément mieux sans ces traces de mirror !
Le sentoku va se repartiner gentillement avec le temps et prendra une couleur plus chaude et moins clinquante

La tsuba est signée Hirado ju Kunishige + kao 平戸住國重

Bonne soirée

Super résultat
@gunome
combien d'années pour dominer les kanji ?

Bonjour SebChacha,
Le sabre que l’on ramène du japon  est en général celui dont on ne se sépare pas.
Tadayuki fait partie de l’école Ikkanshi et les lames de cette école, ne sont pas courantes sous nos latitudes.  Je vous mets les infos tirées du livre de Serge Degore «Les Sabres Shinto ».

cordialement Henri-jo.

Bonjour Henri-Jo

Merci pour ces informations complémentaires très intéressantes.
Il va me falloir encore un peu me familiariser avec les termes spécifiques et habituer mon œil pour comprendre et reconnaître ces caractéristiques.

Bonne soirée.
Sébastien

merci pour ces apports

Bonjour,

dbiker a écrit:

Super résultat
@gunome
combien d'années pour dominer les kanji ?

Désolé, je n'avais pas vu ton message.
La réponse est "longtemps" !
Ca dépend de pas mal de choses et tout dépend comment tu pratiques.
Pour ceux qui apprennent le Japonais, c'est super rapide, pour les autres c'est plus long.
Je m'intéresse au sujet depuis une grosse vingtaine d'année et il y a pleins de kanji que je ne connais pas, d'autre qui sont très dur à lire, notamment lorsqu'ils sont en style sosho.
Cela dit, pour déchiffrer une signature courante, ca se maitrise rapidement car ce sont toujours le memes kanji qui reviennent.
Les Ju, kuni, Kami, Osafune, Fujiwara, etc... Ensuite beaucoup de forgerons ont des tada, des naga, des mitsu, des kane, etc...
en maitraisant une poignée de kanji, on arrive à s'en sortir et à retrouver le forgeron dans les listes.
Il y a des provinces qui ont été plus productrices que d'autre, comme Bizen, donc ca se retient, etc...

Il faut juste faire attention aux "faux amis" les kanji qui se ressemble. par exemple : Moto 元 , Mitsu 光 et Saki 先. Tu peux mal traduire la signature.

Bonne soirée