Sauvetage sabre hussards Révolution

Commençons par le résultat final

J'ai acheté ce sabre en 2009, 150€, sur un vide grenier, et passé beaucoup d'heures à le restaurer.
Malheureusement je ne pense pas l'avoir photographié tel que je l'ai trouvé. Il était dans un état lamentable, le quillon de la garde était cassé, la poignée recouverte de tresse de masse electrique du plus joli effet. Le fourreau informe avait été enrobé de bandes de plâtre chirurgical couvertes de bitume. Mais les garnitures d'époques étaient présentes. Il n'y avait pas à hésiter. Comme disait grand-mère : "avec du goût et de la bonne volonté... quand on veut on peut !"
La bonne surprise après avoir dégarni de tout ce qui le défigurait, ce fut de constater que le bois de la poignée et du fourreau était toujours présent. En triste état certes ; mais présent.

Un coté du fourreau comportait des manques importants et était séparé en deux. Comme l'on voit sur la photo j'ai confectionné une petite attelle pour relier les deux morceaux, remplacé pas bords manquants par des morceaux de bois façonnés et greffés. Terminé avec du sintobois ce qui est la honte d'un bon restaurateur ! Il y a aussi des petits morceaux de fil de fer qui servent d'armature comme pour le béton armé. Les baguettes sont neuves, confectionnées dans de la fine tôle de l'aiton provenant d'une cuve de chauffe-eau, trouvé à la ferraille.
La soie a été rallongé par soudure avant de reformer la rivure.

Pour la poignée il n'y avait rien de mieux à faire que d'utiliser du sintobois Le quillon, je l'ai taillé dans un morceau de laiton et ajusté aussi parfaitement que possible à la garde. Ne voulant pas brazer car j'estime qu'une restauration doit être autant que possible réversible, je l'ai collé avec de l'Araldite ; ce que l'on peut trouver de plus costaud en France. C'est moins solide que la brazure, mais comme je n'ai pas l'intention de m'en servir, ce n'est pas grave.

La soie de la lame a été rallongée pour pouvoir refaire correctement la rivure.
Et voilà le travail :

Bonjour,
pas mal du tout, bravo!
J'apprécie particulièrement ce genre de sauvetage de qualité.
Cordialement,
CG

Beau travail qui permet d'avoir une belle pièce pour pas cher mais qui doit donner beaucoup de satisfaction au final avec une charge affective importante
La lame comporte-e-elle des marquages ou poinçons ?
je pense que la poignée a été recouverte de cuir ?
Cordialement

hello,

beau boulot de restauration et sympa à regarder!
merci de nous avoir fait partager cela!
a+

Merci à tous pour ces paroles d'encouragement.
@ jlr7892
La lamei comporte un léger creux. L'extrémité est en "queue de carpe" assez prononcée. Elle ne porte aucun marquage ni poinçon. C'est, je crois, typique des fabrications révolutionnaires.
En revanche la garniture du fourreau n'est pas très typique. Le plus souvent la partie du bout ( bouterolle ) remonte beaucoup plus haut. A noter que les éclisses sont en sapin ce qui n'est pas non plus très courant : en principe on utilisait du hêtre.
Ce qui me frappe c'est que le design est proche de celui du sabre de dragon, également révolutionnaire, que j'avais présenté il y a peu de temps. Comme, à quelques dizaines de kilomètres près, ils viennent de la même région, on pourrait presque parler de mode locale !

.
J'ai refait la poignée en cuir sans filigrane, selon la méthode classique :
1 - ficelle collée sur le bois pour donner le relief
2 - cuir mouillé pour le rendre malléable collé par dessus avec une ficelle serrée dans les creux pour qu'elle garde la forme. Le raccort est caché par la pièce en laiton à l'arrière de la poignée.

bonjour, tres beau travail et joli resultat

Bravo,
Beau travail et bien bonne réalisation d'un sauvetage pas gagné d'avance.
le plaisir de redonner une nouvelle vie...

Il avait vraiment souffert le pauvre !
Tu n'essayerais pas de replaner la bouterolle , c'est la pièce qui maintenant fait un peu parent pauvre !!!

Pour cavalier imago:
"la pièce en laiton à l'arrière de la poignée." se dénomme Queue de calotte"

Bonjour, je suis fort interressé pour votre technique de restauration réversible de la poignée, pourriez-vous la décrire plus en détails?

Bonjour,
Je ne voulais pas faire de brasure argent, parce que j'ai souvent constaté que le cela se voit. Par ailleurs, le principe en matière de restauration est qu'il doit être possible à un amateur du futur de revenir à l'état initial et peut-être de faire mieux.
J'ai donc opté pour le collage à l'araldite haute résistance pour métaux ( tubes bleu ). Cela n' évidemment pas la solidité d'une brasure mais pour exposer dans une vitrine c'est suffisant. Comme indiqué en vert sur le croquis j'ai ajouté des petits tenons de 2mm ( des clous)




Le plus difficile fut de trouver les morceaux de laiton ad-hoc. Le palt vient d'in ornement religieux, l'olive taillée dans une boule venant d'un lit ancien !

Merci de nous faire profiter de votre expérience.
Bon courage

encore une fois: félicitations
cdlt

ok cavalier imago mais j'avais cru comprendre que la restauration de la fusée était elle même réversible, peut-être avais-je mal compris?

Effectivement je parlais du quillon en laiton et des inconvénients de la brasure argent.

Pour le bois tout dépend du problème posé :
- Donner de la solidité ou simplement combler des manques ?
- Pièce visible ou cachée ?
- Dimensions des trous à boucher ?
- Valeur historique de l'objet ?

Concernant la "fusée" de mon sabre : "consolider une pièce cachée, trous 1 à 3 mm, valeur historique moyenne.
Après avoir recollé les morceaux à la colle à bois, j'ai utilisé de la résine SINTOBOIS ( à base de polyester) pour laquelle il existe différents solvants du commerce.
J'aurais pu faire mieux en utilisant de la colle de peau ( solide et soluble dans l'eau chaude ) et en confectionnant un mastic à base de fine poussière de bois de cette même colle. ( utilisée pour la restauration des tableaux ou le retour en arrière est MUST.

S'il s'agit seulement de boucher des trous, les pâtes à bois du commerce (cellulosiques) donc en principe solubles dans l'eau.

Il faut profiter des sources d'informations variées qu'offre internet. Par exemple ce catalogue.
http://www.laverdure.fr/

Bonjour
Bravo, patience et travail de qualité, ça c'est la sauvegarde du patrimoine.
amicalement
loren